Sayfadaki görseller
PDF
ePub

la faveur d'un octroi régulièrement aussi élevé. Il faut donc compter sur nos propres ressources, qui ne diminueront pas, j'en ai la confiance, grâce à la bénédiction que Dieu ne saurait manquer de répandre sur les efforts de votre zèle.

Je me fais un devoir de vous informer que vous pouvez, en vous adressant à Monsieur le grand vicaire Moreau, vous procurer les décrets du dernier Concile provincial. Mais ils ont été publiés conjointement avec ceux des Conciles précédents, et forment, grossis de cette addition jugée nécessaire par les Pères du Concile, un joli volume qui coûte, assez bien relié, une piastre et demie. J'avoue que c'est peut-être un peu cher; mais ce n'est pas chose à recommencer, c'est une fois pour toujours, et il y a un très grand avantage à avoir ainsi réunis tous les travaux et décrets de nos Conciles provinciaux. J'espère que vous vous imposerez libéralement ce sacrifice, sans lequel vous ne pourriez d'ailleurs satisfaire à l'obligation qui vous incombe, de vous mettre en possession des décrets du dernier Concile, et même de ceux des Conciles antérieurs, si déjà vous ne les avez.

Voici maintenant trois indults que j'ai obtenus de l'indulgence du Saint-Père pendant mon voyage à Rome, et que je publie avec l'intention que l'on en use dans le diocèse.

1 Indult du 29 mai 1870, qui autorise à chanter des messes de requiem avec ornements noirs, trois fois par semaine, un jour de fête double mineur. (Accordé pour cinq ans.)

2o Indult du 19 juin 1870, qui permet de chanter des cantiques en langue vulgaire, intra missarum solemnia. Je désire néanmoins que partout où l'usage de chanter ces cantiques est tombé, il ne soit pas relevé. Il y a dans l'indult quelques paroles restrictives qui me forcent à vous donner cette direction, dont je ne puis néanmoins vous faire une règle absolue. Vous tiendrez scrupuleusement

compte de la règle établie par l'indult même sur le choix des cantiques, et conçue dans les termes suivants: "Fai"sant attention que les cantiques conviennent à la cir"constance et soient propres à exciter la dévotion." Cauto ut cantus sint ad rem, et vere devotionem foveant. (Accordé pour dix ans.)

3o Indult du 12 juin 1870, en vertu duquel la fête de la dédicace de toutes les églises et chapelles du diocèse se célébrera à l'avenir, comme on faisait autrefois dans tout le pays, le second dimanche de juillet, sous le rite de ière classe avec octave. Cette fête entre maintenant dans le calendrier du diocèse. Et vous remarquerez que l'ordo ou le directoire pour l'office du Bréviaire et la sainte Messe publié pour l'année prochaine (1871) tient compte de cette addition liturgique, et indique les rubriques à suivre en conséquence. Il y a obligation pour tout prêtre du diocèse de se conformer à cet indult accordé à perpétuité, et que je mets en force en vous l'annonçant en la présente Circulaire.

Je conclus ici en vous présentant l'assurance de mon estime et de mon affection; et en vous priant de croire que vous n'avez pas la moins large part dans les étrennes que j'adresse au diocèse en terminant ma Lettre pastorale sur le Concile. Je puis vous assurer que vous occupez la première place dans mon cœur, et que je n'ai jamais d'oubli pour vous. Les années auront beau me rapprocher de plus en plus du plein hiver de la vie, j'espère qu'elles ne refroidiront jamais les sentiments que la bienveillance dont vous m'honorez en toute occasion, a nécessairement fait naître en moi.

A la fin d'une année, on ne peut guère s'empêcher de faire quelque réflexion sur la rapidité avec laquelle le temps nous emporte. C'est bien l'occasion de se dire; Ergo operemur bonum, dum tempus habemus ! Venit nox quando nemo potest operari ! Donc notre année 1871 sera une année de travail de sanctification, opérée en nous-mêmes

encore plus que dans les autres! Adieu! je me recommande à vos bonnes et ferventes prières, dont j'éprouve de plus en plus le besoin ; et je demeure en toute charité et affection,

Votre tout dévoué serviteur,

† C., Ev. DE ST-HYACINTHE.

CIRCULAIRE PRIVEE

Au Clergé pour son information et sa direction personnelle, à propos: 1o de certains sujets relatifs à des questions ne relevant que de l’Autorité Ecclésiastique, débattues dans les journaux publics ; 20 du Code des Curés, Marguilliers et Paroissiens

BELOEIL 23 janvier 1871.

MESSIEURS ET CHERS COLLABORATEURS,

Il y a déjà assez longtemps que je diffère d'un jour à l'autre de vous parler d'une discussion engagée entre certaines feuilles publiques, sur des matières qui seraient évidemment du ressort de l'autorité ecclésiastique plutôt que de la compétence des journaux, puisqu'il s'agit de choses qui intéressent exclusivement l'Eglise et ses droits. Je n'ai nullement besoin de vous expliquer à quoi je veux ici faire allusion: vous me comprenez, j'en suis sûr, et cela me suffit. Mais comme il y a le temps de se taire, il y a aussi le temps de parler: et je crois qu'il est aujour d'hui du devoir de ma position, comme Evêque, d'élever la voix, non point pour examiner, discuter et juger d'autorité la valeur et le mérite des questions soulevées, ce qui serait le droit de tous les Evêques de la province de Québec, qui ont dans ces questions des intérêts communs et indivisibles, mais uniquement pour vous prier de ne point vous diviser d'opinion à propos des sujets débattus, et de demeurer calmes et tranquilles spectateurs d'une lutte à laquelle la convenance et la prudence vous font un devoir de demeurer étrangers, et que pour ma part je regrette bien vivement, parce que je suis intimement con

T. III

27

vaincu que notre cause, qui est à la fois la cause de tous les diocèses du Bas-Canada, n'a rien à y gagner, et que j'en anticipe au contraire des résultats désavantageux, vu les exagérations de principes qui y ont été manifestées. Il est reconnu qu'il n'y a pas de moyen plus sûr de compromettre et de perdre son droit ou son autorité, que de l'exagérer.

Vous n'ignorez point que c'est toujours pour moi un bonheur et une consolation de me trouver uni d'opinion avec vous, parce que c'est surtout de l'Evêque et de son clergé qu'il est vrai de dire, l'union fait la force. Et ici, à raison de circonstances vraiment délicates, et sur lesquelles vous pouvez pour ainsi dire mettre le doigt, je crois devoir me borner, pour garantir et assurer cette union, à vous exhorter à bénir et louer Dieu de l'indépendance, de la liberté et des privilèges si amples et si larges dont jouit notre modeste Eglise de la province de Québec, mieux partagée sous ce rapport qu'aucune autre Eglise du monde peutêtre ; et si je me laissais aller à mes convictions, qui sont aussi les vôtres, je le sais, je n'y mettrais point de doute : mon affirmation serait formelle et positive. Donc, Messieurs et chers collaborateurs, soyons bien attentifs à ne pas nous laisser emporter par le préjugé, la passion, ou le parti pris, en présence des intérêts en discussion, et en jeu par conséquent ! Et puisque par un bienfait de la Providence qu'il y aurait ingratitude à méconnaître, nous possédons un état de choses si avantageux et à l'Eglise et à nous-mêmes en tant que ses ministres, prenons garde à ne rien faire, à ne rien dire ou écrire, qui puisse mettre en danger cet état de choses, auquel portent envie tous les étrangers qui le connaissent, et qu'à Rome même on apprécie hautement !

[ocr errors]

Notre devoir est de continuer à nous montrer heureux et satisfaits de la protection que la loi accorde à nos institutions religieuses et à tout ce qui s'y rattache, aussi bien que ce réseau de dispositions législatives, qui em

brasse, pour la protéger et l'appuyer, l'organisation tout entière de notre Eglise. Je m'épargne les détails, que vous connaissez aussi bien que moi; mais je cite, en laissant courir ma plume, la loi qui reconnaît les Evêques et les incorpore, les lois si favorables et si libérales qui président à la formation de nos paroisses, à l'édification ou construction de nos églises, cimetières, presbytères et dépendances, en même temps qu'à leur réparation ou reconstruction, à la perception des droits de nos fabriques, ainsi que de nos dus et dîmes.

Et pour tous ces avantages d'un si grand prix, dont nous jouissons bien paisiblement à la faveur de ces lois, l'autorité civile, qui me semble loin de se montrer disposée à les amoindrir, nous a imposé avec le plein consentement et l'entier agrément de l'autorité ecclésiastique qui nous en a fait un devoir, la charge de confiance de nous constituer ses officiers pour l'enregistrement solennel et authentique des naissances, morts et mariages. Et si seulement nous prenons la peine de nous rappeler l'importance de cette mission ou office relativement aux fins et aux besoins de l'ordre civil, nous pardonnerons volontiers à l'Etat d'avoir voulu s'assurer, en cette matière d'un si haut intérêt pour la société et les individus, un service régulier et correct par la menace d'une pénalité qui est demeurée à peu près sans application jusqu'ici, et qui est de fait plutôt nominale que réelle, et contre laquelle d'ailleurs les Supérieurs ecclésiastiques n'ont nullement réclamé, sans doute pour s'épargner la peine d'avoir à punir euxmêmes les rares négligences que, là comme ailleurs, la fragilité humaine peut rendre possibles. Et puisque de fait nous sommes ici les serviteurs ou officiers de l'Etat, il me paraît très rationnel que nous acceptions son contrôle, d'autant plus que l'Etat ne nous a fait aucune violence pour nous imposer cette charge, à laquelle l'autorité ecclésiastique a volontiers consenti de nous voir astreints, parce qu'il y a pour nous un intérêt tout spécial d'ordre spirituel ou

« ÖncekiDevam »