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domestiqué. M. J. Hazzidakis a trouvé un grand nombre de cornes de cet animal, parmi lesquelles il y en avait une dont la pointe avait été sciée, pour rendre l'animal moins dangereux. Dans les peintures murales de Cnossos, on aperçoit des taureaux utilisés pour les jeux.

Les matériaux archéologiques incomparables, provenant des fouilles faites en Crète, sont accumulés dans des sources, le plus souvent inaccessibles au public. Ce sera le mérite de M. Hazzidakis et de son collaborateur d'avoir consigné les résultats de leurs travaux dans une monographie abordable qui fait honneur tant à la librairie orientaliste de M. Geuthner qu'à la science française et aux missions scientifiques, envoyées par la France en Orient.

J. CLAERHOUT.

XIX

MISSION ARCHÉOLOGIQUE EN ARABIE. COUTUMES DES FUQARA, par les RR. PP. JAUSSEN et SAVIGNAC. Un vol. in-4o de 100 pages, publié avec le concours de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. Paris, Geuthner,

1914 (paru en 1920).

Les Fuqarâ forment en Arabie un groupement de nomades de 120 tentes, divisés en neuf clans, qui occupent un territoire, situé à environ 400 à 500 mètres au sud-est de Kerak et de Maan, au Sud de Teima et à l'est de Médâin-Sâleh. C'est dans cette dernière localité que passe actuellement la voie ferrée qui conduit le grand pèlerinage syrien à la Mecque. Autrefois le pèlerinage achetait chaque année aux Fuqarâ le droit de passage à Médâin-Sâleh. Avant la guerre, le gouvernement turc payait chaque mois aux principaux membres de la tribu 227 megidys 1/2, soit environ 1000 frs pour le passage des pèlerins, l'établissement de la voie ferrée et la libre circulation des trains, sans compter les 162 megidys payés mensuellement aux 13 surveillants chargés de garder la voie entre Hesem Sana et El Ela. Toutes ces localités sont situées aux environs du 39e degré de longitude orientale et du 27e degré de latitude.

Chaque année nous apporte dans les grandes revues

scientifiques son contingent de monographies sur l'ethnographie de l'une ou l'autre peuplade peu connue de l'ancien ou du nouveau monde; mais rarement il nous a été donné de lire une étude aussi intéressante et aussi bien documentée que celle que les deux professeurs de l'école biblique de Jérusalem, les Révérends Pères Jaussen et Savignac, ont consacrée à la tribu arabe des Fuqarâ et à la région qu'ils habitent. Les auteurs s'excusent modestement de ne relater les faits qu'un peu au décousu, comme la marche du nomade à travers la steppe. Nous prions le lecteur de n'en rien croire. Cette enquête sur les Fuqarâ fourmille de renseignements précieux, coordonnés d'après un plan très méthodique et exposés de la manière la plus attrayante.

Nous n'exprimons qu'un regret, c'est qu'aucune figure n'accompagne le texte, mais on ne peut être trop exigeant pour des auteurs dont la science égale le dévouement et qui avaient déjà à communiquer plusieurs chants et légendes dans le texte arabe original, en caractères latins et en caractères arabes.

Quelle somme de sacrifices et quel ensemble de connaissances ne faut-il pas pour parvenir au milieu de ces Bédouins méfiants, entourés de tribus franchement hostiles aux voyageurs étrangers, pour traiter avec les guides, les interprètes et les Cheikhs, pour recueillir par la plus longue et la plus patiente des investigations tous les détails de la vie intime de ces nomades ?

La géographie, les sciences naturelles, l'histoire des religions, la science des traditions populaires trouvent à glaner dans ce mémoire ethnographique dans lequel sont décrites la vie de la tribu et de la famille ; la vie des individus avec leurs qualités physiques et morales, leurs maladies et leur nourriture; la vie religieuse avec tout ce qui a trait aux superstitions, aux sacrifices, à Allah, aux esprits infernaux et malfaisants, à la circoncision, à l'âme et à la mort; la vie économique avec les plantes qui croissent et les animaux qui vivent sur le territoire des Fuqarâ.

On trouve aussi dans ce savant travail des renseignements qui peuvent contribuer à élucider certains problèmes de la préhistoire. Nous sommes heureux de mettre en relief un

petit fait qui n'est pas sans importance. Les auteurs constatent que les Fuqarâ ne vénèrent pas de pierres levées, mais ils font observer qu'au sommet du Gebel Ueired, à l'ouest de Moazzam, se trouve un quartier de roche visité par les Bely. Ces nomades aiment à porter auprès de cette pierre leurs malades. Le contact avec la roche doit donner la force à l'infirme qui fait immoler une victime sur les lieux. Nous en concluons que nous pouvons rattacher l'origine de nos menhirs aux mêmes croyances, au même fétichisme qui ont donné naissance aux cultes litholâtriques, dont nous voyons ici les vestiges en Orient.

Le désert est conservateur, écrivent les auteurs, et en les lisant on croit lire parfois un chapitre de la Genèse. Ces nomades habitent sous la tente comme les anciens patriarches et leur cheikh Mutlaq, un vénérable vieillard, a son homme de confiance, un esclave affranchi, son abed ou serviteur, ressemblant à Eliézer, le serviteur d'Abraham. Leur langue est vieille aussi et sur les lèvres des Fuqarâ on surprend des mots antiques, tel le nom d'un mois Tuam, qui signifie les Gémeaux comme l'assyrien tuâmu et le syriaque tomô. Il est probable que le nom de ce mois dérive du signe du zodiaque. Ces hommes du désert qui ne savent ni lire ni écrire, lisent dans le grand livre de la création et connaissent mieux les constellations et le mouvement des astres que beaucoup de gens instruits de nos régions. Les lecteurs de la REVUE ont retenu l'intéressant article du regretté père Thirion sur les Pléiades; les Fuqarâ observent aussi ce groupe de petites étoiles frissonnantes qui à leur avis jouent un rôle très important dans le ciel. En hiver, lorsque la lune se trouve à côté des Pléiades, une étoile nommée Fahel survient tout à coup du nord et se dirige sur les Pléiades. Si elle les frappe, la pluie sera néfaste et l'année mauvaise mais si elle manque les Pléiades, l'année sera fertile.

J. CLAERHOUT.

XX

LES PRINCIPAUX RÉSULTATS DES NOUVELLES FOUILLES DE SUSE, par P. CRUVEILHIER. Un vol. in-12 de 154 pages. Paris, Geuthner, 1921.

Dans une série d'articles parus dans la REVUE DU CLERGÉ FRANÇAIS, M. Cruveilhier avait étudié déjà les découvertes décrites dans les neuf premiers tomes des Mémoires de la délégation en Perse, en insistant surtout, comme de juste, sur le fameux code de Hammourabi comparé à la législation civile des Hébreux. Des recherches nouvelles ont fourni matière à six nouveaux volumes de Mémoires, parus encore avant la guerre. A la suite du R. P. Lagrange, O.P., et de M. Pézard, mais à un point de vue différent, M. Cruveilhier examine les riches matériaux mis ainsi à la disposition des

savants.

Le livre que nous annonçons est un travail de haute vulgarisation. Tout ce qui dans les nouveaux documents intéresse l'histoire, la religion, le droit et la philologie, est utilisé par l'auteur. Comme on devait s'y attendre, le point de vue religieux, en particulier tout ce qui peut jeter de la lumière sur les idées et les mœurs du peuple israélite, le préoccupe surtout. Sous ce rapport les pages consacrées au nouveau poème du juste souffrant, à la comparaison des symboles dans l'antiquité élamite et des premiers récits de la Genèse, à l'offrande des victimes, au trésor du temple, et au code pré-hammourabien sont des plus instructives. G. S.

XXI

ABOU YOUSOF YA' KOUB. Le livre de l'impôt foncier (Kitâb el-Kharâdj), traduit et annoté par E. FAGNAN. Un vol. in-8° de XVI-352 pages. Paris, Geuthner, 1921.

Abou Yousouf Ya'koub est le grand juriste musulman du vIIIe siècle. Nommé Kadi à Bagdad, il fut le premier à recevoir le titre de Kâdi 'l Kodât, juge à compétence générale aucune nomination de Kadi ne se faisait sans son agrément. Il fut chargé de l'éducation du Darmékide Dja'far ben Yahya, et mourut en place après avoir exercé les fonctions que lui avait confiées le Khalife El-Mahdi, d'abord sous le règne de ce prince, puis sous celui de ses deux successeurs El-Hâdi et Hâroûn-er-Rechid. Ses connaissances en droit, en hadith, en exégèse koranique, en histoire préislamique et postislamique étaient très étendues. Des

divers ouvrages de droit, dont il est l'auteur, il semble que le seul Kitâb el-Kharâdj soit parvenu jusqu'à nous. Et on peut se demander s'il reçut jamais une rédaction définitive.

M. E. Fagnan, l'arabisant bien connu, a assumé la tâche de le faire connaître aux lecteurs français. A bon droit il estime que l'ère de liberté ouverte pour la Syrie en 1914 doit être marquée par la connaissance plus approfondie des productions littéraires de l'Asie. Le nom de M. E. Fagnan garantit par avance l'excellence de la traduction.

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L'ouvrage de Abou Yousof Ya'koub est sous forme de réponse aux questions posées par le Khalife Hâroûn-erRachîd une sorte de mémoire sur des sujets d'ordre politique et administratif. Inutile d'y chercher la rigueur logique réclamée par notre tournure d'esprit. Dans ses développements, l'auteur musulman part naturellement du grand Livre sacré et cite les autorités qu'il invoque, en laissant le plus souvent au lecteur le soin de formuler la conclusion. On ne peut pas oublier que de son temps le droit était encore en formation, et n'était pas parvenu aux solutions nettes qui ont prévalu plus tard.

Le beau travail de M. Fagnan est une précieuse contribution à l'histoire de ce droit. Il forme le premier volume de la Bibliothèque archéologique et historique du service des Antiquités de Syrie.

G. S.

XXII

I. THE ESSENTIALS OF MENTAL MEASUREMENT, by WILLIAM BROWN, M. A., M. D., D. Sc., etc. and GODFREY H. THOMSON, D. Sc., Ph. D. etc., Un vol. in-8° de 216 pages. — Cambridge, University Press, 1921.

II.

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LE SYSTÈME TAYLOR ET LA PHYSIOLOGIE DU TRAVAIL PROFESSIONNEL, par J. M. LAHY. Un vol. in-12 de 216 pages (Bibliothèque française du Chef d'Industrie). Paris, Gauthier-Villars, 1921.

III. MÉCANISMES COMMUNS AUX PHÉNOMÈNES DISPARATES, par MICHEL PÉTROVITCH, professeur à l'Université de Belgrade. Un vol. in-16 de 278 pages (Nouvelle Collection scientifique). Paris, Félix Alcan, 1921.

IV. SÉRIE. T. I.

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