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en sciages, planches et voliges, et le surplus, ou un huitième, en charpentes, traverses de chemins de fer et industries diverses (1). La croissance rapide du pin maritime et sa facilité à prospérer dans les sols les plus arides pourvu que les sables siliceux y dominent, le rend précieux dans une foule de circonstances. Peut-être même ne tardera-t-il pas à offrir un nouvel élément de valeur dans l'emploi de ses cônes après extraction des graines, comme matière tannifère pour la fabrication des cuirs (2).

Le pin sylvestre n'a pas moins d'importance, au point de vue du moins de la surface occupée qui serait de 4 1/2 pour cent des forêts françaises, soit 413 000 hectares dont 119 000 dans les bois de l'État et des communes. Mais propagé ou même introduit par la culture partout où les sols rebelles manquent de l'élément siliceux indispensable au pin maritime, le pin sylvestre présente presque toujours, - sauf dans les régions montagneuses et mal frayées où il est indigène, des peuplements jeunes encore et dont le produit annuel est bien inférieur à ce qu'il sera par la suite. Dans les forêts régies par l'administration publique, ce produit atteint à peine 66 mille mètres cubes, dont les 7/8, ou 87 1/2 pour cent, sont employés en bois de feu. Sur les 12 1/2 pour cent qui restent, 3 pour cent sont convertis en perches de mines, et le surplus en charpente, traverses de chemins de fer et poteaux télégraphiques, sciages divers, lattes, échalas, perches à houblon, pâte à papier etc Rustique et d'une croissance facile, indifférent sur la nature chimique du sol, le pin sylvestre rend de grands services pour le reboisement et la mise en valeur des terrains arides

(1) M. Croizette-Desnoyers: Notice sur le débit et les emplois des principales espèces de pins. In 4o, ibid.

(2) Cette découverte toute récente est due à M. Darnal, garde général des forêts à Royan.

(3) La variété du pin-sylvestre employée à la mâture des navires croît exclusivement dans les montagnes scandinaves et au nord de la Russie où elle est connue, comme il a été dit (IV), sous le nom de pin du nord, pin de Riga, pin rouge.

et pauvres. Aussi, à l'exception des régions méditerranéenne et sud-ouest océanique, le rencontre-t-on à peu près partout, si ce n'est dans les montagnes calcaires du Jura, auxquelles suffisent leurs sapins gigantesques et leurs majestueux épicéas. Ce n'est du reste que dans quelques parties des Vosges, des Alpes, des Cévennes et des Pyrénées, qu'il croît d'une manière spontanée.

Les pins d'Alep, à crochets et cembro, n'ont qu'une importance restreinte et locale. Le premier (Pinus halepensis), cantonné dans la région méditerranéenne, couvre encore 1/2 pour cent de la surface boisée de la France : il croît dans les terrains exclusivement calcaires et secs des collines de la Provence et, hors de France, en Syrie, en Barbarie et dans l'Atlas. Un climat chaud et un sol à base calcaire sont pour lui deux conditions indispensables, moyennant lesquelles il s'accommode des terrains les plus déshérités et les plus ingrats. Il donne un bois blanchâtre dans la partie supérieure de la tige et rouge brun au cœur jusqu'à 4m ou 5m de hauteur, d'ailleurs assez dur, indifférent aux variations hygrométriques, propre à faire des traverses, des pilotis, des étais, des poteaux télégraphiques, des pièces de batellerie pour bateaux de pêche. On le débite aussi en planches et voliges pour caisses d'emballage, en merrain scié pour tonneaux à plâtre, à ciment, etc. Son principal emploi est le chauffage un produit annuel de 14 500 m. c. dans les forêts régies par l'administration, 10 500 reçoivent cette destination. On ne le résine plus guère, par suite des développements qu'a pris, depuis une dizaine d'années, le résinage dans le sud-ouest; il ne peut plus soutenir la concurrence. Cinq cents à cinq cent cinquante mille kilogrammes d'écorces de pin d'Alep sont employés chaque année pour moitié en expéditions en Algérie pour la tannerie, et quant au surplus, pour la teinture des filets de pêche, sans parler de celles qui proviennent des bois de particuliers et, réduites en tan pulvérisé valant 8 francs le

sur

quintal sur le port de Marseille, sont expédiées en Sicile et dans divers ports méditerranéens.

Exclusivement montagnard, le pin à crochets (P. uncinata) ne se rencontre qu'aux altitudes de 1 500 à 2 000m dans les Alpes et les Pyrénées, où il couvre 33 à 34 mille hectares, tantôt seul, tantôt associé au mélèze et au pin sylvestre. Son bois est, par suite d'une croissance lente mais très régulière, d'un grain fin et homogène; excellent pour la menuiserie, il donne aussi de bons étais pour les mines et pourrait fournir, disent les ingénieurs de la marine, par suite de sa flexibilité et de sa forme régulièrement cylindrique, de très bonne mâture. Sa production n'est pas inférieure à celle du pin d'Alep, et près de la moitié de son volume annuel est employé en bois de service et d'industrie diverse. Ces bois n'ont du reste, sur pied, qu'une valeur infime en raison des difficultés extraordinaires de leur exploitation.

D'une autre nature est l'intérêt qui s'attache au pin cembro (P. cembra). Son habitat, dans les Alpes françaises (Savoie, Briançonnais et Embrunais), se tient entre 1 800 et 2 200 mètres d'altitude, en un climat analogue à celui de la Sibérie, sa principale patrie; avec lui, comme avec le mélèze, finit la végétation arborescente. Noueux et branchu dès la base et, nous l'avons dit, d'une croissance démesurément lente, il ne fournit pas de bois de charpente, mais un excellent bois de menuiserie et d'ébénisterie. On ne connaît en France qu'un seul massif de cembro pur, le massif de Ayes de 355 hectares, près de Briançon, produisant par an 336 mètres cubes dont 268 sont convertis en chauffage. Ailleurs, disséminé un peu partout, le cembro ne donne que des produits insignifiants. Son principal intérêt est donc un intérêt d'observation scientifique et de climatologie, nous allions dire d'ethnographie végétale.

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On doit porter un tout autre jugement sur le pin laricio (P. laricio) qui, en tant qu'essence indigène et spontanée, ne

se rencontre que dans les montagnes de la Corse de 600 à 1700 mètres au-dessus du niveau de la mer; il y couvre près de 30 000 hectares, sur les 118 000 soumis au régime forestier dans cette île (1), et sa production annuelle y est de près de 50 000 mètres, dont 18000 seulement sont convertis en chauffage. C'est que, pour le service de l'industrie, son bois est de qualité supérieure, l'aubier toutefois excepté. Le cœur du laricio vaut le mélèze des Alpes. Les arbres qui, l'aubier enlevé, peuvent donner des pièces de charpente sans défaut et ayant au moins 35 à 45 centimètres d'équarrissage à vive arête, avec une forme bien droite, sont expédiés dans les ports d'Italie pour la construction. des navires. Les pièces non acceptées pour la marine ou mesurant seulement 25 à 35 centimètres de côté, servent à la charpente ordinaire. En raison de la grande quantité d'aubier, le déchet, lors de l'équarrissage, atteint 40 pour cent du volume grume (brut), auquel il faut encore ajouter 10 pour cent provenant de modes vicieux d'abatage et de débardage. Ainsi réduit à la moitié de leur volume primitif, les pièces de laricio valent moyennement, rendues à port, à Gênes, 75 francs le mètre cube. Ce mode de débit emploie près des 3/5 (28 000 m. c.) de la production totale. Il reste 1/12 ou 3 800 mètres cubes employés en planches, chevrons, poutrelles et madriers, consommés dans les deux îles de Corse et de Sardaigne (2).

Nous arrivons aux trois essences qui, parmi nos conifères indigènes, ont le plus d'importance, tant à cause de la surface de forêts qu'elles couvrent (12 pour cent à elles trois, du sol boisé de la France), que par la magnificence et la longévité de leur végétation, les qualités de leur tissu ligneux, la variété de leur débit et de leurs emplois.

Le sapin commun (Abies pectinata, argentea, taxifolia)

(1) La totalité des forêts domaniales, communales et privées de l'île de Corse est de 210 000 hectares environ. Statistique forestière, p. 133.

(2) Croizette-Desnoyers, Débit et emplois des principales espèces de pins.

est le plus répandu et n'occupe pas moins de 643 000 hectares de forêts, soit 7 pour cent de l'ensemble. Hôte de toutes nos montagnes élevées, il s'y tient, de 255" d'altitude à 1200m dans les Vosges, et à 1 700m dans le Plateau Central; dans la chaîne du Jura, de 400 à 1500m. Dans les Alpes il commence à 230 pour ne s'arrêter qu'à 2 200; nulle part il ne monte plus haut et ne descend plus bas. Dans la Corse et les Pyrénées, il s'élève à 2 100 m, descendant à 300 in dans celles-ci et seulement à 800 m dans la première.

L'épicéa (Picea excelsa) est moins répandu. On ne le trouve guère en massifs vraiment importants, - soit seul, soit mélangé au sapin, au hêtre ou au mélèze, que dans les Vosges entre 250m et 1 250 m d'élévation supra-marine, dans le Jura entre 500 et 1550m, et enfin dans les Alpes entre 230m et 2 400m. Il forme sur les hauts sommets de ces trois chaînes une longue bande orientée du nord au sud, et l'on voit que son aire de végétation spontanée s'élève plus haut sans descendre sensiblement plus bas que celle du sapin, au moins à l'état de massifs naturels. Il se rencontre aussi, mais en proportion beaucoup moindre, dans les montagnes du Plateau Central et des Pyrénées. Les surfaces qu'il occupe représentent 3 pour cent de l'ensemble de la propriété forestière, soit 275 000 hectares.

Le mélèze (Larix europaea) vient en troisième ligne, ne couvrant que 183 000 hectares ou 2 pour cent; son aire de végétation, en altitude, est énorme puisqu'il descend jusqu'à 230m et s'élève jusqu'à 2900; il est vrai qu'il ne croît à l'état de massifs forestiers qu'entre 530m et 2 500m (1), ce qui ne laisse pas déjà que d'être quelque chose. Mais il n'apparaît dans ses conditions d'habitat

(1) Statistique forestière, pp. 83 (sapin), 87 (épicéa), 88 (mélèze). - C'est entre 1 300 et 2 200 ou, plus exactement, entre 1 600 et 2 000 mètres d'altitude que se rencontrent les forêts les plus importantes constituées par le mélèze comme essence exclusive ou dominante (Notice sur le débit et les emplois du sapin, de l'épicéa et du mélèze, par M. Gallot, sous-chef à l'Administration centrale des forêts).

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