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MGR CHARLES LAROCQUE

1866-1875

(Suite)

AVIS

Aux Fidèles de Saint-Hyacinthe, concernant la construction d'une Eglise Cathédrale

MES CHERS FRÈRES,

SAINT-HYACINTHE, 7 janvier 1868.

J'ai reçu ordre de Mgr de Saint-Hyacinthe d'informer les paroissiens de Saint-Hyacinthe qu'il est bien complètement de l'opinion émise par l'un de ceux qui ont porté la parole à l'assemblée tenue samedi soir dernier en la salle du marché, à savoir: qu'il ne peut ni ne doit être question de bâtir une cathédrale par répartition. La répartition n'est autorisée par la loi que pour la construction des églises paroissiales. Ainsi quand Monseigneur a parlé de bâtir une église par répartition, il a toujours entendu parler d'une église paroissiale, qui est une nécessité du culte pour la paroisse de Saint-Hyacinthe comme pour toutes les autres paroisses du pays, qui, au jour du besoin, bâtissent leurs églises, ainsi que leurs presbytères et dépendances. Il est vrai qu'en parlant de

cette grave affaire, Monseigneur a toujours ajouté que, s'il était possible pour lui de s'entendre avec la paroisse sur les conditions à être fixées dans l'arrangement, il pourrait faire sa cathédrale de l'église paroissiale, comme c'est le cas à Québec. Monseigneur n'a nullement changé d'avis; et il espère que les paroissiens de Saint-Hyacinthe se feront un devoir de conscience et d'honneur de songer à se mettre en mesure de se pourvoir d'un établissement paroissial qui consiste en une église et un presbytère et ses dépendances. C'est à quoi toute paroisse est tenue. Monseigneur, de son côté, songera qu'il lui faut une cathédrale et il se la procurera où, quand et comme il pourra, espérant n'être pas dans la nécessité d'imposer l'Evêque comme un fardeau aux citoyens de Saint-Hyacinthe.

Monseigneur a cru ces explications nécessaires pour éviter tout malentendu et pour séparer et détacher la question de la cathédrale des questions ou affaires municipales avec lesquelles la cathédrale, encore moins que l'église paroissiale, n'a certainement aucune connexion.

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Au sujet des Zouaves Pontificaux et du Denier de St-Pierre

ÉVÊCHÉ DE ST-HYACINTHE, 11 janvier 1868.

MONSIEUR LE Curé,

J'éprouve un véritable bonheur à vous transmettre les documents qui accompagnent la présente, et qui vous mettront en rapport avec le comité formé à Montréal, sous l'inspiration et les auspices du vénérable Evêque de cette ville, dans le but de procurer au Canada l'insigne honneur d'envoyer quelques-uns de

ses enfants au secours du Père commun de la grande famille catholique, qui vient de faire entendre un appel qui a retenti jusqu'aux extrémités du monde. Déjà cet appel a réveillé dans un très grand nombre de cœurs le sentiment du dévouement le plus chrétien comme le plus héroïque. Tous les journaux nous ont appris le mouvement digne des plus beaux âges de la foi qui se fait en ce moment en Europe, et qui pousse vers la Ville Eternelle, pour y défendre son Pontife-Roi, l'élite de la jeunesse de toutes les classes de la société. Quel honneur et quel bonheur pour nous, s'il peut nous être donné de nous associer à ce sublime élan, qui vient en plein dixneuvième siècle manifester et prouver encore une fois au monde étonné toute la vitalité du principe catholique, qui n'a tant de force et de puissance que parce qu'il est la vérité !! Quelle noble satisfaction pour nos cœurs de Canadiens-Français, de savoir que les enfants de la Nouvelle-France se trouveraient ainsi réunis sur le champ de bataille avec les preux et vaillants fils de la vieille France, la patrie de nos ancêtres, pour y combattre côte à côte et verser leur sang avec eux pour la plus juste et la plus sainte des causes, la cause de Dieu lui-même, puisque c'est celle de son Eglise !! Quelle gloire pour nous, si notre nom allait quelque jour se trouver inscrit aux plus glorieuses annales du monde, celles des faits de Dieu par ces Francs (Gesta Dei per Francos) dont nous sommes fiers d'être les descendants!! Les quelques gouttes de notre sang qui ont coulé comme contribution au beau fait d'armes de Mentana, ont suffi pour réveiller en nos âmes le feu de cette ardeur militaire qui a dans tous les temps et tous les âges caractérisé nos ancêtres ! Il est permis d'espérer que ce noble feu ne manquera pas de produire une plus large immolation, et que bientôt notre religieux Canada aura le mérite et la gloire d'avoir ajouté des hécatombes aux deux intéressantes victimes dont le souvenir est désormais impérissable parmi leurs compatriotes. Les

noms des courageux Larocque et Murray sont gravés au temple de mémoire en lettres dorées ou plutôt empourprées du sang du martyre!! Je n'ai aucun doute, Monsieur le Curé, que parmi la belle jeunesse de votre paroisse il ne se trouve plus d'un émule de ces dignes et valeureux champions de l'honneur et de la foi, à qui Dieu inspirera la pensée et donnera le courage de quitter patrie, parents et amis, pour aller s'enrôler dans cette armée de nouveaux Macchabées, qui sous le nom de Zouaves Pontificaux, combat aujourd'hui les combats du Seignenr, aussi vaillamment que les héros qui autrefois versaient courageusement et joyeusement leur sang pour leurs autels et leur patrie (Pro legibus et patria mori parati! 2 Mac., 8, 21). Votre zèle s'évertuera sans doute, Monsieur le Curé, à pousser vos jeunes gens à imiter de si beaux exemples; et naturellement vous aimerez à diriger vers Montréal des imitateurs aussi nombreux que possible. Je me permettrai néanmoins de conseiller à votre prudence de bien faire attention que le comité me paraît avec raison désirer qu'il ne lui soit adressé que des hommes choisis sous tous les rapports. Pour en être convaincu, il vous suffira de lire attentivement la lettre (dont copie ci-jointe) adressée par les membres du comité à Messieurs les Curés, auxquels ils font appel pour les intéresser dans l'exécution de leur grand et catholique projet.

J'ai la confiance que le comité n'aura pas vainement compté sur votre concours; et autant qu'il peut m'être permis de le faire, je vous exhorte, Monsieur le Curé, à déployer tous les efforts de votre bonne volonté en faveur d'une œuvre évidemment chère au cœur de tous les catholiques, mais qui doit l'être surtout aux ministres de la religion, parce qu'il est de leur état de sympathiser plus vivement aux douleurs et aux besoins de l'Eglise !— Grâce donc à notre dévouement et à celui des catholiques du monde entier, l'auguste Pie IX n'aura point à répéter la plainte que le prophète Isaïe mettait à la bouche de la

grande victime du Calvaire: Torcular calcavi solus, et de gentibus non est vir mecum [Isaïe, 63, 3]. J'ai été seul à fouler le pressoir, sans que personne soit venu à mon secours : c'est-à-dire, j'ai combattu seul les ennemis du Christ et de son Eglise! Non! non ! Pie IX ne sera pas seul! Déjà tous les esprits et les cœurs vraiment catholiques sont avec lui, et les bras ne lui feront pas défaut !

Et puis un autre devoir que nous avons à remplir, c'est que l'association au Denier de St-Pierre n'étant pas régulièrement établie dans le diocèse, il serait plus que convenable que nous profitassions de cette occasion pour faire aux besoins du Saint-Père une offrande spéciale. Si légère qu'elle soit, cette offrande lui sera agréable; et Dieu la bénira, si elle est proportionnée à nos moyens, et si nous la faisons de bon cœur: hilarem datorem diligit Deus. L'histoire de la pauvre veuve qui dépose avec foi son obole au tronc du temple, et que Jésus loue et bénit, parce que ayant donné de son indigence elle a donné plus que tous les autres, rappelée au souvenir de nos bons peuples, les portera à ne pas rougir du peu qu'ils pourraient faire ; et le sou du pauvre joint à l'écu du riche, pourrait encore former un tribut de respect, d'amour et de piété filiale, que le cœur si bon et si paternel de Pie IX agréerait, en versant sur nous l'une de ces bénédictions qui enfantent des miracles!

Un moyen facile de collecter dans le diocèse ce tribut que chacun se fera sans doute un devoir de payer à Dieu en le payant à son représentant, serait de faire une quête à chacun des exercices du Triduum que nous nous préparons à célébrer; et je crois vraiment, Monsieur le Curé, qu'il vous suffira d'un mot d'exhortation, pour intéresser vos paroissiens à cette belle œuvre, et les porter à contribuer de grand cœur !

Je profiterai de cette occasion pour vous dire que bien que j'aie accordé l'année qu'accordait l'Encyclique ellemême pour la célébration du Triduum, je désire cepen

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