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CHAPITRE VIII.

Napoléon declare la guerre au roi de Naples. Munich.

Négociations avec l'Angleterre. négociations avec l'Angleterre. Bonaparte, roi de Hollande.

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Confédération du Rhin.

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Joseph Bonaparte, roi de Naples. - Louis Armements de la Prusse. Nouvelle coalition.

— Campagnes de 1806 et 1807.- Batailles d'Iéna et d'Auerstaed. - Le tombeau de Frédéric-le-Grand. Napoléon à Berlin. - Entrée des Français à Posen. Bataille d'Eylau. Paix de Tilsit.

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Avant de s'engager dans la dernière guerre, Napoléon avait fait signer au roi de Sicile un traité, dans lequel ce monarque promettait non-seulement de rester neutre, au milieu de la nouvelle coalition qui se déclarait contre la France, mais encore de repousser

par la force et l'emploi de tous ses moyens, toute atteinte qui serait portée aux droits et aux devoirs de sa neutralité. Ceci avait été exigé en vue de l'Angleterre. Napoléon prévoyait que cette puissance ne manquerait pas de faire quelques tentatives sur l'Italie, pendant qu'il aurait sur les bras, à deux cents lieues de la capitale, les armées réunies d'Alexandre et de François II. Cette prévision s'était réalisée. Le 29 brumaire (20 octobre), tandis que la grande armée envahissait la Moravie, dernier refuge de la coalition, quinze mille Russes et Anglais débarquaient à Naples. L'ambassadeur français, M. Alquier, quitta aussitôt cette ville. Le 6 nivôse suivant, une proclamation, datée du palais de Schoenbrunn, dénonça la trahison du roi de Naples, qui venait de se joindre aux ennemis de l'empire, avec une armée de vingt-cinq mille hommes. Le moment était mal choisi comme on le voit, pour se déclarer contre Napoléon; mais le cabinet de St-James n'avait pas compté sur des batailles aussi promptes et aussi décisives que celle d'Austerlitz; il croyait l'empereur cerné et coupé par les soldats d'Alexandre, lorsqu'il essaya de compliquer les embarras de la France, par une levée de boucliers dans le midi de l'Italie. Joseph Bonaparte reçut le commandement en chef de l'armée qui marcha sur Naples. Maître de disposer à son gré de l'Autriche entière, Napoléon venait de rendre la couronne à l'empereur François II. Moins clément envers la dynastie qui occupait le trône des Deux-Siciles, il allait lui enlever le sceptre, pour le confier aux mains de son propre frère: commençant ainsi la fortune politique de sa famille, fatales intronisations qui devaient lui faire commettre tant de fautes.

En quittant le palais de Schoenbrunn, restitué à son possesseur légitime, Napoléon se rendit à Munich. Le traité de Presbourg avait érigé en royaume les deux duchés de Bavière et de Wurtemberg. Le nouveau roi de Bavière, Maximilien premier, pour témoigner toute sa reconnaissance à son hôte illustre, accorda la main de sa fille, la princesse Augusta, au prince Eugène Beauharnais. L'empereur visita également la capitale du royaume de Wurtemberg,

et celle du duché de Bade, Stuttgard et Carlsruhe. De grandes fêtes furent données dans ces deux villes au futur protecteur de la confédération du Rhin. Le 26 janvier, Napoléon était de retour à Paris.

L'ère républicaine est abolie. Un sénatus-consulte rendu le 22 fructidor (9 septembre) précédent, avait décrté, qu'à compter du 11 nivôse an XIV (1er janvier 1806), le calendrier Grégorien serait remis en usage dans tout l'empire français. Ce dernier des souvenirs de la Convention nationale s'en allait comme tous les autres. Le retour de Napoléon dans la capitale fut le signal d'une foule d'autres ordonnances par lesquelles il refaisait, au profit de sa dynastie, tout ce qu'avait défait la révolution. Un décret du 20 février, consacre l'église St-Denis à la sépulture des empereurs, et fonde pour la desservir un chapitre de dix chanoines choisis parmi les évêques âgés de plus de soixante ans. Trois chapelles reçoivent les cendres des trois races royales, recueillies avec soin au milieu des débris que la Terreur a semés dans les caveaux de cette abbaye anguste. Le Temple des grands hommes, où Marat et Mirabeau ont eu leur apothéose, le Panthéon, est rendu aux rites catholiques sous le nom de Basilique de Ste-Geneviève. La fête de la St. Napoléon est fixée, avec l'anniversaire du rétablissement du culte, au 15 août de chaque année, jour de l'Assomption. Le prince Murat est investi, en toute souveraineté, de la propriété des duchés de Berg et de Clèves. La principauté de Neuchâtel est accordée au général Berthier. Les provinces de Dalmatie, Istrie, Frioul, Cadore, Bellune, Conegliano, Trévise, Feltre, Bassano, Vicence, Padoue et Rovigo, sont érigées en duchés, grands fiefs de l'empire. Les compagnons d'armes de l'empereur en seront bientôt nommés titulaires, et auront pour apanage la quinzième partie des revenus de ces riches provinces conquises sur l'ennemi.

Un grand événement venait, cependant, de se passer en Angleterre. Pitt était mort le 23 janvier. Ce célèbre ministre, qui avait

juré à la révolution française une haine implacable, et par les instigations duquel l'Europe avait pris tant de fois les armes contre la république, fut remplacé au pouvoir par un ami de la paix continentale. Fox, qui lui succéda, était venu en France et avait connu Napoléon, lorsque celui-ci n'était encore que premier Consul. Il estimait le caractère de l'empereur, il se rappelait que, dans de longs entretiens qu'ils avaient eus ensemble, lors de son séjour à Paris, ils avaient manifesté tous deux des opinions à peu près identiques sur l'avenir de l'Europe et les bienfaits de la paix. Les amis de l'humanité se félicitèrent de ce changement inespéré de ministère. La France et l'Angleterre pouvaient seules, en se donnant la main, conjurer le génie de la guerre qui semblait avoir choisi pour sa proie les plus beaux pays de l'ancien continent. Le cabinet des Tuileries attendit, avec une joie secrète, les ouvertures que Fox ne pouvait manquer de lui faire. En effet, le nouveau ministre saisit avec un empressement significatif la première occasion qui se présenta, pour renouer les relations des deux peuples. Quelques jours après son installation, un Français émigré, nommé Guillet, lui ayant demandé une audience, offrit de se rendre à Paris et d'y assassiner Napoléon, moyennant une somme d'argent assez considérable que le ministre lui assurerait. Ce Guillet prétendait avoir des affiliés qui n'attendaient qu'un signal pour renouveler les tentatives de StRégent et des Cerachi. Fox s'empressa de faire arrêter cet homme, et il écrivit le même jour, 20 février, à M. de Talleyrand, pour l'instruire du complot qui menaçait peut-être à Paris la vie de l'empereur. « Ce Français indigne, disait-il dans sa lettre, est arrêté, mais >> nos lois ne nous permettent pas de le détenir longtemps. Il ne sortira, cependant, de prison, que lorsque vous aurez eu le temps » de vous mettre en garde contre ses attentats. » La note de Talleyrand, en réponse à cette loyale conduite, se terminait par cette phrase: « Je me réjouis, monsieur, du nouveau caractère que la » guerre a pris par cette démarche, et qui est le présage de ce que » l'on peut attendre d'un cabinet dont je me plais à apprécier les

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