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la noire envie et le faux zèle suggèrent que ordinairement.

On peut se former une idée de cet ouvrage composé de huit volumes, et cinq autres volumes de lettres, par l'indication de quelques discours. Le premier est une réfutation du proverbe vulgaire qui dit, la voix du peuple est la voix du ciel. Les autres discours traitent de l'astrologie judiciaire et de la croyance dans les pronostics; de la peur des éclipses, des comètes, et des années climateriques, des fables introduites dans l'histoire naturelle, des arts divinatoires, de la trop grande crédulité dans la magie et la sorcellerie, des modes dans les dévotions et prières diverses de celles généralement adoptées par l'église; de l'opinion que les mœurs modernes sont plus corrompues que les anciennes; de la croyance aux esprits fol lets, à la baguette divinatoire et aux revenans, des miracles supposés, du peu de foi que méritent les traditions populaires, et entre elles plusieurs de celles qui ont été introduites dans l'histoire ecclésiastique, du nombre excessif des jours de fêtes, de l'épreuve judiciaire de la

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Les réflexions par lesquelles il commence dans le septième volume, son discours sur la fable du purgatoire de St.-Patrice, sont très dignes de remarque. « Dieu, disait-il, ne veut « pas seulement dans les hommes une religion véritable, mais illa veut encore d'une telle pureté, qu'elle doit exclure, non-seulement les erreurs pernicieuses, mais encore les fables inutiles, ou les histoires incertaines; celles-là la détrui• sent, celles-ci la dénigrent. Le grain del'Evangile ne donne de nourriture assurée qu'au• tant qu'il est séparé de la paille. Je donne le ⚫ nom de paille aux relations des révélations ⚫ et des miracles dénués de fondemens solides. Quoique l'on soit vulgairement persuadé « que ces relations alimentent en quelque sorte « la piété, je dis que cet aliment est vicieux, et sujet à beaucoup d'inconvéniens, dont nous • avons pesé les dangers dans d'autres écrits. « La doctrine céleste par elle-même seule, pos« sède toute l'influence nécessaire pour nous conduire à la vertu. Tout ce que l'on y ajoute est superflu, et les superfluités sont « aussi nuisibles dans le corps mystique qu'elles ⚫ le sont dans le corps humain.

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Les œuvres du père Feijoo produisirent une fermentation fort salutaire dans la littérature espagnole; elles firent au moins douter, et corrigèrent beaucoup de préjugés anciens; elles firent connaître d'autres ouvrages, très rares auparavant en Espagne, excitèrent la curiosité pour les rechercher et les lire ; et enfin elles ouvrirent à la raison, la porte que l'indolence et le fausse science avaient auparavant fermée. L'entreprise difficile de ce savant religieux, lui suscita une infinité d'ennemis, et beaucoup de désagrémens; mais son patriotisme et sa religion éclairée en triomphèrent entièrement, et son nom demeura inscrit dans le temple de l'immortalité. Le très docte pape Benoit XIV, le cardinal Querini et un grand nombre de littérateurs du premier ordre honorèrent Feijoo de leurs éloges. Ferdinand VI lui accorda lés honneurs de conseiller de Castille, et toute la nation espagnole le vénère comme un de ses premiers savans.

Jusques au règne de Philippe V, on n'avait vu en Espagne aucune feuille périodique littéraire. Dans l'année 1737, on commença à en publier une sous le titre de Journal des littéra

teurs; mais quoique ses éditeurs firent preuve de leur instruction et de leur capacité pour continuer cet ouvrage, et malgré qu'ils eussent obtenu que l'impression s'en fit aux frais du trésor royal, comme leur critique offensait plusieurs auteurs qui se croyaient fort savans sans l'être, et qui jouissaient d'une haute faveur leurs emplois ou par leurs amis, on ne put en publier que sept volumes.

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Quoique la critique ne fût pas encore très répandue dans d'autres sciences, elle faisait plus de progrès dans l'histoire. Celle d'Espagne publiée par Ferreras, bien que moins élégante que celle du père Mariana, était plus complète que celle de ce savant jésuite, et que celles qui avaient été publiées jusqu'au xvin© siècle. Son auteur fut nommé directeur de la nouvelle Bibliothèque royale, ou se réunissaient quelques littérateurs pour conférer sur les antiquités de l'Espagne. Ceux-ci supplièrent Philippe V de les autoriser à former une Académie, et ce bon roi consentit avec plaisir à cette idée, qu'il approuva par ce décret.

« L'amour, disait-il, que j'ai toujours cherché à exciter pour la grandeur et la splendeur

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de mes royaumes par les sciences et les belleslettres, en distinguant leurs professeurs; la supplique qui m'a été adressée par l'assemblée qui se réunit dans ma bibliothèque royale, pour étudier l'histoire et former un dictionnaire historico-critique universel d'Espagne; et la considération des grands services que produira ce grand travail important pour la prospérité commune, en éclaircissant les vérités essentiel·les des évènemens, en rejetant les fables introduites par l'ignorance ou par la malice, et en conduisant à la science de beaucoup de choses qui ont été obscurcies par l'antiquité, ou ensevelies dans l'oubli par la négligence; toutes ces considérations ont excité na volonté royale à élever cette réunion en luionnant le titre d'Acadé mie royale de l'histoire, sous ma protection et ma faveur souveraine, et à approuver également les statuts inclus et les facultés qui y sont insérées, en les concédant aux individus qui la composent ou la composeront dorénavant, afin d'être mieux excités par l'honneur d'être serviteurs de ma maison royale avec tous les privilèges, les grâces, les prérogatives et les exemptions dont jouissent ceux qui se trouvent en service actuel..

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