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"le Pontife romain est le successeur ; et, de même qu'elle est tenue plus que toutes les autres de défendre la vérité "de la foi, de même, lorsque s'élèvent des questions rela"tivement à la foi, ces questions doivent être définies par "son jugement." Enfin, le Concile de Florence a défini 66 que "le Pontife romain est le vrai Vicaire du Christ, la "tête de toute l'Eglise, et le Père et Docteur de tous les "chrétiens, et qu'à lui, dans la personne du bienheureux "Pierre, a été remis, par Notre-Seigneur Jésus-Christ, le " plein pouvoir de paître, de conduire et de gouverner l'E"glise universelle (1).

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"Pour remplir les devoirs de cette charge pastorale, nos prédécesseurs ont toujours ardemment travaillé à propager la doctrine salutaire du Christ parmi tous les peuples de la terre, et ont veillé avec une égale sollici"tude à la conserver pure et sans altération partout où "elle a été reçue. C'est pourquoi les évêques de tout "l'univers, tantôt dispersés, tantôt réunis en synodes, "suivant la vieille coutume des églises (2) et la dispo"sition de la règle antique (3), ont toujours eu soin de signaler à ce Siège apostolique les dangers qui se pré"sentaient surtout dans les choses de foi, afin que les

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dommages faits à la foi trouvassent leur souverain remède “là où la foi ne peut éprouver défaillance (4). De leur "côté, les Pontifes romains, selon que les y engageait la "condition des temps et des choses, tantôt en convoquant "des Conciles œcuméniques, tantôt en consultant l'Eglise "dispersée dans l'univers, tantôt par des synodes particuliers, tantôt par d'autres moyens que la Providence "leur fournissait, ont défini qu'il fallait tenir tout ce que, avec l'aide de Dieu, ils avaient reconnu être conforme

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(1) Voyez saint Jean, XXI, 15-17.

(2) Saint Cyrille d'Alexandrie au Pape saint Célestin.

(3) Saint Innocent Ier aux Conciles de Carthage et de Milène. (4) Voyez saint Bernard, épître 190.

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aux saintes Ecritures et aux traditions apostoliques. Le Saint-Esprit n'a pas, en effet, été promis aux successeurs "de Pierre pour qu'ils publiassent, d'après ses révélations, une doctrine nouvelle, mais pour que, avec son assis"tance, ils gardassent saintement et exposassent fidèle"ment les révélations transmises par les apôtres, c'est-à"dire le dépôt de la foi. Tous les vénérables Pères ont "embrassé, et tous les saints docteurs orthodoxes ont "vénéré et suivi leur doctrine apostolique, sachant par"faitement que ce Siège de Pierre reste toujours exempt "de toute erreur, selon cette divine promesse du Seigneur notre Sauveur, faite au prince de ses disciples: “ J'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas; et toi, lorsque tu seras converti, confirme tes frères (1).

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"Ce don de la vérité et de la foi qui ne faillit jamais a "donc été divinement accordé à Pierre et à ses succes

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seurs dans cette chaire, afin qu'ils s'acquittassent de leur "éminente charge pour le salut de tous; afin que tout le "troupeau du Christ, éloigné par eux du pâturage empoi"sonné de l'erreur, fût nourri de la céleste doctrine; afin que, toute cause de schisme étant enlevée, l'Eglise fût "conservée toute entière dans l'unité, et qu'appuyée sur "son fondement, elle se maintînt inébranlable contre "les portes de l'enfer. Or, à cette époque où l'on a besoin "plus que jamais de la salutaire efficacité de la charge. "apostolique, et où l'on trouve tant d'hommes qui cher"chent à rabaisser son autorité, nous pensons qu'il est "tout à fait nécessaire d'affirmer solennellement la préro"gative que le Fils unique de Dieu a daigné joindre au "suprême office pastoral.

"C'est pourquoi, nous attachant fidèlement à la tradi"tion, qui remonte au commencement de la foi chrétienne, pour la gloire de Dieu notre Sauveur, pour l'exaltation

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(1) Voyez saint Agathon, épît. à l'Empereur, app. par le 6e Concile œcuménique.

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"de la religion catholique et le salut des peuples chrétiens, "nous enseignons et définissons, de l'approbation du "saint Concile, que c'est un dogme divinement révélé, que le Pontife romain, lorsqu'il parle ex cathedra, c'est"à-dire lorsque, remplissant la charge de pasteur et docteur de tous les chrétiens, en vertu de sa suprême auto"rité apostolique, il définit qu'une doctrine sur la foi ou "les mœurs doit être tenue par l'Eglise universelle, jouit "pleinement, par l'assistance divine qui lui a été promise "dans la personne du bienheureux Pierre, de cette infail"libilité dont le divin Rédempteur a voulu que son Eglise fût pourvue en définissant sa doctrine touchant la foi ou les mœurs; et, par conséquent, que telles défini"tions du Pontife romain sont par elles-mêmes, et non

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en vertu du consentement de l'Eglise, irréformables.

"Et si quelqu'un, ce qu'à Dieu ne plaise, avait la témé"rité de contredire notre définition, Qu'il soit anathème ! " Quels que puissent être à l'avenir les travaux du Concile du Vatican, il Nous paraît évident, N.T.C.F., que la Constitution dont vous venez d'entendre la lecture, sera son œuvre principale, à raison des importantes questions dont il y est traité.

Il est certain que, depuis assez longtemps, l'esprit d'orgueil et d'indépendance, qui sous le nom de révolution a réussi à tout bouleverser dans le monde, en y laissant a peine subsister quelque vestige du principe d'autorité sur lequel il a plu à Dieu établir la société, cherche à compléter son œuvre de destruction, en s'attaquant avec une fureur satanique à l'autorité du Chef de l'Eglise. Mais la foi, qui ne craint rien des noirs complots de l'enfer, a jeté par la voix du Concile un défi solennel aux attaques de cet esprit d'orgueil et d'indépendance, personnifié dans le schisme, les hérésies et les impiétés de toutes sortes, en affirmant à sa face les prérogatives et les attributs que Notre-Seigneur Jésus-Christ a daigné dans son infinie sagesse conférer au bienheureux Pierre et aux Pontifes ro

mains ses successeurs, pour gouverner et conserver sa sainte Eglise dans une unité que jamais l'erreur ne puisse dissoudre; et c'est par la Constitution dont Nous vous entretenons qu'il a dogmatiquement défini ces prérogatives et attributs qui consistent spécialement dans le souverain pouvoir de juridiction et d'administration, et dans l'infaillibilité d'enseignement dont le divin Sauveur a revêtu saint Pierre et qui doivent passer à ses successeurs jusqu'à la consommation des siècles.

Il n'y avait guère que le schisme, l'hérésie et l'impiété qui osassent ouvertement nier au Pontife romain le souverain pouvoir et la plénitude de juridiction qu'il tient de Notre-Seigneur pour conduire et gouverner son Eglise, pour lier et délier, pour paître les agneaux et les brebis de son divin troupeau. Il s'est néanmoins trouvé dans l'Eglise des catholiques assez nombreux, ecclésiastiques. et laïques, pour former ce qu'on pourrait appeler une école que le Saint-Siège ne tolérait qu'en lui faisant sentir en toute occasion l'esprit anti-catholique et le danger de ses principes, qui amoindrissaient ces augustes prérogatives jusqu'à les rendre vaines et illusoires, et qu'ils avaient même quelquefois l'air de nier positivement, tout en s'y soumettant néanmoins dans la pratique et la conduite. Cette école, connue en France sous le nom de Gallicanisme, en Autriche et en Allemagne, sous celui de Fébronianisme, restreignait considérablement ce souverain pouvoir et cette plénitude de juridiction attribué par Notre-Seigneur à Pierre et à ses successeurs pour le gouvernement de l'Eglise; et grossissait les privilèges et les droits du pouvoir politique ou de l'Etat de tout ce qu'elle enlevait à la divine autorité du Pape. Il ne serait pas possible de contester que le résultat de ce que l'on appelait en France les libertés gallicanes, était un véritable asservissement de l'Eglise à l'Etat. Le fébronianisme avait fait à l'Eglise une condition peut-être encore plus anormale en Autriche et en Allemagne, et dans les provinces et les pays qui en dépendaient

politiquement. Et cette école, si tant est qu'elle puisse être honorée de ce titre, n'attaquait pas seulement le pouvoir souverain de juridiction et d'administration du chef de l'Eglise ; elle allait jusqu'à mettre en question et à révoquer en doute sa prérogative d'enseignement infaillible, quand elle ne la lui refusait pas formellement. Et quoiqu'on ne le puisse avouer sans regret, il faut pourtant admettre qu'elle a certainement compté parmi ses sectateurs des hommes d'ailleurs dignes de respect et de considération, distingués par le mérite et le savoir, et dans le monde et dans l'Eglise, à commencer par l'homme d'un si éminent génie qui en a été le plus habile défenseur et apologiste, aussi souvent désigné par le glorieux titre d'Aigle de Meaux que par son nom véritable ! La postérité, mieux encore que les hommes de notre époque, en le jugeant avec indépendance et sans partialité, trouvera que ce ne fut certainement point cet écart qui donna des ailes à ce grand génie, quoiqu'il soit bien certain que le prestige de son nom a été pour beaucoup dans l'ardeur avec laquelle les partisans du gallicanisme en ont soutenu les principes jusqu'au sein même du Concile du Vatican, où l'on s'est imposé le charitable devoir de consacrer au delà de quatre mois à détruire leurs arguments, et à résoudre leurs objections, avec un déploiement de science, avec une force d'argumentation non moins admirables que la patience et la charité des vénérables défenseurs de la cause de Pierre et de ses successeurs, et par conséquent de l'Eglise, puisque selon la pensée d'un saint Père, l'Eglise est où est Pierre: Ubi Petrus, ibi Ecclesia.

Oh! qu'elle a été noble et sainte cette lutte si habilement et si charitablement soutenue jusqu'à ce jour où enfin un si beau triomphe couronna la vérité des doctrines appelées ultramontaines, aux grands applaudissements de l'univers catholique entier, qui, sous l'influence de la grâce et de la lumière du ciel, sentait sa conscience allégée du poids d'un doute que ne partageait assurément

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