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gueil et l'insolence des puissans, sans oublier de réprimander les vices des princes, de mettre « un frein à leurs excès, et d'opposer une bar« rière aux irruptions de l'arbitraire. Leur pre« mier soin fut de déraciner les maux in

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vétérés que les derniers siècles de barbarie << et d'ignorance, d'oppression et d'injustice « avaient introduits dans la société. Les re

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présentans des communes entreprirent une guerre ouverte contre le despotisme, l'aristocratie et contre les oppresseurs de la fiberté du peuple; ils modérèrent leur audace, « ils continrent l'impétuosité de leurs entreprises ambitieuses et intéressées, démontrèa rent l'injustice de leurs prétentions, la trop grande étendue de leurs privilèges, l'excès et l'illegitimité de leurs acquisitions, et tout ce qui est en opposition avec l'ordre social, la prospérité de l'état et la liberté des peuples. « Ils déclamèrent avec une héroïque fermeté « contre les excès scandaleux du clergé et des corporations ecclésiastiques, contre les abus de leur autorité, contre leur conduite inquiète • et turbulente, contre leurs monstrueuses usurpations, contre la multiplicité des moines,

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⚫ contre leurs maximes intéressées et leur politique mondaine et superstitieuse..... ». (1) Les tableaux des constitutions espagnoles du moyen âge faits par Robertson et autres écrivains étrangers ne sont ni moins beaux ni moins flatteurs.

Moi qui ai étudié pendant long-temps l'histoire de mon pays à ses véritables sources, qui sont les lois, les actes et pétitions de ses Cortès, lés diplômes, chroniques et écrits des auteurs de cette époque, je ne vois point un semblable optimisme de ses mœurs anciennes; je trouve au contraire beaucoup de témoignages et de preuves de sa corruption.

Je vois le portrait que nous laissa le père Martinez de Burgos, religieux dominicain, des vices de la jurisprudence et des tribunaux de ce temps-là.

Je vois un autre portrait que fit Jean de Mena des usurpations et du despotisme des grands, et du mauvais usage que faisait le clergé des revenus ecclésiastiques (2). Et je vois beaucoup de faits irrécusables, et beaucoup plus démons

(1) Théorie des Cortès, préface, num. 84 et 85. (2) Note 13.

tratifs du véritable état politique de l'Espagne à ladite époque, que les éloges ni les censures de quelques auteurs particuliers, dans lesquels leur caractère ou quelques autres motifs personnels peuvent avoir beaucoup d'influence.

Je vois les commencemens du règne de Saint-Ferdinand troublés par les Laras. Je vois Alphonse le Sage joué par les grands et dépouillé de sa couronne par Sanche son fils, malgré la protection du pape, et les foudres du Vatican. Je vois la guerre suscitée par les Cerdas pour la succession à la couronne. Je vois l'anarchie continuelle dans la minorité de Ferdinand IV, et d'Alphonse XI. Je vois la tyrannie du roi Pierre, la rébellion de son frère Henri II, et son fratricide. Je vois la guerre civile suscitée par celui-ci, et soutenue par deux armées des Anglais et des Français auxiliaires des deux frères, embrasant les Castilles, et épuisant les rentes de l'état pour payer et récompenser leurs services. Je vois le vainqueur Henri faisant avec la France un honteux traité, en vertu duquel les Castillans ne pouvaient passer en Angleterre, ni les Anglais dans la

Castille sans un permis du roi de France (1). Je vois D. Juan Ier mis en déroute par les Portugais à la bataille d'Aljubarrota, et dépouillé de la couronne de Portugal qui lui appartenait légitimement par les droits de sa femme. Je vois les scandaleuses privautés de D. Alvaro de Luna sous Jean II, et de D. Juan Pacheco et de D. Bertran de la Cueva sous Henri IV.

Mais quels plus grands témoignages ou quelles preuves peut-on desirer des faussetés ou des exagérations du susdit panégyrique du S1 Marina que ses inconséquences mêmes? Que l'on compare ses éloges des constitutions et des mœurs espagnoles anciennes, avec une autre exposition qu'il en fit dans sa même Théorie des Cortès. « La monarchie espagnole, malgré sa législa«<tion défectueuse, ses classes et corps privilégiés, et leur inégalité monstrueuse, parvint « à se perpétuer de génération en génération, depuis son origine même jusqu'à nos jours. « Mais à combien de dangers son existence politique ne fut-elle pas exposée? Combien d'os. cillations n'éprouva-t-elle pas, des grands,

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(1) Not. 14.

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« des ricos-hombres, aristocratie inquiète et tumultueuse? Combien ne se rendit-elle pas for« midable aux rois, aux sujets, et à toutes les a conditions de l'état ? l'abus de leur grand pouvoir et de leurs richesses, le desir de les multiplier, leur orgueil et leur ambition, ces passions violentes, quelles tourmentes n'élevèrént-elles pas dans la société? quelles horribles tempêtes, combien de séditions, de tumul- tes et de guèrres intestines dans les temps les plus calamiteux de la république? Et que di« rons-nous de la souveraineté scandaleuse des papes, et des ardentes controverses entrele sa« cerdoce et l'empire ? Le clergé, l'état ecclésiasti« que d'Espagne qui avait déjà dégénéré des principes austères et de la sévérité de la discipline « de l'église gothique, abusant de la religion et ⚫ de la faiblesse des princes ainsi que de la piété « des fidèles, et confondant artificieusement les « intérêts temporels avec les spirituels, aspirait. à la grandeur mondaine, à lá domination, multiplier à l'infini ses richesses, et à consolider son pouvoir et sa prospérité sur l'ignorance « et la pauvreté des citoyens. Appuyé sur des fables et des opinions superstitieuses, auto

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