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ses intentions et sur sa volonté: "Je vous envoie comme mon Père m'a envoyé, leur dit-il !-Tout pouvoir m'a été "donné dans le ciel et sur la terre. Allez donc enseigner "toutes les nations, les baptisant au nom du Père, et du "Fils, et du Saint Esprit : leur apprenant à garder tous mes "commandements! Et voilà que je suis avec vous tous les "jours jusqu'à la consommation des siècles.-Celui qui "croira et qui sera baptisé, sera sauvé ; mais "celui qui ne croira pas, sera condamné !” au contraire,

Ces paroles n'ont assurément besoin ni d'explication ni de commentaire : elles portent en elles-mêmes la lumière et la clarté. Le dogme de l'infaillibilité de l'Eglise enseignante ne pouvait être plus clairement ni plus évidemment énoncé et affirmé ! Voyons, s'il vous plaît, N. T. C. F. : l'Eglise enseignera providentiellement et journellement assistée par son divin Auteur : et elle enseignera avec une autorité si décisive, que l'on ne pourra se sauver, et qu'au contraire on se damnera, si l'on refuse de croire sa doctrine. Et serait-il conforme aux idées de justice que l'on pût être damné pour n'avoir pas cru ce qui eût pu être une erreur? Donc il faut de là nécessairement conclure à l'infaillibilité de l'Eglise ; et c'est même dans l'infaillibilité que doit consister le caractère essentiel de l'Eglise de JésusChrist, contre laquelle les portes de l'enfer, c'est-à-dire le mensonge et l'hérésie, ne prévaudront jamais, et qui est, selon la parole de l'Apôtre, "l'Eglise du Dieu vivant, la colonne et le fondement de la vérité:" ce qu'elle ne pourraît être assurément, si l'erreur lui était possible.

Mais bien que l'Eglise Enseignante (c'est-à-dire les successeurs des Apôtres ou les Evêques unis au Pape), dispersée dans tout l'univers, ne cesse jamais un seul instant de conserver son caractère d'infaillibilité; bien même que selon la doctrine la mieux appuyée et la plus universellement admise, l'infaillibilité d'enseignement ait été accordée par un privilège spécial à celui que Notre-Seigneur avait mis à la tête du collège de ses Apôtres, qu'il choisit

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pour en faire la pierre fondamentale de son Eglise; auquel il confia les clefs du royaume des cieux, et donna la charge de confirmer ses frères dans la foi; qu'enfin il établit pasteur de tout son troupeau : et bien que conformément à cette même doctrine, ce privilège ait été et doive être toujours l'apanage de ceux qui se sont assis comme de ceux qui s'assiéront sur la chaire de Pierre en qualité de ses successeurs et de vicaires de Jésus-Christ: Nous voulons dire, que quoique le dogme de l'infaillibilité de l'Eglise soit un dogme absolu, coexistant avec l'Eglise dont il est la vie, essentiel à la mission qu'elle a à remplir à travers les siècles, sans lequel elle n'eût pu se constituer et encore moins subsister; il est vrai néanmoins, N. T. C. F., qu'il y a des jours, des temps, où poussée par les besoins. d'occasion et les circonstances spéciales qu'elle a à rencontrer, elle se lève à la voix de son chef; et se réunissant des quatre coins du monde où elle vit dispersée, au lieu où il la convoque, l'Eglise enseignante, c'est-à-dire, les Evêques, successeurs des Apôtres et pasteurs des Eglises particulières du monde entier, viennent se constituer en assemblée régulière sous la présidence et la direction de l'Evêque de Rome, du Pape, successeur de saint Pierre et pasteur de l'Eglise universelle ! Et là et alors, cette Eglise enseignante, s'affirmant à la face du ciel et de la terre, établissant les lois qu'elle juge bon d'imposer à ses membres, proclamant avec une assurance toute divine les dogmes de sa foi, et prononçant anathème contre quiconque oserait rejeter ce qu'elle a défini comme appartenant à la révélation et au dépôt de la foi dont elle est la dépositaire et la gardienne, forme, ainsi réunie, "ces grandes et solennelles assises religieuses" auxquelles l'histoire a toujours donné le nom de Concile général ou œcuménique.

L'assemblée des évêques du monde entier bien légitimement convoquée pour le huit décembre prochain, de par l'autorité souveraine du chef de l'Eglise, l'auguste et immortel Pie IX, qui la présidera par lui-même ou par

ses légats (mais bien certainement par lui-même, s'il jouit alors d'un état de santé aussi prospère qu'aujourd'hui), ajoutera sous le nom de Concile du Vatican, un nouvel anneau à la chaîne d'or des dix-neuf conciles généraux jusqu'ici célébrés dans l'Eglise.

IV

Vous l'avez entendu, et déjà sans doute vous le saviez, N. T. C. F., un Concile général ou œcuménique, c'est l'assemblée des évêques du monde entier, convoquée et présidée par le Pape, qui achève de lui donner sa valeur et son autorité, en confirmant ses décrets. Le but, la fin de ces assemblées, c'est de délibérer et prononcer jugement sur les questions qui ont rapport à la foi, aux mœurs, ou à la discipline de l'Eglise. Mais quoique l'Eglise enseignante, réunie en concile, prenne sa forme la plus imposante et la plus solennelle, et revête la plus haute et la plus majestueuse expression possible de son autorité, cependant pas plus réunie en concile que dispersée, elle n'a le pouvoir ni le droit de rien ajouter ni retrancher au dépôt de la foi, qu'elle tient de la révélation évangélique. En concile comme dispersée, elle n'a point d'autre mission dogmatique à remplir, que celle de dire aux hommes: Voilà ce qu'il faut croire et il faut le croire parce que Dieu l'a révélé ! La révélation, et rien autre chose que la révélation, mais la révélation exposée, expliquée et développée par son autorité doctrinale, souveraine et infaillible, constitue le domaine de l'enseignement de l'Eglise en matière de foi. Ce serait une erreur que de supposer que le Concile puisse jamais dépasser la limite d'enseignement tracée à l'Eglise par son divin Fondateur: ce serait même une hérésie, puisque ce serait le supposer faillible.

Avec quel religieux respect, avec quelle impression de foi vive et profonde devez-vous donc les envisager, N.T.C.F., ces augustes réunions des successeurs des Apôtres, puis

que quand ils prononcent et définissent en concile, ils peuvent dire avec la même autorité et le même droit que les Apôtres eux-mêmes, réunis en concile à Jérusalem : Visum est Spiritui Sancto, et nobis ! Il a paru bon au Saint-Esprit et à nous! Sublime grandeur de la Religion!! Produit divin des mérites d'un Dieu fait homme, que l'assemblée d'un Concile, en laquelle l'œil de la foi contemple avec admiration de pauvres et simples mortels qui, y siégeant comme juges, n'hésitent point à imposer au Saint-Esprit la responsabilité de leurs décisions et de leurs jugements, parce qu'ils savent et croient, sur l'autorité de la parole de Dieu, qu'ils forment conjointement avec lui un même tribunal! Heureux le siècle, heureux les yeux qui ont l'avantage d'être témoins de la célébration d'un Concile! Beati oculi qui vident quæ vos videtis (Luc, 10, 24). Depuis longtemps un Concile était l'objet des désirs des membres de l'Eglise de toute condition et de tout rang, surtout de ceux qui y ont la charge ou la conduite des âmes! Multi prophetæ et reges voluerunt videre quæ vos videtis, et non viderunt (Ibid.). La divine Providence avait réservé à nos jours d'admirer sur le Siège Apostolique le saint Pontife qui l'occupe si glorieusement aujourd'hui, suscité de Dieu pour étonner notre siècle si sceptique, par l'énergie de sa foi aussi grande que celle qui mérita à Pierre de devenir la base et le fondement de l'Eglise, et de porter les clefs du royaume des cieux. Cette foi si vive a tout fait entreprendre à Pie IX pour la glorification de l'Eglise par le triomphe de la vérité, et l'a empêché de compter avec les obstacles et les difficultés de tout genre, que des causes aussi diverses que multipliées semblaient opposer à la tenue d'un Concile; et il a, en dépit de tous les calculs de l'impiété et des raisonnements humains, convoqué le Concile au moment même où il paraissait le moins possible, humainement parlant. Mais la foi n'a-t-elle pas le privilège et la force de renverser et transporter les montagnes?

V

Observons en passant qu'outre le Concile général qui représente l'Eglise universelle, il y a le concile particulier, qui ne représente qu'une partie de l'Eglise, et qui peut être, ou national, ou provincial, ou diocésain. Ces qualifications suffisent à en indiquer la nature et la fin. Seul le concile général est infaillible, parce que seul il représente l'Eglise universelle, à laquelle appartient le privilège de l'infaillibilité doctrinale.

Les Conciles sont pour ainsi dire nés avec l'Eglise, puisque les Apôtres eux-mêmes se réunirent en concile à Jérusalem; et que malgré la difficulté qu'avaient les Evêques de s'assembler pendant les trois premiers siècles, à cause des persécutions qui sévissaient presque continuellement contre l'Eglise, et surtout contre ses ministres, il fut tenu plus de soixante conciles particuliers, à compter de la prédication de l'Evangile jusqu'au premier concile général, qui fut célébré à Nicée en l'an 325. Cependant, malgré que leur origine soit certainement apostolique, et que selon l'opinion d'à peu près tous les docteurs et tous les théologiens, Notre-Seigneur Jésus-Christ lui-même en ait inspiré la pensée et la conception à son Eglise, lorsqu'il a dit à ses Apôtres que "là où deux ou trois sont assemblés en son nom, il se trouve au milieu d'eux, " il n'est pas moins vrai de dire qu'absolument parlant, les conciles, et nous parlons ici spécialement des conciles généraux, ne sont point. nécessaires, puisque réunie ou dispersée, l'Eglise enseignante, c'est-à-dire les Evêques ayant le Pape à leur tête, forment un tribunal permanent, revêtu d'une autorité suprême et infaillible, qui suffit pour terminer toute contestation en matière de religion. Et encore moins pourrait-on dire qu'ils sont nécessaires, si l'on embrasse la croyance que le Pape jouit du privilège de l'infaillibilité, toutes les fois qu'il juge solennellement, en sa qualité de chef et de souverain Pasteur de l'Eglise. Nous aurions dû dire plus

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