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du mémoire ont été amenés à supposer que chaque radiation colorée a un effet spécial et pourrait agir négativement sur une couche déjà altérée par des rayons de couleur différente, mais l'expérience n'a pas confirmé cette induction. Les faits indiqués ci-dessus sont les seuls qui aient persistė. MM. Fizeau et Foucault ont ensuite étudié le rôle des diverses substances sensibles (iodure d'argent, chlorure d'argent, etc.), et se sont assurés que les faits constatés par eux n'étaient pas propres exclusivement aux plaques brômées, mais s'étendaient à toutes les autres: on est donc en présence d'une loi générale de l'action chimique de la lumière.

Ce mot d'action chimique est-il bien exact? C'est ce que les auteurs examinent à la fin de leur travail en s'élevant à des vues théoriques que leurs expériences semblent confirmer, et dont, à raison de leur importance, je crois devoir donner ici un extrait :

«... Quand le chlorure d'argent, en particulier, noircit au soleil, on ne saurait nier qu'il subit une décomposition chimique bien réelle, puisque le dégagement du chlore ou de composés chlorés tombe sous le sens de l'odorat, puisqu'à la longue ce chlorure d'argent perd de son poids, cesse de disparaître dans ses dissolvants et finit par reprendre l'aspect métallique. Mais, de cette réaction franche et poussée à l'extrême, comment oser conclure à ce qui se passe sur une plaque ou sur un papier qui ne fait qu'entrevoir le jour, qui ressort de la chambre noire sans modification directement appréciable? Qui pourrait affirmer que dans ce cas comme dans l'autre, il y a décomposition ? Où est le produit dégagé? Qui a constaté une diminution de poids? Il n'y a pas même de changement sensible dans l'aspect physique de la couche sensible... Toutefois, si rien ne démontrait qu'il y eût action chimique, rien non plus, il faut en convenir, ne démontrait que cette action n'avait pas lieu. La manifestation de l'action négative de certains rayons nous semble le premier fait incompatible avec une

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théorie qui, dans la formation des images photographiques, rapporterait tout à l'action chimique. Si, en effet, les couches d'iodure, de bromure ou de chlorure d'argent perdent, dès le moment du premier contact de la lumière, un de leurs éléments, un élément volatil, comment concevoir que, sous l'influence de certains rayons simples, cette couche soit restituée dans son état primitif? Comment concevoir qu'elle recouvre l'élément qu'elle a perdu ? Cela n'est pas possible. Une expérience, publiée par M. Claudet, vient encore déposer contre la possibilité d'un changement survenu dans. le rapport des éléments constituants de la couche sensible. Cette expérimentation a montré qu'après avoir été réparée par les rayons peu réfrangibles, la matière impressionnable était encore apte à être modifiée par la lumière ordinaire, confirmant ainsi la proposition avancée par nous, que cette matière était reconstituée dans son état primitif.

>>... Sans doute nous croyons qu'à la longue le rayonnement lumineux les modifie chimiquement (les substances impressionnables), nous sommes même très portés à croire qu'il en est ainsi dès que leur couleur s'altère; mais bien avant cette époque leurs affinités se modifient, leur stabilité diminue, et cette première altération nous semble devoir être attribuée à un changement dans leur état physique soit mécanique, soit électrique. Parmi les corps indécomposables à la lumière, il en est bien qui sont modifiés par cet agent, les substances phosphorescentes entre autres : les sulfures de calcium et de baryum sont vivement impressionnés aux plus faibles lueurs sans qu'on puisse soupçonner un changement de composition, il y a purement action physique. Pourquoi les iodures, les bromures, les chlorures ne seraient-ils pas aussi, eux, physiquement impressionnés avant d'être chimiquement altérés ? Il y aurait ainsi, dans la série des altérations que ces substances peuvent subir, au moins deux périodes à distinguer, une période d'action physique, une période d'action chimique... Tant que l'état physique seul serait troublé, les rayons capables d'agir

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négativement se montreraient capables de réparer l'atteinte portée par l'impression lumineuse; du moment que la décomposition chimique commencerait à s'effectuer, ces rayons deviendraient impuissants à ramener le corps altéré à son premier état. »

Dans les recherches que je viens de résumer, Foucault avait eu à résoudre ce problème, de faire tomber un faisceau de lumière homogène, d'une teinte déterminée, sur une surface plane d'une certaine étendue. L'appareil qu'il avait imaginé dans ce but et dont la description se trouve dans le mémoire qui précède, donne le moyen d'obtenir un spectre très pur, très nettement divisė, au foyer d'une lentille; puis, en employant des diaphragmes convenablement placés, de séparer après leur passage au foyer les rayons les uns des autres, de façon à obtenir des faisceaux lumineux, à section plane, renfermant à volonté les radiations qui appartiennent à telle ou à telle partie du spectre solaire. Dans une note sur la recomposition des couleurs du spectre en teintes plates (1), Foucault indique l'usage que l'on peut faire de cette disposition pour certaines études d'un haut intérêt, sur les effets physiologiques résultant de la superposition des radiations de différentes

nuances.

Indépendamment de l'application spéciale qui nous a porté à disposer ainsi un appareil réfringent, dit-il, qu'il nous soit permis de faire remarquer le parti que l'on peut tirer de ce système optique pour étudier la manière dont les teintes se composent. Tous les rayons simples sont rangés par ordre dans ce petit spectre, comme les couleurs sur la palette d'un peintre, et le physicien peut faire son choix ; il peut à volonté prendre tels et tels rayons, les étaler en surface, les combiner ensemble sur l'écran en toute proportion, et procéder dans cette opération d'une manière aussi sûre, aussi positive que l'artiste quand il

(1) Recueil, etc., p. 51.

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prend ses couleurs matérielles et qu'il les mélange pour les jeter sur la toile. »

Je signalerai encore, dans cet ordre de recherches, une Note sur les plaques brômées au second degré, dans laquelle Foucault indique un procédé pour mieux proportionner l'impressionnabilité des plaques daguerriennes aux effets que déterminent, sur la rétine de l'oeil, les objets à reproduire, et un petit travail inédit, Note sur l'emploi d'un diaphragme étoilé pour l'obtention de fonds dégradés dans les plaques daguerriennes (1). Pour ôter aux reproductions photographiques leur sécheresse, en estompant légèrement les contours des objets, Foucault proposait de découper les bords du diaphragme suivant un tracé en étoile, permettant de varier ces effets et de les ajuster au but que l'artiste a en vue d'obtenir.

Un nouveau travail de très grande importance théorique, dû à la collaboration de MM. Fizeau et Foucault, vit le jour en 1845. Je veux parler de leurs recherches Sur le phénomène des interférences entre deux rayons de lumière dans le cas de grandes différences de marche et sur la polarisation chromatique produite par les lames épaisses cristallisées (2). Il s'agit ici d'une des questions capitales de l'optique.

On connaît l'admirable expérience des miroirs de Fresnel, par laquelle ce savant célèbre a établi sur un fondement solide la théorie des ondulations lumineuses: un faisceau de lumière solaire, en se réfléchissant sur deux miroirs mis bord à bord et très légèrement inclinés l'un sur l'autre, donne naissance à deux faisceaux dont chacun, s'il était seul, donnerait une vive lumière, et qui pourtant font paraître en s'entrecroisant des raies noires, des franges alternativement brillantes et obscures. L'explication est très simple dans les idées de Fresnel: l'éther, le milieu

(1) Recueil, etc., p. 57.
(2) Recueil, etc., p. 104.

élastique qui propage les vibrations lumineuses, est excité en sens contraire aux points où se rencontrent deux rayons qui, ayant parcouru des chemins différents depuis la même source, sont là dans des phases opposées de leur mouvement, ou sont en retard l'un sur l'autre d'une demi-oscillation. C'est là ce qu'on nomme interference. Mais dans les expériences de Young et de Fresnel, ce retard ne comprenait jamais qu'un petit nombre de longueurs d'ondulation. La nature complexe des radiations lumineuses, qui comportent des ondes de longueurs très diverses, était l'une des causes connues qui avaient empêché de faire interférer des rayons présentant des différences de marche plus considérables. D'un autre côté, l'impossibilité d'obtenir des franges d'interférence avec des rayons n'émanant pas d'une même source indiquait que la constitution d'un même rayon lumineux change rapidement d'un point à l'autre de son parcours; il était fort important de rechercher dans quelle étendue les vibrations conservent une régularité suffisante pour que l'on puisse considérer le rayon comme constitué de vibrations identiques dans cette étendue. Telle est la question que les deux expérimentateurs ont eu la hardiesse d'aborder.

Reprenant les miroirs de Fresnel, ils font s'entrecroiser deux faisceaux émanant de la raie brillante formée par le soleil au foyer d'une lentille cylindrique, et reçoivent les faisceaux superposés sur un écran opaque percé d'une fente très étroite, qui correspond juste au milieu de la frange centrale, brillante, où les deux faisceaux sont en concordance vibratoire. C'est cette étroite étendue vibrante qu'ils reprennent comme source de lumière; les deux faisceaux rétrécis qui en émanent traversent un système de prismes qui les dispersent, et en recevant ce faisceau dispersé sur une lentille,on obtient un spectre très pur présentant, comme lignes de repère, les raies noires bien connues dites de Fraunhofer.

Comme les deux faisceaux sont en concordance à la fente,

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