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surtout pris les conseils et bénéficié des lumières de l'abbé Henri Breuil. Il le dit avec une sincérité pleine de reconnaissance; et la chose est d'ailleurs manifeste. Jusque dans des détails minimes on retrouve l'influence du maître, par exemple, dans la subdivision en six étages du niveau magdalénien. Les trois premiers de ces étages sont bien problématiques et nous croyons ne pas nous aventurer en assurant que l'abbé Breuil se réserve le droit souverain de les modifier, de les fusionner, de les réduire ou même de les supprimer.

La section consacrée à l'art paléolithique est très développée. L'auteur accepte sagement l'explication magique pour les gravures et les peintures pariétales, et admet, comme facteur partiel, pour l'art mobilier le souci esthétique, le goût de la forme. Bien qu'il ne le dise pas explicitement, il a l'air de considérer la mâchoire et le crâne de Piltdown, comme appartenant à un même type humain.

Il se rallie au système de M. Boule en synchronisant l'époque chelléo-acheuléenne avec la dernière phase interglaciaire.

Enfin, d'accord en cela avec Breuil, il trouve « presque certaine »>, non seulement l'existence de l'homme tertiaire, mais la preuve matérielle de son travail dans le Red Crag de Foxhall. Cette formation géologique est pliocène, et si la conclusion de notre auteur était dûment confirmée, le pré-paléolithique de M. Reid Moir aurait droit de cité et l'antiquité de l'homme dans notre Europe deviendrait effarante. La preuve, jusqu'à présent, ne consiste que dans la forme et les retouches de certains silex, trouvés (ce point est important) dans des emplacements bien délimités au sein de couches très uniformes. Il est peut-être permis de penser, surtout après les interminables discussions sur les éolithes, que l'examen des mêmes spécimens d'« industrie primitive» amènera d'autres savants à des résultats plus négatifs. Sachons attendre et laissons parler.

Quelques petites erreurs de détail pourront disparaître dans une prochaine édition.

Hélin n'est pas une localité, et n'est pas sur la Lys (p. 87). L'exploitation Hélin est à Spiennes, sur la Trouille.

Il aurait fallu signaler, en 1908, la découverte de l'homme du Moustier (pp. 14 et 184). Quoi qu'on puisse penser des

agissements d'O. Hauser et de la reconstitution du squelette, tentée par Klaatsch, la découverte elle-même est importante.

Il est trop expéditif de condenser tout le paléolithique inférieur belge dans le seul Mesvinien. La caverne de l'Hermitage, fouillée par Tihon et Fraipont, dans la vallée de la Méhaigne, a fourni de l'Acheuléen typique, et même des boules calcaires, analogues à celles de la Quina (p. 91), et qu'on prit alors pour des boulets de canon.

Dans l'énumération des stations paléolithiques ayant livré des squelettes, on a oublié Spy (p. 116).

On ne peut synchroniser la sépulture de Furfooz avec la couche supérieure de la terrasse. Celle-ci contient du renne, mais Rahir a montré que la sépulture, contrairement à ce que pensait Dupont, est d'une époque beaucoup plus récente (p. 190).

Un certain nombre d'affirmations sont plus ou moins contestables. Le Néanderthalien serait « dégénéré » (p. 42). Le Capreolus caprae se retrouverait à travers les variations du climat glaciaire (p. 42); je crois qu'il est plutôt très sensible au froid, et ne se rencontre que dans les interglaciaires. Il n'y aurait pas de poterie au paléolithique (pp. 4 et 37); chose que nient tous les préhistoriens belges.

Le trou Margrite (p. 116), et Remonchamps (p.. 153), ne sont que des fautes d'orthographe pour Magrite et Remouchamps (1).

Nous le répétons : l'ensemble du livre est parfaitement au point. On aimera l'affirmation très nette au sujet dés sépultures dès l'époque moustérienne (pp. 183 et 191).

L'auteur a consacré quelques planches à la reproduction des gravures rupestres rélevées par lui-même sur les bords du lac Onéga, en 1914. Elles n'ont rien de paléolithique, ni même de strictement néolithique, mais elles sont très curieuses, et fort bien commentées.

PIERRE CHARLES, S. J.

(1) De même first pour fourth sans doute à la page 86, l'acheuléen ayant été placé entre Riss et Wurm (p. 47).

XVIII

ÉTUDE DE PRÉHISTOIRE CRÉTOISE. TYLISSOS A L'ÉPOQUE MINOENNE, suivi d'une note sur les Larnax de Tylissos, par JOSEPH HAZZIDAKIS, traduit du grec par l'auteur avec la collaboration de L. FRANCHET, chargé de mission en Crète et en Égypte. Introduction et annotations par L. FRANCHET. Un vol. in-4° de 88 pages, 48 figures et 10 planches hors texte. Paris, Geuthner, 1921.

Le prophète Ezéchiel, dans le texte hébreu et le texte grec, donne aux Philistins le nom de Crétois (XXV, 16). C'est une preuve que les Philistins sont originaires de la Crète. Les textes égyptiens appellent les Crétois, Keftiu. C'est une réminiscence de la table ethnographique de Moïse (Gen. X), qui les appelle Caphtorim et les nomme à côté des Philistins, de sorte que nous savons avec certitude que les Caphtorim sont les Crétois de la Crète et les Philistins les Crétois émigrés en Palestine. Ces peuples chamitiques sont probablement identiques aux Pélages, les aborigènes de la Crète et de la Grèce que les Hellènes indoeuropéens ont soumis à leur domination.

Ce sont ces mêmes Crétois qui ont amené en Syrie, les signes alphabétiques égéens, dont on a relevé les traces depuis 1893, signes que les Phéniciens ont transformés et donnés au monde.

De nombreuses tablettes, avec des inscriptions crétoises ont été mises au jour, quand en 1900 et au début du xxe siècle les admirables recherches de M. Arthur Evans et d'autres explorateurs anglais, italiens et américains ont fait revivre les merveilles de la civilisation préhellénique dans l'île de Crète.

Les Grecs aussi se sont mis à l'œuvre et c'est ainsi que nous pouvons présenter aux lecteurs de la REVUE un livre qui contient la description de trois campagnes de fouilles effectuées à Tylissos de 1909 à 1912.

Nous sommes redevables à deux auteurs de ce beau travail l'auteur grec a fouillé avec méthode et il donne un aperçu lumineux de ses trouvailles; l'auteur français a collaboré à la traduction; il a enrichi presque chaque

page de notes d'une haute valeur scientifique et il a mis en relief l'importance de la chronologie relevée à Tylissos.

Le village de Tylissos est situé à l'Ouest de Candie et se trouve à égale distance de Cnossos et du mont Ida, soit environ 12 kilomètres. Les fouilles de Tylissos ne présentent pas au point de vue des richesses archéologiques la même importance que les célèbres fouilles de Cnossos et de Phaistos, mais elles sont extrêmement intéressantes au point de vue chronologique.

Voici le système chronologique proposé par les auteurs: La première des trois assises de Tylissos en allant de bas en haut, correspond aux trois phases du Minoen primitin et à la première phase du Minoen moyen. Le Minoer moyen II est peu caractérisé (Enéolithique et Bronze I).

La seconde assise de Tylissos comprend la troisième phase du Minoen moyen et les deux premières phases du Minoen dernier (Bronze II et III).

L'assise la plus récente de Tylissos correspond à la troisième phase du Minoen dernier (Bronze IV).

Il résulte des observations rigoureuses faites par nos auteurs tant au cours des travaux qu'au Musée de Candie, que plusieurs des neuf subdivisions chronologiques de M. A. Evans s confondent avec celles qui précèdent et avec celles qui suivent.

Les dates approximatives pour l'époque minoenne sont les suivantes d'après M. l'abbé Obermaier Minoen primitif 3000-2000 ans avant Jésus-Crhist; Minoen moyen : 2000-1600 ans avant J.-C.; Minoen dernier 1600-1250 an: avant J.-C.

M. Salomon Reinach et M. Déchelette proposent à peu près les mêmes dates.

Sur quelles données cette chronologie est-elle basée ? Beaucoup d'égyptologues adoptent actuellement la chronologie égyptienne de M. Ed. Meyer. On peut l'appliquer à la Crète. En effet, un objet crétois figuré en Egypte sur un monument de date certaine, sert à dater les objets analogues trouvés en Crète. Un objet égyptien de date certaine et trouvé en Crète dans un niveau déterminé, sert à dater ce niveau.

Les fouilles de Tylissos sont très importantes aussi en

raison des méthodes rigoureuses qui ont été suivies au cours des travaux. Nous citons quelques exemples pour montrer comment ces auteurs exposent les résultats de leurs investigations et de leurs études et comment ils nous révèlent les secrets de la vie intime des habitants primitifs de la Crète qui ont précédé l'âge homérique.

Parlant des pithoi ou grandes cruches en forme de tonneau, ils font observer qu'aujourd'hui encore, les potiers du village de Thrapsanos voyagent dans toute la Crète et s'arrêtent tous les deux ou trois ans, dans les principaux villages où, pendant environ trois mois, ils fabriquent des pithoi pour toute la contrée. Un pithos est particulièrement intéressant, car il porte sur l'épaulement une tête de Bos primigenius en relief.

Les Crétois semblent avoir employé certains vases, que les auteurs désignent sous le nom de cratères, pour cultiver des fleurs dans leurs maisons; c'est du moins ce que paraît attester un fragment de peinture murale de Cnossos que l'on peut voir au Musée de Candie.

On est parvenu à lire l'écriture crétoise; on possède déjà des milliers de textes crétois, mais on n'a pas encore réussi à les interpréter; il y a des savants qui cherchent du côté indo-européen; à notre avis, on ferait mieux d'établir la comparaison avec les langues chamitiques. Trois tablettes ont été trouvées à Tylissos; la première présente des signes qui se rencontrent pour la première fois sur les tablettes crétoises. Sur les tablettes de Tylissos on distingue des lignes verticales, des lignes horizontales, des circonférences avec ou sans points intérieurs : tous ces signes paraissent représenter des nombres.

Il y a des fragments de vases de la plus ancienne céramique de Tylissos qui semblent porter des décors en relief, obtenus au moyen de la roulette; un examen plus approfondi de la disposition des motifs de décor permit d'apercevoir que la décoration avait été effectuée en pressant sur la pâte molle une sorte de cachet et en répétant cette opération. Cela nous montre avec quel soin minutieux les auteurs ont étudié leur sujet.

Les Crétois se nourrissaient de brebis, de chèvres, de porcs et de bœufs. Le bos primigenius a été probablement

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