Sayfadaki görseller
PDF
ePub

Veuillez agréer, mon cher Monsieur, mes sentiments de bien sincère estime, et me croire votre tout dévoué en N.-S.

L. Z. MOREAU, V. G.,

Administrateur.

CIRCULAIRE

Concernant les Conférences Ecclésiastiques, les monnaies américaines, les dispenses matrimoniales, le Concile du Vatican et l'histoire des paroisses du diocèse

MONSIEUR,

EVÊCHÉ DE ST-HYACINTHE, 1er mars 1870.

Il est plus que temps que je vous fasse parvenir les sujets qui doivent être traités dans les Conférences de la présente année. J'en ai retardé l'envoi, pensant pouvoir vous communiquer en même temps le résumé des Conférences de l'année dernière ; mais outre le manque de quelques procès-verbaux de ces assemblées qui n'ont pas encore été transmis à l'Evêché, la nature même des matières traitées, surtout celles qui regardent la Liturgie, m'incline à croire qu'il est mieux d'en différer la publication à l'année prochaine, afir que ce travail s'effectuant sous les yeux de Monseigneur, Sa Grandeur puisse y ajouter ses observations et ses prescriptions même, si besoin il y a. Vous trouverez ces sujets de conférences à la suite de la présente circulaire.

Je dois attirer votre attention sur une proclamation de Son Excellence le Gouverneur-Général de la Puissance, au sujet de la valeur qu'auront au 15 avril prochain les monnaies américaines qui circulent parmi nous. Aux termes de cette proclamation, insérée dans la Gazette Officielle du 12 février, et à la date susdite, les écus net vaudront plus que quarante centins, les trente sols vingt centins, les dix sols huit centins, et les cinq sols quatre

centins. MM. les curés voudront bien voir à ce que les Fabriques ne soient pas exposées à perdre par ce changement dans la monnaie. Si elles ont au coffre des montants tant soit peu considérables, il est de leur devoir de prendre les moyens de les faire écouler, soit en les convertissant en argent banquable, ou en payant dès maintenant des dettes dont elles seraient redevables, ou encore en les plaçant d'une manière bien sûre et de façon à ce qu'elles puissent les recouvrer facilement au temps du besoin. Je désire que dorénavant on ne reçoive les monnaies américaines pour les paiements aux Fabriques qu'au taux fixé par la proclamation. Quant aux honoraires de messes déjà payés, après avoir pris ce qu'il vous en faut d'ici au 15 avril, vous voudrez bien les envoyer immédiatement à l'Evêché, afin que nous prenions ici les moyens nécessaires de faire acquitter toutes les intentions. Je n'ai pas besoin d'ajouter que s'il y avait négligence quelque part au sujet de cette recommandation, la responsabilité retombera entièrement sur celui qui s'en sera rendu coupable. Pour l'avenir, la prudence doit prescrire à chacun de n'accepter que le nombre d'intentions qu'il pourra acquitter ou faire acquitter d'ici au 15 avril prochain.

Je crois entrer dans les intentions de Mgr l'Evêque de St-Hyacinthe en priant MM. les curés de redoubler d'efforts et de zèle pour détourner leurs paroissiens de demander des dispenses du 2nd degré de consanguinité ou d'affinité, et à plus forte raison des dispenses qui toucheraient au 1er degré. Sa Grandeur m'écrivait de Rome, le 20 janvier dernier, pour m'informer que trois demandes de dispenses mentionnées en premier lieu avaient été rejetées, faute de raisons suffisantes, et Elle m'ajoutait que, malgré qu'Elle eût fortement insisté auprès de la S. C. de la Propagande pour faire ressortir le danger de scandale ou de mariage sacrilège auquel donne ordinairement lieu le refus de ces dispenses, on Lui a invariablement répondu qu'il fallait présenter quelques-unes des raisons voulues

par le droit canon à l'appui de ces suppliques, et que l'attachement ou l'amour invincible entre deux personnes parentes à ces degrés n'était pas une raison suffisante pour les dispenser de ces empêchements. Je sais par expérience qu'il est extrêmement difficile de faire entendre raison sous ce rapport à nos fidèles qui, dans leur ignorance de cette matière qu'ils devraient pourtant regarder comme très importante, croient que l'Evêque et les grands vicaires ont le pouvoir d'accorder ces dispenses, et que s'ils ne le font pas, c'est dû à un parti pris ou a un mauvais vouloir de leur part. Une semblable disposition est triste à constater, cependant elle n'est que trop réelle. Il nous est donc bien nécessaire de parler souvent en public et en particulier de cette grave question, et de nous élever fréquemment contre la négligence des parents qui tolèrent des fréquentations entre personnes qu'ils savent ne pouvoir se marier à raison d'empêchements qui existent entre elles. En obtenant la cessation d'un pareil abus, MM. les curés déchargeront l'administration diocésaine d'un bien lourd fardeau, et lui enlèveront une source de bien vives inquiétudes.

Dans presque toutes les lettres que Mgr veut bien m'écrire de Rome, Sa Grandeur insiste sur le devoir qu'ont tous les diocésains de prier avec la plus grande ferveur pour la prospérité du Concile. Cette sainte assemblée marche sous l'inspiration de l'Esprit-Saint, mais chacun des vénérables Pères qui la composent, sent qu'il a fortement besoin d'être aidé et éclairé dans l'accomplissement de l'importante et divine mission qui lui incombe. Ce secours, ces lumières, chaque Père du Concile du Vatican les attend tout naturellement de ceux dont il est le pasteur, de ses bien-aimés enfants qui doivent se trouver si honorés et si glorifiés de voir leur père siéger dans ce sénat, le plus grand, le plus auguste, le plus saint qui soit sur la terre, et des délibérations duquel vont sortir des choses étonnantes et des mesures propres à régénérer la

surface de la terre. Je vous prie de rappeler souvent aux fidèles dont vous êtes chargé et aux âmes que vous conduisez, de ne pas mettre en oubli ce devoir de la piété filiale, et de s'intéresser toujours vivement devant Dieu au complet et entier succès de cette grande œuvre, dont ils retireront des avantages précieux comme tous les fidèles du monde entier. Les exercices du beau mois de saint Joseph, que nous commençons aujourd'hui et auxquels les fidèles aiment tant à assister, seraient une excellente occasion de travailler à procurer ce redoublement de ferveur dans les prières pour le Concile.

Plusieurs membres du clergé ont témoigné à différentes reprises le désir qu'il fût fait une histoire ou un historique de chacune des paroisses et missions du diocèse. Rien assurément ne peut plus nous intéresser qu'un pareil travail, qui nous mettrait sous les yeux un tableau réel et fidèle du développement de la religion et de ses progrès dans l'Eglise de St-Hyacinthe, à laquelle nous appartenons et dont la gloire doit être la nôtre. Je vous avoue que pour ma part j'ai constamment été désireux que ce beau travail pût s'effectuer, et que même je m'en serais bien volontiers. chargé, si mes occupations ne m'eussent forcé de demeurer continuellement au poste. J'ai néanmoins lieu de me consoler de n'y avoir pas procédé, car voici qu'un confrère zélé pour cette œuvre diocésaine, et qui possède des aptitudes toutes particulières pour ce genre d'occupation, veut bien s'offrir de la faire. En vous nommant le Rév. M. Isidore Desnoyers, je sais que vous direz tous avec moi que l'ouvrage ne peut être en meilleures mains. Ce cher confrère, que sa santé débile tient éloigné des fatigues du ministère, et qui cependant ne peut demeurer inactif, tient à consacrer ses loisirs et son repos à quelque chose d'utile à l'Eglise. Nous ne pouvons que le bénir de cette belle disposition que nous aimerions à trouver dans chacun de nous, et donner nos encouragements les plus fraternels à son œuvre de dévouement. Je me flatte que MM. les curés

accueilleront avec un véritable plaisir notre historien diocésain, lorsqu'il se présentera chez eux, et qu'ils seront heureux de lui mettre en mains tous les livres et documents dont il pourra avoir besoin, et aussi de le mettre en rapport avec les anciens de la paroisse qui pourraient le renseigner sûrement. M. Desnoyers se mettra à l'œuvre aussitôt que la saison lui permettra de voyager sans inconvénient pour

sa santé.

Vous avez probablement remarqué, il y a quelque temps, dans les journaux l'annonce d'un excellent livre de prières, intitulé Trésor des âmes pieuses, édité par un prêtre du séminaire de Montréal. On ne saurait mettre entre les mains des fidèles un livre qui leur soit plus avantageux sous tous rapports; tous y trouveront des enseignements à leur portée, des pratiques de dévotion à leur goût et des prières conformes aux besoins et aux aspirations de leurs cœurs. Si MM. les curés désirent s'en procurer pour leurs paroissiens, ils pourront s'adresser à l'Evêché, où s'en trouve un dépôt d'une vingtaine de douzaines. Chaque exemplaire coûte 80 centins.

Vous verrez à la suite des sujets de Conférences le tableau des offrandes ou collectes faites en 1869 pour les diverses œuvres diocésaines. Pour l'édification et l'encouragement des fidèles, il serait bon, je crois, d'en faire la lecture au prône. En présence d'un aussi consolant résultat, nous devons bénir la divine Providence de l'esprit de foi et de charité qu'elle conserve parmi nos populations, et nous fortifier dans la résolution de ne pas craindre de nous adresser à elles, chaque fois qu'un besoin ou une nécessité se présente, puisque par là nous leur procurons une occasion favorable de faire fructifier les talents ou les dons que le Ciel a déposés en elles, et que nous devons plus que tout autre tenir à leur conserver.

Je me recommande beaucoup à vos ferventes prières, et je vous prie de me croire en toute sincérité votre dévoué et obéissant serviteur,

L. Z. MOREAU, V. G., Administrateur.

« ÖncekiDevam »