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étrusque, égyptienne, tels que poteries, ustensiles, armes, médailles, qui ont été enfouis dans le sol par des causes naturelles, se retrouvent exclusivement dans les alluvions des fleuves ou dans les dépôts littoraux, lacustres et marins, ou bien dans les éboulis de montagnes ou sur le plancher des excavations rocheuses: c'est-à-dire dans les dépôts les plus récents de tous, et qui viennent comme une pellicule presque imperceptible recouvrir çà et là l'immense échafaudage édifié par les temps antérieurs. Ce qu'on nomme l'antiquité classique est donc l'aujourd'hui de la géologie. Tout ce qui a été découvert d'incontestable touchant les âges dits de la pierre polie et de la pierre taillée et dépendant de l'ère qu'on a désignée à tort par l'épithète de préhistorique, tous ces documents ont été extraits, soit de ces mêmes terrains actuels que je viens de signaler, soit des terrains de transport qui les précèdent immédiatement. Toute l'histoire humaine est donc resserrée dans les derniers dépôts superficiels de la croûte du globe, et si cette histoire embrasse quelques milliers d'années, les âges qui la précèdent et durant lesquels les continents se formèrent en comprennent nécessairement des millions.

Combien l'observation impose-t-elle de millions d'années à cette élaboration de l'ossature des continents? Personne n'est à même de le dire. La certitude d'une durée immense subsiste en même temps que l'incertitude sur sa valeur numérique. En cela, point de contradiction. Les mêmes choses existent en astronomie. Avant que Bessel eût fixé le premier par un chiffre la parallaxe d'une étoile, on savait que les étoiles fixes étaient à une distance incomparable du système planétaire, puisque, en passant d'une extrémité à l'autre de son orbite, la terre ne déplaçait pas d'une manière sensible leurs positions respectives. De même, mise en regard de l'ancienneté de l'homme, la vieillesse de l'œuvre sédimentaire est incomparable. Pourtant cette antiquité prodigieuse des couches renfermant les premiers êtres organisés vient elle-même à la suite d'une préparation

antérieure du globe qui suppose un abîme de temps beaucoup plus considérable.

En résumé, les couches sédimentaires qui constituent pour la majeure partie l'enveloppe externe du globe sont d'une épaisseur colossale, et se sont formées avec lenteur telle est en deux mots la démonstration de l'ancienneté de la terre. C'est probablement la démonstration la plus simple et la plus accessible à présenter aux personnes ignorant la géologie. Je n'ai pas cru nécessaire de faire intervenir les changements anciens des faunes et des flores, qui conduiraient à la même conclusion.

D'après cela, le Dieu que nous adorons a ouvert plus anciennement qu'on ne pensait, je veux dire il y a des millions d'années déjà, le concert immortel des merveilles créées. Nos pères ignoraient cette vérité. Si j'osais indiquer une conséquence de l'antiquité de la matière et de la préparation si longue de l'univers visible, j'insisterais sur l'efficacité que Dieu semble avoir communiquée aux causes secondes pour la réalisation de ses volontés souveraines. Les temps sont longs, les cycles sont immenses; parce que beaucoup de choses se développent sous l'empire des lois générales, et que les phases successives du plan divin procèdent jusqu'à un certain point les unes des autres par l'entrecroisement nécessaire des activités créées. C'est pourquoi les forces qui maintiennent la conservation du monde sont en grande partie les mêmes forces qui l'ont développé dès son origine et qui l'ont perfectionné. Autrefois, on imaginait l'univers sorti des mains de Dieu à peu près tel que nous le voyons. Il me semble que l'état des choses enseigné par la géologie donne une idée plus haute de la grandeur, de la toute-puissance et de la prévoyante sagesse du Créateur, si, comme le dit le bon sens, c'est à l'œuvre qu'on mesure l'ouvrier.

CH. DE LA VALLÉE POUSSIN, professeur à l'Université catholique de Louvain.

L'HOMME TERTIAIRE

L'époque tertiaire est la troisième grande époque des temps géologiques. Cependant, au point de vue de la durée, elle est à peine comparable aux âges antérieurs, au premier surtout. L'époque primaire est représentée, en effet, par des couches terrestres dont la puissance a été évaluée à 30 000 mètres. L'épaisseur totale des terrains secondaires n'est guère, paraît-il, que de cinq kilomètres mais celle de la formation tertiaire est beaucoup plus faible encore. Il est difficile, du reste, de s'en faire une idée exacte, tant les dépôts de cet âge sont restreints, irréguliers et sans nul caractère précis qui permette de les envisager dans leur ensemble. Alors que les formations primitives se présentent sur de grandes surfaces, parfois sur des continents entiers, presque sans nulle interruption, les terrains tertiaires, et plus encore ceux que l'on a appelés quaternaires, — se présentent par lambeaux isolės, discontinus et sans homogénéité; si bien que pour les classer dans un ordre prétendu chronologique, il a fallu que le géologue, renonçant au plus sûr des caractères, à celui

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qui réside dans la stratification ou la superposition des couches, s'appuyât presque exclusivement sur la nature des fossiles, indice probable, mais non certain, de l'âge relatif des dépôts.

Une conséquence importante résulte de ce qui précède : c'est que, de l'avis même de ceux qui prétendent que l'homme a vécu dans les temps tertiaires, son apparition, comparée à celle des autres êtres, est extrêmement récente. Nous verrons toutefois par l'étude des faits jusqu'à quel point cette prétention est fondée.

L'époque tertiaire est par excellence celle des animaux terrestres c'est elle que le premier des historiens, Moïse, a voulu désigner par ce terme dans son sixième jour de la création (1).

Un célèbre géologue anglais, Charles Lyell, l'a subdivisée en trois périodes d'inégale durée, qui correspondent aux trois formations des groupes de terrains connus avant lui sous les noms de Tertiaire inférieur, Tertiaire moyen et Tertiaire supérieur. Ce sont les périodes Eocène (ws aurore et καινός nouveau), Miocène (μείον moins) et Pliocene (πλεῖον plus).

La première et, selon toute apparence, de beaucoup la plus longue, la période éocène est caractérisée par ses nombreux pachydermes, dont les intéressants débris ont été retrouvés en si grand nombre dans le sous-sol du bassin parisien. Citons entre autres : le Palæotherium qui, par ses formes lourdes, sa tête énorme, ses jambes courtes et massives, se rapprochait du rhinocéros actuel; l'Anoplotherium dont l'espèce la plus commune devait avoir quelque ressemblance avec notre âne; le Xiphodon, gracieux animal, voisin du chamois et sans doute non moins léger que lui; le Choropotamus, dont le nom (xoipos, πоταμòs, cochon de fleuve) fait suffisamment connaître la nature et les mœurs; le

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(1) Pour la coïncidence des jours bibliques avec les époques de la géologie, voir Géologie et Révélation, p. 395, 462 et suiv. (3me édition; Haton).

Lophiodon qui rappelait à la fois le rhinocéros et le tapir ; etc....

La formation éocène est probablement de toutes les formations géologiques celle qui a été le plus étudiée. Spécialement représentée aux environs de Paris et de Londres, servant même d'emplacement à ces deux grandes capitales du monde civilisé, elle a naturellement été fouillée dans tous les sens par une légion de savants avides de contrôler les travaux de leurs prédécesseurs ou d'ajouter aux connaissances déjà acquises. Or, parmi tous les étages et sousétages qui la constituent, parmi les innombrables débris organiques que l'on en a extraits, nul vestige de l'homme, nulle trace de son industrie, nul fragment de ses os ne nous est encore apparu. Aussi ne connaissons-nous aucun géologue qui ait poussé la prétention jusqu'à affirmer sérieusement l'existence de notre espèce en ces premiers temps de l'époque tertiaire.

Il n'en est pas de même des deux périodes suivantes, qui doivent faire spécialement et tour à tour l'objet de cette étude.

I.

L'HOMME MIOCENE.

Avant d'aborder l'examen des faits sur lesquels on s'appuie pour faire remonter l'homme jusqu'à la période miocène, il convient de dire un mot des conditions physiques et des êtres organisés qui la caractérisent.

La température fort élevée encore à la période précédente a considérablement baissé. Quelques géologues ont même cru retrouver les traces d'un ancien glacier qui aurait recouvert à cette époque le bassin de Paris. Quoi qu'il en soit de cette assertion qui n'a rien d'invraisemblable, mais qui ne paraît pas non plus suffisamment appuyée, il semble

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