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MANDEMENT

Au sujet d'une contribution aux frais du rapatriement des Zouaves Pontificaux Canadiens, de l'Œuvre du PrécieuxSang dans le diocèse, du Recensement civil, et du Patronage de saint Joseph

CHARLES LAROCQUE, par la grâce de Dieu et du Saint-Siège Apostolique, Evêque de St-Hyacinthe, etc., etc., etc.

Au Clergé, aux Communautés religieuses, et aux Fidèles de notre diocèse, Salut et bénédiction en Notre-Seigneur Jésus-Christ.

Ce n'est pas sans raison, N. T. C. F., que vous étiez fiers de la grande et belle œuvre des Zouaves Pontificaux Canadiens, dont le souvenir subsistera certainement comme l'une de nos gloires religieuses et nationales: car cette œuvre était éminemment catholique dans son but, que vous connaissez trop pour que Nous songions à en parler ici; et ceux de vos enfants que la Providence à appelés à y prendre part, ont paru avec tant d'avantage au milieu du corps d'armée composé de jeunes gens réunis de toutes les parties du monde catholique, auquel ils étaient allés se joindre à Rome, que le titre de souave canadien était partout accueilli comme une passe de distinction et d'honneur !

Mais cette belle œuvre appartient désormais à l'histoire de notre pays, pour en devenir sous la plume de quelque habile écrivain catholique l'une des pages les plus palpitantes d'intérêt pour les générations futures: nous sommes encore trop près de l'événement, d'ailleurs absorbé par les immenses mouvements sociaux qui agitent et bouleversent en ce moment la vieille Europe, pour l'apercevoir dans toute la beauté et l'étendue de ses proportions! Elle n'existe plus cette belle œuvre ! Elle a dû

nécessairement tomber sous le coup de l'événement de puis longtemps préparé par les noires et sourdes mancuvres de l'esprit révolutionnaire, que les vrais enfants de l'Eglise s'efforçaient de conjurer par tous les moyens en leur pouvoir prières ferventes et persévérantes; sacrifices pécuniaires; sang versé sur les champs de bataille ; sang offert pour un nouvel holocauste, dans lequel eussent encore une fois figuré des victimes canadiennes, brûlant du désir de s'immoler, mais dont la douceur et la mansuétude de notre auguste Pontife ont empêché la consommation. C'est à ce prix que l'univers catholique avait espéré pouvoir conjurer le nouvel orage qui menaçait le siège et le domaine de Pierre de l'un de ces coups qui l'ont tant de fois si violemment assailli, et l'assailliront sans doute bien des fois encore avant la fin des temps, sans jamais réussir à l'abattre et à le détruire ! Mais rien n'y a fait ! La Providence a voulu de nouveau présenter au monde le spectacle de la vérité devenue captive pour avoir eu la force et le courage de s'opposer à l'erreur et aux passions des hommes, dans le but d'empêcher le genre humain de retomber dans la barbarie et l'esclavage dont l'a délivré la lumière évangélique !

Comme vous le savez, N.T.C.F., et comme Nous vous le disions en notre Lettre pastorale sur le Concile, les hordes mazziniennes sont dans Rome, et le Chef de l'Eglise est à leur merci! Le soleil du 20 septembre éclairait le hideux spectacle de l'artillerie d'un prince chrétien battant en brèche, au service de la révolution, les murailles de la Ville Eternelle, qui ne tardaient point à s'écrouler sous les coups de cet attentat impie et sacrilège ! Le doux Pie IX s'opposa à l'effusion du sang, en défendant la résistance à sa petite armée, qui ainsi que les murs dont Rome était environnée, avait pour but de protéger la personne du Pape et l'heureuse cité dont il est le roi, contre les coups de mains des brigands et des malfaiteurs organisés ; mais non de faire ou de soutenir la guerre

contre les armes d'aucune puissance régulière; le représentant du roi pacifique ne songea jamais à entrer en campagne pour l'honneur d'une victoire, ou le profit d'une conquête ! Et malgré ses beaux faits d'armes de Mentana et de Monte-Rotondo, dont son courage et sa confiance en Dieu lui faisaient espérer le renouvellement, l'armée de nos Machabées chrétiens, décidée à vaincre ou à périr, s'il lui eût été permis de combattre, respectant la volonté du Chef de l'Eglise comme celle de Dieu luimême, obéit et déposa les armes !

Et parmi ces généreux soldats de la cause de Dieu et de son Eglise, se trouvaient des enfants du Canada, fiers héritiers de la valeur des héros de Monongahela et de Châteauguay, qui se voyant ainsi arrêtés dans l'ardeur et l'élan qui les poussaient au combat, brisèrent contre les murs et contre les pavés leurs armes bénies par la main de Pie IX, plutôt que de les livrer aux mains impures des brigands que la révolution venait de faire pénétrer dans Rome, à l'ombre et sous la protection du drapeau italien !

Ces nobles vaincus, qui s'étaient soumis et s'étaient même constitués prisonniers de guerre par un sentiment de religieux respect pour le désir et la volonté du représentant de Dieu sur la terre, avaient un droit des mieux acquis à revoir leur patrie, et à rentrer dans le sein de leurs familles, en y rapportant l'auréole de gloire et d'honneur qui ceignait leurs fronts de soldats du Christ du Seigneur! Des négociations entamées sans délai et poursuivies avec ardeur par le digne prêtre qui remplissait auprès d'eux les fonctions d'aumônier, et enfin couronnées de succès, les avaient rendus à la liberté ? Restait à pourvoir au moyen de les ramener au pays: et le moyen c'était de l'argent pour défrayer les dépenses du voyage. Il fut assez facile de s'en procurer par un emprunt! Et c'est cet emprunt qui vous a rendu vos enfants, N.T.C.F., qui vous a procuré l'immense joie de les revoir, de les embrasser, de les presser contre vos cœurs, de confondre

sous l'effet d'un mutuel attendrissement vos larmes avec leurs larmes, et de jouir du plaisir de les entendre vous raconter, ainsi qu'aux parents et aux amis qui s'étaient joints à vous pour les embrasser et les féliciter au retour, les intéressants épisodes, les émouvantes péripéties de leur longue absence et de leur sainte croisade!

Le but de la présente lettre est de vous supplier, N. T. C. F., de vouloir bien vous imposer un nouveau sacrifice pour faire face à la part de cet emprunt dont nous a chargés le comité des Zouaves Pontificaux Canadiens de Mon tréal, qui, à sa manière d'envisager la question, affirme par son président, que la proportion de cet emprunt attribuée au diocèse de St-Hyacinthe est conforme à la justice, et réclame en conséquence la somme de $1780.25. Nous ne sommes pas tout à fait prêt à admettre la base sur laquelle le comité a établi ses calculs; mais Nous osons néanmoins Nous flatter, N. T. C. F., que votre générosité, qui Nous est si bien connue, ne reculera pas devant ce devoir de circonstance; et que chacun se fera un honneur de contribuer selon ses moyens au remboursement de la sommes qui Nous est demandée. Cependant, comme Nous ne sollicitons ici qu'une offrande faite à Dieu lui-même, à cause du motif qui la provoque, et qui doit par conséquent venir du mouvement d'une volonté parfaitement libre pour lui être agréable, Nous avons jugé que le moyen le plus efficace pour obtenir le résultat désiré, serait une collecte faite au jour et selon le mode indiqué au dispositif de la présente lettre, dans toutes les paroisses et missions du diocèse.

Quoiqu'il Nous en ait véritablement coûté, N. T. C. F., de Nous adresser à vous pour vous demander le nouveau sacrifice dont Nous venons de vous exposer l'occasion et le motif, Nous ne pouvons néanmoins Nous dispenser de recourir à votre foi et à votre piété pour en implorer encore quelque argent! De l'argent, toujours de l'argent ! Oui, N. T. C. F., ceci est vrai dans l'ordre spirituel ou 28

T. III

moral comme dans l'ordre matériel ou temporel, dans lesquels, vu l'état actuel de la société, il est certainement impossible d'arriver à un résultat d'une espèce quelconque sans le secours de l'argent, qui est assurément la plus grande puissance de notre époque. Et c'est parce qu'il en faut en tout et partout aujourd'hui, que la Providence l'a tellement multiplié qu'il s'en trouve dans toutes les mains en proportion plus ou moins grande, selon la condition et les besoins des individus. La Providence en a sans doute ainsi disposé, parce que le monde moderne n'eût pu accomplir ses gigantesques entreprises qu'au moyen de l'association; et que l'Eglise, dépouillée de ses richesses et de ses possessions d'autrefois, attend aujourd'hui l'existence et la vie de ses œuvres de l'aumône ou de la contribution universelle. A quels immenses et merveilleux résultats n'est point arrivée la belle et magnifique association de la Propagation de la Foi, qui ne demande cependant à ses membres que la si modique aumône d'un sou par semaine !!

Mais dans la crainte de vous paraître importun par la demande du nouveau sacrifice que Nous voulons ici implorer, N. T. C. F., Nous Nous hâtons de vous dire qu'en faisant cette fois appel à votre foi et à votre piété, Nous n'avons point l'intention de demander une aumône ou une contribution générale, quoiqu'il soit bien facile de comprendre que Nous bénirons de tout notre cœur tous ceux et toutes celles d'entre les fidèles de notre diocèse, et même des diocèses voisins, qui voudront bien contribuer à l'œuvre dont il s'agit. C'est particulièrement au petit nombre d'entre vous que Nous voulons aujourd'hui Nous adresser, c'est-à-dire, à ceux qu'une dévotion spéciale a portés à devenir membres de la Confrérie du PrécieuxSang!

Vous connaissez tous, N. T. C. F., l'œuvre et la dévotion du Précieux-Sang que le digne et saint Prélat, Monseigneur Jean Charles Prince, premier Evêque de St-Hya

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