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Voilà cette seconde loi que Nous invoquons aujourd'hui en faveur de ceux que des circonstances malheureuses obligent à emprunter. La justice vous permettrait peut-être de demander un certain intérêt, mais ne fermez point vos oreilles, ni votre cœur, ni votre bourse à la douce voix de la charité. Tendez une main secourable à votre frère indigent; et de même que quelquefois la charité vous oblige de donner l'aumône, de même elle peut vous imposer quelquefois l'obligation de prêter à un intérêt moins fort, ou même sans aucun intérêt, pourvu toujours que vous ne soyez pas exposés à perdre votre capital, ou à faire de ces sacrifices extraordinaires que la charité peut bien conseiller, mais qu'elle ne prescrit point.

D'un autre côté, nos très chers Frères, la religion et la justice font un devoir aux hommes de ne pas s'endetter inutilement et au delà de leurs moyens.

Fuyez donc le luxe qui a déjà ruiné tant de familles. Ne cherchez pas à paraître plus riches que vous n'êtes. Sachez refuser à vos enfants les plaisirs et les ajustements que votre fortune ne comporte point.

Quand vous vous trouvez embarrassés dans vos affaires, il vaut infiniment mieux vendre vos biens à bonne composition, payer vos créanciers et vous retirer avec quelques débris de votre fortune, que de vous mettre à la merci de prêteurs insatiables, qui vous ruineront infailliblement, vous forceront enfin à vendre vos biens à vil prix et vous jetteront sur le chemin public sans un denier dans votre bourse et souvent encore écrasés par une dette énorme.

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AVIS DIVERS.

Ne vous étonnez pas, nos très chers Frères, de Nous entendre vous donner ainsi des avis même sur vos affaires temporelles. La religion et la charité ne sont étrangères

nulle part, et notre charge pastorale, qui vous rend chers à nos cœurs, nous fait partager toutes vos peines et vos embarras, aussi bien que vos joies et vos prospérités. Ce n'est pas pour Nous que Nous sommes pasteurs, mais pour vous. Jésus-Christ vous a confiés à nos soins, et en vous Nous voyons les menbres mystiques de ce divin Sauveur, au service duquel Nous avons consacré notre vie entière.

Dites-le-nous, nos très chers Frères, vous êtes-vous jamais repentis d'avoir suivi les conseils de vos pasteurs? Plût à Dieu que plusieurs n'eussent pas à gémir aujourd'hui de s'en être écartés! Il s'est trouvé, il se trouvera toujours de prétendus amis du peuple qui Nous accuseront de vouloir vous dominer, et de tyranniser les consciences. La crainte de pareilles calomnies ne Nous empêchera point de remplir à votre égard les devoirs d'amis fidèles, de pères remplis de charité, de ministres de Jésus-Christ, envers vos âmes rachetées par le sang de ce divin Sauveur. "Rien ne nous arrêtera, dit un Souverain Pontife, "dans le devoir où nous sommes de soutenir toutes "sortes de combats pour l'amour de Dieu et le salut "des âmes. Ayons sans cesse devant les yeux Celui "qui fut aussi pendant sa vie en butte à la contra"diction des pécheurs; car si nous nous laissons "ébranler par l'audace des méchants, c'en est fait "de la force de l'épiscopat, de l'autorité sublime et "divine de l'Eglise. Il ne faut plus songer à nous dire "chrétiens, si nous en sommes venus au point de trembler "devant les menaces et les embûches de nos ennemis" (Encyclique de Clément XIII, 14 septembre 1758).

Ceux qui Nous calomnient de la sorte, ont-ils jamais fait pour vous le moindre sacrifice de leur repos ou de leur santé ? Où sont les établissements qu'ils ont fondés pour recueillir l'indigent malade ou infirme, ou pour donner l'éducation à la jeunesse? Est-ce à eux que vous croyez pouvoir demander secours dans votre détresse ? Avezvous jamais trouvé auprès de ces hommes la consolation

et l'espérance dans vos revers? Les ferez-vous appeler à votre lit de mort pour demander à leurs désolantes doctrines le néant ou le désespoir? Ne serait-ce pas le comble de la folie que de suivre aveuglément, pendant votre vie, des guides qu'au moment de votre mort vous repousseriez avec énergie ?

L'hérésie joint ses efforts à ceux de l'impiété pour vous arracher votre foi. Elle emprunte le masque de la charité pour vous séduire. Elle offre quelquefois l'éducation gratuite aux enfants pour pervertir leurs cœurs; elle fait de larges distributions de vivres et de vêtements pour se concilier les esprits; elle répand avec profusion des falsifications de la Bible, et de petits livres remplis d'erreurs, de mensonges et de blasphèmes, pour infiltrer partout le poison de ses fausses doctrines. Défiez-vous de ces largesses intéressées; refusez impitoyablement ces livres, et jetez-les au feu. Si vous avez à cœur votre salut et celui de vos enfants, ne souffrez pas que ces émissaires de l'erreur entrent dans vos maisons. Car, dit l'apôtre saint Paul, quel accord peut-il y avoir entre Jésus et Bélial, entre le fidèle enfant de l'Eglise et ses enfants révoltés (II Cor., VI, 15)?

Plus un bien est précieux, plus aussi doit-on en éloigner soigneusement tout ce qui peut le détruire. Jugez quelle sollicitude vous devez avoir pour conserver votre foi. "Cette vertu est, dit le saint Concile de Trente (sess. VI, ch. 8), le commencement du salut de l'homme, le "fondement et la racine de toute justification, et sans elle "il est impossible de plaire à Dieu, comme dit l'Apôtre" (Hébr., XI, 6). "Elle est, dit Pie IX, la maîtresse de la "vie, le guide du salut, le destructeur de tous les vices, la "mère et la nourrice féconde de toutes les vertus......

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elle répand les bienfaisants rayons de sa lumière sur "tous les peuples, les courbant sous le joug de Jésus"Christ et leur annonçant la paix et le bonheur” (Encyclique du 9 novembre 1846).

Mais n'oubliez pas, nos très chers Frères, que "la "foi sans l'espérance et la charité ne saurait nous unir "à Jésus-Christ. Voilà pourquoi il est de vérité absolue 66 que la foi sans les œuvres est morte et inutile" (Concile de Trente, sess. VI, ch. 7). "Si vous voulez "entrer dans la vie éternelle, dit Jésus-Christ, "il faut observer les commandements" (S. Matt., XIX, 17). Dieu qui a créé l'homme tout entier, corps et âme, veut aussi être honoré par l'homme tout entier. Voilà pourquoi il exige que l'homme, par la foi, lui fasse hommage de son intelligence, et par les œuvres extérieures manifeste sa soumission au suprême domaine de son Créateur. "Sans les "bonnes œuvres la foi ne peut plaire à Dieu, et Dieu "n'accepte pas non plus les œuvres que n'accompagnent "point les doctrines religieuses. Ce n'est pas seulement "dans la pratique des vertus, ou dans l'observation des "préceptes, mais dans leur union avec la foi que se "trouve le sentier qui conduit à la vie" (Lettre de Pie IX aux évêques d'Autriche, le 17 mars 1856).

Pour arriver à cette union si désirable et si nécessaire de la vraie foi avec les bonnes œuvres, vous ne devez, nos très chers Frères, négliger aucune occasion de vous instruire de la doctrine chrétienne, soit en assistant régulièrement aux instructions que vos pasteurs vous donnent les dimanches et fêtes, comme le leur commande la sainte Eglise, soit en lisant avec attention de bons livres choisis avec le conseil de vos pasteurs.

Fréquentez le sacrement de Pénitence, afin de purifier vos âmes des moindres souillures du péché et de recevoir les avis particuliers spécialement adaptés aux besoins de votre âme. Venez souvent vous asseoir à la sainte table pour y recevoir avec dévotion la très sainte Eucharistie, qui est la nourriture spirituelle des âmes, "l'antidote qui "nous délivre des fautes quotidiennes, et nous préserve "des péchés mortels, le gage assuré de notre gloire "future et de notre félicité éternelle" (Concile de Trente, sess. XIII, ch. 2).

Profitez bien des secours extraordinaires que présentent les jours de bénédiction divine, tels que le saint temps de l'avent, du carême, du jubilé et des retraites paroissiales. C'est alors que la miséricorde divine se plaît à verser sans mesure ses richesses infinies, pour réchauffer la piété des bons, exciter à une pénitence salutaire les pécheurs et les hommes dépravés par une longue habitude du vice.

Observez fidèlement le saint repos des dimanches et fêtes, entendez-y avec dévotion la sainte messe; car, dit le Seigneur par son prophète Isaïe (ch. LVI, 4), à ceux qui observeront bien la loi du sabbat et demeureront fermes dans mon alliance, je donnerai un nom éternel; je les ferai venir sur ma montagne sainte; je les remplirai de joie dans mon temple; les victimes qu'ils m'offriront me seront agréables.

Observez aussi exactement les abstinences et les jeûnes que vous prescrit la sainte Eglise. C'est une maxime fondamentale, dans la religion, que le péché ne peut être expié que par la pénitence. C'est là ce qu'ont annoncé les prophètes, ce que Jésus-Christ a prêché par ses exemples et par ses paroles, et ce que les apôtres et les saints n'ont cessé de recommander.

Voilà, nos très chers Frères, les avis les plus importants que Nous avons cru devoir vous donner au sortir de ce quatrième concile provincial, durant lequel Nous avons imploré avec plus d'instance que jamais les bénédictions du ciel sur vous, et sur vos familles, et sur toutes vos possessions.

O Marie, sous la protection de qui Nous sommes assemblés dans cette église métropolitaine dédiée à votre Immaculée Conception, intercédez pour nous tous auprès de votre divin Fils! Par votre intercession toute. puissante, obtenez-nous la grâce de marcher toujours fidèlement dans la voie de ses commandements, afin qu'un jour, pasteurs et brebis, nous nous réunissions dans le séjour de la félicité éternelle !

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