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qu'une source suit sous terre; dans beaucoup de cas, il est utile de connaître approximativement à quelle profondeur elle circule, afin d'apprécier à l'avance les travaux à exécuter pour la mettre au jour. Cette profondeur est assez variable dans le cours d'une source; en certains endroits elle est considérable, dans d'autres elle est assez minime. « Les endroits où une source est le plus rapprochée du sol sont: 1° le point central du premier pli de terrain où se réunissent, sur la plage élevée, tous les filets d'eau qui forment son commencement; 2o le centre du cirque où elle commence; 3o le bas de chaque pente du thalweg visible; 4° l'approche de son embouchure (1). »`

Pour connaître la profondeur d'une source, il faut, après avoir déterminé sa ligne de passage, descendre le long du thalweg et voir si la source n'apparaît pas plus bas, soit naturellement, soit dans un creux fait de main d'homme. Dans ce cas, un simple nivellement fera connaître le maximum de la profondeur que l'on devra atteindre. Je dis le maximum, parce qu'il faudra déduire de la hauteur obtenue la pente présumée de la source du point indiqué jusqu'à son

débouché.

Si la source ne se montre en aucun endroit, on nivellera l'un des coteaux qui forment le vallon, et on mesurera la distance qui sépare le pied de ce coteau du thalweg extẻrieur. Une simple proportion fera connaître la profondeur à laquelle les pieds des coteaux se joignent sous le terrain de transport. Si la source se forme sur un plateau élevé, et que l'assise imperméable qui la soutient affleure sur le versant du coteau, en nivelant la partie visible de la couche imperméable, et en mesurant la distance qui sépare cet affleurement du réduit dans lequel se trouve la source, on obtiendra sa profondeur approximative. Outre ces moyens il en existe d'autres analogues, dont l'exposé nécessiterait d'assez longs détails et que chaque explorateur modifie

(1) Paramelle. Art de découvrir les sources. Paris, 1856, in-8°, p. 148.

d'après les terrains sur lesquels il opère. On trouve également, dans le traité de l'ingénieur Dupuit sur la conduite et la distribution des eaux (1), la marche à suivre pour connaître la profondeur d'une nappe souterraine sur un point donné, et en calculer la pente.

Dans certaines plaines basses, complètement dépourvues d'ondulations, il existe très souvent des nappes d'eau circulant à des profondeurs variables dans les sables ou les graviers. Il suffit d'y creuser à la profondeur des puits existant déjà pour être assuré d'y trouver de l'eau.

L'estimation du volume d'une source ne saurait être l'objet d'un calcul exact, même dans les pays où des études hydrologiques exécutées sur divers terrains ont établi le rapport moyen entre la quantité de pluie qui tombe et celle débitent les sources. que Deux sources formées sur des bassins hydrographiques d'égale étendue, recouverts d'une épaisseur à peu près égale de terrain détritique, présenteront souvent une différence notable dans leur débit par suite de l'inégalité de pente entre la surface des deux bassins et celle de la couche imperméable sur laquelle circulent les eaux souterraines.

Le drainage et le déboisement sont aussi deux circonstances qu'il faut faire entrer en ligne de compte dans l'appréciation approximative du volume d'une source cachée. Le drainage a pour effet de diminuer l'épaisseur du filtre naturel qui recouvre cette source, en emportant rapidement les eaux pluviales qui, dans l'état naturel du sol, s'infiltraient dans le dépôt perméable. Le déboisement, en faisant disparaître l'immense surface de feuilles, de mousses et de gazons qui reçoit l'eau pluviale et la laisse infiltrer dans le sous-sol, exerce une influence assez sensible sur le débit des sources. Cette influence, moins désastreuse que celle du drainage, est plus ou moins grande d'après le genre de culture mis en pratique sur les parties déboisées.

(1) Dupuit. Traité théorique et pralique de la conduite et de la distribution des eaux. Paris Dunod. 1865, p. 87.

Tels sont, dans toute leur simplicité, les principes de la science hydrogéologique. Chaque explorateur peut les compléter par un ensemble d'observations plus ou moins nombreuses, mais au fond la théorie d'après laquelle il opère reste toujours la même, et ses moyens d'investigation diffèrent peu de ceux que nous venons d'exposer.

Pour rendre plus sensible l'application des principes, nous entrerons dans quelques détails sur la découverte d'une source abondante indiquée par nous il y a quelques années entre deux puits presque entièrement privés d'eau; la coupe ci-jointe fera connaître à quelle cause il faut attribuer l'insuccès des deux premières tentatives.

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Au moment où fut établie la sucrerie d'Enghien, les administrateurs se basant sur ce que les puits ordinaires creusés aux environs fournissaient une faible quantité d'eau, resolurent d'alimenter l'usine au moyen d'un forage artésien. Ce forage ayant été conduit à une profondeur de cent cinquante mètres sans résultat appréciable, on résolut d'aller puiser l'eau à une source artésienne située dans le parc du duc d'Arenberg. Cette source étant venue à s'ensabler, je

fus prié d'explorer le terrain voisin de l'usine en vue d'y trouver une source capable de fournir l'eau nécessaire à la fabrication. Une étude de quelques heures me permit de constater la présence d'un courant souterrain passant entre le forage artésien FA, et le point LH, où un puits ordinaire avait été creusé sans résultat.

La difficulté était de retrouver l'ancien thalweg TA sous une surface assez exactement nivelée; les besoins de la culture ayant fait transporter sur la ligne TN le ruisseau destiné à conduire les eaux pluviales. Une étude attentive me permit néanmoins d'indiquer par deux jalons l'espace dans lequel passait la source. La fouille, exécutée quelques jours après, traversa une faible épaisseur de terrain détritique TD, quelques mètres de limon hesbayen LH, et arriva dans un sable siliceux SS contenant quelques grains de glauconie. L'abondance de l'eau et un accident arrivé à la machine d'épuisement ne permirent pas d'atteindre la couche de cailloux ni le thalweg souterrain TS. L'eau coule actuellement à fleur du sol, et débite environ cent cinquante mille litres par jour; quand la machine fonctionne et abaisse le niveau à sept mètres, le débit s'élève à huit cent mille litres.

Nous donnerons encore ici la désignation de quelques sources indiquées par nous en Belgique, choisissant de préférence les localités où des fouilles avaient été exécutées sans succès.

Abbaye de Maredsous par Denée (Province de Namur). - Indiqué deux sources trouvées les 19 et 21 avril 1873 à une faible profondeur. Elles surgissent dans les psammites de l'étage condrusien, recouverts d'une épaisseur moyenne de terrain détritique; leur point d'émergence est à 70m au-dessus du fond de la vallée voisine, leur débit varie selon les saisons entre 60 et 72 mètres cubes par 24 heures.

Brasserie Daumerie, près d'Ansereul (Hainaut.) — Indiqué trois sources dans la pièce de terre qui longe la route de Tournay à Renaix, en face des bâtiments de la brasserie. Les sources ont été mises au jour en novembre 1874; elles

coulent sur l'argile du système yprésien recouverte d'une épaisseur moyenne de 2 à 5 mètres de limon hesbayen.

Forest par Anvaing (Hainaut). — Indiqué à cent mètres du village, sur le bord du chemin qui conduit au BasForest, une source située à 2 mètres de profondeur, et découverte le 11 septembre 1874. Elle coule sur l'argile du système yprésien, dans un lit de cailloux recouvert d'une couche de sable siliceux et de limon hesbayen; son débit minimum est de 200 mètres cubes par 24 heures; l'eau s'élève à fleur du sol.

Ancienne distillerie agricole de M. Wattecamps à Maulde (Hainaut). Indiqué, en septembre 1874, une source assez abondante qui, interceptée en trois points de son parcours, s'est trouvée aux profondeurs de 1m, 1m 50 et 2m 80. La nature du sol est la même que pour l'indication précédente; le débit de cette source n'a pas été jaugė. Château de Vivier-l'Agneau, près Assesse (Province de Namur). Indiqué dans la propriété du Bon de Monin, une source assez abondante trouvée à la fin du mois d'août 1875, à une profondeur de trois mètres. Elle coule dans les psammites recouverts d'une faible épaisseur de calcaire à crinoïdes.

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Château d'Ormeignies, près Ath (Hainaut). Indiqué dans le parc une source située à 10 mètres de profondeur et découverte dans les premiers jours d'octobre dernier. La fouille a rencontré au-dessous du limon hesbayen un sable glauconifère d'un mètre d'épaisseur, puis une couche de cailloux roulés empâtés dans l'argile. Le débit de la source est de 52 mètres cubes par jour.

L'abbé BOULANGÉ.

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