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dans leurs principes bien d'autres lois de la physico-chimie telles que la loi de la stabilité de l'équilibre chimique, la loi de l'équilibre des systèmes monovariants, la formule des mélanges gazeux, la loi des solutions diluées, et bien d'autres. On comprend donc l'importance qu'il y a pour le chimiste à connaître le plus largement possible les idées et les œuvres d'un homme tel que Gibbs.

Malheureusement, le grand mémoire dont M. Le Chatelier avait donné la traduction, est presque inaccessible au grand nombre des lecteurs, surtout à cause des développements mathématiques qu'il renferme. Par bonheur Willard Gibbs lui-même a écrit une sorte d'abrégé de sa doctrine où, en quelques pages, il dégage les propriétés essentielles et les formules fondamentales de son grand ouvrage.

C'est de ce « Court Traité » que M. Matisse nous donne la traduction. Il l'a complété de quelques notes explicatives, les unes entièrement conçues et rédigées par le traducteur, les autres entièrement empruntées au grand ouvrage de Gibbs, les troisièmes enfin inspirées par le texte du grand traité, mais adaptées et simplifiées par le traducteur. Dans ces notes, le lecteur trouvera une démonstration simple et courte de certaines propositions ou formules que Gibbs s'est contenté d'énoncer ou d'écrire dans son Abrégé.

Les lecteurs non pourvus de connaissances mathématiques suffisamment étendues pour pouvoir consulter avec fruit le grand traité de Gibbs, seront reconnaissants à M. Matisse de cet ouvrage qui leur permet de s'initier aux idées fondamentales du grand savant Américain.

F. S.

XXI

LA THÉORIE ATOMIQUE, par SIR J. J. THOMSON, membre de la Société royale de Londres, professeur de physique expérimentale à l'Université de Cambridge. Traduit de l'anglais par M. Charles MOUREU, membre de l'Institut, professeur au Collège de France. Nouveau tirage. Un volume in-6° de VIII-58 pages. Paris, Gauthier-Villars, 1919.

Les noms de l'auteur et du traducteur sont déjà une garantie de la haute valeur scientifique de l'opuscule. C'est, en effet, une traduction de la magistrale étude que Sir J.-J. Thomson fit paraître en 1914. Ce n'est pas un simple exposé de la théorie

atomique telle qu'elle est généralement donnée dans les traités de chimie, mais une étude approfondie sur la nature et la structure intime de l'atome; et c'est à bon droit que le traducteur, dans sa note-préface, peut nous dire que « Sir J.-J. Thomson y résume nos connaissances essentielles et nos vues actuelles sur la constitution de la matière, et plus spécialement sur la structure des atomes ». L'éminent savant le fait d'ailleurs avec une compétence toute particulière, puisque ce sont ses travaux et ses brillantes recherches qui n'ont pas peu contribué à nous faire entrer plus avant dans ces connaissances.

Après avoir résumé brièvement l'histoire et le développement de la théorie atomique, l'auteur nous montre comment on est arrivé à la considération de l'électron identique dans tous les atomes. Comme il n'y a qu'un seul électron dans l'atome d'hydrogène, il s'ensuivrait que cet atome est le plus simple possible, ce qui nous ramène à l'hypothèse de Proust. A cette structure de l'atome se rattache intimement la question de la transmutation des éléments. « Les atomes des éléments radioactifs se prisent spontanément, en donnant naissance à des atomes d'une autre espèce... Personne, cependant, n'a encore. été capable, par quelque traitement physique que ce soit, de modifier la vitesse de ces transformations. » L'auteur lui-même a fait plusieurs essais, tous infructueux. «Par la mise en œuvre de ces moyens, j'ai réussi, dit-il, à désintégrer les atomes jusqu'au point d'en faire sortir quelques-uns des électrons qu'ils contenaient de l'atome de mercure, par exemple, j'ai réussi à détacher huit électrons, et de l'hydrogène un électron, le seul qu'il possède. Il ne m'a cependant jamais été possible d'obtenir une preuve, concluante à mes yeux, que l'atome d'un élément pourrait, par de tels moyens, ètre converti en un atome d'une espèce différente, en d'autres termes, que ces moyens nous permettraient de réaliser la transmutation des éléments. »,

Terminons par ces mots du traducteur : « Déjà le fléau de la Grande Guerre était déchainé sur le monde. J'exprimai à l'illustre professeur de Cambridge le désir de traduire son remarquable exposé, et, après entente avec l'éditeur Gauthier-Villars, de verser les bénéfices éventuels de la publication à la Croix-Rouge anglaise. Ce double vœu ne fut qu'en partie satisfait. Sir J.-J. Thomson s'empressa de donner son consentement, mais sous la condition que les bénéfices iraient à la Croix-Rouge française.

>> La victoire venue, chaque partenaire s'est retrouvé sur ses

positions, mais non sans avoir aperçu un terrain d'entente; c'est à la Croix-Rouge belge que nous offrirons les modestes profits de l'opération. Ils seront minimes, certes, en face de la dette immense mais nos héroïques alliés voudront bien y voir surtout une manifestation nouvelle, entre mille, des sentiments d'éternelle reconnaissance contractée par les peuples civilisés envers cette terre sainte de l'honneur et du sacrifice qu'est la Belgique martyre ».

XXII

F. S.

LA CHIMIE RAISONNÉE, par M. LEMARCHANDS, Chef des travaux pratiques à la Faculté des Sciences de Lyon (Bibliothèque de l'élève ingénieur). Un vol. in-8° de 174 pages. - Paris, GauthierVillars, 1914.

Le but que s'est proposé l'auteur, en écrivant ce volume, est certes digne de louange. Il veut en effet, comme il le dit dans son avant-propos, venir en aide à tous ceux qui débutent dans l'étude de la chimie, leur montrer que même la chimie minérale, qui, s'il faut l'en croire, « a une fort mauvaise réputation parmi les étudiants qui s'adonnent aux études mathématiques », est autre chose qu'une quantité énorme de préparations et de propriétés à retenir et qu'aucun lien ne vient relier, autre chose qu'un sombre chaos qu'aucun raisonnement ne vient éclairer »; bref, son but est de montrer que la chimie n'est pas une science de mémoire.

Le meilleur, le seul moyen efficace pour arriver à ce but, semblerait être de donner d'une façon claire et méthodique l'exposé des principes, des lois, des théories de la chimie générale.

M. Lemarchands suit un tout autre procédé. Les lois fondamentales de la chimie (lois de Lavoisier, de Proust, de Dalton, de Richter, de Gay-Lussac) sont passées sous silence; l'auteur, qui s'adresse cependant à des débutants, les suppose connues (1). C'est en vain aussi qu'on cherche dans l'ouvrage un exposé de la théorie atomique-moléculaire; les notions si importantes en

(1) Parfois même, l'auteur semble considérer ces lois et ces théories comme ne faisant pas partie du domaine de la chimie; parlant en effet (p. 138) de la recherche des coefficients d'une équation chimique, recherche basée sur la loi de Lavoisier et la conservation des atomes dans les réactions, il dit que cette méthode n'a rien de chimique.

chimie, d'atomes, de molécules, de poids atomiques et moléculaires ne sont définies ou expliquées nulle part, rien non plus de la loi des phases, de la loi de l'équilibre chimique; seule la théorie des ions est donnée au commencement de la troisième partie (1).

L'auteur commence par diviser les corps simples en métaux et métalloïdes, puis en oxydants et réducteurs, et, de l'opposition entre les propriétés des métaux et des métalloïdes d'une part, des oxydants et réducteurs d'autre part, il veut, en s'appuyant sur la règle d'Armand Gautier et sur les lois, un peu démodées, de Berthollet déduire la préparation pratique de la plupart des substances minérales (2).

Dans son Introduction l'auteur nous dit : « Ce livre s'éloigne donc tout à fait des livres classiques de chimie ». Cela est très vrai; mais après la lecture de ce livre n'aura-t-on pas encore un peu l'impression que la chimie n'est qu'une quantité énorme de préparations et de propriétés à retenir, ou que la chimie n'est qu'une science de mémoire? C'est ce que nous craignons. J. P.

XXIII

INTRODUCTION A LA CHIMIE GÉNÉRALE. Lois fondamentales de l'atomisme et de l'affinité, exposées à des chimistes débutants, par H. COPAUX, Professeur de Chimie minérale à l'École de Physique et de Chimie industrielle de la ville de Paris. Un vol. in-12 de vi-212 pages, avec 21 figures. Paris, GauthierVillars, 1919.

Exposer d'une façon claire les premiers principes de la Chimie à des débutants n'est pas facile. En effet, pour bien comprendre les lois et les théories de la Chimie, il faut déjà avoir une idée du mécanisme des réactions. Aussi, dans la plupart des traités classiques, l'ordre suivi est celui de l'enseignement oral, et les lois, les théories, les principes se trouvent éparpillés un peu à travers tout le volume, car ils sont donnés au fur et à mesure

(1) Cet exposé élémentaire que l'auteur nous donne de la théorie des ions n'est pas sans mérites; malheureusement l'application qu'il en fait aux phénomènes d'hydrolyse est loin d'être aussi satisfaisante, l'auteur y emploie le mot d'ion plutôt que la théorie.

(2) Ce n'est pas sans un certain étonnement qu'on lit pp. 22 et 23: Les sels sont des corps chimiquement inactifs. Un sel ne possède aucune activité chimique.

III SÉRIE. T. XXVII.

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que les propriétés ou les réactions des corps qu'on étudie en sont des applications. Mais cette méthode, tout en présentant certains avantages pratiques, n'est pas sans avoir de sérieux inconvénients: il n'est pas toujours facile, en effet, avec ce procédé, de se faire une idée d'ensemble de la théorie, ou même de s'y retrouver, lorsque plus tard on veut éclaircir quelque doute. Et cela montre suffisamment toute l'utilité que présente un livre comme cette Introduction à la Chimie générale, qui expose avec clarté et méthode les premiers principes de la Chimie. Cette introduction est écrite pour les chimistes débutants; mais cependant l'auteur n'a pas cru pouvoir s'autoriser à passer sous silence les théories les plus modernes, ni même les points qui pourraient présenter quelque difficulté.

L'ouvrage est divisé en deux parties: la première, qui comprend les cinq premiers chapitres, traite des lois fondamentales de l'atomisme; la seconde, qui comprend le chapitre sixième, traite de l'affinité chimique.

L'auteur commence par donner la notion de l'élément chimique et la loi de la conservation de la masse. Comme cette loi est à la base de toute la théorie atomique, l'auteur en examine le degré d'exactitude: «La perte de poids qu'on trouve, est appréciable pour un expérimentateur habile et patient, mais il a été reconnu qu'elle tient simplement aux variations de l'état hygrométrique du verre. Sous l'effet du léger échauffement, produit par la réaction, le verre dégage une petite partie de l'humidité, condensée à sa surface et ne la redissout ensuite qu'avec beaucoup de lenteur; et si l'on évalue séparément cette cause d'erreur par des expériences à blanc, on trouve qu'elle est justement de l'ordre des différences constatées (expériences de Landolt). Ainsi donc, l'exactitude de la loi de conservation de la masse, étant supérieure à l'approximation de nos procédés de mesure, le bon sens nous fait apparemment un devoir de l'admettre comme rigoureuse».

Et cependant l'auteur rejette l'exactitude absolue de cette loi. Il admet, en effet, avec plusieurs physiciens modernes, que la masse d'un corps est une quantité variable avec les pertes ou les gains d'énergie, subis par le corps lui-même, autrement dit, que la matière et l'énergie sont interchangeables.

« Mais la loi qui régit l'échange de l'énergie et de la masse est telle qu'une variation énorme de l'énergie entraîne une variation infime de la masse du corps; Am étant la variation de la masse d'un corps, AE la variation correspondante de l'énergie

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