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connu. Sa proposition obtint peu de faveur et elle fut complètement repoussée à la suite d'une conférence faite, à la Société géographique de Berlin, par le Dr. Bastian.

Ce savant voyageur s'efforça de montrer que les éléphants ne pouvaient servir aux explorateurs. Les obstacles principaux que présentait ce projet étaient, à ses yeux, les frais énormes que nécessiterait leur déplacement; la santé trop délicate de ces animaux qui pourraient difficilement s'acclimater dans ce nouveau milieu et supporter un changement de régime; enfin la nécessité dans laquelle on se verrait probablement de traverser des steppes arides et des peuples sauvages, chasseurs d'éléphants.

Ces arguments donnèrent le coup de grâce à l'opinion préconisée par Petermann et elle semblait définitivement abandonnée lorsque, au commencement de cette année, elle fut reprise par M. von Koppenfels, qu'un séjour de six années dans l'Afrique occidentale a mis à même de connaître le pays. Il a calculé que l'acquisition et le transport de dix éléphants bien dressés reviendraient à 30 000 dollars, juste autant que 300 porteurs; avec cette différence que ces derniers sont toujours difficiles à conduire et qu'ils désertent souvent en emportant quelquefois les marchandises qui leur sont confiées. La première objection était donc résolue.

Quant aux autres difficultés soulevées par M. Bastian l'expérience vient d'y répondre victorieusement. En effet le Times a publié dernièrement une lettre adressée à sir Samuel Baker et qui contient ce qui suit : Il y a quelques années, le Khédive avait reçu en présent cinq éléphants de l'Inde qui dépérissaient au Caire dans l'oisiveté. Le colonel Gordon proposa de les envoyer dans la zone équatoriale avec un éléphant d'Afrique plus petit qui se trouvait dans les jardins de Gézireh. Quelques Indiens les conduisirent donc à Assouan, d'où M. Rosset les emmena à Khartoum, le long de la rive gauche du Nil, en passant par Halfa, Dongola, et les steppes sablonneuses du désert de Bahiouda. A Omm derman, un peu au-dessus du confluent des deux Nils, ils traversèrent le fleuve Blanc à la nage et arrivèrent à Khartoum. Ils y servirent pendant quelques mois à l'amusement de la population.

Le colonel Gordon, de passage en cette ville, chargea le Dalmate Marco, dont il avait appris à connaître l'énergie et les bonnes qualités aux bords de Sobat, de conduire les éléphants à Ladó.

L'expédition quitta Khartoum vers la mi-février et longea la rive orientale du Nil blanc jusqu'à ce qu'elle parvint vis-à-vis de Hellet Kaka qui se trouve sur la rive opposée. Là les éléphants traversèrent le fleuve en portant les hommes sur leur dos; le passage se fit sans la moindre difficulté. De Hellet Kaka on se rendit à Fachoda où l'on s'arrêta pendant vingt-sept jours, les Indiens désirant retourner au nord.

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Après que les soldats nègres eurent reçu les dernières instructions sur la manière de diriger les animaux confiés à leurs soins, l'expédition se remit en marche par le pays des Chillouks, sur la rive gauche du Nil, et arriva à l'embouchure du Sobat. On traversa de nouveau le fleuve à la

nage un peu au-dessus du confluent. Alors commença le grand voyage par terre du Sobat à Bor, à travers une contrée que ni Européens ni Arabes n'avaient vue jusqu'ici. Il fallut trente et un jours de marche pénible pour atteindre Bor. On n'avait pris de vivres que pour vingt jours, car l'on comptait sur les indigènes que l'on devait rencontrer sur la route. Mais, à la vue de ces hommes montés sur des éléphants, toute la population prenait la fuite.

Les voyageurs eurent à traverser à la nage grand nombre de Khors et de lacs, et l'on arriva enfin à Bor où l'on trouva de nouvelles provisions. La caravane mit ensuite dix jours à faire la route de Bor à Ladó, où elle s'arrêta sur la rive droite; peu après les éléphants furent envoyés à Dufli, où on les emploie maintenant au transport des fardeaux. La distance de l'embouchure du Sobat à Ladó est de 500 kilomètres à vol d'oiseau, et celle de Ladó à Dufli, de 167 kilomètres.

On voit, par ces détails, que les craintes de M. le Dr Bastian n'étaient pas fondées et que, contrairement à ses assertions, l'éléphant des Indes peut très bien vivre en Afrique; qu'il n'a nullement besoin de la nourriture recherchée et abondante qu'on lui croit indispensable dans son pays, et que des cornacs indiens ne sont pas nécessaires pour le conduire.

La plus grande difficulté qu'éprouvent les explorateurs africains est de se procurer des porteurs, et quand ils les ont trouvés, de les empêcher de déserter; avec quinze ou vingt éléphants ils obvieront à tous ces inconvénients. Si la Société internationale s'était procuré un certain nombre de ces animaux pour son expédition et le service de ses stations, elle ne se serait pas vue sur le point d'échouer au début même de son entreprise, grâce à la désertion de ses porteurs; de plus la dépense pour l'achat et le transport des éléphants n'aurait dû se faire qu'une seule fois, tandis que celle qu'occasionne l'engagement des porteurs devra se renouveler à chaque expédition.

Groupons maintenant les dernières nouvelles des expéditions africaines. M. Soleillet qui, comme on sait, est parti cette année pour se rendre de Saint-Louis du Sénégal en Algérie, en passant par Tombouctou, se trouvait, le 30 juillet dernier, à Dyalla dans le Sorma, à 112 kilomètres environ à l'est de Médine, dernier poste français dans l'intérieur. Les habitants se montrent très prévenants à l'égard du voyageur qui nie absolument l'infériorité native des nègres du Sénégal et du Soudan occidental; il les a trouvés tout aussi intelligents que les blancs, pleins d'affec

tion pour les enfants et de respect pour les vieillards. Il croit qu'avec de la bienveillance et du dévouement on pourrait, sans trop de peine, les faire entrer dans le courant de notre civilisation.

Le climat laisse beaucoup à désirer. M. Soleillet souffre de la fièvre; il a des maux de jambes, « mais, écrit-il, le moral est toujours bon et tant qu'on peut vouloir on peut toujours faire.>>

MM. de Semellé et Burdo se trouvaient à l'embouchure du Niger le 20 juillet dernier; ils consacraient, dit-on, leurs dernières ressources à faire construire un bateau, qui pût être démonté comme le Lady Alice de Stanley, et mettaient la dernière main à leurs préparatifs de voyage. On avait répandu le bruit de la mort de M. de Semellé, mais ce bruit ne s'est pas confirmé.

Le dernier Bulletin de la Société de géographie de Lisbonne donne des nouvelles des explorateurs portugais. Partis du Benguéla le 12 novembre 1877 ils sont arrivés au commencement de mars de cette année à Bihé, à 530 kilomètres de la côte.

Après y avoir recruté le nombre de porteurs nécessaires et complété leurs préparatifs de voyage, ils commenceront l'exploration de l'intérieur. Ils formeront deux expéditions indépendantes, l'une commandée par MM. Capello et Ivens, l'autre par M. Serpa Pinto. Ils espèrent par ce moyen doubler les chances de succès.

On lit dans le Moniteur belge du 8 décembre 1878 : « L'Association internationale africaine vient de recevoir le courrier de Zanzibar qui lui apporte la correspondance de ses voyageurs.

» MM. Wautier et Dutrieux avec 360 porteurs avaient quitté Mpwapwa le 15 octobre pour rejoindre M. Cambier. A la date du 27 octobre, ils se trouvaient à Mvoumi, dans l'Ougogo; ils y avaient reçu une lettre de M. Cambier annonçant son arrivée à Kasisi, à deux journées de marche d'Ourambo. Ils ont fait route avec M. Broyon qui, accompagné de 350 hommes, transporte à Oudjidji des ravitaillements pour la mission anglaise. Il résulte de la lettre de M. Wautier que nos compatriotes étaient tous les trois en très bonne santé. »

Par suite de nous ne savons quel scrupule constitutionnel, l'Angleterre, tout en approuvant le but de l'Association internationale africaine, a refusé de s'y joindre et elle a fondé, pour son compte, un African explo ration fund.Ce comité était parvenu à réunir 1932 1.st. 18 sh.(48 320 frs); mais, par suite des dépenses que l'on avait dû faire et du don de 250 1. st. 6 250 frs) envoyé à l'Association internationale de Bruxelles, cette somme s'était trouvée réduite, à la fin du mois de mars dernier, à 1404 1. st. (35 100 frs); somme insuffisante pour entreprendre quelque chose de sérieux. Heureusement la Société géographique de Londres lui a accordé un nouveau subside de 500 1. st., et aussitôt il a résolu d'organiser une expédition qui aura pour théâtre d'exploration le territoire inconnu qui

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s'étend de l'extrémité nord du lac Nyassa aux environs de Zanzibar, et depuis la côte jusqu'à la pointe méridionale du Tanganyika. Elle sera commandée par M. Keith Johnston, et le géologue Thomson en fera partie. Les explorations ne commenceront qu'au printemps prochain, et l'on consacrera les mois d'hiver à prendre des renseignements et à faire de petites excursions pour s'acclimater.

M. l'abbé Debaize est parti pour l'intérieur avec une caravane très bien et très promptement organisée; il est en bonne santé et plein d'énergie. Quatre cents nègres l'accompagnent; il est le seul blanc et il espère par cela même exercer sur ses compagnons une plus grande autorité. Il se loue beaucoup de ses instruments. Le 19 août il se trouvait à Wimandisi, sur la rive droite du Wami, dans le pays Ousegouha, qui, d'après ses observations, se trouve à 6°12'50" lat. S. et à 35°19'4" long. E. de Paris.

Les RR. PP. des missions d'Alger étaient le 27 juillet à Mpwapwa, et malgré les grandes difficultés que leur ont suscitées les gens de leur caravane, ils se préparaient à continuer leur voyage les uns vers le Victoria Nyanza, les autres vers Oudjidji.

Des nouvelles plus récentes viennent de nous être communiquées par le Bulletin de la Société géographique de Marseille. Un arabe, du nom d'Addallah, arrivé avec sa caravane le 12 octobre à Bagamoyo, a campé avec les pères de la mission d'Alger et les a quittés à Djiwoué-la-Singa. à 12 ou 14 jours à l'est de l'Ounianyembé. Les pères n'étaient plus que huit; l'un d'eux était mort en route et un second venait de succomber. Les huit autres, qui avaient été fort éprouvés jusque-là par les maladies, étaient bien portants actuellement. On leur a volé dans ces parages onze de leurs ballots dont un de fusils; leurs soldats ont voulu faire la guerre aux voleurs qui étaient des Warougas de Nioungou, mais les pères les en ont empêchés. Ils ont demandé à Addallah s'ils pourraient trouver des marchandises dans l'Ounia nyembé, car ils commençaient à en manquer. Ils n'ont pas remis de lettres à l'arabe. On peut donc encore croire à un rapport erroné de sa part. Les parents des missionnaires auraient tort de s'alarmer sur le simple récit d'un arabe. Il faut attendre des nouvelles de la mission même.

L'archevêque d'Alger ayant télégraphié à Zanzibar d'envoyer à ses missionnaires pour 50 000 frs de marchandises, ils seront ravitaillés et pourront continuer leur entreprise.

Deux ministres protestants de la Church mission, les Révérends Penro et Henry, allaient également partir pour l'intérieur le 18 août, l'un pour l'Ouganda et l'autre pour Oudjidji.

Les Précis historiques nous apprennent que le « R. P. Depelchin S. J. compte partir pour le cap de Bonne-Espérance vers la fin de décembre. Six prêtres avec quatre frères laïcs, au courant de divers métiers, for

meront le personnel de cette première expédition : ce sont, outre le P. Depelchin, supérieur, le P. Croonenbergs, de Hasselt, le P. Blanca, de Maestricht, les PP. Fuchs et Teroerde, d'origine allemande et le P. Aug. Law, Écossais, ancien officier de la marine anglaise qui a déjà séjourné au Cap. Plusieurs jeunes lévites de l'École apostolique de Turnhout se préparent dès maintenant à les rejoindre.

>> Les missionnaires du Haut-Zambèze, tout en se dévouant au salut des noirs, s'efforceront aussi de contribuer au progrès de la science. C'est pourquoi, tandis que le P. Aug. Law, qui a pris les devants, rassemble au Cap tout le matériel nécessaire à l'expédition, tandis que le P. Depelchin intéresse l'Angleterre à son entreprise, le P. Croonenberghs est allé s'initier auprès d'un savant voyageur, M. Ant. d'Abbadie, à tous les détails de la partie scientifique de la mission. On sait que M. d'Abbadie, membre de l'Institut de France, a passé douze ans en Éthiopie il est l'inventeur de nouveaux procédés de triangulation (1); il connaît par expérience les meilleurs moyens de faire rapidement en Afrique des observations scientifiques exactes (2)... Le territoire assigné par la Propagande à la mission du R. P. Depelchin et de ses compagnons, s'étend du sud au nord, depuis le fleuve Limpopo, limite septentrionale de la colonie du Transvaal jusqu'aux sources du Zambèze et du Zaïre, aux environs du lac Bangwelo, c'est-à-dire depuis le 23 jusqu'au 10° parallèle sud; de l'est à l'ouest il est compris entre 18° et 3010 long. de Paris (3). » C'est une vaste région grande comme la Belgique, la Hollande, l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie et la Suisse réunies (4).

Amérique. Ie projet de percer l'isthme qui réunit les deux Amérique n'est pas nouveau, le roi des Pays-Bas Guillaume Ier y songeait déjà il y a une soixantaine d'années. L'achèvement du canal de Suez a remis ce projet en vogue et l'on a commencé à y penser sérieu

sement.

Une commission internationale a pris l'affaire en mains et a envoyé sur les lieux une commission scientifique chargée d'étudier le terrain et de déterminer l'endroit le plus favorable au percement de cette communication entre les deux océans.

A la tête de cette commission se trouvait M. L. N. B. Wyse, jeune officier de la marine française. A la suite de deux expéditions, consacrées à parcourir les forêts vierges de ces contrées, à relever les rivières et les cours d'eau, à mesurer les vallées et la hauteur des montagnes,

(1) Voir Géodésie d'Éthiopie, Paris, Gauthier-Villars, 1873.

(2) Précis historiques, décembre 1878, p. 730.

(3) Ibid., p. 721.

(4) I.e P. Depelchin est parti pour le Cap, le 3 janvier, de Southampton.

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