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faire remonter la cause qui produit aujourd'hui un si pénible effet, ait pu renfermer, dans une disposition évidente de faire le bien, le principe et le germe d'un mal qui, pour n'être que relatif, n'en pèse pas moins aujourd'hui lourdement sur tout le diocèse ! Il est cependant bien clair qu'en permettant qu'il en soit ainsi arrivé, Dieu ne voulait point éprouver, encore moins punir cet Evêque selon son cœur, auquel il accordait, presque au lendemain de la consommation de sa malheureuse entreprise, le repos et la récompense des justes, dus à ses vertus et à ses mérites. Puis donc que l'épreuve ou le châtiment, selon que ce peut être l'une ou l'autre, ne pouvait retomber sur l'auteur d'un fait en soi si louable, il faut nécessairement conclure, N. T. C. F., que c'était à Nous, qui portons les conséquences de ce fait, que Dieu avait réservé de faire sentir le poids de ses jugements ! Nous éprouvet-il, Nous punit-il dans ce qui arrive aujourd'hui ? Sans doute, N. T. C. F., que Dieu a des secrets d'amour aussi bien que de justice et Nous savons qu'il envoie aussi souvent la peine et la douleur à ceux qu'il aime qu'à ceux qu'il veut châtier! Mais si la Providence a ses secrets, nos consciences ont aussi les leurs et à elles seules appartient de pouvoir nous dire où nous en sommes avec Dieu; si nous sommes dignes de son amour ou de sa haine!! Par conséquent à chacun de nous appartient de voir quel jugement il pourrait attendre s'il lui fallait paraî tre en ce moment devant le tribunal de la souveraine justice !... Pour notre part, Nous sentons que Nous n'aurions que trop sujet de trembler en présence de Dieu ! Nous sentons que Nous l'aimons si peu, et le servons si mal!!! Nonobstant cet aveu si humiliant, permettez, N. T. C. F., qu'usant du pouvoir dont Nous sommes revêtu malgré notre indignité, Nous vous bénissions dans toute l'effusion de notre âme et de notre cœur, en suppliant le Dieu de paix et d'amour de demeurer toujours avec vous ! Et en retour de notre paternelle et amoureuse bénédiction, Nous vous

demandons l'aumône d'un souvenir dans vos prières, afin que Nous soyons toujours fort dans les épreuves qu'il pourrait entrer dans les desseins de la Providence de Nous tenir en réserve et veuillez croire que dans notre nouvelle situation, Nous ne manquerons point de continuer à implorer sur vous les grâces et les faveurs du Ciel, et de vous porter tous les jours au saint autel, dans le souvenir de l'amour et de la charité dont Nous Nous sentons remplis pour vous tous en Dieu le Père et en Jésus-Christ Notre-Seigneur.-Amen! Ainsi soit-il!

Sera notre présente Lettre pastorale lue au prône dans toutes les églises où se fait l'office public, et en chapitre dans les communautés religieuses, le premier dimanche après sa réception.

Donné à St-Hyacinthe, en la fête de Notre-Dame de la Merci, le vingt-quatre septembre, l'an mil huit cent soixantehuit, sous notre seing et sceau et le contreseing de notre Secrétaire.

† C., ÉVÊQUE DE ST-HYACINTHE.

Par Monseigneur,

(L. † S.)

L. Z. MOREAU, PTRE,

Secrétaire.

CIRCULAIRE AU CLERGE

Pour expliquer les raisons qui ont porté l'Evêque à choisir Belœil pour sa résidence

EVÊCHÉ DE SAINT-HYACINTHE, 24 septembre 1868.

MESSIEURS ET CHERS COLLABORATEURS,

Avec la présente vous recevrez la Lettre pastorale en laquelle j'annonce au diocèse qu'il me faut sortir de l'Evêché, et même quitter Saint-Hyacinthe. Vous avez l'ordre de lire cette Lettre à votre peuple; cependant l'essentiel, c'est qu'il sache et qu'il comprenne bien pour

quoi il m'a fallu en venir là. Expliquez, si vous voulez, à votre prône le fait et sa cause; et si vous jugez qu'il n'y ait aucun intérêt ni avantage à lire la lettre, je vous dispense de le faire. Vous ne manquerez pas de faire connaître le lieu où je vais résider; et de plus, vous informerez vos fidèles qu'il y aura toujours un bureau d'affaires auquel ils pourront s'adresser à Saint-Hyacinthe, où je serai moi-même tous les premier et troisième mardis de chaque mois, depuis les dix heures du matin jusqu'au lendemain à midi, tant pour les y rencontrer que pour vous rencontrer vous-mêmes au besoin; ce qui n'empêchera pas que je serai toujours heureux de recevoir à Beloeil ceux d'entre vous qui aimeront à m'y venir voir. Pour toutes les affaires de dispenses de mariage, c'est à Monsieur Moreau, à Saint-Hyacinthe, que vous devrez vous adresser quand vous traiterez par lettre envoyée par la poste; si c'est par un porteur que vous écrivez, vous pourrez vous adresser à Beloeil, si Beloeil est plus près ou plus commodément situé pour le porteur.

Vous devrez plus que jamais vous faire un devoir de conscience de ne recommander comme pauvres et incapables de payer les componendes de dispenses, que les personnes qui en effet auraient un droit fondé à une telle recommandation. Si l'Evêque doit naturellement s'en rapporter au curé en pareil cas, vu que le curé connaît ordinairement les moyens de ses paroissiens, il est également naturel que le curé doive se faire un devoir d'être exact dans les informations qu'il fournit à ce sujet à l'Evêque ou à celui qui le représente ; et cette exactitude devrait aller jusqu'à dire quelle somme la partie concernée est en état de payer pour la dispense qu'elle sollicite. Ceci ne peut s'appliquer qu'aux dispenses de parenté, puisqu'en fait de dispenses de bans, on n'en doit pas ordinairement demander quand on n'est pas capable de les payer.

Ce qui me porte à vous donner cette recommandation, c'est qu'à l'avenir le revenu entier des componendes, sans

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qu'il en soit distrait un denier, est destiné à être appliqué à l'extinction de notre malheureuse dette diocésaine. Voilà pourquoi, à compter du premier octobre prochain, tout curé, missionnaire ou prêtre du diocèse devra faire payer ou payer lui-même régulièrement la componende de toute dispense qu'il aura sollicitée. Quant aux missionnaires ou curés pauvres auxquels il était passé en usage de laisser le montant des componendes qu'ils sollicitaient, s'ils sont encore dans le cas de pouvoir consciencieusement affirmer que le montant reçu par eux pour componendes (componendes de bans, jamais de parenté) est nécessaire à leur subsistance, un pareil montant leur sera remis sur les fonds de la Propagation de la Foi, que je ne puis ni veux appliquer à autre chose qu'à l'œuvre des missions; tandis au contraire qu'il m'est libre de donner aux componendes telle destination utile ou charitable qu'il peut me plaire; et je veux que désormais elles soient, comme dit plus haut, appliquées à l'extinction de notre dette. C'est principalement sur le montant des componendes, qui était absorbé dans les dépenses courantes de l'Evêché, que je compte en cessant de tenir maison à l'Evêché, pour faire face à l'engagement que j'ai pris au sujet de la dette diocésaine.

Le sacrifice que je m'impose pour laisser à mon successeur un état d'affaires moins embarrassé et liquidé de toute dette, si du moins je vis encore quelques années, vous portera, j'espère, à vous acquitter avec une exactitude consciencieuse de l'obligation dont vous pouvez être chargés à raison de l'arrangement fait avec le clergé, et appuyé sur l'indult de 1852, pour venir à bout d'éteindre la dette diocésaine. Je vous ai déjà dit que chacun est tenu en conscience de payer la somme pour laquelle son bénéfice ou son revenu a été taxé, tout comme vos paroissiens sont tenus en conscience de vous payer votre dû. Dans l'un aussi bien que dans l'autre cas, c'est l'autorité de l'Eglise qui a établi l'impôt ; je ne vois pas où ni comment il serait possible d'établir une différence dans l'obli

gation de l'acquitter. Vous comprenez tous de quelle grave conséquence il serait si l'on négligeait son devoir à ce sujet les dix ans s'écouleraient, et nous n'aurions point atteint notre but, l'extinction de la dette!! J'espère que vous vous immolerez comme je m'immole moi-même en cette embarrassante et pénible affaire. C'est la dette qui m'envoie en exil!! Ceux qui n'auront pas payé au temps fixé, devront à l'avenir se faire un devoir de donner, pour le montant dont ils seraient arriérés, un billet avec intérêt, autrement il y aurait déficit dans nos calculs, puisque notre dette porte intérêt. Ceux qui pourraient payer leur taxe en juin, aussitôt après avoir réalisé leur dîme, rendraient un véritable service, parce que c'est l'époque où il y a le plus d'affaires à rencontrer. Feu Monsieur Desaulniers ignorait cela, quand il a fixé le mois de septembre pour l'époque du paiement annuel. Une autre chose à observer, c'est qu'il n'est pas possible d'exempter personne de payer régulièrement chaque année le montant dont il est chargé ; tous les calculs ont été basés sur la supposition que nul ne ferait défaut à son obligation.

Les deux louis de taxe personnelle que le clergé a bien voulu s'imposer pour dix ans, lorsque j'élevai l'honoraire des messes, est une dette d'honneur à laquelle nul prêtre ne saurait chercher à se soustraire, sans manquer à un devoir de rigoureuse convenance, j'oserais même dire de conscience, puisque c'est à raison de cette offrande librement présentée, que j'ai accepté huit au lieu de dix pour cent sur les bénéfices. Quand un arrangement comme celui-là est consommé dans des circonstances comme celles où nous nous trouvions lorsqu'il a été conclu, il y aura certainement faute à ne pas s'y conformer. Je demande avec instance que l'on veuille bien tenir compte de cette observation, parce que les deux louis en question font partie intégrante du fonds destiné à amortir notre dette, tout aussi bien que le montant prélevé sur les revenus décimaux.

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