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bre mobile) être suivie d'une déviation compensatrice. >> Ce qui équivaut à dire que l'action égale la réaction, et que tout agrégat en état d'équilibre mobile doit, sous l'action d'une ou de plusieurs forces incidentes, ou bien se détruire complètement, ou reprendre un nouvel équilibre mobile de manière à rétablir, dans un organisme par exemple, l'ajustement des propriétés et des conditions.

L'équilibration entre les fonctions d'un organisme et les actions de son milieu est directe ou indirecte, « suivant que la nouvelle force incidente suscite immédiatement quelque force antagoniste, ou se trouve contrebalancée par quelque changement de fonction et de structure produit d'une autre manière. »

L'équilibration directe s'appelle l'adaptation qui fait que les changements de fonction engendrent les changements de structure transmis et fixés par l'hérédité. Ainsi H. Spencer s'imagine expliquer en termes de mécanique, en se fondant sur les principes de la thermodynamique, la survivance des plus aptes, que Darwin a appelée la sélection naturelle.

«L'équilibre mobile sera détruit partout où il ne pourra opposer à la nouvelle force incidente qu'une force inférieure. Par la destruction continuelle des individus qui sont le moins capables de conserver leur équilibre en prẻsence de cette nouvelle force incidente, il doit enfin se produire un type modifié, complètement en équilibre avec les nouvelles conditions (1). »

L'auteur part de cette hypothèse ingénieuse pour étudier en détail les causes probables de la morphologie des organismes existants ou détruits, avec un grand luxe de détails empruntés à l'astronomie, à la paléontologie, à l'embryologie, à l'anatomie comparée et à la pathologie. Les Principes de biologie accusent incontestablement une très grande érudition scientifique, surtout en ce qui con

(1) Principes de biologie, t. I, c 10.

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cerne les sciences naturelles; en matière de mécanique et en thermodynamique, la terminologie vague et parfois inexacte du savant anglais permet de croire qu'il en est absolument au point où se trouvent beaucoup de savants modernes qui ne sont pas mathématiciens. Ils s'imaginent comprendre clairement ce qu'ils ne font en réalité qu'entrevoir très imparfaitement.

Les redistributions continuelles de matière et de mouvement qui constituent l'évolution des structures et des fonctions supposent une grande mobilité des unités à redistribuer. C'est le cas pour les trois corps gazeux qui, en se greffant sur le carbone, constituent les matériaux des corps organisés. Au point de vue chimique, les éléments de la matière organique n'offrent, en exceptant l'oxygène, que des affinités très faibles; ainsi le carbone, l'hydrogène et l'azote sont inertes aux températures ordinaires, et les édifices chimiques formés par ces unités moléculaires sont d'autant plus instables qu'ils sont plus élevés en organisation. H. Spencer conclut du principe de la conservation de l'énergie que les propriétés d'un composé sont des résultantes des propriétés de ses éléments, propriétés qui restent toutes pleinement en action, bien qu'elles se masquent mutuellement. D'où l'on peut inférer l'existence d'une relation entre la forme gazeuse de trois des quatre principaux éléments organiques et la promptitude des changements vitaux que l'on appelle développement et des transformations de mouvement que l'on appelle fonctions.

D'autre part l'on sait (1) que, toutes choses égales, les unités dissemblables sont plus facilement séparées par des forces incidentes que les unités semblables. Or, l'on constate, dans les quatre éléments dont les organismes sont presque entièrement formés, une opposition complète entre les degrés

(1) Premiers principes, § 163.

de mobilité physique et d'activité chimique. Par exemple, l'azote, qui joue le principal rôle dans les changements organiques, montre la plus grande indifférence chimique, d'où résultent les décompositions spontanées et violentes de plusieurs de ses combinaisons; l'oxygène, au contraire, possède une énergie chimique supérieure à celle de tous les autres éléments. Le carbone, qui sert de base aux édifices moléculaires organiques, nous offre, par sa résistance à la fusion et à la volatilisation aux plus hautes températures, la plus grande cohésion atomique connue, en d'autres termes, il présente la plus faible mobilité atomique; tandis que les trois éléments gazeux jouissent d'une mobilité atomique plus grande que tous les autres éléments connus. Les composés organiques, en s'élevant dans l'échelle de la complexité, deviennent progressivement plus inertes et moins stables. Leurs éléments ont une aptitude exceptionnelle à prendre différents états, qu'on appelle allotropisme, et à s'unir en combinaisons multiples pour former des groupes de produits possédant des propriétés différentes, quoiqu'ils ne diffèrent que par leur mode d'agrégation. L'isomérisme et le polymerisme montrent l'aptitude des substances organiques à subir des redistributions. Cette inégale mobilité des atomes doit donner aux forces perturbatrices un pouvoir plus grand pour opérer des transformations.

Dans les séries organiques des alcools et des acides où, à une proportion fixe d'oxygène, viennent s'ajouter successivement des multiples plus élevés de carbone et d'hydrogène, on voit la mobilité moléculaire décroître, à mesure que les volumes des atomes croissent et que les poids des molécules composées augmentent; ce que démontre l'élévation croissante des degrés de fusion et d'ébullition. Dans les matières albuminoïdes, la mobilité moléculaire se trouve réduite au minimum.

Les produits de la décomposition de la matière organisée possèdent en général une plus grande mobilité moléculaire,

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jointe à une plus grande stabilité chimique, tandis que les matériaux des tissus sont inertes et instables. La difficulté, contre laquelle luttent journellement les ménagères, est d'empêcher la décomposition de ces édifices en équilibre instable.

D'après les principes de la mécanique, on peut soutenir que la mobilité moléculaire d'une substance peut dépendre en partie de l'inertie de ses molécules, en partie de la pression qu'elles exercent les unes sur les autres. Appliquant aux atomes la loi mécanique qui est vraie pour les masses visibles que, puisque l'inertie et la pesanteur croissent comme les cubes des dimensions, tandis que la cohésion croît comme leurs carrés, la force de stabilité d'un corps devient relativement plus petite à mesure que son volume augmente, on pourrait soutenir que ces volumineux atomes (1) complexes, constituant la matière organique, sont mécaniquement faibles, moins capables que les atomes simples de supporter, sans s'altérer, les forces qui leur sont appliquées. Plus un atome complexe devient grand, plus les effets de la simple attraction mutuelle l'emportent sur l'attraction polaire qui détermine la cristallisation chez les atomes plus petits, de dimensions différentes. Or la sphère est la figure d'équilibre que tout agrégat d'unités tend à prendre sous l'influence de la simple attraction réciproque. L'accroissement du volume atomique qui rend les molécules moins mobiles, permet aux forces physiques d'agir sur elles plus promptement pour changer les positions relatives de leurs atomes composants et produire des rearrangements et des décompositions.

Ces données de mécanique moléculaire permettent d'entrevoir pourquoi, dans les matières cristallines, un poids atomique moins élevé est lié à un pouvoir diffusif et à une énergie chimique plus grands, tandis que les matières orga

(1) Herbert Spencer appelle souvent alomes ce que la plupart des physiciens modernes appellent molécules.

nisées, dont les atomes sont volumineux et probablement sphériques, sont caractérisées par l'inertie et l'instabilité chimiques. Comme elles n'ont pas le pouvoir de s'unir entre elles pour former des arrangements polaires, leurs atomes restent doués d'une certaine liberté de mouvement qui les rend sensibles aux petites forces, et les agrégats qui en sont composés possèdent la plasticité nécessaire à l'organisation.

Le professeur Graham a fait voir que la matière existe toujours sous deux formes d'agrégation, la colloïde ou gėlatiniforme et la cristalloïde. C'est la transformation d'une matière colloïde en matière cristalloïde dans les tissus, et particulièrement dans les muscles, qui donne naissance à l'énergie visible, au travail musculaire. Les colloïdes reprėsentent donc l'état dynamique de la matière, et les cristalloïdes son état statique. Le colloïde est la première source de la force qui apparaît dans la vie.

Les lois de la diffusion et de l'endosmose permettent d'entrevoir une explication de l'assimilation par le simple jeu des forces physico-chimiques. En effet, les composés colloïdes qui forment l'organisme ont la propriété de séparer les substances colloïdes des cristalloïdes et de se laisser traverser et décomposer par ces derniers.

Tous les tissus organiques qui ont la cellule pour base, sont formés de colloïdes solubles et insolubles mélangés, qui sont traversés par des cristalloïdes dont les uns, comme l'oxygène, sont des agents de décomposition, les autres, comme les sucres et les graisses, des matériaux pour la décomposition, et d'autres encore des produits de décomposition comme l'eau, l'acide carbonique, l'urée, la créatine; etc.

<< Dans la masse des colloïdes mélangés, d'une mobilité et d'un pouvoir diffusif très faibles, passent incessamment des cristalloïdes d'une grande mobilité, moléculaire et d'un grand pouvoir diffusif, qui peuvent décomposer ces colloïdes complexes, et les transformer en cristalloïdes qui se diffusent aussi rapidement qu'ils se forment. >>

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