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| ria, portion la plus importante de la péninsule qui forme l'extrémité occidentale de l'Europe et que le Portugal termine à l'ouest.

1o Géographie et statistique. L'Espagne est comprise entre les 35° 57 et 43° 44′ de latitude septentrionale, et entre les 8° 20′ et 21° de longitude orientale ( méridien de l'île de Fer); elle a ainsi 195 lieues du nord au sud, du cap Ortégal au détroit de Gibraltar, et 220 lieues de l'est à l'ouest, du cap Finistère au cap Creus. Ce territoire, dont la superficie totale est de 18,890 lieues carrées, forme le 23 de la surface entière de l'Europe, et assigne à l'Espagne le 9o rang parmi les états de cette partie du monde. Ses frontières du côté du Portugal ont 163 lieues d'étendue, et 115 lieues du côté de la France, par laquelle elle se rattache au continent européen. Ses côtes prennent sur l'Océan atlantique un développement de 296 lieues, et de 316 lieues sur la Méditerranée.L'Espagne présente en conséquence un périmètre d'environ 900 lieues, dont plus des deux tiers en rivages sinueux où se rencontrent plusieurs baies ou golfes importants: les plus remarquables sont la baie de Biscaye sur l'Océan, et le golfe de Valence dans la Méditerranée. A l'ouverture de ce dernier golfe est situé le groupe important des Baléares (voy. ce mot), seules îles qui dépendent de l'Esmême.

réunion connue sous le nom de club de
1789; puis, toujours pour faire réussir
ses projets, il alla s'asseoir parmi les ja-
cobins, à l'influence desquels il dut d'être
nommé fournisseur de l'armée des Alpes.
Dénoncé bientôt après par Cambon, et
décrété d'arrestation pour avoir fait des
marchés frauduleux, il parvint à se faire
décharger de cette première accusation,
quelque faible que fût d'ailleurs sa
défense. Rendu à la liberté, il fit l'entre-
prise des charrois militaires de l'armée
de Dumouriez, et, afin de s'attirer la fa-
veur du peuple, il fonda alors à Bruxelles
un club républicain. Sa fortune devint
bientôt immense; mais la défection du
général auquel il s'était attaché lui de-
vint funeste, et sa hardiesse à réclamer
auprès du Comité de salut public les
avances qu'il prétendait avoir faites au
gouvernement acheva de le perdre. Cité
à la barre de la Convention comme com-
plice de Dumouriez et fournisseur infi-
dèle, il y improvisa durant trois heures
sans préparation, sans même connaître
les questions qui lui seraient adressées;
il parla avec éloquence et clarté sur d'ari-
des matières de fournitures et de calculs,
qu'il sut orner d'anecdotes et de tableaux
piquants; et néanmoins il fut arrêté le
1er avril 1793. Un premier décret or-
donna l'apurement de ses comptes, et un
second l'envoya, un an plus tard, de-
vant le tribunal révolutionnaire. Con-
damné comme complice d'une conspi-pagne
ration tendant à détruire le gouverne-
ment républicain par corruption, il fut
décapité à Paris le 5 avril 1794, à l'âge
de 41 ans. Il marcha au supplice avec
Camille Desmoulins, Chabot, Bazire,
Fabre d'Églantine, Danton, et plusieurs
autres députés à la Convention, ainsi
qu'avec le général Westermann.

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Le sol généralement montueux et élevé de l'Espagne se partage en deux versants généraux: le plus considérable est incliné vers le sud-ouest et envoie ses eaux dans l'Océan; l'autre se dirige vers l'est et porte les siennes à la Méditerranée. Les nombreuses chaines qui coupent le territoire se rattachent toutes à la grande barrière des Pyrénées qui sépare l'Espagne de la France. Une première chaîne se prolonge à l'ouest au travers des provinces cantabres et est connue sous la dénomination de montagnes des Asturies. De cette chaîne, il s'en détache, vers les sources de l'Ebre, une autre qui court au travers de toute la Péninsule et forme la ligne générale de faite entre les deux versants que nous venons d'indiquer. Celle-ci se subdivise en plu

sieurs branches auxquelles sont don- | caissés, très rapides, et rarement navinées les dénominations très multipliées gables dans leur partie supérieure. A ces de Sierras (monts) de Oca, de Moncayo, cours d'eau naturels nous devons ajoud'Alcaraz, etc. Des ramifications secon- ter ceux que la main de l'homme a su daires séparent les divers bassins des ouvrir sur le sol pour les besoins du comfleuves telles sont la Sierra-Morena ou merce et de l'industrie; mais ils sont en montagne noire, qui forme la limite en- petit nombre et de peu d'importance. Le tre les eaux de la Guadiana et du Guadal- canal impérial ou d'Aragon, commencé quivir; la Sierra-Nevada, ainsi nommée par Charles-Quint, qui part de Tudela en parce que son sommet est toujours cou- Navarre et vient aboutir à l'Èbre, a 26 vert de neiges, qui sépare les eaux lieues et demie de longueur; le canal de du Guadalquivir de celles qui coulent Ségovie, magnifique voie de communicaau sud dans la Méditerranée; la Sierra tion destinée à unir la Méditerranée à de Ronda, qui va se terminer au pro- l'Océan, devait avoir 140 lieues de promontoire élevé dont on avait fait ja- longement, et n'en compte guère qu'une dís une des colonnes d'Hercule. Les vingtaine de terminées. Les canaux de sommets principaux parmi ces chai- Madrid et de Castille ne sont également nes sont les suivants : le Cerro de Mul- qu'entrepris. L'achèvement de ces trahacen, dans la Sierra-Nevada, à 3,598 vaux, l'amélioration du cours des rimètres au dessus du niveau de la mer; vières, l'ouverture de routes nouvelles, le Picacho de Veleta, à 3,515 mètres ; la surtout de routes secondaires qui manMaladetta (Pyrénées), à 3,355 mètres. quent presque partout en Espagne, Plusieurs autres points des chaînes des constituent un des plus pressants besoins Asturies, de l'Aragon, de la Catalogne pour ce pays, dont diverses portions imou des provinces méridionales atteignent portantes se trouvent parfois encore une hauteur de 12 à 1,800 mètres. Parmi dans un état d'isolement presque comles points habités les plus élevés, citons plet. la ville de Ronda, dans le royaume de Grenade, à 1,460 mètres de hauteur; le fameux couvent de Monserrat, en Catalogne, à 1,238, et le palais de l'Escurial, à 1,027 mètres. Les Castilles forment un vaste plateau dont l'élévation moyenne est de 600 mètres. Madrid, capitale de toute la monarchie, est à une pareille hauteur au-dessus du niveau des mers qui forment la ceinture de la Péninsule. Les cours d'eau les plus importants qui arrosent ee magnifique territoire sont, parmi ceux qui se jettent dans l'Océan, la Guadiana, qui a 140 lieues de développement, et le Tage, qui a 120 lieues de cours en Espagne seulement; viennent ensuite le Guadalquivir qui a 90 lieues de cours; le Douro, 80, en Espagne; le Minho, 50, et le Xénil, affluent du Guadalquivir, 45. Parmi ceux qui se jettent dans la Méditerranée nous nommerons l'Ebre, quia 130 lieues de développement; la Segura,qui en a 100; le Xucar,70, et la Cinca, affluent de l'Ebre, 40; ces dix fleuves ou rivières forment un cours de 870 lieues. La plupart sont, ainsi que leurs autres affluents, profondément en

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L'Espagne le dispute aux contrées les plus favorisées d'Europe sous le rapport du climat : la température moyenne est 17°,6, au centre, et 14°,94 à l'extrémité nord. Sous le 40 parallèle moyen, la limite perpétuelle des neiges est à 3,021 mètres au-dessus du niveau de la mer, tandis qu'en France, sous le 45o parallèle moyen, elle n'est qu'à 2,323 mètres. La température moyenne de Cadix est, avec celle de Malte, la plus élevée de l'Europe. A Madrid, la chaleur moyenne ne dépasse guère le 15° degré centigrade; elle a pour terme, à Paris, le 10o. La quantité moyenne de pluie qui tombe en Espagne est de 864 millimètres ou 31 pouces 11 lignes, c'est-à-dire six à sept pouces de moins qu'en Italie, et 3 pouces environ de plus qu'en France. L'évaporation annuelle est de 900 millimètres ou 33 pouces.

Le sol de l'Espagne est dans une par tie assez considérable de sa surface sec et aride, mais plusieurs provinces, telles que la Catalogne, l'Andalousie et le royaume de Valence, présentent le spectacle d'une admirable fécondité. Là

croissent en pleine terre, indépendam- | à 80 millions de francs. On ne compte

ment des céréales, la vigne, le mûrier, l'olivier, l'oranger, le citronnier, le cotonnier, la canne à sucre, le nopal à cochenille, etc.; mais l'ignorance apathique dans laquelle est encore plongée la population des campagnes l'empêche de tirer de la terre sur laquelle elle est placée tout le parti possible. Il y a eu pourtant quelques progrès dans les 30 dernières années. Ainsi un document cadastral de 1803 établit que la surface des terres arables en rapport était à cette époque de moins de 3 millions d'hectares ou 1,518 lieues c., produisant en grains 34,726,000 hectolitres, quantité inférieure de 6 millions d'hectolitres environ à celle qu'exigeait la consommation annuelle de 11 millions d'habitants que l'Espagne pouvait avoir alors; aujourd'hui, le pays fournit et audelà à sa consommation, quoique la population se soit élevée dans cet intervalle à plus de 14 millions d'hommes. En 1829 l'Espagne put exporter 632,000 hectolitres de blé, valant 12 millions et demi; le produit moyen atteint aujourd'hui 61,000,000 d'hectolitres; l'étendue des terres cultivées dépasse 5 millions d'hectares et comprend près des deux septièmes du pays; environ 12,000 lieues carrées, au surplus, c'est-à-dire les deux tiers de la superficie totale, sont encore en pâtures peu productives: on voit ainsi tout ce qui reste à faire pour amener cette contrée au degré de prospérité agricole que présentent d'autres pays de l'Europe moins bien dotés par la nature.

qu'une bête à cornes environ pour cinq habitants, ce qui forme une proportion moindre de moitié de celle que présente la Grande-Bretagne.

Les autres produits agricoles de l'Espagne étaient évalués, d'après le cadastre terminé en 1803, aux quantités suivantes: 7,301,000 hectolitres de vin, dont les plus renommés, ceux de Malaga, d'Alicante, de Xérès, deviennent un article important de commerce; 3,600,000 hect. d'eau - de - vie, 894,000 hect. d'huile, 14,685,000 kilogr. de lin et de chanvre, 48,000 de coton d'Ivica 734,000 de soie. Ces quantités n'ont reçu qu'un accroissement peu considérable jusqu'à ces derniers temps. Le pays, en général déboisé, n'offre aucune forêt importante. La valeur brute totale des produits agricoles était estimée en 1803 à 1,268,455,000 fr., à raison de 34 fr. par hectare; aujourd'hui cette même valeur peut être portée à 1,800,000,000 fr., à raison de 50 fr. par hectare, terme moyen.

A ces produits nous devons ajouter ceux des mines si célèbres dans les temps anciens (voy. CARTHAGE). Celles de métaux précieux qu'exploitaient les Romains au nord de la Péninsule, n'existent plus que dans l'histoire et vainement depuis des siècles on a essayé d'en retrouver le gisement; l'inexpérience des explorateurs, l'intervention du fisc, les événements politiques, n'ont pas permis de donner suite à des opérations qui deviendront peut-être un jour pour l'Espagne, placée sous de plus favorables conOn compte en Espagne environ 3 ditions, la source de richesses considéramillions de bêtes à cornes, près de 19 bles. Parmi les mines d'argent reconnues millions de moutons, 3 millions de porcs et explorées dans les derniers temps, et 6 à 700,000 chevaux ou mulets; nous devons désigner spécialement celles quelques races de chevaux, notamment de Guadalcanal en Andalousie. On calFandalouse, jouissent encore d'un juste culait à la fin du siècle dernier que les renom, bien que la pureté n'en soit pas gé- mines royales de mercure d'Almaden, néralement conservée avec assez de soin. dans la Manche, réputées les plus riches Le progrès n'a été très marqué depuis de l'Europe, produisaient 900,000 kil., 1803 que pour les moutons, dont on valant 4,500,000 fr. On retirait de celles portait le nombre à cette époque à 12 de plomb qui se trouvent sur presque millions seulement. Ces troupeaux four- tous les points de l'Espagne 1,600,000 kinissent annuellement 36 à 38 millions de logr., et de celles de fer, qui sont égalelivres pesant de laines, dont une grande ment riches et nombreuses, 9,000,000 de partie provient de mérinos; ce produit, kil. Ces quantités se sont beaucoup augdont la supériorité est reconnue, s'élèvementées depuis. Dès 1803 la seule pro

vince de Guipuzcoa produisait 3,375,000 | blait devoir accroître considérablement kil. de fer très estimé la guerre civile son importance. Des flottes nombreuses a depuis considérablement réduit cette allaient chaque année chercher les riches belle industrie. L'Espagne fournit aussi produits de ces mines. Vers la fin du sièen petite quantité du cuivre, du zinc, de cle dernier, on ne les évaluait pas à moins l'antimoine, etc. La houille se trouve par de 122 millions, terme moyen. Mais les bancs considérables dans plusieurs par- vastes possessions espagnoles de l'Améties du royaume, notamment dans les rique ne se peuplaient qu'aux dépens de Asturies, mais l'exploitation en est en- la mère - patrie. Tous ceux d'entre les core peu avancée. régnicoles qu'excitait l'esprit de spéculation, c'est-à-dire les hommes les plus capables d'imprimer une heureuse impulsion à la société, passaient les mers: la nation se trouvait ainsi de plus en plus livrée à une funeste langueur. Bientôt la production agricole et industrielle fut insuffisante pour subvenir aux besoins des colonies: il fallut avoir recours à l'étranger, et ce fut avec l'or qu'elles fournissaient qu'on paya les articles de première nécessité, qu'il ne leur était pas permis d'obtenir directement. La situation de l'Espagne se trouva dès lors bien changée; on ne pouvait plus la considérer que comme une sorte d'entrepôt où venaient s'échanger les métaux précieux d'Amérique contre les articles fournis par des peuples plus industrieux. Le gouvernement se soutenait par les droits qui résultaient de cette vaste opération, et l'Espagne allait se ruinant de jour en jour, comme pour offrir une imposante justification de ces hautes théories d'économie politique, qui nous enseignent qu'en définitive pour s'enrichir il faut produire. Le témoignage irrécusable des chiffres vient à l'appui de ces assertions. Ainsi de 1786 à 1789, les possessions coloniales de l'Espagne rapportaient à ce pays, année moyenne, en marchandises, 54 millions de fr., et en métaux précieux 122 millions de fr.; elles en recevaient en retour en produits espagnols, 66 millions, et en produits étrangers, 75 millions. L'étranger fournissait par le commerce patent 44 millions, et par la contrebande 86 millions; il recevait en échange: en produits coloniaux, 15 millions de fr.; en produits espagnols, 28 millions de fr.; en métaux précieux, 87 millions de fr. Voilà les données qui rendent raison d'une situation peut-être unique dans l'histoire commerciale du monde. On s'explique, en portant quelque

L'industrie manufacturière, qui fut si longtemps dans l'état le plus prospère en Espagne, est loin de s'être relevée, comme l'agriculture, de l'état de décadence où elle était tombée; les causes principales de cette décadence furent l'expulsion des Maures, qui formaient en grande partie la population ouvrière, le monopole du gouvernement étendu❘ à une foule d'objets importants, enfin un système de taxation exagérée sur les matières premières. Jamais peut-être pays n'offrit un exemple plus frappant des conséquences d'une administration vicieuse sur la marche de la production. En 1519, on comptait à Séville 16,000 métiers à soieries, qui employaient 130,000 ouvriers, il n'y avait plus que 405 métiers en 1673; ce nombre s'est relevé à 2 ou 3,000 seulement depuis cette époque. En 1612, les draps de Ségovie étaient considérés comme les plus beaux de l'Europe; on en fabriquait annuellement 35,000 pièces, dont la confection occupait 34,000 ouvriers: en 1788, il ne sortait plus des fabriques de Ségovie que 4 ou 500 pièces de draps très imparfaits. On estimait en 1808 que l'Espagne possédait 78 manufactures de draps et lainage, 22 de toiles, 78 de tissus de coton et 95 de tissus de soie. Quant à cette fabrication jadis si prospère d'articles divers de sparterie (voy.), elle a presque entièrement disparu. En 1826, la population industrielle ne s'élevait pas à 500,000 individus, c'est-à-dire au vingt-huitième de la population totale.

Les vicissitudes du commerce de l'Espagne n'offrent pas un résultat moins curieux à signaler: immense encore au XVIe siècle, il déclina par les mêmes causes qui firent déchoir l'industrie. L'exploitation des mines du Nouveau-Monde lui fournit d'abord un aliment qui sem

attention sur des résultats que nous ne pouvons ici qu'indiquer rapidement, comment l'Espagne, recevant chaque année dans ses ports les galions chargés de l'or du Mexique et du Pérou, se trouvait posséder quatre ou cinq fois moins de numéraire que la France. Necker portait en effet en 1782 les valeurs monétaires de ce dernier pays à 2,200 millions de fr., tandis que celles d'Espagne n'étaient évaluées à la même époque qu'à 450 millions de fr.; il est clair que cinq années eussent suffi pour doubler cette somme si les trésors du Nouveau-Monde lui fussent restés!

Depuis la grande révolution transatlantique qui a enlevé à l'Espagne ses immenses possessions continentales du Nouveau-Monde, le commerce de la métropole a reçu une heureuse impulsion. La somme totale des exportations et des importations a diminué, parce que le chiffre de l'importation des métaux précieux a disparu, mais le montant de ses exportations en produits indigènes a doublé, par suite des progrès de son agriculture. Ce commerce doit donc en réalité être plus profitable à la nation. En 1829, la somme totale des importations a été de 114,490,000 fr., et celle des exportations de 65,547,000 fr. Parmi les principaux articles d'exportation, les blés et farines comptaient pour 12,647,000 fr., les laines pour près de 10 millions, les vins pour 8 millions et demi, les fruits secs et frais pour 7 millions et demi, le mercure pour 2,325,000 | fr. Parmi les principaux articles d'importation, nous remarquerons les denrées coloniales pour 28,118,000 fr., les poissons salés pour 7,539,000 fr., le tabac pour 8,289,000 fr., et les tissus divers pour 26,799,000 fr. Dans ce commerce, la France et l'Angleterre entraient chacune pour près d'un tiers, et les colonies qui restent encore à l'Espagne, notamment Cuba, qui, sous l'influence d'un meilleur système, a pris dans les derniers temps une si grande importance (voy. l'article), pour près d'un quart. Ces colonies, qui ne forment en étendue que le 90° du territoire autrefois possédé par cette nation en Espagne, sont: 1o les îles Canaries (voy.),

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en Afrique; 2° Cuba et Porto-Ricco, en Amérique; 3° les iles Philippines (voy.), avec une superficie totale de 19,000 lieues car. et près de 4 millions d'habitants. Ces établissements sont devenus un précieux débouché pour les produits de l'Espagne. Leur prospérité croissante a, par suite, ranimé la navigation marchande, bien déchue de son ancienne prospérité, mais qu'alimente encore la pêche de la sardine et le cabotage. En 1832, il est entré dans les divers ports du royaume 2,557 navires, et il en est sorti 2,378; Cadix et Barcelonne figurent seuls pour moitié dans ces nombres.

Quelques écrivains se sont attachés à établir que l'Espagne dut avoir sous la domination romaine une population qui ne s'élevait pas à moins de 40 millions. Mais cette assertion ne s'appuie sur aucune donnée positive; il n'y a pas non plus moyen d'en déterminer le chiffre dans des temps postérieurs; on croit seulement pouvoir inférer, de faits nombreux et constants, qu'il s'est opéré, dans le cours du XVIe siècle, sous l'influence du régime introduit par la maison d'Autriche, une forte réduction dans la population alors existante. C'est ce que semble démontrer ce nombre considérable de villes et de villages aujourd'hui à peu près déserts que présente l'Espagne. On en compte 149 en Arazon, 73 dans Léon, 87 dans Valence, 134 dans la Nouvelle-Castille, 308 dans la Vieille-Castille. Beaucoup d'autres lieux habités présentent une quantité considérable de bâtiments en ruines; enfin presque toutes les grandes villes ont vu diminuer dans une forte proportion le nombre de leurs habitants. Ségovie, qui, en 1525, contenait 5,000 familles, n'en renferme aujourd'hui que 2,000; Tolède n'a que 25,000 habitants, au lieu de 200,000 qu'on y comptait autrefois; Séville, Grenade, Cordoue, ont subi des pertes semblables. Quoi qu'il en soit, ce n'est qu'au commencement du xv111° siècle qu'on peut obtenir à ce sujet des renseignements authentiques. En 1723, un recensement par feux porta le chiffre total de la population à 7,625,000 habitants: c'était son dernier terme de décroissement. On

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