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débité dans la vapeur surchauffée, le durcit, l'assèche, lui donne plus de durée, de résistance et de valeur calorifique, en un mot accroît sa qualité (1).

Une fois extraite et suffisamment sèche, l'écorce se façonne en bottes ayant généralement 1 m. 17 de circonférence mesurée sur la hart et 1 m. 17 de longueur. Le poids des bottes d'écorce sèche, suivant les localités et aussi suivant les dimensions qui ne sont pas partout identiques, varie de 16 à 24 kilogrammes. Jusqu'à ces deux dernières années le prix toujours croissant de cette marchandise s'était élevé sur le port de Clamecy, l'un de nos principaux marchés au bois, jusqu'à 210 et 220 fr. les cent bottes de 20 kilogrammes, soit 10,50 à 11 fr. le quintal. Aujourd'hui, par suite d'un ralentissement marqué et momentané sans doute dans la fabrication des cuirs, elle n'est plus cotée qu'à 150 fr., ce qui représente 7,50 fr. les cent kilogrammes.

Un stère de taillis de 20 à 25 ans peut donner de 3 à 3 1/2 bottes d'écorce et perd par la décortication un quart à un tiers de son volume. Mais dans les années favorables, la valeur marchande des écorces étant hors de toute proportion avec celle de la quantité de bois de chauffage ou de charbon qu'elle représente, l'exploitant a toujours un intérêt majeur à réaliser la plus grande somme d'écorce possible.

XX

Les autres bois feuillus.

Des essences feuillues autres que le chêne, le hêtre et le charme, nous aurons moins à dire. La notice consacrée aux principales d'entre elles (2) ne donnant pas toujours le chiffre de leur production annuelle, nous nous bornons à indiquer

(1) Ibid. et Rapport de la commission instituée pour l'expérimentation de l'écorçage des bois par la chaleur (sans nom d'auteur). Administration des forêts, Paris, Imprimerie nationale.

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(2) Par MM. Larzillière, Gast, Rivet etc., sous-inspecteurs des forêts.

sommairement leur rang d'importance et leurs principaux emplois.

Le châtaignier (Castanea vesca) répandu surtout dans les Cévennes, le Limousin, le Périgord, la Provence et dans quelques départements de l'ouest, est relativement rare dans les bois soumis au régime forestier, puisque son rendement annuel ne dépasse pas douze mille mètres cubes, dont un tiers seulement est converti en charbon et bois de chauffage, et les deux tiers en bois d'œuvre.

Dans les Pyrénées-Orientales en compte cinq mille hectares de bois particuliers peuplés de cette essence dont on fait chaque année, paraît-il, des plantations nouvelles. L'inverse a lieu dans la Creuse où les huit mille hectares de châtaigneraies privées, qui y prospéraient il y a trente ans, suivent, depuis une dizaine d'années, en raison d'exploitations abusives, la voie d'une destruction croissante, sans que d'ailleurs le châtaignier disparu soit remplacé par quelqu'autre essence. Ces exploitations sans règle ni limite livrent chaque année à la consommation, pour le seul département de la Creuse, 47 000 mètres cubes de bois en grume!

Le principal emploi du châtaignier comme bois de service consiste dans les perches et étais de mine et les piquets de clôtures de chemins de fer. Ces produits, du reste, n'absorbent que six cents des sept à huit mille mètres cubes que les bois régis par l'administration livrent chaque année au commerce comme bois d'oeuvre de cette essence. Le surplus est débité soit exceptionnellement en sciage (1100 m. c.) pour parquets, caisses à fleurs et, dans le midi, pour douilles de foudres et tonnes de diverses jauges (boutades, bordelaises, barilats, etc.); soit en bois de fente pour merrain, cercles, lattes et échalas, tous produits estimés et recherchés. Les échalas et cerclages de châtaignier se paient 1/4, 1/5 et quelquefois 1/3 plus cher que ceux de chêne (1).

(1) Ainsi le millier d'échalas en cœur de chêne étant coté de 40 à 45 fr., .e millier d'échalas en châtaignier vaudra facilement 50 à 60 francs.

En traitant les copeaux de châtaignier par l'eau chaude et la vapeur d'eau on en extrait, dans la proportion de 25 pour cent du poids du bois employé, une matière acide assez riche en tanin dont les fabricants de Lyon se servent pour charger leurs soies et qui est usitée aussi dans la tannerie. Le prix de l'extrait de châtaignier oscille autour de 18 fr. le quintal.

A la différence du châtaignier, qui est particulièrement une essence du sud et de l'ouest, l'érable se rencontre surtout dans l'est et le nord-est. On en distingue trois espèces principales: le champêtre (Acer campestre), le plane (A. pseudoplatanus) et le sycomore (A. platanoïdes). Tous trois sont des arbres de première grandeur, au moins dans les sols où ils se plaisent. Ils ne se rencontrent jamais qu'épars entre d'autres essences avec lesquelles ils luttent de croissance et de hauteur: toutefois l'érable champêtre, ayant une végétation un peu plus lente, est facilement dominé par celles d'une poussée plus rapide auxquelles il peut se trouver associé. Le bois de ces trois arbres a la fibre fine, le grain homogène, le tissu tenace; il se tourmente et se gerce peu et les vers ne l'attaquent pas. Il éloignerait même certains insectes et serait par suite tout particulièrement recherché pour la confection des bois de lit.

Le chiffre de 60 000 mètres cubes est celui du produit annuel en bois d'érable des forêts régies par l'Administration. Un dixième seulement de ce volume est employé autrement qu'en chauffage et charbon, et ce dixième trouve d'ailleurs une extrême variété d'emplois. Le charronnage agricole, les manches d'outils, les cannes, les robinets, les sabots, la vannerie et la lutherie consomment une certaine quantité de ce dixième; la belle couleur jaune pâle et veinée des érables, la facilité de leur bois à se polir et à se teindre, leur donnent une grande faveur dans l'ébénisterie qui en consomme plus de moitié. Les mines du nord et du

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nord-est en absorbent 1300 mètres cubes en étais et étançons.

Ne parlons que pour mémoire du principe saccharique contenu dans la sève des érables et qui serait le même que celui de la canne à sucre.

Les variétés de l'orme ne sont pas, comme celles de l'érable, de qualités à peu près semblables. Si l'orme champêtre ou à petites feuilles (Ulmus campestris) et l'orme tortillard (U. tortuosa), deux formes d'une même espèce, donnent un bois de premier ordre pour un certain nombre d'usages spéciaux, en revanche l'orme diffus (U. effusa) et l'orme de montagne ou à grandes feuilles (U. montana) ne sont tenus que pour bois blancs, et bois blancs de mauvaise qualité nous ne nous en occuperons pas.

Quant à l'orme rouge, dénomination commune que les ouvriers qui travaillent ce bois appliquent aux variétés dures du genre, il se rencontre, en mélange avec les divers arbres feuillus, dans les départements de l'est, et un peu dans ceux de l'ouest. Dur, élastique, d'une ténacité extrême, aussi durable que le chêne mais d'une fente difficile, il résiste efficacement à l'influence de l'humidité; toutefois il se tourmente et convient peu à la charpente. Comme bois de service il fournit dans la Haute-Saône, la Meuse, les Ardennes, d'excellents étais de mines. Ses principaux emplois sont le charronnage proprement dit et le service des arsenaux de 1872 à 1877 l'arsenal de Besançon n'a pas acheté moins de 1 146 mètres cubes de bois d'orme au prix moyen de 130 fr. l'un. Les jantes et surtout les moyeux de roues consomment une grande quantité de ce bois qui, par sa fibre serrée et coriace, est très propre aux objets exposés au frottement: vis, écrous, engrenages, etc.

Sans constituer un mauvais chauffage, l'orme est moins estimé pour cet usage que d'autres bois durs. Cependant quatre cinquièmes au moins de son volume annuel passent à cet emploi.

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Le frêne (Fraxinus excelsa) et le micocoulier de Provence ou fabrecoulier (Celtis australis), celui-là arbre de première grandeur et mêlé aux autres bois feuillus des taillis du nord-est et de l'est, celui-ci de dimensions un peu moindres et essence des régions méditerranéennes, ont plus d'une analogie quant aux qualités et aux usages de leurs bois respectifs. Tous deux sont à la fois résistants et élastiques, durs, compacts, souples et tenaces, et le micocoulier possède ces mérites à un degré plus élevé encore que le frêne; mais il n'a pas le poli satiné de ce dernier, dont la teinte d'un blanc nacré et légèrement rosé est remplacée dans le bois du micocoulier par un ton plus mat d'un blanc plutôt gris ou verdâtre. Tous deux constituent également un très bon combustible. Aussi les quatre cinquièmes du frêne donnent-ils du bois de feu (24 000 m. c.); les houillères du nord et du nord-est demandent aux forêts de l'État et des communes le tiers de ce surplus, soit 2 000 mètres cubes qui leur procurent d'excellents étais. La carrosserie, le charronnage, l'ébénisterie en font aussi grand usage. Un mètre cube de frêne droit, sans défauts et débité en sciages marchands ou divers, ne vaut pas moins de 110 francs. - Cet arbre fournit aussi des sabots, des échalas, des crosses de fusil, des cannes, des queues de billards, des manches de toute espèce, des rames, avirons, gournables, enfin du merrain pour tonneaux à kirsch, son bois ne colorant pas les liquides. Le micocoulier, lorsqu'on le laisse venir à l'état d'arbre, fournit aussi des bois de charronnage, des engins de navigation, des bois d'armurerie; mais son principal emploi est dans les manches de faux, pelles, râteaux, fouets, aiguillons, les cannes, les attelles de collier, etc., et pour en obtenir ces produits spéciaux on le traite par une culture plus horticole que forestière, en dressant ou contournant les jeunes rejets des souches de manière à en déterminer d'avance la forme désirée.

Des services analogues à ceux que nous venons d'énu

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