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Nous être quelquefois pénible. Aurions-nous besoin de dire que ce sont là de ces choses, de ces jouissances du cœur, auxquelles un Evêque ne saurait s'arracher qu'avec un bien vif regret?

Nous irons même jusqu'à dire et affirmer ici que le regret que Nous cause notre éloignement, s'étend et se porte jusque sur ceux qui ont peut-être un peu raison de penser et de croire qu'il leur est quelquefois arrivé de faire un peu mal à notre coeur !....... Nous sommes Evêque, et Nous n'aurions pas la vertu qui la première doit avoir sa place dans le cœur d'un Evêque, comme elle fut la première dans le cœur de Celui qu'il réprésente au milieu de ses frères, la charité, si Nous ne Nous sentions pas en droit de pouvoir dire avec l'Apôtre: Dieu Nous est témoin combien Nous vous aimons tous dans les entrailles de Jésus-Christ [Phil., 1, 8]. Eh bien donc, Nous l'affirmons devant notre conscience et même devant Dieu; c'est pour Nous un véritable regret de Nous voir dans la nécessité de Nous éloigner de ceux qui Nous paraissent surtout avoir besoin de notre présence, puisque selon la parole de Notre-Seigueur Jésus-Christ (Luc, 5, 31), ce ne sont pas ceux qui se portent bien, mais ceux qui sont malades qui ont besoin du médecin ! Nous ne Nous consolons que dans la disposition où Nous sommes, par la grâce de Dieu, d'avoir toujours au cœur et souvent à la bouche une prière spéciale pour ceux auxquels Nous faisons ici allusion; comme aussi, d'avoir pour eux, de loin encore plus que de près, une sollicitude constante qui ne Nous laissera jamais fermer les yeux sur leurs besoins spirituels! Une autre consolation pour Nous, c'est d'être intimement convaincu que lorsqu'il aura plu à Dieu calmer le petit orage et apaiser la légère tempête suscitée contre Nous par le souffle des préjugés ou des passions, les esprits un moment égarés rentreront en euxmêmes, et rendront justice à la pureté des motifs et à la droiture des intentions qui Nous animaient dans ce que

Nous considérons toujours comme l'accomplissement d'un impérieux devoir !

Qu'il Nous soit ici permis d'épancher un peu notre cœur et de dire que toujours nous avons plutôt excusé que blâmé dans les choses ou les affaires dont Nous voulons

ici parler. Nous avons dit bien souvent, et c'est notre intime persuasion, que dans n'importe quelle localité du diocèse, des occasions, des dangers comme ceux auxquels est depuis longtemps exposée la population de St-Hyacinthe, auraient produit un mal aussi grand et peut-être plus grand, et aveuglé peut-être complètement un plus grand nombre d'âmes! Ici personne du moins n'a encore entièrement rejeté la vérité; ici nulle âme, Nous le croyons, ne consentirait à abjurer les principes catholiques pour se prostituer au mensonge de l'hérésie! Ici il y a bien quelques préjugés, quelques erreurs d'éducation; mais quand viendra l'heure d'un miséricordieux fiat lux (et elle viendra certainement cette heure de miséricorde, parce qu'il y a à St-Hyacinthe trop de bonnes âmes, et qu'il s'y fait trop de bonnes œuvres, pour qu'il nous soit possible d'en douter), les préjugés, les erreurs disparaîtront; et tous verront et croiront comme nous que StHyacinthe peut avoir quelque tort, mais qu'il est loin d'avoir mérité le châtiment que quelques personnes se sont imaginé que Nous avions l'intention de lui infliger en songeant à adopter des mesures qui auraient pour résultat de lui enlever l'honneur et l'avantage du siège épiscopal ! Nous déclarons bien formellement que Nous n'avons jamais eu jusqu'ici cette intention. Elle existe la réponse que Nous donnâmes le printemps dernier, lorsqu'il Nous fut proposé d'aller fixer notre séjour à Sorel, où un Evêque pourrait assurément trouver à s'asseoir!! Monsieur le curé de cette ville pourrait dire ce que Nous lui avons écrit à propos de cette offre ! Et si jamais nos dispositions venaient à changer à cet égard, c'est qu'il Nous serait devenu évident que Nous Nous trompons dans la manière

dont Nous jugeons aujourd'hui les catholiques de StHyacinthe, et qu'ils ne sont point en effet ce que Nous aimons véritablement à les croire; ou bien, qu'il serait survenu quelque changement bien considérable dans les hommes et les choses!

Mais pourquoi, dira-t-on peut-être, avoir déployé une sévérité qui n'a pas été sans quelque retentissement, si de fait le mal était si peu sérieux ?... Laissez-nous vous le dire, N. T. C. F., avec toute l'autorité d'enseignement dont Nous sommes revêtu: en matière de religion le mal qui s'attaque aux principes, est toujours très grave et très sérieux, et pourrait en peu de temps devenir incurable, s'il était négligé. Or Nous l'avons dit, et Nous le répétons dans le calme de notre âme, et appuyé sur notre conscience: il existe à St-Hyacinthe des préjugés, des erreurs en fait d'éducation, Nous entendons parler d'éducation religieuse, celle sur laquelle c'est notre premier devoir d'Evêque de veiller avec sollicitude!! Ces préjugés, ces erreurs sont identiquement les mêmes qui ont infiltré dans une trop célèbre institution de Montréal l'esprit anti-catholique. qui a causé au digne et vénérable Evêque de cette ville tant de sollicitude, tant d'alarmes et d'angoisses! Cet illustre et saint Prélat craignait que ce mauvais esprit ne conduisît quelques-unes des âmes confiées à ses soins à la perte de la foi, et par conséquent à leur perte éternelle ! Qui oserait dire qu'il s'est trompé dans ses appréhensions? -Et s'il était toutefois possible de soutenir que personne n'a perdu la foi, on ne saurait du moins nier que ceux qui se sont laissé surprendre et guider par cet esprit, n'ont plus qu'une foi morte, une foi sans aucune des œuvres et des pratiques qui vivifient la foi; et par conséquent, une foi qui ne pourra les sauver, s'ils ne se convertissent, et ne deviennent des enfants soumis et obéissants à l'Eglise !-Et puisqu'agissant dans les mêmes circonstances et sur les mêmes espèces, les mêmes causes ne manquent jamais de produire les mêmes effets, eût-il

été possible de ne point Nous alarmer et de demeurer passif et indifférent, à la vue du travail évident que le même mauvais esprit, qui a exercé de si déplorables ravages à Montréal, cherche à faire dans les esprits à Saint-Hyacinthe ? Et quoique Nous soyons convaincu qu'il n'y a pas advertance dans ceux qui s'exposent à subir l'influence par trop funeste d'un esprit si plein de dangers et de conséquences redoutables, eussions-nous été justifiable, devant Dieu, d'avoir gardé le silence et de n'avoir point élevé la voix pour leur indiquer le précipice vers lequel ils s'avancent et dans lequel ils peuvent à tout moment tomber et périr, si leurs yeux ne s'ouvrent à temps pour l'apercevoir et l'éviter? La preuve tangible que déjà l'on croit au loin qu'à Saint-Hyacinthe la rigueur et l'inflexibilité des principes catholiques seraient devenues insupportables à quelques esprits, c'est l'arrivée soudaine. et inattendue d'un ministre de l'erreur, qui vient de s'installer au beau milieu de la ville, où il ne pouvait ignorer qu'il ne compte aucun adepte ni aucun partisan de ses fausses doctrines. Il est hors de doute qu'il n'y est venu que parce qu'il a cru apercevoir, dans les dispositions de quelques individus, des tendances, des idées, des principes plus ou moins imprégnés de la mauvaise odeur de l'hérésie! Il est bien reconnu que ces gens-là ne pêchent jamais qu'en eau trouble!! En eau claire, la grossièreté, l'impureté de leur amorce ou de leur appât ferait fuir le poisson qu'ils chercheraient à prendre. Seule la véritable Eglise pêche les âmes dans les eaux limpides de la vérité et de la grâce; et elle attend toujours que les passions se soient apaisées, et que le calme se soit fait dans les âmes, pour jeter sa ligne ou tendre ses filets !

Nous demandons instamment à Dieu qu'il daigne toucher le cœur et ouvrir les yeux de l'âme à ceux qui pourraient avoir quelque chose à prendre dans l'avertissement, dans l'avis que le devoir Nous dicte en ce moment, et que Nous ne donnons qu'en priant Notre-Seigneur Jésus

T. III

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que

Christ de le bénir, pour qu'il produise ses fruits, en contribuant à rétablir dans les âmes agitées et troublées un repos et une paix qui puissent être à l'avenir inaltérables! Pour arriver à cet état de véritable bonheur, il faut que l'on s'applique à bien comprendre la doctrine si positive. de l'Évangile, que nul ne peut à la fois servir deux maîtres; l'on ne peut appartenir en même temps à Jésus-Christ et à Bélial, c'est-à-dire, à la vérité et au mensonge; mais qu'il faut appartenir sans partage à la vérité, à l'Eglise et à Jésus-Christ, pour appartenir à Dieu selon la fin de notre existence, et dans le temps et dans l'éternité !! Et c'est assurément à faire triompher ces immuables principes que Nous voulions travailler, quand selon la pensée de l'Evangile, l'homme ennemi, c'est-à-dire le démon, est venu, pendant que Nous dormions peut-être, étouffer la bonne semence que Nous avions jetée dans notre champ, en y semant à profusion une funeste ivraie, qui n'y a malheureusement que trop germé !

Après ces observations et ces explications que Nous avons jugées nécessaires à l'occasion de l'événement dont Nous avions à vous faire part, N. T. C. F., il Nous reste à vous dire quelle est la véritable et seule cause qui Nous force d'abandonner le palais épiscopal et la ville de SaintHyacinthe, pour Nous retirer et aller vivre à la campagne, dans une belle et magnifique paroisse sans doute, où Nous trouverons une population de bons et fervents chrétiens, qui sont nos enfants aussi bien que ceux de Saint-Hyacinthe, et que Nous aimerons certainement assez pour leur faire tout le bien en notre pouvoir; mais où de fait Nous ne pourrons Nous empêcher de Nous considérer comme hors de notre centre et de notre situation normale.

Il est vrai qu'à un souvenir qui s'évoque en ce moment dans notre mémoire il Nous semble que Beloeil, où c'est notre intention de Nous transporter pour le temps qu'il plaira à Dieu Nous tenir éloigné du siège épiscopal, paraît avoir été destiné par quelque dessein caché de la

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