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lhéry avait seulement 2 m. de distance focale et 0 m. 15 d'ouverture. Une discussion très savante et très approfondie avait fait voir à M. Cornu qu'il est possible d'atténuer en quelque sorte indéfiniment les erreurs personnelles, celles qui dépendent de l'aptitude plus ou moins grande de l'opérateur à saisir la disparition de l'image de retour, en augmentant la vitesse de la roue dentée de façon à observer des extinctions d'ordres de plus en plus élevés. Une seconde modification importante consistait à noter dans chaque expérience distincte, non pas l'instant où l'image de retour disparaît le plus complètement, ce qui prête à des incertitudes sensibles, mais les deux instants où l'étoile semble disparaître et reparaître au sein de la faible lumière diffuse qui règne toujours dans la lunette. Par cet artifice, on éliminait encore en grande partie les chances d'erreurs provenant du défaut d'égalité, toujours réel, des dents de la roue entre lesquelles passe la lumière.

Enfin, au lieu de poursuivre la chimère d'un mouvement rigoureusement uniforme du disque denté, M. Cornu a accepté franchement les conditions naturelles de l'expérience, en opérant avec des vitesses constamment variables dans le rouage (vitesses d'ailleurs modifiées au gré de l'opérateur par un frein), mais en enregistrant automatiquement et d'une manière continue ces vitesses variables du disque denté corrélativement avec les époques d'extinction et de réapparition du point lumineux. Pour cela, un cylindre animé d'un mouvement de rotation bien régulier autour de son axe par un moteur spécial, était recouvert d'une feuille de papier enduite de noir de fumée; un chariot mobile parallèlement à l'axe du cylindre portait un système de quatre transmissions électriques indépendantes, qui mettaient en mouvement quatre tracelets, et ces tracelets venaient imprimer sur la feuille noircie, suivant une bande héliçoïdale, les indications suivantes: 1° les battements à seconde d'un pendule réglé par une excellente horloge de Winnerl; 2o les battements d'un trembleur à oscillations régulières qui

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subdivisaient la demi-seconde en 10 parties égales et fournissaient ainsi le de seconde; 3° les instants auxquels la roue dentée achevait une série de 40 tours ou de 400 tours; 4o les instants où l'observateur voyait disparaître ou réapparaître l'image de retour. Ces indications s'enregistrant régulièrement l'une à côté de l'autre, en développant les feuilles et les examinant à loisir avec un micromètre, le physicien y retrouvait rigoureusement, en face des signaux précis de l'extinction et de l'apparition de l'image, l'indication également précise de l'instant où le phénomène s'était produit et de la vitesse dont le disque était alors animé; en d'autres termes, du temps qu'une dent mettait à passer devant l'œil de l'opérateur.

Rien dans ces expériences n'avait été donné au hasard : les dimensions des appareils optiques, chronométriques, enregistreurs, avaient été l'objet d'une discussion mathématique approfondie; le choix des stations, du mode et de l'heure d'observation, les chances d'erreur dépendant des différentes causes et les moyens à employer, soit pour limiter ces erreurs, soit pour en déterminer l'influence possible dans les résultats par une bonne combinaison des observations, tout avait été soigneusement étudié, discuté, vẻrifié. Cette discussion approfondie (dont les recherches de L. Foucault paraissent n'avoir pas été accompagnées), portant sur 8 feuilles d'expériences qui comprenaient 624 observations régulières, dont les résultats isolés oscillaient comme limites extrêmes entre 294 000 et 307 000 kilomètres, a fourni comme résultat le plus probable, avec une incertitude certainement inférieure à ., une vitesse de 300 350 kilomètres par seconde dans l'air, et de 300 400 kilomètres dans le vide de la machine pneumatique. Ce résultat, que l'on doit regarder comme exprimant aujourd'hui la valeur la plus certaine de la vitesse de la lumière, est bien rapproché de celui que nous devons à Léon Foucault, et l'on admirera certainement comment celui-ci, dans des conditions plus délicates et avec des ressources

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bien moins grandes, a pu s'approcher d'aussi près de la vérité.

J'ajouterai que, sans être encore entièrement discutées, les observations du passage de Vénus en 1874 paraissent confirmer la valeur de la parallaxe solaire à laquelle Le Verrier s'était arrêté et à laquelle conduisaient les expériences de Foucault. M. Stone, directeur de l'Observatoire du Cap, a obtenu 8", 86 comme résultat de la discussion des observations d'entrée (1), et 8",98 par les observations de sortie. Le capitaine Tupman arrive à une moyenne de 8",81. M. Airy trouve 8",77, mais en adoptant un mode de correction un peu arbitraire que critiquent plu

sieurs astronomes.

PH. GILBERT.

(La fin prochainement.)

(1) Celles qui se rapportent à l'instant où la planète se dessine sur le disque du soleil.

L'ART FORESTIER

FRANÇAIS

A L'EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1878

TROISIÈME PARTIE

LES DOCUMENTS

XIII

Terres incultes et improductives.

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Les expositions passent, mais les documents restent, scripta manent..., — surtout quand ils ne voient le jour qu'après la clôture même des expositions qui les ont motivés.

Ceux dont l'art forestier en France a fait les frais et dont l'exposition universelle qui vient de finir a été l'occasion, composent une compacte et importante collection. Généralement concis et féconds en données statistiques et économiques, ils se prêtent peu à l'analyse. Le personnel tout entier de l'Administration des forêts a collaboré à la plupart d'entre eux, en recueillant sur chaque point du territoire les renseignements de détail, coordonnés ensuite, groupés.

et résumés par les fonctionnaires du même corps qui y ont généralement attaché leur nom.

Ces documents feront moins, ici, l'objet d'une analyse proprement dite que d'une revue rapide à l'aide de laquelle seront utilisées les plus importantes des données qu'ils fournissent ou qui se dégagent de leur ensemble.

Deux ordres de travaux et de résultats, analogues quoique différents, occuperont d'abord notre attention. Mentionné au dernier alinéa du précédent chapitre, le reboisement des montagnes et des dunes, auquel se lie la mise en valeur des landes entre la Gironde et l'Adour, symbolise en quelque sorte l'avenir de la richesse forestière de la France.

Il est incontestable et incontesté du reste, qu'il n'est dans nos climats sol si ingrat, terre si rebelle à toute production agricole, qui ne puisse, moyennant un choix d'essences appropriées, parvenir à se couvrir de végétation arborescente ou arbustive et à produire du bois. Il est également avéré que toute végétation permanente tend à fixer et maintenir les terres sur lesquelles elle a pris naissance : le multiple réseau des racines qui s'enfoncent suivant toutes les directions dans les profondeurs du sol, s'étalent à sa surface, s'insinuent entre les fentes des rochers et des blocs sousjacents, finit par lui donner une consistance capable à la longue de résister à toute force de disjonction ou d'entraînement. Par sa grande durée et ses développements, la végétation forestière est seule capable de produire cette force résistante, dans toute sa puissance. Il est enfin prouvé par l'expérience que la végétation en général et, au degré le plus élevé, la végétation forestière agit mécaniquement, hygrométriquement et chimiquement sur les conditions atmosphériques, hydrologiques et climatériques d'une contrée quand la pluie, la neige, un brouillard, une forte rosée s'épandent sur un sol dénudé, une partie retourne par vaporisation à l'atmosphère, une autre pénètre en quantité plus ou moins faible dans le sol, la plus grande partie s'écoule en

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