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dant qu'il soit partout célébré aussitôt qu'il sera possible de le faire commodément.

Vous remarquerez que le Comité des Zouaves Pontificaux avec lequel vous aurez à vous mettre en correspondance en vous adressant aux Secrétaires, Messieurs Royal et Rivard, demandait une réponse pour le 15 courant. Je dois vous dire que j'ai écrit à ce sujet au comité; il m'a été répondu que la date du 15 n'est point absolue. Il suffira que vous fassiez votre rapport avant la fin du mois. Les fonds collectés pendant le Triduum devront être déposés entre les mains de Monsieur le Secrétaire de l'Evêché, aussitôt que possible après le Triduum.

Agréez, Monsieur le Curé, que je vous renouvelle l'assurance de l'estime et de l'affection que je vous porte, et que je me souscrive en toute sincérité

Votre très humble serviteur,

† C., Ev. DE ST-HYACINTHE.

CIRCULAIRE

Sur les mauvais journaux et l'usure

EVÊCHÉ DE ST-HYACINTHE, 5 mars 1868.

MESSIEURS ET CHERS COLLABORATEURS,

Je crois savoir que le clergé en général n'ignore pas que depuis quelques mois j'ai été vraiment préoccupé du désordre d'idées et de principes manifestés depuis assez longtemps, mais surtout depuis les dernières élections. parlementaires, par quelques journaux qui sont loin de paraître vouloir rentrer dans une meilleure voie. Les élections elles-mêmes ont brisé mon âme par la conduite véritablement anti-catholique qu'y ont tenue un bon nombre d'électeurs, sous l'influence de la passion surexcitée par ces mauvais journaux et par de faux amis. Je sais même que l'on s'attendait que j'éléverais avant aujour

d'hui la voix pour signaler les manifestations déplorablement trop ouvertes de l'esprit d'irréligion, qui a malheureusement disgracié le mouvement de ces élections, et que chaque jour encore les journaux que je viens de qualifier de mauvais, s'efforcent de répandre parmi nos bonnes et chrétiennes populations. J'avais en effet songé à le faire; et dans ce dessein j'avais même préparé un petit travail, qu'à raison de certaines circonstances j'ai toujours différé à vous communiquer.

Pour être plus certain du devoir que comme Evêque j'avais à remplir en présence des excès dans lesquels. donne ce coupable journalisme, j'avais cru devoir consulter l'éminent et illustre cardinal Barnabo, Préfet de la Propagande. Sa réponse, datée le 10 février, et que je recevais il n'y a que trois jours, est arrivée juste à propos pour me déterminer à rompre le silence, et me mettre à même de donner satisfaction à ceux d'entre vous qui, à l'occasion du Triduum et des pâques, m'ont demandé quelle ligne de conduite ils doivent garder au tribunal de la pénitence, à l'égard de ceux qui reçoivent et patronisent certains journaux d'un caractère évidemment dangereux et pernicieux, sinon tout à fait impie.

J'étais entré dans des détails assez longs et assez circonstanciés en consultant sur cette grave et délicate question des journaux. Pour ne m'écarter en rien des règles d'une stricte justice, j'avais dit à Son Eminence que l'un de ces journaux que je lui désignais par son titre, malgré ses tendances évidentes et souvent manifestées, n'osait pas cependant se déclarer ouvertement pour le parti de l'impiété et de l'irréligion.-Or, voici comment me répond l'illustre Cardinal à la question spéciale que je lui avais adressée concernant ce journal: "Itaque licet memorata "Ephemeris non videatur aperte impietati favere, sitamen ejus verborum indoles sit ut fidelium scandalum animarum vere damnum parere possit, jure tuo utere: ac pru"denter facies si oves tibi concreditas à venenatis hujus

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" modi paginis arcere curabis."" Ainsi quoique le jour"nal en question ne paraisse pas favoriser ouvertement "l'impiété, cependant si le caractère de son langage est "tel qu'il puisse scandaliser les fidèles ou faire du mal aux âmes, usez de votre droit et vous agirez selon la "la sagesse et la prudence, en vous faisant un devoir "d'éloigner de ces feuilles empoisonnées les brebis qui 66 vous ont été confiées."

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Vous serez sans doute aussi heureux que moi de cette réponse, venant d'une si haute autorité, qui nous trace notre devoir d'une manière si catégorique et si claire dans cette vexante question des journaux. Quand on sait ce qu'il faut penser, et comment il faut agir à l'égard de l'un des moins mauvais, il n'est pas difficile de savoir à quoi s'en tenir par rapport à ceux qui ont jeté le masque, et qui ne craignent pas de lancer sans cesse les traits empoisonnés de leur malice contre l'Eglise et ses ministres, aussi bien que contre ses droits et son autorité.

Il n'est donc plus possible de douter et d'hésiter. Pour ma part, je dois obéir à l'ordre qui me vient de si haut, d'user de mon droit, pour soustraire mes brebis au danger du poison que l'iniquité s'efforce de leur faire avaler. Et pour m'acquitter de ce devoir, je n'ai pas d'autre moyen que l'action de votre ministère sur les âmes ! Il est d'ailleurs évident que vous comprenez, et j'en bénis Dieu, qu'il y a également ici pour vous un devoir à remplir, puisque vous m'avez demandé ce qu'il y a à faire, et comment Vous devez vous y prendre pour vous en acquitter. -Ce qu'il y a à faire, une voix encore plus autorisée que la mienne, et que vous écouterez sans doute avec le plus profond respect et la plus grande docilité, vient de vous le dire en me le disant à moi-même : oves tibi concreditas à venenatis paginis arcere curabis ! Je n'ose point l'affirmer absolument; mais il me semble que ce n'est point sans intention que l'illustre Cardinal s'est servi du mot concreditas, qu'il me paraît avoir employé dans le but de nous rappeler que

d'après l'ordre aujourd'hui régnant dans l'Eglise, les brebis sont à la charge commune de l'Evêque et du pasteur journalier. C'est d'ailleurs la pensée renfermée dans l'expression si souvent usitée premier pasteur, pour signifier l'Evêque, qui n'est le premier que parce qu'il y en a d'autres au-dessous de lui. Or quels sont ces pasteurs au-dessous de l'Evêque, auxquels les brebis du Seigneur sont confiées en même temps qu'à l'Evêque (concreditas), si ce n'est vous-mêmes?

Vous êtes donc tenus, du moins ceux d'entre vous qui ont charge d'âmes, de seconder et aider votre Evêque de tous les efforts de votre zèle et de votre bonne volonté, pour l'empêcher de circuler dans votre troupeau, ce poison des mauvais journaux!! Coûte que coûte, il faut faire son devoir sans être arrêté par la crainte de blesser quelques pénitents, quelques paroissiens ou amis ! Encore moins faudrait-il manquer à la grave obligation qui nous incombe en cette circonstance, par prédilection pour les idées ou opinions politiques que défendent et favorisent ces journaux, et sous le couvert ou drapeau desquelles ils visent à introduire et répandre dans le pays la contrebande des mauvais principes et des fausses doctrines ! Il faut ici nous l'avouer en passant: une politique qui sert ainsi d'enveloppe et de véhicule au poison destiné à donner à la société une mort religieuse et morale, doit nous paraître si suspecte, qu'elle ne devrait trouver aucun appui ni soutien parmi nous. Je me hâte de dire que si elle a malheureusement quelques partisans dans le clergé du pays, et surtout du diocèse, ils sont en très petit nombre, et tous assez prudents pour se faire un devoir rigoureux de garder le secret de convictions qu'il n'y aurait assurément pour eux aucune disgrâce à abandonner, pour faire cause commune avec la presque unanimité des membres du corps éclairé auquel ils ont l'honneur d'appartenir.

Je vous ai dit, ou plutôt Son Eminence le cardinal

Barnabo vous a dit ce que vous avez à faire relativement aux journaux pernicieux et dangereux sur lesquels vous m'avez consulté: Il faut vous faire un devoir d'éloigner de ces feuilles empoisonnées les brebis confiées à vos soins! C'est vous dire en toutes lettres, ce que déjà quelques Evêques ont intimé aux prêtres de leur diocèse; ce que j'ai la consolation d'avoir dit moi-même à tous ceux d'entre vous qui m'ont privément consulté ; ce que les prêtres réunis pour la solennité des divers Triduum déjà célébrés, n'ont pas hésité à mettre en pratique: Refuser l'absolution à quiconque reçoit ou patronise de manière à en encourager la diffusion, quelqu'un de ces mauvais journaux Pour qu'ils ne puissent prétendre cause d'ignorance, commencez par avertir de la chaire vos paroissiens ou ceux qui dépendent de vous, du devoir que vous avez à remplir vis-à-vis eux à ce sujet; et du devoir qu'à leur tour, ils ont à remplir vis-à-vis leur conscience, et vis-à-vis leur prochain, auquel ils sont tenus de cesser de donner le mauvais exemple des lectures dangereuses pour la foi et la piété.

La prudence vous fera une règle que je n'ai pas besoin de vous tracer ici : celle de ne pas désigner en chaire par leur titre, ni même d'une manière indirecte trop claire, les journaux jugés dangereux et pernicieux à la foi et à l'esprit de religion. Vous vous bornerez à dire que vous êtes tenus en conscience, de ne pas donner l'absolution à ceux qui reçoivent de pareils journaux; et ajoutez, s'il y a lieu, que vous savez qu'il y a dans la paroisse des personnes qui en reçoivent! A tous ceux qui reçoivent ou patronisent quelques journaux, reviendra alors le devoir rigoureux de s'informer, lorsqu'ils iront se confesser, si tel journal qu'ils reçoivent, est de ceux qu'il est dé fendu de recevoir. S'ils osaient manquer à cette obligation, ils se rendraient coupables d'une présomption grosse d'orgueil et peut-être de sacrilège dès lors qu'ils auraient la moindre raison de douter qu'en effet leur

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