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Les effets produits par ces batteries sont surprenants; plusieurs phénomènes ont été réalisés pour la première fois par ces machines puissantes, et constituent des faits nouveaux dans les archives de l'électricité.

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M. Planté les décrit tous dans son beau livre; forcé de choisir, je me bornerai à en prendre deux séries, qui me semblent avoir un grand intérêt tant par leur nouveauté que par leurs analogies.

Il est d'abord bien évident que les batteries secondaires produiront tous les effets que produisent les batteries primaires. Il serait inutile de décrire ces effets généraux. Il en est un toutefois qui intéresse le physicien, et à ce titre on me permettra d'en dire un mot.

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Fig. 8.

La décharge soudaine d'une batterie quelconque est particulièrement désagréable, quand une distraction ou une maladresse transforme momentanément en élément de circuit le corps même du physicien. La douleur peut être

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intense, la surprise l'est toujours. Sans compter que l'ébahissement soudain de la physionomie, et le vif mouvement réflexe que la décharge provoque, compromettent gravement le prestige du professeur.

M. Planté nous raconte, dans une note encore émue, une de ces mésaventures: « Pendant trois ans nous avons été assez heureux pour éviter ce genre de commotions, mais lors d'une expérience faite dans ces derniers temps.... nous étant trouvé un instant en communication avec les extrémités dénudées des fils aboutissant à une série de 600 couples secondaires, nous ressentimes aussitôt, non seulement une commotion extrêmement forte, mais l'impression d'un feu brûlant, traversant tout le corps, en remontant jusqu'à la nuque ; ce qui nous fit pousser malgré nous un cri terrible dont les personnes qui nous entouraient furent effrayées. Toutefois cet accident n'eut aucune suite fâcheuse. Mais il n'en eût pas été peut-être de même si les huit cents couples secondaires avaient été en fonction (1). »

M. Planté n'a pas trouvé utile, on le conçoit, de pousser sur ce point jusqu'à la certitude expérimentale.

Il n'est personne qui n'ait fait rougir et fondre sous l'action d'un courant électrique intense un fil métallique quelconque. M. Planté a étudié tous les détails du phénomène en les observant à l'aide d'une loupe et d'un verre coloré. Parlant des sphérules que forme bientôt le métal en fusion, il dit:

« 1° Leur surface liquide incandescente paraît agitée, ondulée et parsemée de taches de toute dimension (fig.10), produites par des bulles gazeuses qui viennent de l'intérieur des globules, où elles causent aussi une vive effervescence; -2° ces bulles se développent si rapidement, qu'il est difficile de saisir leurs diverses phases; on y distingue néanmoins des ombres, des pénombres et des parties brillan

(1) Recherches sur l'électricité, p. 141, note..

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tes; -3° elles finissent par percer l'enveloppe liquide, en projetant des parcelles incandescentes ; -4° les globules refroidis présentent une surface ridée et mamelonnée ; 5o on reconnaît qu'ils sont creux et que leur enveloppe est d'autant plus mince que le métal renfermait plus de gaz en combinaison.

» Lorsque ces globules ont acquis un certain volume, ils se détachent souvent spontanément des extrémités du fil métallique; mais quelquefois ils restent suspendus à l'extrémité de l'un des fils, et pendant le court instant qu'ils se maintiennent incandescents (fig. 11), après l'interruption du courant, on voit encore des taches se produire, et des bulles se dégager à leur surface (1). »

Nous dirons plus tard, et le lecteur le pressent déjà peutêtre, que M. Planté découvre, entre ce phénomène si minuscule et les mouvements tumultueux qui agitent la surface du soleil, des analogies un peu hardies.

On avait remarqué depuis longtemps la forme ovoïde que, dans certaines circonstances données, le flux électrique affecte de préférence. M. Mascart, dans son Traité d'électricité statique, a longuement parlé de ces brillants phénomènes; mais ce que nous allons dire était totalement inconnu avant les recherches de M. Planté.

Quand on plonge le fil négatif de la batterie dans une éprouvette pleine d'eau salée, et qu'on approche ensuite de la surface du liquide le fil ou l'électrode positive, on voit se former à l'extrémité de celui-ci un globule liquide, projetant une lueur vive (fig. 12). Ce globule paraît détaché de la surface comme un globule d'eau à l'état sphéroïdal sur la platine surchauffée. Comme pour augmenter l'analogie, cette formation est accompagnée d'un bruissement, d'une crépitation intense. Bientôt le globule augmente, il augmente encore, et devient une sphère d'un centimètre de diamètre; elle est animée d'un mouvement de rotation.

(1) Recherches, p. 58.

rapide autour de l'électrode qui lui sert d'axe, et, sous cette

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influence, elle s'aplatit au pôle et s'élargit à l'équateur (fig. 13). Sa vitesse se précipite, l'élargissement équatorial se prononce d'avantage, jusqu'à ce que la petite sphère se déchire et s'évanouisse. Au même moment, une vive et bruyante étincelle éclate au pôle négatif, et un nouveau globule apparaît au pôle positif, qui parcourra, lui aussi, toute la série des phénomènes que nous venons de décrire.

Il est à remarquer que, durant toute cette expérience, le pôle positif est demeuré à distance sensible du liquide et

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que la formation du globule suppose une aspiration exercée par le courant électrique.

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