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L'ouvrage se termine par quelques indications sur plusieurs autres questions pratiques.

Les limites et les exigences d'un discours académique n'ont point permis au P. Viñes d'épuiser son sujet. L'importance des documents et des observations qu'il a déjà recueillis et qu il peut recueillir encore, leur variété et leur multiplicité, son habileté à les discuter et à les coordonner, font désirer qu'il réalise bientôt le dessein annoncé par lui de publier sur ce sujet un travail plus étendu.

J. THIRION, S. J.

II

LA LÈPRE EST CONTAGIEUSE, par un missionnaire attaché aux léproseries, avec une carte coloriée de la distribution géographique de la lèpre.— Paris. J. B. Baillière. 1879.

La question, qui est traitée dans ce livre, est encore fort controversée. Les médecins, qui ont étudié la lèpre de près, sont divisés en deux camps les contagionnistes et les anti-contagionnistes. Pendant longtemps le premier camp avait la majorité ; il semble que depuis quelques années cette majorité se déplace; la doctrine anti-contagionniste gagne tous les jours du terrain. Cette tendance se manifeste clairement dans l'enquête officielle ordonnée par le gouvernement anglais et qui a abouti à 66 rapports de médecins spécialistes. Or, sur ces 66 rapports, 45 sont nettement contraires à la contagiosité de la lèpre, 9 lui sont favorables et 12 évitent de se prononcer.

L'auteur du livre que nous analysons n'est pas médecin; il a cru cependant pouvoir travailler à la solution du problème, et il invoque deux excuses: d'abord son séjour, qui date de dix ans, dans une léproserie où il vit; ensuite le fait que la question de la contagion demande plus d'attention et d'expérience que de connaissances médicales. La première excuse est bonne, la seconde l'est moins.

Ainsi que l'indique le titre de l'ouvrage, l'auteur se prononce carrément pour le caractère contagieux de la lèpre. Les preuves sur lesquelles il s'appuie sont de deux ordres : preuves d'autorité et preuves de

fait.

Les preuves d'autorité sont :

1o La croyance constante et universelle des peuples. Il est inutile d'insister sur cet ordre de preuves : tout le monde connaît les mesures de précaution que cette croyance a fait prendre vis-à-vis des lépreux,

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Peut-on en tirer parti pour établir scientifiquement le caractère contagieux de la lèpre? Je ne le pense pas. Qui voudrait s'appuyer sur la croyance universelle des peuples pour nier le mouvement de la terre autour du soleil ?

2o La conviction de beaucoup de graves médecins, très bien placés pour observer. L'auteur cite, en effet, un certain nombre d'autorités médicales qui sont favorables à la doctrine contagionniste. Ces autorités, il les prend dans les différents points du globe où règne le fléau, et plusieurs peuvent être invoquées avec raison à l'appui de son opinion. Les preuves de fait forment l'objet principal des études de l'auteur. Il les envisage sous cinq chefs différents;

1o Dans la famille, il cherche à établir que la lèpre peut se propager d'abord par communication directe entre les membres de la famille, ensuite par l'hérédité, enfin par les rapports sexuels.

2o Dans les rapports sociaux : la lèpre se gagne par les rapports ordinaires que les hommes, vivant dans une même localité, ont entre eux; ensuite et surtout, d'après l'auteur, la lèpre se communique facilement et souvent des malades aux personnes qui les soignent; enfin un certain nombre de cas sont cités où la lèpre a paru se transmettre de l'homme aux animaux, entre autres aux bœufs, aux chats, aux chiens, aux perruches, aux poules, etc.

L'auteur cherche encore à démontrer la contagiosité de la lèpre par le fait de l'introduction de cette maladie au sein d'un peuple jusque-là indemne, par sa multiplication rapide et considérable, s'il n'y a pas d'entraves à la liberté des communications, par l'impossibilité d'attribuer cette multiplication à l'hérédité seule ou à une production spontanée, enfin par la diminution et l'extinction de la lèpre dans les pays où on a suspendu les communications des malades avec les personnes saines.

De cette doctrine contagionniste découlent des conséquences pratiques d'une haute importance, à savoir la nécessité de la séparation complète et absolue des lépreux d'avec les hommes sains.

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:

Signalons encore à l'attention quelques considérations de l'auteur sur la disparition de la lèpre de la plus grande partie de l'Europe, et sur l'état actuel de la lèpre à Trinidad (Antilles anglaises) et aux îles Sandwich, enfin la carte coloriée indiquant la distribution géographique de la lèpre sur notre globe.

Quoique cet ouvrage de médecine pure ne soit pas écrit par un méde cin, nous ne pouvons lui dénier un mérite réel. Nous ne dirons pas qu'il nous a pleinement convaincu de la thèse. Certains faits qui sont cités sont trop sommaires ou trop peu explicites. Un certain nombre d'autorités que l'auteur invoque sont de mince valeur; d'autres se prononcent d'une manière moins catégorique qu'il ne faut pour entraîner

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une conviction. Enfin l'auteur fait trop peu de cas, me paraît-il, d'un élément étiologique, qui joue un grand rôle dans l'éclosion, la multiplication et la propagation de la lèpre. Je veux parler des conditions hygiéniques générales dans lesquelles vivent certains peuples. Cette cause de la lèpre a été reconnue par la plupart des médecins qui se sont occupés de la question. La distribution géographique et chronologique de la lèpre démontre qu'on ne saurait y attacher trop d'importance. Il ne me paraît pas douteux que l'ensemble des conditions hygiéniques exerce une influence sérieuse sur l'éclosion de ce mal. Les remarquables écrits du Dr Wernich (1) sur la lèpre montrent que cette influence est bien en rapport avec les notions anatomo-path logiques que nous possédons sur cette redoutable maladie.

Ces réserves faites, j'estime que l'ouvrage mérite d'être consulté par tous ceux qui s'intéressent à cette question. S'il ne donne pas une conviction positive et absolue, il démontre tout au moins que le problème pas encore résolu. Quelques faits me semblent même inexplicables par toute autre cause que la contagion. Reste à voir s'ils ont été bien observés.

n'est

Les conclusions pratiques de la lecture du livre me paraissent devoir être celles-ci :

1° Il est indispensable de maintenir comme mesure préventive la séparation absolue des lépreux d'avec les personnes saines.

2. Il faut s'efforcer d'améliorer les conditions hygiéniques dans lesquelles certains peuples vivent.

3o Peut être serait-il nécessaire de prendre des mesures légales pour empêcher la propagation du mal par hérédité.

Dr MOELLER.

III

ANNUAIRE de l'Observatoire de Montsouris pour 1879. Paris,
Gauthier-Villars.

Calqué, comme plan et comme format, sur l'Annuaire du Bureau des longitudes, l'Annuaire de Montsouris répond à un objet tout différent. Le premier a pour but de mettre à la portée du public les données

(1) Wernich. Ueber die Formen und den klinischen Verlauf des Aussatzes (Sammlung klinischen Vorträge, no 156 - 1878). Wernich. Ueber die Aetiologie, das Erlöschen und die hygienische Bekämpfung des Aussatzes. (Samml. klin. Vort, no 158, 1879).

:

les plus usuelles de l'astronomie, de la statistique géographique, de la physique et de la chimie, sans omettre la nomenclature des poids, mesures et monnaies ; le second est, avant tout, un exposé et un relevé d'observations météorologiques avec quelques applications à l'agriculture et à l'hygiène. Celui-là s'adresse au grand public non seulement des hommes de science, mais des simples lettrés et du monde des affaires ; celui-ci n'intéresse guère que les sayants et les agronomes. L'Annuaire des longitudes est, somme toute, un manuel de vulgarisation pratique ; l'Annuaire de Montsouris est un recueil de recherches dans une science qui débute encore et qui doit travailler à s'asseoir et à s'assurer sur ses bases avant de songer à populariser ses découvertes, au moins au sens large et général de ce mot.

Nous allons retracer rapidement le plan de l'ouvrage et indiquer sommairement les matières dont il s'occupe.

Après une courte introduction dans laquelle le Directeur de l'Observatoire météorologique, M. Marié-Davy, fait connaître les noms de ses collaborateurs et les parties du service confiées à chacun d'eux (1), une vingtaine de pages est consacrée à tout ce qui intéresse essentiellement le calendrier; c'est une réduction abrégée des 80 premières pages de l'Annuaire du Bureau des longitudes. Suivent quatre séries de tables ou tableaux accompagnées chacune d'une notice explicative et démonstrative de leur mode de formation et de leur emploi : 1° Tables actinométriques donnant la mesure de l'intensité ou la somme des rayons solaires arrivant jusqu'à nous, soit directement quand le ciel est sans nuage, soit par réfraction quand le temps est couvert ou pluvieux; 2° Tables psychrométriques pour indiquer les différences de température observées, toutes autres conditions égales d'ailleurs, entre le thermomètre mouillé et le thermomètre sec, d'où se déduit l'état hygrométrique de l'air; 3° Tableaux numériques à l'usage des agriculteurs, faisant connaître, pour chaque nature de grain ou fourrage (blé, épeautre, seigle, orge, avoine, sarrasin, maïs, trèfle, luzerne, sainfoin et foin des prairies naturelles ), le poids moyen de l'hectolitre de semence, la quantité à employer pour l'ensemencement d'un hectare, les rendements minimum, moyen et maximum de la même surface, en grain et en paille ou en fourrage vert ou sec. Ces tableaux donnent encore, pour les grains les plus importants, les rapports du poids du grain au poids de la paille, et pour toutes ces céréales, le poids des diverses matières minérales contenues dans 1 kilogramme de grain, de paille sèche et de fourrage vert. Un tableau résumé présente ensuite, en un coup d'œil d'ensemble, la quantité de cha

(1) MM.Léon Descroix : Météorologie proprement dite,

Albert Lévy Analyse chimique de l'air et des eaux météoriques,
P. Miquel Étude microscopique des poussières organiques.

que denrée produite par une récolte moyenne et du poids d'azote, d'acide phosphorique, de potasse et soude, de magnésie et chaux contenue dans chacune d'elles, puis l'application de ces données aux divers assolements: on se rend compte d'un seul coup de la proportion des éléments laissés ou enlevés au sol par chaque système d'assolement et de ce qu'il est nécessaire de lui restituer.

Ces deux dernières séries de tableaux et les explications qui les accompagnent représentent à nos yeux, dans les vingt et quelques pages qu'elles remplissent, la partie la plus immédiatement pratique et applicable, sinon la plus scientifique, de tout le volume.

Une nouvelle grande division fait suite aux tableaux agronomiques. Elle a pour objet les observations météorologiques anciennes faites à Paris et se partage en quatre importants chapitres. Le chapitre des observations thermométriques commencées par les Cassini dès la seconde moitié du XVIIe siècle, mais poursuivies régulièrement depuis 1699 seulement, ouvre la série. Des données ainsi recueillies on a déduit tous les renseignements qu'elles pouvaient fournir températures extrêmes réparties par années, par saisons, par mois; températures moyennes, diurnes, mensuelles, annuelles, par périodes d'années. Le chapitre des observations barométriques est beaucoup plus court: il ne contient ni tableaux ni données statistiques, mais un simple exposé de la manière dont se comporte cet instrument suivant la latitude, l'altitude, la température, le moment de l'année ou de la journée. Nous retrouvons des tables, et des tables très minutieusement détaillées, dans le chapitre III relatif aux observations pluviométriques ou udométriques. Ces observations furent commencées pour la première fois en 1689 à l'Observatoire de Paris par Philippe de La Hire et poursuivies par ses successeurs jusqu'en 1754; interrompues pendant 18 ans, elles furent reprises par Jeaurat, de 1773 à 1798, puis interrompues de nouveau de 1798 à 1802 et enfin reprises en 1802 pour ne plus subir de lacunes depuis lors. Les tables que publie l'Annuaire donnent les hauteurs de pluie tombée mensuellement, annuellement, par saisons, par périodes d'années, d'après les pluviomètres de l'Observatoire, puis le total pour chacune des 282 stations météorologiques de France (Corse comprise) de 1864 à 1870. Les observations sur la déclinaison (dès 1550) et sur l'inclinaison (dès 1761) de l'aiguille aimantée, autrement dit les observations magnétiques occupent le quatrième et dernier chapitre. Orientale et de 11°'30 en 1580, nulle en 1666, la déclinaison est occidentale depuis 1667; après avoir oscillé autour de 22° de 1790 à 1835, elle se rapproche depuis lors du méridien terrestre avec lequel elle forme 'actuellement un angle de 13 à 19 degrés environ (à Paris 17°.19′; à Nice 14.18'; à Bruxelles 16°.47'; à Strasbourg 14°.48'; à Gênes 13°.43'; à Quimper 20°.05'). L'inclinaison, qui était de 75° en 1671,

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