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coûter, ceux qui désirent conserver leur foi dans toute son intégrité et sa pureté, instruits par le malheur arrivé à tant d'autres qui, pour ne l'avoir pas suivie, ont fait un triste naufrage dans la foi, feront sagement de s'y conformer dans leur manière d'agir, et dans leurs rapports avec ceux de nos infortunés concitoyens dont Nous voulons ici parler, qui d'enfants de l'Eglise qu'ils étaient, sont devenus les ennemis acharnés de ses doctrines, de son autorité et de ses droits, et qui par là même se sont exclus et sont sortis de son sein. C'est pour eux qu'il faut réserver les sévérités d'une répulsion et d'une réprobation formelle, aussi longtemps qu'ils persévéreront dans leurs trop déplorables voies de révolte et d'insubordination: gardant toute notre compassion et notre pitié pour les pauvres malheureux égarés qui ont reçu l'hérésie, aussi bien que la vie, des auteurs de leurs jours. Qui n'apercevrait de suite que ceux-là, il faut plutôt les plaindre que les blâmer, et pousser à leur égard la charité jusqu'à ses dernières limites ?

Nous ne voulons dire que peu de chose aujourd'hui d'un Institut Canadien qui existe dans le diocèse, et qui ne peut ignorer, Nous étant franchement exprimé à ce sujet à l'un de ses présidents, que Nous Nous sommes souvent alarmé devant Dieu, sur son esprit, sur ses dispositions et sur ses tendances. Nous voudrions pouvoir oublier entre autres choses regrettables (ce serait une douleur de moins à notre cœur d'Evêque), une certaine soirée prétendue littéraire, en laquelle le sentiment catholique fut si péniblement outragé par les éloges et les applaudissements (ah! qu'il fait mal au cœur de se rappeler qui était là pour applaudir!) donnés aux injures qui étaient prodiguées à la religion et à ses ministres dans une lecture qui n'était rien autre chose que l'expression bien libre et bien ouverte des idées, des principes qui viennent d'être définitivement condamnés avec le susdit Annuaire ! Dieu veuille, N. T. C. F., que cette condamnation pro

noncée au nom et par l'autorité du chef de l'Eglise, serve à dessiller les yeux à ceux des catholiques de ce diocèse (et parmi eux Nous comptons une portion notable de nos plus chères et de nos plus intéressantes brebis) qui s'étaient si insensiblement habitués à marcher dans ces idées et ces principes, qu'ils s'étonnaient de s'entendre dire qu'ils étaient engagés dans une fausse voie, et qu'ils ont même cru avoir raison de se plaindre de Nous, parce que voulant acquitter notre devoir de gardien de leurs âmes, Nous avions cherché à leur faire apercevoir qu'ils étaient dans l'erreur, et qu'ils couraient à leur perte, avec le danger d'entraîner un grand nombre d'autres dans leur ruine. Nous osons espérer que le Dieu de toute bonté exaucera la prière que Nous lui adressons si souvent pour qu'il daigne les éclairer !

Nous nous bornerons à ces quelques réflexions sur l'Institut en question, désirant de toute l'ardeur de notre âme qu'elles servent à engager ceux qui y appartiennent en qualité de membres ou à quelque autre titre, à se mettre en règle avec l'Eglise et avec leur conscience. A défaut de ce faire, ils seraient exposés à subir, un jour ou l'autre, une sentence semblable à celle qui a été portée contre les membres de l'Institut Canadien de Montréal, qui, à moins de retour au devoir, ont été jugés par leur vénérable Evêque indignes d'être admis aux sacrements de l'Eglise pendant la vie, et même à l'article de la mort ! Nous nous estimerions trop heureux, s'il Nous était donné de pouvoir espérer que Nous ne serons point une seconde fois dans la nécessité de décerner une pareille peine, un pareil châtiment contre une partie de nos diocésains, si minime qu'elle pût être ! Nous demandons à Dieu qu'il daigne, dans sa miséricorde, Nous épargner cette douleur, en ramenant au bercail ces brebis égarées de notre troupeau, et en leur faisant voir clairement qu'elles périront infailliblement, si elles ne viennent se ranger sous la houlette de leur légitime Pasteur.

IX

(Pendant la Retraite, 1er septembre 1869.)

Nous croyons devoir profiter de l'occasion de cette Lettre pour vous informer, N. T. C. F., que vu notre prochain départ pour Rome et l'incertitude de l'époque de notre retour, Nous avons dû songer à pourvoir régulièrement à l'administration du diocèse pendant notre absence. Il eût été sans doute aussi conforme à vos vœux qu'aux nôtres que cette charge pût être confiée à notre illustre et vénéré prédécesseur, Mgr l'Evêque de Germanicopolis, qui Nous a jusqu'ici rendu l'important service de remplir les fonctions de notre vicaire général! Mais outre que l'état toujours précaire de sa santé ne Nous eût guère permis de lui proposer le fardeau de l'administration entière du diocèse, vous savez la détermination qu'a prise dernièrement le digne et saint Evêque, de se retirer comme pensionnaire chez ses chères filles du Précieux-Sang, afin de surveiller de plus près l'oeuvre de cette importante fondation, à laquelle il se fait un bonheur de se dévouer tout entier, comme de pouvoir en même temps suivre plus librement l'inclination qui le pousse vers la retraite, les exercices de la piété, la méditation des années éternelles, toujours disposé à faire au diocèse une large part dans ses prières, et à ne point retirer à nos deux autres communautés de Sœurs les précieux services que son zèle se plaît à leur rendre. Voulant être dans sa nouvelle position tout à fait à l'abri des distractions des affaires, Mgr de Germanicopolis est allé jusqu'à Nous prier de reprendre et annuler ses lettres de vicaire général, que Nous avons néanmoins tenu à lui laisser à titre d'honneur, libre à lui de s'en servir à titre d'office. Il Nous était donc tout à fait impossible en de telles circonstances de songer à insister pour faire agréer à Sa Grandeur l'administration du diocèse! Cependant quelque naturel et légitime que

fût le désir que Nous avions ainsi que vous-mêmes à ce sujet, il nous est permis de moins regretter qu'il n'ait pu se réaliser, en présence de la bonne volonté avec laquelle deux amis dévoués du clergé et des intérêts du diocèse, Monsieur le grand vicaire Raymond, et Monsieur le secrétaire Moreau, se sont immolés à l'occasion, et ont accepté de rendre à l'Eglise le service qu'une fois déjà ils lui ont rendu en administrant le diocèse avec une prudence et une sagesse que notre vénéré prédécesseur se plaît encore à reconnaître, et qui ne laissèrent rien à désirer, ni au clergé ni aux fidèles. Nous sommes heureux, puisqu'il Nous faut nous éloigner du diocèse, d'en pouvoir confier la garde et le soin à des mains aussi sûres, aussi habiles; et Nous sommes persuadé, N. T. C. F., que vous accueillerez la nomination de ces deux dignes et vertueux prêtres à la charge d'administrateurs du diocèse pendant notre absence, avec autant de satisfaction et de plaisir que Nous en éprouvons Nous-même à vous l'annoncer ! Nous partirons avec l'espoir qu'ils trouveront en vous le même respect, la même soumission et la même obéissance, dont vous vous êtes en toute circonstance montrés remplis envers Nous, depuis qu'il a plu à Dieu de Nous établir le pasteur de vos âmes. Puisqu'ils ont bien légitimement charge et mission de Nous remplacer auprès de vous, Nous entendons que vous les respectiez et honoriez comme Nous-même; car telle est la volonté de l'Eglise, et par conséquent la volonté de Dieu!

X

Nous terminons cette Lettre à laquelle les circonstances sans doute, mais aussi l'intérêt et l'affection que Nous vous portons, ont donné une longueur un peu en dehors des proportions ordinaires. On se plaît à prolonger le discours, et il en coûte toujours de dire le dernier mot, quand on s'entretient avec ceux que l'on aime. Et puis, N. T. C. F.,

à la veille de Nous séparer de vous pour le long voyage de la Ville Eternelle, il Nous semblait en vous écrivant que c'était comme des adieux que Nous vous adressions! Eh! qui sait en effet? Un voyage en pays si éloigné n'est jamais sans quelque danger! La mer qu'il Nous faut traverser est toujours un élément perfide! Dieu jugera-t-il bon de Nous préserver de tous les accidents et de Nous ramener au milieu de vous ? Ces réflexions Nous sont revenues bien des fois à la pensée, à mesure que Nous tracions ces lignes, et que les matières que Nous avions à traiter, s'épuisaient sous notre plume!!! Ceci vous expliquera, N. T. C. F., comment nos pages se sont multipliées beaucoup au delà de ce que Nous eussions pu calculer en commençant à vous écrire. Nous ne saurions néanmoins regretter d'avoir si longuement développé nos pensées et épanché notre cœur dans les vôtres, parce que Nous pouvons en toute vérité Nous rendre le témoignage qu'en tout ce que Nous vous avons dit, Nous avons été animé par le sentiment de notre devoir, de la charité que Dieu sait que Nous vous portons, et du bien vous désirons à tous dans les entrailles de Notre-Seigneur que Nous Jésus-Christ.

Passons maintenant, N. T. C. F., aux conclusions pratiques qui découlent tout naturellement de cette longue Lettre, et qu'elle vous a sans doute préparés à recevoir avec une attention respectueuse et avec une obéissance filiale.

A ces causes, le saint Nom de Dieu invoqué, Nous avons réglé et ordonné, réglons et ordonnons ce qui suit:

1o Le dimanche où l'on aura fait la lecture de la première partie de la présente Lettre pastorale, il sera chanté immédiatement après la messe, dans toutes les églises et chapelles de ce diocèse, un Te Deum solennel pour remercier Dieu des grâces et des miséricordes abondantes qu'il a daigné répandre partout dans le diocèse pendant le cours de la première Visite pastorale que Nous avons eu la conso

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