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détails du recensement avec la politesse et l'urbanité de manières qui distinguent nos mœurs canadiennes.

Vous ne serez nullement surpris, j'en suis sûr, que je profite de cette occasion pour dire un mot de la France et de ses malheurs. Déjà, je le sais, vous avez accordé vos plus vives sympathies à cette patrie de nos pères, toujours si chère à nos cœurs. Hélas ! il est donc vrai que malgré nos espérances et nos prières, les jugements de la jus tice de Dieu sont passés terribles et inexorables sur la malheureuse et trop coupable France! Tous les journaux sont remplis des détails de ses humiliations, des sanglantes défaites qu'elle a éprouvées, des conditions de paix aussi onéreuses que blessantes pour son honneur qu'il lui a fallu accepter de son implacable vainqueur, et des cruelles souffrances sous lesquelles gémit une partie de sa population par suite de la dévastation et de la désolation que le fer et le feu y ont répandues de toute part sous les pas vainqueurs d'un impitoyable ennemi! Et les enfants de la France ne sont-ils pas nos frères? Il y aurait donc pour nous une souveraine disgrâce à ne pas entrer dans le mouvement qui se fait partout aujourd'hui dans le monde, en Amérique aussi bien qu'en Europe, en faveur de l'infortuné pays de nos pères, et à nous borner à une stérile sympathie pour les maux qui l'accablent! Nous sommes pauvres, et peu nombreux, il est vrai! nous ne pouvons en conséquence apporter qu'une faible contribution à la grande. œuvre de philanthropie et de charité chrétienne réclamée par la circonstance. Faisons néanmoins tout ce qui peut dépendre de nous pour ne pas rester en arrière du devoir qui nous est aujourd'hui imposé par notre double qualité de chrétiens et de descendants de Français !

En conséquence, afin de pouvoir obtenir un résultat proportionné à nos moyens et aux malheurs à soulager, j'ordonne, autant qu'il peut m'être permis de le faire, qu'une souscription soit ouverte à cette fin dans toutes les parties du diocèse. Les curés et missionnaires de toutes les

paroisses et missions devront se faire un devoir de se mettre à la tête de cette souscription, en s'adjoignant les principaux citoyens de leurs localités respectives, afin de mieux assurer le succès de l'entreprise. Comme on le voit, il ne s'agit point ici de collecte ou de quête, mais d'une souscription régulière, en laquelle je m'estimerai véritablement heureux de voir figurer tous les membres du clergé, chacun pour une offrande proportionnée à ses moyens, et avec eux tous nos bons et dignes citoyens qui sont dans des circonstances à permettre de compter sur eux, et d'en attendre quelque chose de plus qu'une aumône ordinaire, sans négliger toutefois la plus modique offrande venant du cœur et de la bonne volonté ! J'ose me flatter que le diocèse de St-Hyacinthe ne manquera pas de se faire honneur en la présente circonstance, comme il a toujours fait jusqu'ici chaque fois qu'un appel a été adressé à sa charité ou à sa générosité. Et ici comme toujours, donnons en vue de Dieu, et le centuple nous sera remis en ce monde et en l'autre.

Nous avons imploré avec ferveur la protection du ciel sur les armes de la France, en disant chaque jour, depuis assez longtemps, l'oraison de l'Eglise, Deus qui conteris bella, etc. Dieu n'a pas exaucé notre prière. Et sans être téméraire, l'on pourrait croire, avec un grand nombre de chrétiens éclairés, qu'elle a été rejetée par un juste châtiment provoqué par les péchés et les impiétés d'un grand nombre des enfants de la France, qui, au lieu de s'humilier sous la main qui les châtiait, se sont montrés rebelles à la grâce et endurcis dans leurs iniquités ! Mais la France a d'autres enfants que ceux-là, et en très grand nombre, qui prient et gémissent devant le Seigneur pour fléchir sa colère, et implorer ses miséricordes sur leur infortunée patrie et sur leurs coupables frères. Nous nous ferons un devoir de prier en union avec eux pour solliciter de la bonté de Dieu la conversion de ces pécheurs misérables, qui ont attiré sur leur beau pays les si terribles coups de

la justice divine dont il vient d'être frappé, et pour qu'enfin une ère de paix et de prospérité chrétienne, amenée par une plus grande fidélité à Dieu et à la religion, rende à la chère France la gloire et la grandeur dont elle a joui, aussi longtemps qu'elle a su bien comprendre la mission qu'elle avait à remplir au milieu des nations de la terre, en vertu de son titre et de sa qualité de fille aînée de l'Eglise de Jésus-Christ! Et pour cette fin, à la place de l'oraison Deus qui conteris bella, nous dirons à l'avenir à la suite des litanies de la sainte Vierge que nous avons à réciter tous les jours après notre messe pour les besoins de l'Eglise, la collecte de la cinquième férie après les Cendres, Deus qui culpa offenderis, dont copie imprimée vous est ici adressée, afin que vous la puissiez facilement adapter à votre carton de prières, en la collant par-dessus celle qu'elle est destinée à remplacer.

A mesure que vous serez en possession des fonds que vous aurez collectés pour les œuvres et les fins spécifiées au Mandement et en la présente Circulaire, vous voudrez bien les déposer à l'Evêché de St-Hyacinthe, entre les mains de Monsieur le grand vicaire Moreau.

Les listes de souscriptions, portant le nom et la somme souscrite par chaque souscripteur, devront être conservées avec soin, et envoyées à l'Evêché avec le montant de la souscription. Et à mesure que ces listes nous seront envoyées, elles seront publiées dans les journaux, comme il est d'usage de faire en pareille circonstance.

Je n'ai pas besoin de dire que mon intention est que la partie du Mandement qui concerne l'œuvre du PrécieuxSang, soit lue au prône comme le texte du Mandement, dans toutes les paroisses et missions, même dans celles où il n'y aurait point de membres de la confrérie.

Je joins au Mandement et à la Circulaire quelques renseignements imprimés à part, que je vous envoie afin que vous puissiez en donner communication aux membres de la confrérie et à tous ceux qui se montreraient disposés à le

devenir, ou à faire quelque aumône en faveur de l'œuvre. Et en vous réitérant l'assurance de mon estime et de mon affection, je me souscris, Messieurs et chers collaborateurs,

Votre très humble et dévoué serviteur,

† C., Ev. DE ST-HYACINTHE.

MANDEMENT

Pour annoncer le titre de Patron de l'Eglise universelle décerné à saint Joseph

CHARLES LAROCQUE, par la grâce de Dieu et du Saint-Siège Apostolique, Evêque de St-Hyacinthe, etc., etc., etc.

Au Clergé, aux Communautés religieuses et aux Fidèles de notre diocèse, Salut et bénédiction en Notre-Seigneur Jésus-Christ.

Aujourd'hui 31 mars vont se clore dans ce diocèse com. me partout dans l'Eglise les exercices du beau mois de saint Joseph,que Nous vous exhortions, en terminant notre Mandement du premier de ce mois, à invoquer avec confiance, et à honorer chaque jour par l'hommage d'une fervente prière, ou de quelque pratique spéciale de piété, afin de recueillir plus sûrement les fruits de grâce et de salut de la sainte quarantaine, et de vous mieux préparer aux joies de la grande fête de Pâques.

D'après les informations qui nous sont arrivées de toutes les parties du diocèse, Nous avons la consolation de pouvoir vous dire que le vœu que Nous formions à ce sujet, a été pleinement comblé, puisque les sentiments de la dévotion envers ce plus grand des patriarches, qui a dans tous les temps distingué les catholiques de ce pays, se sont manifestés partout cette année avec un redoublement de ferveur des plus frappants comme des plus édifiants!

Dieu soit loué, N.T.C. F., de ce que par sa sainte et divine grâce, vos cœurs et vos âmes, par un attrait naturel de l'esprit de dévotion à saint Joseph dont nos pères nous laissaient la sainte tradition, en l'élisant pour premier et principal patron du pays dès les premiers jours de son établissement, se trouvent ainsi tout préparés à recevoir avec joie et bonheur l'annonce du pieux événement qui est venu imprimer, au huit de décembre, le cachet d'une nouvelle gloire religieuse, qui, ajouté à ceux dont il est déjà marqué, en font assurément l'un des jours les plus insignes des annales de l'Eglise.

Le grand et saint Pontife qui occupe aujourd'hui avec tant de gloire le Siège de Pierre, semble s'être appliqué à rattacher à ce jour les grandes dates de son silong et mémorable règne. Et, dévot serviteur de Marie dont il complétait les gloires en attachant à sa couronne, au 8 décembre 1854, la perle de la définition dogmatique de son Immaculée Conception, Pie IX a voulu que ce jour fût aussi un jour de gloire et de triomphe pour l'auguste et angélique Epoux de cette pure et auguste Reine des Vierges, en datant en ce jour le décret solennel donné pour la Ville Sainte et le monde entier, en vertu duquel il a, dans la plénitude de son autorité souveraine, assigné à saint Joseph le rang qui lui appartient dans l'Eglise de Jésus-Christ, en le déclarant Patron de l'Eglise catholique ou universelle !

Et comme ce décret renferme, quoiqu'en peu de mots, un magnifique exposé des raisons et des motifs qui ont porté le Chef de l'Eglise à décerner à saint Joseph ce tribut d'honneur et de confiance qui lui était dû à tant de titres, Nous Nous faisons un devoir de le publier ici textuellement et dans son entier, afin que, soutenues par les enseignements de celui à qui il est réservé de paître et de nourrir de la parole de la vérité et du salut toutes les brebis du troupeau de Jésus-Christ, votre dévotion et votre confiance envers l'époux de Marie et le gardien de Jésus deviennent

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