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CHAPITRE IX.

Répugnance des rois d'Espagne à la propagation et à l'autorisation des Décrétales. - Lois de St.-Ferdinand fort opposées à ces Décrétales.

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LES rois d'Espagne, quoique toujours très soumis au St.-Siège, ne laissèrent pas de résister quelquefois aux abus de la puissance épiscopale et pontificale. C'est ainsi que lorsque Grégoire VII voulut agréger toute la Péninsule au patrimoine de St.-Pierre, alléguant qu'elle lui avait jadis appartenu, et qu'il écrivit diverses lettres aux Espagnols pour les engager à coopérer à ce projet, ceux-ci ne crurent pas plus à la possession antérieure qu'aux raisons sur lesquelles ce pontife la fondait, et n'obéirent pas davantage à ses préceptes. (1)

(1) On trouve les lettres de saint Grégoire VII relatives à cette négociation, dans ses œuvres, et dans la collection des conciles d'Espagne par le cardinal de Aguirre.

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C'est ainsi qu'on vit D. Alonso Ier roi d'Aragon, dont les papes et les évêques cherchaient à annuler le mariage avec Dona Urraca, loin de s'intimider de leurs censures, exiler l'archevêque de Tolède légat du pape, déposer les évêques de Burgos et de Léon, faire enfermer l'évêque de Palencia, priver le fameux monastère de Sahagun de son prélat, en mettre un autre à sa place, et continuer dans les liens du mariage avec Dona Urraca. (1)

C'est ainsi que les Aragonais ne voulurent point approuver un concordat passé entre leur roi Pierre II et Innocent III, par lequel entre autres choses, ce prince cédait au pontife le patronage de toutes les églises, et lui offrait de lui payer un tribut annuel. (2)

C'est ainsi que Jacques Ier défendit d'invoquer l'autorité du décret et des décrétales dans les causes des laïques, soumises antérieurement au jugement des juges séculiers (3); et quequoi

(1) Historia compostellana, lib. 1, cap. 64.

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(2) Zurita, Annales d'Aragon, lib. 2, c. 51.
(3) Not. g.

que Pierre III fût excommunié par le pape Mar; tin IV, l'obéissance de ses sujets n'en fut point altérée. (1)

C'est ainsi, et en omettant beaucoup d'autres exemples, que saint Ferdinand, malgré sa grande piété et son haut respect pour le St.Siège, ne manifesta pas moins quelque répugnance envers la nouvelle jurisprudence ultramontaine, et sa prédilection pour la jurisprudence espagnole primitive.

Le nouveau droit canonique ordonnait de payer à l'église le dixième des récoltes, sans déduction des dépenses, et des rentes dues au propriétaire, et saint Ferdinand ordonna que les dîmes des fonds de terres provenant de ses domaines d'Anover, fussent acquitées avant les dîmes ecclésiastiques. (2)

En l'an 1250, la ville de Tuy eut un procès avec son évêque, sur la juridiction et quelques autres droits; saint Ferdinand déclara que la juridiction appartenait à l'évêque, mais sous certaines conditions, dont l'une était que les

(1) Zurita, Annales d'Aragon, lib. iv, cap. 37. (2) Note 10.

ap

pels de ses arrêts ne seraient pas portés devant la cour de Rome, mais qu'ils seraient jugés par son conseil. (1)

Malgré les décrétales d'Innocent III, sur la suprématie temporaire des papes, la propriété universelle sur toute la terre, et l'émancipation de la puissance civile de l'autorité pontificale, saint Ferdinand non-seulement rappela plusieurs fois l'ancienne loi espagnole contre les nouvelles acquisitions de biens - fonds par les églises et les monastères, mais encore il en refusa la révocation que le pape Grégoire IX lui demandait. (2)

(1) Espagne sacrée, t. xxII, ap. 18.
(2) L. iv, t. 1, lib. 4, des Autos Acordados.

CHAPITRE X.

Procès suivi à Rome par D. Alonso le Sage, contre Richard comte de Cornwallis, sur sa préférence pour la couronne d'Allemagne. — Faveur que par ce motif il accorda à la nouvelle jurisprudence ultramontaine.— Insertion d'une grande partie de cette jurisprudence dans le code des Partidas.-Révolte de son fils D. Sanche le Brave et des grands seigneurs, à cause du mépris du droit Espagnol ancien.

D. Alphonse X surnommé le sage, pour sa grande érudition, et pour la protection distinguée qu'il accorda à toutes les sciences, descendait de la maison de Suève, dont étaient sortis cinq empereurs d'Allemagne; et il était un des princes les plus puissans de son temps: la couronne impériale étant vacante, ces motifs le firent préférer, par la plus grande partie des électeurs, à son compétiteur Richard comte de Cornwallis.

La décision de cette grande contestation

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