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a été chargé, et qu'il conduit à terme avec tant de persévérance et tant d'esprit scientifique.

Régulateurs électriques. On a imaginé en ces derniers temps plusieurs dispositions nouvelles pour ces instruments, dont il existe déjà des modèles fort nombreux. Presque toutes mettent en œuvre des mécanismes très compliqués et malheureusement, si parfaits qu'ils soient, presque toutes exigent encore le coup de pouce traditionnel qu'il importerait avant tout de pouvoir éviter.

Nous nous bornerons à citer aujourd'hui deux régulateurs d'une simplicité extrême, sans rouages et presque sans mécanisme, pouvant d'ailleurs suppléer dans la plupart des cas aux régulateurs les plus parfaits.

Le premier a été présenté par M. E. Ducretet à l'Institut de France, le 30 décembre dernier (1). Le crayon négatif est horizontal et fixé à une colonne de cuivre qu'une vis de pression permet d'établir et de fixer à hauteur voulue.

Sous le charbon négatif, dans un bain de mercure, plonge le charbon positif; la poussée du liquide le soulève jusqu'au contact du charbon négatif, et au point de contact, se produit l'incandescence. Voici du reste ce qu'en dit M. Ducretet lui-même :

« La principale particularité que présente cette lampe consiste dans l'emploi d'une colonne de mercure, dans laquelle plongent un ou plusieurs crayons. La différence de densité agit seule en produisant une poussée (que l'on peut régler d'ailleurs par l'adjonction d'une petite masse à la partie inférieure des crayons) qui amène constamment et régulièrement les crayons à leur point d'appui au fur et à mesure de leur usure. Plus la poussée est forte, plus loin s'étend l'incandescence. Une pile de 6 à 10 Bunsen donne déjà de beaux effets, soit à l'air libre, soit à l'intérieur d'un récipient. Notre disposition assure une résistance égale dans le circuit, quelles que soient la longueur des crayons et leur usure; la partie immergée dans le mercure n'intervenant pas dans le circuit, et celle qui ressort restant d'ailleurs constante. >>

Sept jours après cette communication, M. Reynier réclamait la priorité de cette découverte et apportait à l'appui un extrait d'un mémoire annexé à son brevet. Il est assez curieux de voir comment les deux inventeurs s'étaient bien rencontrés. Voici l'extrait de M. Reynier : « Le charbon, plongé dans une cuve de mercure, est muni à sa partie inférieure d'un lest plein ou creux. Le système plus léger que le volume du liquide déplacé, est poussé verticalement de bas en haut, de sorte

(1) Comptes rendus, 30 décembre 1878. T. 87, p. 1081.

que

le charbon, guidé au besoin, progresse à mesure qu'il s'use, en butant sans cesse sur le contact en bout. Le mercure qui baigne le charbon constitue un contact latéral parfait, composé d'un nombre infini de points, entre lesquels se partage le courant transmis. La totalité de ce courant traverse la baguette de charbon entre la ligne d'émersion et le contact en bout...

La question de priorité n'était donc pas douteuse, mais M. Ducretet, n'ayant eu aucune connaissance du mémoire, gardait le mérite de la découverte sans en conserver l'honneur.

Le deuxième régulateur simple dont nous voulions parler a été imaginé par M. R. Werdermann; il a recueilli des éloges enthousiastes et très mérités, semble-t-il, en Angleterre, où il a servi dans les tentatives récentes d'éclairage électrique.

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L'électrode négatif se termine par un disque de charbon épais, de deux pouces environ de diamètre. L'électrode positif par un crayon de charbon beaucoup plus mince. Le contact permanent entre les deux est amené et maintenu contre le disque par le jeu d'un petit contrepoids qui le soulève. Un ressort que l'on peut tendre à volonté oppose au glissement du crayon un frottement variable et permet ainsi le réglage de l'appareil.

Givre et verglas. Ces phénomènes ont donné lieu récemment à des observations intéressantes (1).

La station supérieure de l'établissement météorologique, établi au Puy-de-Dôme, par le commandant Périer, se trouve en plein dans la région des nuages. Il est fréquent de la voir se couvrir de givre, dans des proportions étonnantes et dont nous n'avons guère d'idée, nous qui vivons communément plus bas.

Ainsi, les fils télégraphiques qui reliaient à l'origine la station du sommet à la station de la vallée, et dont le diamètre était de 6 millimètres, s'enveloppaient d'un manchon de givre, qui les transformaient en cordes de 20 millimètres de diamètre. Sous ce poids, le fil fléchissait et se rompait, et l'on dut se résigner à remplacer la ligne télégraphique aérienne par une ligne souterraine.

Les paratonnerres qui surmontent l'observatoire deviennent des cônes de 30 centimètres de diamètre à la base.

La tour, le mât des anémomètres, son palier, son échelle, les haubans, se fondent et se mélangent en une seule masse neigeuse.

Mais un fait plus remarquable est celui-ci. C'est par les vents d'ouest et de nord-ouest que se forment le plus souvent les couches de givre :

(1) Nature, Juin 1878.

alors, du côté d'où souffle le vent, se dressent, en partant des objets que le givre recouvre, de longues tiges glacées d'un mètre de longueur parfois, toutes horizontales, toutes parallèles et dirigeant leur pointe vers la région d'où le vent leur arrive, si bien que les objets vus de ce côté semblent revêtus d'une armure de hérisson.

A ces observations faites au Puy-de-Dôme, ajoutons celles que le verglas du 22 janvier a permis de faire. Ici encore les proportions dans lesquelles le phénomène s'est produit sont des plus remarquables.

L'épaisseur de la glace formée sur les arbres, les fils métalliques et sur tous les objets extérieurs à atteint 2 centimètres, à Angers, suivant une observation de M. C. Decharme (1). Certaines feuilles d'arbustes étaient chargées d'un poids de glace égal à cinquante fois leur propre poids. Un grand nombre de branches d'arbre se sont brisées, lorsque le commencement du dégel est venu interrompre la continuité entre la couche de glace qu'ils portaient et celle qui couvrait les branches plus grosses.

A la Chapelle-Saint-Mesmin (Loiret), M. L. Godefroy signale des faits semblables (2). Le thermomètre oscillait entre - 2o et — 4o; du 22 au 24 janvier il tomba 36mm,3 d'eau. Le poids des branches alla en augmentant durant ces trois jours; dès la première nuit plusieurs furent brisées; vers la fin du second jour les craquements se succédèrent avec une rapidité toujours croissante: le lendemain les branches arrachées et brisées jonchaient le sol ; des arbres entiers gisaient déracinés, d'autres, et des plus grands, étaient fendus en deux jusqu'à la base. Le gazomètre de l'usine, soudé par le verglas à ses colonnes de fonte, ne descendait plus que par secousses. Les chaînes, fixées aux poulies, se brisèrent et les contrepoids restèrent suspendus, attachés seulement par la cohésion de la glace.

Voici un chiffre qui explique ces effets surprenants. Une brindille de tilleul d'un décimètre de longueur fut pesée avec son manchon de glace; la balance accusa 60 grammes; après la fusion, la brindille ne pesait plus que 0,5 de gramme.

A Fontainebleau (3), la température se maintient de même à une moyenne de 3o. Une couche de glace de 2 à 3 centimètres couvre le sol. Chaque brin d'herbe est entouré d'une gaine atteignant parfois 3 centimètres. Les arbres perdent leurs branches et se brisent eux-mêmes. Un arbre de 2m20 de circonférence à la base et de 37 mètres de hauteur est rompu, sous le poids de la glace, à 450 au-dessus du sol. Les fils télégraphiques de 4mm de diamètre atteignent 38mm et se rompent.

(1) Comptes rendus, 27 janvier 1879. T. 88, p. 193. (2) Comptes rendus, 3 février 1879. T. 88, p. 244. (3) Comptes rendus, 3 février 1879. T. 88, p. 245.

Voici des pesées communiquées à l'Institut par M. Piebourg.

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Des effets analogues se sont produits dans d'autres localités, mais ceux-ci suffiront pour donner idée des ravages que ce phénomène, inoffensif d'ordinaire, peut produire quand il prend ces proportions. -Les expé

Nouvelles recherches sur la compressibilité des gaz. riences classiques que l'on réalise ou que l'on décrit dans les cours en traitant de la compressibilité des gaz, parcourent une échelle de pressions assez réduite. Regnault, à qui l'on doit les plus précises, n'avait pu dépasser 30 atmosphères. La tour Savart, contre laquelle il avait dressé son manomètre, n'avait guère que 12 mètres de hauteur, et pour atteindre la pression que nous venons de dire, il avait dû faire élever sur la terrasse de la tour un grand mat vertical.

Plus récemment ces recherches ont été reprises, mais les difficultés d'installation se sont rencontrées toujours les mêmes. On ne pouvait songer à utiliser dans ces sortes de recherches un manomètre métallique les indications de ces appareils n'ont pas la rigueur voulue. Moins encore pouvait-on penser aux manomètres à gaz comprimé, puisqu'il s'agissait précisément de vérifier l'allure de la compression d'un gaz.

:

En ces derniers temps, M. Cailletet d'une part, M. Amagat de l'autre, ont résolu la difficulté en utilisant les puits artésiens et les puits de mine. M. Cailletet a pu ainsi atteindre des pressions de 181m985 de mercure; M. Amagat des pressions de 327m388. Tous deux ont opéré sur l'azote.

M. Cailletet (1) fit son expérience dans le puits artésien de foncement à la Butte aux Cailles. Sa profondeur est de 560 mètres; le sondage n'ayant pas encore atteint la nappe jaillissante, le puits est plein d'eau stagnante dont on peut déterminer, à toute profondeur voulue, la température.

Nous allons décrire l'appareil employé par M. Cailletet. Il comprend deux parties distinctes : le tube-laboratoire et le manomètre.

Le tube-laboratoire est formé d'une cloche de 1m30 de longueur et de 22mm de diamètre intérieur : il contient le piézomètre, dans lequel est enfermé le gaz, et deux thermomètres à maxima donnant le 10 de degré. Ceux-ci sont destinés à fournir la température du gaz. - Il

(1) Comptes rendus, 13 janvier 1879. T. 88, p. 61.

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donne de plus entrée au manomètre dont la colonne mercurielle exercera et mesurera les pressions. Le tube-laboratoire devant être descendu dans les eaux du puits, il fallait trouver le moyen d'évaluer le volume minimum occupé par le gaz dans l'éprouvette au moment où celle-ci atteindrait sa profondeur maximum.

Cette difficulté a été très ingénieusement résolue. L'éprouvette est graduée avec soin, puis recouverte à l'intérieur, par un procedé connu, d'une mince couche d'or. Le mercure en y pénétrant dissout la couche, et marque ainsi d'une façon bien nette et bien précise la hauteur à laquelle il a pu atteindre.

Le manomètre est singulier. Il est formé d'un tube en acier doux de 3mm de diamètre intérieur et de 250 mètres de mercure; il s'enroule dans une rainure hélicoïdale creusée sur un cylindre de 2 mètres de diamètre mu par une manivelle. Il est tout entier rempli de mercure et tandis que l'une de ses extrémités est fixée au cylindre, l'autre pénètre dans le tube-laboratoire et le supporte en partie. Je dis en partie, car, de peur de surcharger le fil du manomètre par un poids qui pourrait le déformer, M. Cailletet a soin de suspendre également le laboratoire par deux fils d'acier sur lesquels, de 5 en 5 mètres, des traits de repère ont été burinés. Ces fils se déroulent en même temps que le manomètre, ou s'enroulent avec lui.

On voit que l'expérience proprement dite est bien simple. Il suffit de dérouler lentement le manomètre et de laisser descendre ainsi le laboratoire à la profondeur voulue. La pression sera mesurée par la hauteur de mercure comprise entre le plan passant par la génératrice supérieure du cylindre et le plan passant par le niveau supérieur du mercure dans l'éprouvette. L'examen de l'éprouvette, à la fin, de l'expérience, permettra de déterminer la position de ce dernier plan au-dessus de la base du laboratoire; l'observation des points de repère tracés sur les fils d'acier, donnera la longueur déroulée du manomètre; et de ces deux chiffres on déduira la hauteur de la colonne manométrique.

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Nous avons dit comment on obtenait le volume correspondant occupé par la masse gazeuse.

Il y aura des corrections à faire, mais les thermomètres en fourniront les éléments.

La manière de procéder de M. Amagat me semble présenter sur celle de M. Cailletet d'assez grands avantages (1).

Son appareil est installé à l'Éparre, près de Saint-Étienne, dans un puits de mine (puits Verpilleux). Le puits a une profondeur de 380 mètres, mais à 326 mètres de l'orifice s'ouvre une galerie (bouveau) abandonnée, à l'entrée de laquelle l'opérateur s'est établi. Là, sous ses yeux

(1) Comptes rendus, 17 février 1879. T. 88, p. 336.

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