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de la lumière. Lorentz, généralisant cette proposition, affirme que toute masse est énergie : l'énergie est inerte. Elle est inerte, même sous la forme du rayonnement. Le principe de la conservation de la masse se résorbe en celui de la conservation de l'énergie dans un système isolé; car la masse des corps augmente avec la température, diminue avec la vitesse, change dans les réactions chimiques, varie par émission ou par absorption du rayonnement (Chap. IV et V).

L'énergie sous toutes ses formes étant inerte, doit pareillement être pesante. Car, suivant la vérification expérimentale d'Eotvös, toute masse a du poids en proportion de son inertie : un rayon lumineux, par exemple, doit peser quelque chose, être attiré et dévié par le soleil (Chap. VI). S'il avait écrit après l'éclipse du 29 mai dernier, l'auteur eût pu apporter ici la confirmation fournie apparemment par l'observation photographique des rayons stellaires voisins du soleil.

L'énergie a une structure, non seulement quand elle se concentre dans les électrons, mais aussi dans le rayonnement. La théorie de la continuité des radiations ne rend pas compte des conditions d'équilibre thermique entre un corps noir et le vide. Il y faut l'hypothèse des quanta. L'énergie rayonnante admettrait nécessairement un minimum : le quantum; jamais elle ne s'échangerait que par quanta ou par multiples de quanta. De plus quelques phénomènes, entre autres l'émission d'électrons par les métaux exposés à la lumière, l'ionisation des gaz par les rayons ultra-violets, font supposer qu'un électron vibrant dans la matière ne rayonne pas uniformément suivant des surfaces d'ondes fermées et continues, mais seulement par une sorte de projection discontinue d'atomes d'énergie dans quelques directions privilégiées (Chap. VII).

L'attribution à l'énergie, par la physique nouvelle, des trois caractéristiques de la matière, masse, poids et structure, constituerait la matérialisation de l'énergie et dissiperait le mystère d'une interaction jadis inexplicable (Chap. VIII).

Le point de vue auquel l'auteur se place dans l'étude des théories modernes, lui permet d'en retracer avec une certaine unité les progrès sinueux. De l'ensemble de la mécanique et de la physique nouvelles, son livre est un exposé instructif, à portée du lecteur médiocrement familiarisé avec les mathématiques. L'assurance de certaines affirmations énoncées sur la foi de quelques résultats expérimentaux est parfois excessive. Malgré la rigueur désormais incontestable des mesures classiques de

Michelson et de Morley, tout dernièrement encore M. Auguste Righi n'en restreignit-il pas la portée théorique? (1) L'observation du spectre solaire n'offre pas, de manière évidente, la confirmation des idées d'Einstein sur la gravitation; d'ailleurs l'assimilation des vibrations intra-atomiques avec le mouvement d'une horloge élémentaire conduirait-elle à des conclusions fermes, tant qu'on ne peut préciser la marche de semblable instrument physique dans les circonstances supposées en théorie de relativité ?

Trop confiant dans l'expérience, l'auteur se défie de la métaphysique. Il lui arrive d'en dire du mal, méconnaissant qu'elle domine et conditionne nécessairement l'interprétation de l'expérience et lui donne seule une pleine signification.

XVII

H.D.

STEREOCHEMISTRY (Textbooks of Physical Chemistry, edited by Sir William Ramsay), par ALFRED W. STEWARD, D. Sc., Professor of Chemistry in the Queen's University of Belfast. Second edition. Un vol. in-8° (22 × 14) de xvi-277 pages et 2 planches, avec 58 figures. London, Longmans, Green, 1919.

La Stéréochimie a pour objet l'étude des phénomènes physiques et chimiques attribués aux positions relatives qu'occupent dans l'espace à trois dimensions les atomes constituant les molécules. La configuration est représentée par la formule dans l'espace, alors que la constitution l'est par la formule de structure, moins précise.

C'est l'illustre Pasteur (1821-1895) qui découvrit la stéréochimie, à l'occasion des recherches qu'il entreprit, en 1861, sur les acides tartriques. Mais l'idée première, assez vague, fut lente à se développer. Les débuts de la théorie moderne remontent à 1874, date à laquelle van 't Hoff et Le Bel publièrent, indépendamment l'un de l'autre, d'importants mémoires sur la question. En 1885, Baeyer étendit l'hypothèse fondamentale, de manière à l'appliquer aux composés cycliques. Dans ces derniers temps, des progrès gigantesques ont été réalisés et la littérature du sujet comporte plus d'un millier de travaux.

L'ouvrage dont nous avons transcrit le titre appartient à la

(1) COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES DE PARIS, 1er mars 1920, pp. 495-501.

Collection de monographies sur la physico-chimie publiées sous la direction si éclairée de l'illustre Sir W. Ramsay et dont il existe actuellement une dizaine de tomes, tous très bien conçus.

Personne n'était mieux préparé que M. Stewart à rédiger un volume sur la stéréochimie; en effet, ce savant, qui s'est acquis une solide réputation par de nombreux travaux de valeur, a publié sur la question des mémoires remarquables.

La première édition parut en 1907 et fut très bien accueillie. Celle-ci donne encore un exposé concis et clair de l'état actuel du sujet, mais elle ressemble moins à une bibliographie que l'autre. Elle est toutefois aussi destinée à servir de guide à travers la littérature si abondante de la stéréochimie. On a fait de nombreux remaniements pour tenir compte des travaux postérieurs à 1907 et quatre nouveaux chapitres ont été introduits. Par contre, on a considérablement réduit, et bien avec raison, l'espace consacré aux obstacles stériques; ce qui fait que, malgré les additions, le volume est beaucoup moins épais que celui de 1907.

Parcourons rapidement l'ouvrage.

On débute par une petite bibliographie chronologique (18601917), qui n'est pas donnée pour complète et ne comporte que quarante-cinq écrits (des volumes pour la plupart), de trentecinq auteurs; il y a une douzaine de travaux en anglais, six en français et tous les autres en allemand.

Une courte introduction, constituant comme une première leçon, explique d'une manière simple l'objet de la stéréochimie. Le volume comprend deux sections. La première (pp. 6-170) est relative à l'isomérie stéréochimique des composés carbonés. Elle se subdivise en trois parties cas de l'activité optique (pp. 6-101), cas de l'inactivité optique (isomérie géométrique) (pp. 102-154), étude des sels complexes (pp. 155-170).

Le chapitre I (pp. 6-13) est relatif à l'activité optique dans les composés contenant des atomes de carbone asymétriques. On s'occupe alors (pp. 14-37) des composés inactifs; d'abord des mélanges équimoléculaires d'antipodes et des composés racémiques, dont on étudie la production, la nature, les conditions de stabilité et diverses propriétés, puis des composés inactifs par compensation interne. Il y a, en note, une cinquantaine de références bibliographiques. Le chapitre 111 (pp. 38-49) traite des composés actifs (leur nature, transmutation, racémisation partielle) et contient environ quatre-vingts références. La

recherche de la configuration fait l'objet du chapitre IV, où l'on considère les pentoses, hexoses, heptoses. Il s'agit ensuite (pp. 59-62) des composés cycliques contenant des carbones asymétriques dans l'anneau.

L'un des plus intéressants phénomènes de la stéréochimie est celui que Walden découvrit en 1893. En traitant de l'acide aspartique gauche par du chlorure de nitrosyle, il obtint de l'acide chlorosuccinique gauche. Mais en remplaçant le chlorure de nitrosyle par de l'oxyde d'azote et en faisant agir alors le pentachlorure de phosphore, il constata que l'acide chlorosuccinique formé est la variété droite. Fischer (1911), Werner (1911), Bijlmann (1912), Gadamar (1912) ont tenté d'expliquer le mécanisme de l'inversion Walden par la formation de produits. d'addition. La seconde édition contient un chapitre étudiant ce phénomène (pp. 62-69) et donne une trentaine de références.

Le chapitre VII (pp. 70-76) traite de quelques cas spéciaux d'asymétrie (dicétopipérazines bisubstituées, inosites, etc.). La relation entre le pouvoir rotatoire optique et la situation des molécules asymétriques est un problème difficile. Malgré le grand nombre des travaux y consacrés (on en a cité plus de cent), la question est peu avancée. L'auteur signale quelquesuns des essais de traiter le pouvoir rotatoire optique comme une propriété additive (Guye, Crum Brown en 1890 et Sikorsky en 1908). Le chapitre IX (pp. 86-93), avec 80 références, s'occupe des influences de certains facteurs (concentration, température, dissociation électrolytique, solvent, dispersion) sur les pouvoirs rotatoires, et de leur variation dans le temps (cas des sucres, des lactones, du tartrate d'éthyle, etc.).

Pour terminer la première partie, on envisage les composés actifs contenant d'autres atomes asymétriques que le carbone, et notamment l'azote, le phosphore, le soufre, le sélénium, l'étain, le silicium. On donne 70 indications bibliographiques.

La seconde partie (cas de l'inactivité optique) débute par l'étude (pp. 102-108) de l'isomérie cis-trans des substances cycliques. La réactivité des composés cis est en général beaucoup plus grande que celle des autres; par exemple, l'acide hexahydrophtalique cis donne un anhydride, alors que l'autre variété n'en donne pas. On étudie diverses propriétés, notamment la transmutation d'une variété dans l'autre. Il y a encore beaucoup de recherches à faire dans cette voie!

L'isomérie géométrique dans la série de l'éthylène fait l'objet du chapitre XII (pp. 109-126), qui donne près de 100 références.

Les trois premiers noms à citer sont ceux de van 't Hoff (1881), Le Bel (1882) et Wislicenus (1887). La configuration se détermine en partant des relations des composés étudiés avec les composés cycliques ou avec les dérivés acétyléniques, ou encore avec les composés de l'éthane. On expose succinctement les propriétés chimiques et physiques (point de fusion, volume moléculaire, chaleur de dissolution, viscosité, réfractivité, rotation magnétique). Le paragraphe sur la transmutation paraît un peu négligé; on y donne néanmoins les théories de Wislicenus (1887), de Liebermann (1890), de Werner (1891), de Stewart (1905).

Le cas des composés carbonitrés (aldoximes, cétoximes) est étudié ensuite assez longuement (pp. 127-145). Il y a une centaine de références. On expose la théorie de Hantzsch et de Werner (1890), qui a pour objet la prévision du phénomène, mais n'est pas tout à fait satisfaisante; puis la recherche de la configuration, la préparation, les propriétés. Au chapitre XIV, on s'occupe de diverses questions relatives à la stéréoïsomérie des composés nitrés (diazoïques) et l'on étudie leur transformation en nitrosamines.

Les deux chapitres suivants, qui forment la troisième et dernière partie (pp. 155-170) de la première section, traitent des isoméries dans les composés du cobalt (Werner) et analogues, notamment dans le platine, qu'ils soient optiquement inactifs (1907), ou actifs (1911).

La seconde section (pp. 171-233) est consacrée à des problèmes stéréochimiques dans lesquels l'isomérie n'intervient pas.

Le chapitre XVII (pp. 171-183) donne des relations entre l'arrangement spatial des atomes et certaines propriétés chimiques (telle que l'aptitude à former des anneaux).

Les obstacles stériques, découverts en 1872 par Hofmann et étudiés en 1881 par Bischoff, font l'objet des pages suivantes (pp. 184-202). La littérature y relative est très abondante et l'on a bien fait de reporter à un appendice (C) la plupart des indications bibliographiques (environ 350); elles concernent l'esterification, l'hydrolyse, la formation de chaines, de changements intramoléculaires, des réactions d'addition, de substitution, de décomposition, effectuées sur des substances de fonctions chimiques très diverses.

On examine alors les effets de la substitution sur la formation et la stabilité des composés cycliques. La configuration des composés carbonés optiquement inactifs fait l'objet du chapitre XX

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