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teurs, ou fanatisés par l'esprit de leur secte commissent quelques-uns de ces crimes; mais le docteur Barroso portugais, qui après avoir exercé la médecine plusieurs années à Lisbonne, se fit circoncire à Venise au xviie siècle, les a tous niés, en alléguant diverses raisons pour prouver qu'ils étaient tout-à-fait calomnieux.

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« Les calomnies et les faussetés, dit-il, qu'on « inventa dans tous les siècles contre les juifs, « ont été si nombreuses, que si le Seigneur ne «<les avait protégés d'une main puissante, d'après la parole de son prophète, ne crains rien, je suis avec toi, ils seraient entièrement anéantis, et leur nom n'existerait plus dans a la mémoire des hommes. Mais c'est par ce qu'on les voit séparés des nations, avec des « rites et des lois différentes, dans un état de bassesse et d'humiliation, errans et abat«tus dans le monde, sans faveur ni bras hu« main pour les protéger, que tout le monde « les poursuit et les maltraite, et s'unit pour affliger ceux qui déjà sont affligés. (1)

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Ce qu'il y a de certain, c'est que ce même

(1) Excelencias de los Hebreos, Amsterdam, an. 1679.

Philippe-Auguste, qui les avait bannis de France, et avait confisqué leurs biens, sous prétexte qu'ils sacrifiaient tous les ans un chrétien en commémoration des Pâques, et qu'ils se servaient des calices et des vases sacrés mis en gage pour sûreté de paiement de leurs usures, les réadmit peu de temps après dans ses états. Sept fois les juifs furent chassés de France, et autant de fois ils y furent rappelés ; preuve manifeste que de telles expulsions étaient moins ordonnées par les prétextes qu'on alléguait, que par l'avarice et par le fanatisme.

Les mêmes plaintes et les mêmes préjugés se manifestèrent également en Espagne contre les juifs. Alonso le Sage exprima dans une loi des Partidas, qu'ayant appris que les juifs dérobaient des enfans pour les crucifier le vendredi saint, et qu'ils excitaient les chrétiens à embrasser le judaïsme, il décernait en punition de ces crimes, la peine de mort contre leurs auteurs: il modéra le taux de l'usure en le réduisant à 33 † pour (1), et émit plusieurs lois pour réprimer leur pouvoir et leur arro

(1) Dans le Fuero real.

gance; mais ni lui, ni ses successeurs n'euren t la pensée de les expulser du royaume; loin de céla, ils leur confirmèrent l'inappréciable privilège d'être jugés par des juges nommés par leurs rabbins, et conformément à leurs lois, et quoiqu'il leur fût défendu d'étendre leur juridiction sur les chrétiens, ils n'en obtinrent pas moins les plus hautes dignités. D. Alonzo le Sage eut lui-même pour trésorier général D. Cag de la Malea, pendant que D. Jendano l'était de Don Jaime Ier, roi d'Aragon; et lorsque Alonso XI commença son règne, l'un des cinq ministres de son conseil privé était le juif D. Juçaf. (1)

Les lois dites del Estilo, publiées au commencement du XIVe siècle, conservaient encore aux juifs le privilège qui leur permettait de faire juger leurs causes criminelles et civiles par leurs alcades et leurs rabbins, conformément à leurs lois.

Mais les canons du concile général de Vienne contre les juifs, reproduits par le concile provincial de Zamora de 1313, altérèrent une grande partie de ces privilèges, en privant les juifs du

(1) Chronique de D. Alonso XI, chap. 42.

droit de nommer des juges particuliers pour les affaires de leur commerce, d'où il résulta que les chrétiens se refusaient au paiement de leurs dettes, et obtenaient des bulles du pape, ou des lettres d'excommunication des évêques contre les juges chrétiens qui voulaient les contraindre à se libérer. Beaucoup de juifs émigrèrent de Castille par ce motif; d'autres se plaignirent à Alonso XI de ces procédés, et de ces abus de l'autorité pontificale et épiscopale. D'après ces plaintes, le roi déclara que sa volonté était que les émigrés rentrassent dans ses états; il ordonna aux tribunaux et aux municipalités de les protéger, et voulut que les chrétiens qui obtiendraient des bulles ou des lettres des évêques pour ne point payer leurs dettes, fussent mis en prison et retenus, jusqu'à ce qu'ils les eussent mises entre les mains des juges pour les remettre au roi. (1)

Bien que les juifs eussent déjà perdu sous le règne du roi D. Pèdre, le privilège de nommer eux-mêmes des juges de leur religion, ils conservaient encore celui d'élire un juge chré

(1) Not. 19.

tien pour leur affaires particulières. Cependant avec cette restriction de leurs privilèges antiques les chrétiens ne trouvaient pas cette coutume' convenable, et ils en demandèrent l'abolition dans les Cortès de Valladolid de 1351. Voici la réponse que leur fit le roi. « Considérant que les

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juifs sont faibles, et qu'ils ont besoin d'être dé

fendus, et qu'en les obligeant à se présenter ❝ devant tous les alcades, il en résulterait pour « leurs affaires et pour leurs biens de grands dommages et de grandes pertes que les chré« tiens leur causeraient par les assignations et «<les demandes qu'ils leur feraient; je veux en conséquence que les juifs puissent choisir un alcade ordinaire dans chaque ville, ou

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«< autre lieu, selon l'usage et la coutume an

́cienne, pour qu'ils les entende, et juge leurs · procès au civil. » Pet. 67.

On n'a pas manqué d'attribuer la fin malheureuse de ce roi à la protection qu'il accorda aux juifs; et en effet dès le commencement du règne de son frère on renouvela contre eux les clameurs déjà poussées, en les accusant d'être la cause principale des maux que les chrétiens souffraient,

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