Pteranodon Marsh. Crétacé supérieur du Kansas. X 1/25, d'après Eaton.

Le doigt porteur de l'aile a été replié.

Descendance protorosaurienne

Adaptation à la vie aquatique

FIG. 9. Ichthyosaurus quadriscissus Fraas. Jurassique inférieur du Wurtemberg. × 1/80 d'après un individu de très petite taille, mais avec la peau conservée, de l'Institut géologique de Louvain

Descendance pélycosaurienne hyperspécialisée

- Dimetrodon incisivus Cope. Permien du Texas. × 1/18.

DESCENDANCE DU TYPE PÉLYCOSAURIEN

Le second type du Permien inférieur est déjà trop évolué, dès l'époque permienne, pour avoir une longue descendance: l'épanouissement des formes à longues apophyses épineuses dans le Permien supérieur d'Amérique annonce la fin prochaine du groupe, aussi bien pour les genres adaptés à un régime carnivore (Dimetrodon, fig. 10) que pour les genres insectivores (Edaphosaurus).

DESCENDANCE DU TYPE COTYLOSAURIEN

Des trois types fondamentaux, il ne nous en reste donc plus qu'un dont puissent dériver les intermédiaires que nous cherchons entre les Reptiles et les Mammifères c'est le type Cotylosaurien.

ac

FIG. 11. Pareiasaurus (Bradysaurus) Baini Seeley.

Permien supérieur du Cap. × 1/30

d'après un exemplaire du Musée d'Histoire naturelle de Londres.

Lorsque, au Musée d'Histoire naturelle de Londres, on pénètre dans la galerie des Reptiles fossiles, l'attention est de suite attirée par un animal massif, trapu, à membres robustes (fig. 11), qui semble là comme égaré: on dirait que la galerie des Mammifères a débordé jusqu'ici. Et pourtant il s'agit bien d'un Reptile (Pa

reiasaurus) et même d'un Reptile très ancien: il provient du Permien supérieur de l'Afrique du Sud. Le même genre a été retrouvé dans les couches de même âge de la Russie septentrionale.

Malgré les caractères qui le rapprochent incontestablement des Mammifères (notamment la présence de l'acromion), cet animal est déjà trop spécialisé pour qu'on puisse le placer sur la ligne directe qui conduirait aux Mammifères; il ne peut être que sur une voie latérale d'évolution.

Mais l'Afrique du Sud, dans ses couches permiennes et triasiques, renferme en outre les représentants d'une faune très spéciale qui, jusqu'à présent, n'a été signalée que dans cette région et peut-être aussi dans la Russie septentrionale. Chaque année, de nouvelles découvertes dans les dépôts sud-africains viennent compléter notre connaissance de ces reptiles carnassiers.

Je ne parlerai ici que des Thérocéphaliens dans le Permien et des Cynodontes dans le Trias.

Comparons quelques-unes de ces formes avec les deux types qui nous ont servi, au début, à différencier les Mammifères des Reptiles, c'est-à-dire, d'une part, avec le Cotylosaurien Permien Captorhinus et d'autre part avec le sujet que nous avons choisi comme type de Mammifère, le Marsupial Dasyurus, en ayant soin de disposer ces formes d'après leur âge géologique, de manière à constituer une série chronologique.

Face supérieure du crâne.

1o) Orbite. Le Cotylosaurien Captorhinus (fig. 12) et le Thérocéphalien Scylacosaurus (fig. 13), du Permien, ont l'orbite formée par un os prefrontal (pf), un frontal (f), un post frontal (ptf) et un postorbitaire (po).

Les Cynodontes du Trias n'ont plus de postfrontal. Chez Cynognathus (fig.14) et Gomphognathus (fig.15), prefrontal et postorbitaire se rencontrent de manière

à exclure le frontal de l'orbite; tandis que chez Sesamodon (fig. 16) et Bauria (fig. 17), le frontal prend largement part à l'orbite et les deux autres os se réduisent. Chez les Mammifères (fig. 18), il n'y a plus ni prefrontal, ni postorbitaire.

2) Le foramen pariétal, énorme chez Captorhinus (fig. 12), est moindre chez Scylacosaurus (fig. 13), et se réduit encore chez Cynognathus (fig. 14) et Gomphognathus (fig. 15); il n'existe déjà plus chez Sesamodon (fig. 16) et Bauria (fig. 17). Les Mammifères n'ont pas ce foramen (fig. 18).

Face latérale du crâne.

3°) Un large carré (C) pour l'articulation de la mandibule avec le crâne existe chez Captorhinus (fig. 19); encore assez considérable chez Scylacosaurus (fig. 20), il se réduit chez les Cynodontes (fig. 21-23) et devient rudimentaire.

Chez les Mammifères, l'articulation ne se fait pas par l'intermédiaire d'un carré (fig. 24).

4°) La mandibule de Captorhinus (fig. 19) est composée de plusieurs os, chacun de grande taille. Chez Scylacosaurus (fig. 20), le dentaire se rapproche plus de l'articulation. Les Cynodontes subissent une réduction de l'articulaire, de l'angulaire et du sus-angulaire, de sorte que le dentaire est près de l'articulation (fig. 21 et 22).

Le dentaire seul constitue la mandibule des Mammifères (fig. 24).

Dans le squelette mammalien, le carré et l'articulaire ont été transformés en deux osselets de l'oreille : l'enclume et le marteau, renfermés dans l'oreille de l'adulte, mais extérieurs chez l'embryon.

La discontinuité de l'arcade que présente Bauria (fig. 23) rapproche encore davantage cette forme des Mammifères à ce point de vue.