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INTRODUCTION.

'AN 1453, Constantinople tombait entre les mains de Mahomet II, et l'empire d'O

rient cessait d'exister. Plusieurs nations chrétiennes appartenant à l'Église orientale continuèrent à reconnaître la suprématie spirituelle du patriarche de Constantinople; mais celles qui n'étaient pas sous le joug ottoman ne tardèrent pas à éprouver une vive répugnance à se trouver dans

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la dépendance d'un siége que la simonie avait envahi et qui était tombé au dernier degré de l'avilissement.

Nulle part cette répugnance n'était plus vive qu'en Russie. Mais il faut se souvenir que l'Église russe était alors partagée les évêques dont les diocèses étaient placés dans les États du tzar de Moscovie relevaient du siége métropolitain de Moscou; tandis que les évêques dont les diocèses étaient situés dans la Russie occidentale et méridionale, et qui avaient pour souverain le grand-duc de Lithuanie, roi de Pologne, relevaient, dans l'ordre spirituel, du siége métropolitain de Kief. La partie moscovite de l'Église russe constitua son indépendance vis-à-vis de Constantinople en élevant le siége de Moscou à la dignité patriarcale. Le nouveau patriarche entendait bien soumettre à sa houlette le métropolitain de Kief, et

les évêques ses suffragants. Mais ses prétentions rencontrèrent une vive résistance: ni les évêques, ni le peuple et encore moins le gouvernement polonais ne voulaient les admettre. D'ailleurs il eût été difficile de montrer en vertu de quel droit l'antique métropole de Kief, la mère des églises russes, devait reconnaître l'autorité de sa jeune sœur de Moscou.

Dans un pareil état de choses, il est probable que les évêques de la province ecclésiastique de Kief n'auraient pas demandé mieux que de continuer à relever du patriarche de Constantinople, à condition que cette subordination n'entraînât à sa suite de graves abus. Mais un événement imprévu vint changer le cours de leurs idées. Pour donner une apparence de légalité à la transformation qu'on venait de faire subir au siége de Moscou, Boris

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Godounof, qui déjà était tout-puissant en Russie, sous le règne du tzar Théodore, avait fait venir à Moscou les patriarches d'Antioche et de Constantinople, pour y tenir un simulacre de concile. Jérémie, patriarche déposé de Constantinople, en quittant Moscou pour s'en retourner dans son pays, s'arrêta quelque temps à Kief; il s'y livra, pour ramasser de l'argent, à des abus d'autorité qui révoltèrent les évêques de la Russie occidentale. Ils résolurent alors de suivre en partie l'exemple qui leur avait été donné par les évêques moscovites; ils voulurent établir leur indépendance vis-à-vis du clergé simoniaque de Byzance. Mais au lieu de constituer un nouveau siége patriarcal, ils préférèrent se soumettre à l'autorité de l'évêque de l'ancienne Rome, successeur de saint Pierre et vicaire de Jésus-Christ.

L'érection du patriarcat de Moscou est de l'an 1588, et la première délibération des évêques de la province de Kief est de l'an 1594; par conséquent, ces deux événements sont à peu près contemporains.

Les évêques des provinces occidentales s'étant assemblés en concile députèrent à Rome quelques-uns d'entre eux pour arrêter les bases de l'union qu'ils voulaient rétablir.

Le célèbre Baronius, qui écrivait en ce moment les annales de l'Église, interrompit son travail pour conserver à la postérité les détails d'un événement qui réjouit alors profondément toute l'Église catholique. C'est à la fin de 1595 que les évêques russes députés à Rome par leurs collègues faisaient profession de la foi catholique entre les mains du pape Clément VIII; et le récit de Baronius, traduit en français par

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