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d'analyses chimiques sur la végétation forestière, sur le rôle des matières organiques du sol boisé, sur l'alios des landes et le sable des dunes, sur les marnes liasiques (terres noires) des Alpes (1) comme aussi plusieurs études géologiques fort importantes (2). Elle s'est bornée, en ce qui concerne le chêne, à la seule étude des chênes rouvre et pédonculé, les plus répandus, laissant de côté les variétés moins importantes, et particulièrement le chêne-liège qui, par la pratique du démasclage ou exploitation périodique de la partie subéreuse de son écorce, alimente l'industrie des bouchons de bouteille et autres objets en liège. Nous avons dû laisser également de côté les considérations que M. Mathieu, dans son œuvre magistrale de Statistique forestière, a présentées avec magnifiques cartes à l'appui, sur la distribution des formations géologiques en France et la répartition par rapport à elles des terrains boisés. Divers travaux plus spéciaux sur certaines industries (3) ou certaines cultures (4) locales, sur certains faits exceptionnels (5, ou nouvellement constatés (6), sur les opérations

(1) Chimie et physiologie appliquées à la sylviculture, par M. M. Fliche, Grandeau et Henry, professeurs à l'École forestière (Annales de la station agronomique de l'Est). — 1 vol. in-8°, vIII-414 pp. Paris, librairie agricole. 1878.

(2) Notice sur les efflorescences des Hautes et Basses-Alpes, par M. Garnier, inspecteur des forêts, membre de la Société géologique de France. — In-4°. Paris, Imp. nationale. 1878. — Notice sur les terrains tertiaires miocènes de Céreste et Bois d'Asson (Basses-Alpes) par M. Fliche, professeur à l'École forestière de Nancy. In-4°. Paris, Imp. nat. 1878. - Notice géologique et forestière sur la montagne de La Serre (Jura), par M. Gouget, sous-inspecteur des forêts. In-4°. Paris, Imp. nat. 1878.

(3) Du sabotage dans la Lozère, par M. Grosjean, inspecteur des forêts. In-4°, Paris, Imp. nationale. 1878.

(4) Études sur la truffe dans le Vaucluse, par M. George-Grimblot, inspecteur des forêts. Ibid.

(5) Invasion des bostryches dans les forêts du Jura, par M. Grandjean, conservateur des forêts. Ibid.

(6) Remarques sur deux variétés d'épicéa par M. L. Brenot, sous-inspecteur des forêts. Ibid. Nouveaux procédés de culture du chêne en pépinière, par M. H. Levret, sous-chef à l'administration des forêts. Ibid.

géodésiques (1), et d'autres encore (2), n'ont pu même être mentionnés.

Il faudrait, pour réunir et grouper en une synthèse complète cet ensemble de travaux si variés et si remplis de faits, non le labeur rapide d'une simple étude, mais une de ces œuvres lentement conçues, longuement méditées, et qui méritent de s'appeler un livre.

Si incomplète qu'elle soit cependant, cette étude suffira, nous l'espérons, pour donner aux esprits réfléchis qui auront bien voulu prendre la peine de la lire, une idée génėrale de ce que sont les forêts, de leur importance et de leur rôle, non seulement dans la marche de la civilisation industrielle et dans l'économie sociale, mais aussi dans le régime des eaux, le maintien des terres sollicitées par des causes quelconques à des déplacements divers, dans la fertilité des monts et des vallées, dans les conditions hydrologiques, climatériques et sanitaires des contrées.

A la vérité cette revue des manifestations complexes de l'art forestier concerne la France seule. Mais les lois de la nature n'ont pas de nationalité. Ce qui est vrai forestièrement pour la France, est vrai, à des degrés différents, suivant leurs conditions particulières, pour les autres nations. Dans toute région montagneuse, la prospérité du pays, la richesse culturale, la densité de la population sont en raison directe de l'étendue, de la sage répartition et du bon état de la propriété forestière; et le contre-coup de cet état de choses peut réagir jusque sur des plaines parfois bien éloignées, mais reliées par les cours d'eau qui les traversent à la région montagneuse boisée ou déboisée. En sorte qu'il

(1) Notice sur les procédés de LEVER DES PLANS et sur leur application aux services publics, par H. Barré et L. Roussel, professeurs à l'École forestière. Ibid.

(2) Notice sur l'emploi du bois dans la fabrication du papier, par M. Jolivet, sous-inspecteur des forêts. Paris, Imp. nat. 1877.

Notice sur la règle à cubage des arbres, par M. de Montrichard, sous-inspecteur des forêts. - Paris, Imp. nationale. 1878,

est très généralement exact et conforme aux faits de dire avec M. Clavé (1): « Contrée déboisée, contrée pauvre; contrẻe boisée, contrée prospère. » Un coup d'œil jetė sur la carte forestière de la France que M. Mathieu avait exposée au chalet du Trocadéro, suffit pour donner le sentiment de cette importante vérité. Nous n'en citerons qu'un ou deux exemples: la chaîne des Vosges, le Morvan, le Jura, contrées montagneuses boisées et où les forêts sont généralement en bon état de conservation, ont une population nombreuse, aisée, active. Les populations des Alpes, des Cévennes, du Plateau Central où le déboisement s'est produit sur une grande échelle, où les forêts qui restent sont fréquemment réduites à l'état de clairières et de broussailles, ces populations sont clairsemées, appauvries, en décroissance (2).

S'il en est ainsi, quel vaste champ l'art forestier ne peutil pas ouvrir à l'activité des hommes éclairés, intelligents, désireux du progrès !

A considérer d'abord les sols trop pauvres pour se prêter à une culture agricole, régulière et suivie, et qui, boisés jadis pour la plupart, sont aujourd'hui à l'état de landes et de friches, il y a en expectative, pour les possesseurs de tels terrains, des spéculations d'un succès assuré et dont le résultat serait de les enrichir tout en apportant un accroissement fort appréciable à la richesse publique. La plus grande partie des 7 à 8 millions d'hectares de friches et terres improductives que l'on compte seulement en France, et les terrains similaires des autres pays, demanderaient, dans bien des cas, peu d'efforts et des frais relativement faibles pour se couvrir en quelques années d'une belle végétation ligneuse, richesse de l'avenir. Les bois n'ont que peu d'exigences; les agents atmosphériques

(1) Loc. cit.

(2) Statistique forestière, p.7. — Notice sur les documents relatifs aux travaux du reboisement des montagnes dans les Basses et Hautes-Alpes, par P. Demontzey, conservateur des forêts. - Paris, Imp. nationale. 1878.

entrent pour la part principale dans leur alimentation et, on l'a vu, il n'est sol si maigre, si aride et si rebelle, sur lequel ne puissent prospérer telles ou telles essences forestières.

Ce n'est pas seulement dans la création de forêts nouvelles que réside la virtualité du progrès dans l'art forestier. L'amélioration, ou pour être exact, les améliorations à introduire dans l'état et le traitement des bois existants, présentent une tâche en quelque sorte inépuisable.

Deux ordres principaux de travaux résument à eux seuls l'essence même de l'amélioration des forêts: la régénération des peuplements incomplets, clairièrés, abroutis, plus ou moins ruinés par quelque cause que ce soit; la création et l'entretien, sur tous les points, d'un système complet de viabilité. Le premier réclame plus spécialement les connaissances et la compétence du sylviculteur, le second de l'ingénieur et de l'économiste; tous deux l'expérience et la sagacité du forestier.

On a vu, vers la fin de la seconde partie de ce travail, quelles difficultés prodigieuses sont à vaincre parfois pour doter de routes, de chemins quelconques d'exploitation les forêts des montagnes escarpées. Mais déjà le chemin de Schlitte des Vosges a fait son apparition dans les Basses-Pyrénées et s'est accru du pont de cordes aérien de M. l'inspecteur des forêts Viard, pour la traversée des ravins infranchissables. La route forestière des Charmettes, sur les flancs de la montagne de la grande Chartreuse, reste comme un modèle de ce que peut, pour vaincre tout obstacle, l'art forestier servi par une intelligence d'élite. Le corps des ponts et chaussées lui-même a voulu rendre hommage à ce bel œuvre; dans un recueil des travaux les plus remarquables produits par l'art de l'ingénieur depuis le commencement du siècle, recueil exposé par ce corps savant au chalet des Travaux publics (Classe 46), figuraient les plans, profils, coupes et devis de la route de la Chartreuse de M. l'inspecteur des forêts Viaud. Nous avons

dit (XII) que cet agent si brillant avait fini ses jours sous la robe de bure. Mais il n'avait pas attendu cette détermination finale et suprême pour être un chrétien fervent et convaincu : c'est ainsi que les cléricaux entravent le progrès et sont les ennemis de la science et des lumières.

Il faudrait que toutes nos montagnes boisées fussent ainsi desservies par des voies de transport, pour qu'aucun produit forestier ne pût être perdu pour la consommation ou afin qu'il pût ne recevoir qu'un emploi digne de lui : seulement les montagnes, mais toutes régions, toutes contrées couvertes de végétation ligneuse. Qu'est-ce qu'une richesse qui, faute de débouchés, ne peut être exploitée ? une non-valeur. Établir des débouchés c'est donc, pour les forêts, une œuvre de sage économie, puisque c'est provoquer l'entrée en acte de tous les éléments de richesse publique qui sont en puissance dans son sein.

Créer des forêts, améliorer celles qui existent, puis au moyen de réseaux de viabilité complets, ne plus laisser échapper à la consommation publique aucun de leurs moindres produits, voilà sans doute une série de progrès à réaliser qui offrent un vaste aliment aux émulations les plus actives.

Il en est d'autres encore.

Il faudrait que ce procédé d'exploitation barbare consistant à abattre le chêne en sève pour en extraire l'écorce pût être abandonné. Il faudrait que la carbonisation des bois ne se fît pas moyennant la perte absolue de toutes les substances chimiques formées par cette opération même. La carbonisation en chantier pourrait se combiner avec l'écorcement à la vapeur également en chantier, à portée immédiate des cours d'eau. La production des étais de mines, qui nécessitent un bois complètement dépouillé de toute écorce, a un concours important à attendre de l'écorcement artificiel.

Il faudrait aussi que des bois de premier ordre comme le chêne, le hêtre et une foule d'autres, n'abandonnassent

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