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l'électrolyte que l'on décompose, il finit par disparaître assez pour permettre à nouveau le passage au courant: c'est alors que le phénomène présente les trois phases décrites plus haut en traitant du voltamètre à électrodes de cuivre. · Quand, au contraire, l'oxyde est insoluble, la polarisation de la pile est définitive. Et c'est le cas pour le voltamètre à électrodes de plomb.

Ces résultats remarquables ne touchent encore que le courant primaire.

Dans chacun de ses voltamètres et à chacune des phases qu'ils présentaient, M. Planté étudia le courant secondaire. Il trouva d'abord que l'intensité du courant secondaire, dans un même voltamètre, reste sensiblement égale, quelle que soit la phase après laquelle on le produise.

Résultat très remarquable et renversant les théories qui prétendaient donner pour cause unique aux variations croissantes du courant primaire, le jeu antagoniste du courant secondaire.

Il trouva ensuite que le voltamètre à électrodes de plomb est celui qui engendre le courant secondaire le plus intense et en même temps le plus durable.

Et Ritter avait trouvé le plomb inerte !

D'où venait ce résultat contradictoire ? D'un détail. Ritter n'employait comme électrolyte que de l'eau salée; il se forme alors autour de l'électrode négative un chlorure de plomb assez peu soluble et assez mauvais conducteur pour réduire le courant aux. Ce chétif courant échappait aux appareils de Ritter, et, n'en apercevant pas la trace, il en niait l'existence. Ce qui montre combien en science il est dangereux d'affirmer plus qu'on ne voit et de prendre le pas sur la nature.

Les expériences qui conduisaient à ces résultats conduisaient aussi à l'interprétation du phénomène. La voici telle que la conçoit M. G. Plantė; j'emprunte encore ses paroles.

<< Le courant secondaire provient de plusieurs causes:

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» 1° Avec la plupart des métaux, il est dû en majeure partie à la réduction de la couche d'oxyde formée sur l'électrode positive par l'action du courant primaire, et à l'oxydation de l'électrode négative qui a été amenée ou maintenue à un état métallique parfait par le dégagement de l'hydrogène.

>> 2o Avec les métaux difficilement oxydables, tels que l'or et le platine, le courant secondaire est dû, en majeure partie, à l'action que l'hydrogène a exercée, au pôle négatif, pendant le passage du courant primaire, soit en s'alliant au métal de l'électrode, soit en modifiant la composition chimique même du liquide qui l'environne, soit en s'y dissolvant simplement en petite quantité. L'alliage ainsi formě, le liquide ainsi modifié ou le gaz hydrogène dissous tendent à se recombiner ensuite avec l'oxygène provenant de la décomposition de l'eau, pendant la fermeture du circuit du voltamètre sur lui-même, et fournissent par suite l'un des éléments de la force électromotrice du courant secondaire observė.

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PEROT

Fig. 3.

» Mais ce courant secondaire est dû aussi, en même temps, quoique dans une moins forte proportion, d'une part à la faible oxydation de l'électrode positive des métaux dont il s'agit, pendant le passage du courant primaire; d'autre part à la formation de composés très oxygénés avec le liquide même du voltamètre, et enfin au gaz oxygène dissous dans l'eau en petite quantité autour de l'électrode. Le métal faiblement oxydé, le liquide modifié et le gaz oxygène dissous se recombinent ensuite avec l'hydrogène, lorsque le circuit secondaire est fermé et fournissent un autre élément de la force électro-motrice totale du voltamètre (1). »

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(1) Recherches sur l'electricité, p. 31.

Après ces recherches, le choix du métal destiné à former la pile secondaire n'était point malaisẻ. C'était au plomb qu'il fallait s'arrêter; l'intensité du courant auquel il donnait naissance, sa durée, le prix modéré du métal, sa malléabilité extrême, tout le commandait.

Restait à diminuer autant que possible sa résistance électrique, mais il suffisait pour cela d'accroître la surface des électrodes.

La disposition d'un appareil nouveau présente parfois de grandes difficultés, et il est rare que du premier coup il apparaisse sous sa forme définitive. Qui ne se souvient avoir vu les immenses tables d'Ampère toutes sillonnées de leurs filets de mercure, surchargées d'équipages encombrants, avec leurs colonnes de bronze, leurs commutateurs, et l'enchevêtrement incroyable de leurs lames conductrices. De nos jours, cette énorme machine modifiée par M. Bertin tiendrait tout entière sur un pied de 50 centimètres.

M. Planté conçut dès l'abord son élément secondaire sous une forme qu'il n'abandonnera plus, tant elle est simple et naturelle.

C'est en 1860 que M. G. Planté construisit le premier modèle de ses éléments; il rappelait par la disposition extérieure les éléments primaires d'Offershaus et de Hare (fig. 3).

Deux lames de plomb séparées l'une de l'autre par une toile épaisse étaient enroulées en spirale et plongées dans un bocal plein d'eau acidulée au dixième d'acide sulfurique. Elles formaient les électrodes et constituaient l'élément secondaire. Il était aisé de les associer en batterie et de les disposer en surface ou en tension, comme on a coutume de le faire pour les piles primaires (fig. 4).

Une autre disposition se présentait à l'esprit : au lieu d'enrouler les lames, on pouvait les laisser planes et les superposer à la manière des condensateurs Foucault. M. Planté en fit l'essai, mais ces lames étalées fléchissent, se déforment et arrivent à des contacts qui compromettent l'isolement nécessaire des électrodes. C'est donc à la pre

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mière forme qu'il a fallu s'en tenir seulement la grosse toile a été remplacée par des bandes de caoutchouc.

Ainsi disposé et garni de ses bornes, de son commutateur, de ses communications diverses, l'élément, le plus ordinairement en usage, présente un aspect très élégant, qui peut rivaliser avec celui des grands éléments au bichromate (fig. 5).

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La force électromotrice de cet élément est remarquable; quand on la veut mesurer avec rigueur, il faut, sous peine d'aboutir à des résultats discordants, distinguer entre la force du courant naissant et la force moindre du courant qui le suit. Il est en effet bien facile de constater qu'au moment même de la fermeture du circuit, le courant se présente avec un maximum de puissance, décroît ensuite très rapidement, arrive à son minimum, et s'y maintient pendant toute la durée de la charge.

Il suffit pour cela de l'employer à rougir un fil de platine. Dès l'abord l'incandescence du fil est très vive et peut

aller jusqu'à la fusion. Après quelques instants l'incandesçence se modère et se maintient ensuite à un degré toujours égal.

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Les mesures exactes de la force électromotrice répondent à ces variations, qu'on les effectue avec la boussole des sinus ou avec la balance électro-magnétique. Le courant initial soulève 0 gr. 236. Un couple Bunsen ne soulève que 0 gr. 164. En sorte que la force électromotrice de la pile Planté, au moment de la naissance du courant, serait 1,44, celle de la pile Bunsen étant 1. Après quelques minutes elle n'est plus que 1,17.

Cette puissance considérable serait cependant de peu

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