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» (Petit, Berthollet, Laurent, Mitscherlich, Kékulé, Hofmann, > Frankland, Roscoë) dont l'attitude religieuse nous est inconnue. >> Il en reste donc 43 à classer, qui se répartissent ainsi : 1 athée » (Berthelot), 3 agnostiques (Bunsen, Van 't Hoff et Moissan); » 39 croyants et ce sont les Dalton et les Dumas, les Davy et les >> Priestley, les Chevreul et les Thénard, les Bérzélius et les » Liebig, les Deville et les Gibbs, les génies les plus hauts, les >> créateurs les plus féconds » (T. I, p. 255).

En résumé, ce travail vise à extirper un préjugé propre au XIXe siècle La science, principe du progrès matériel, celle dont les triomphes modifient les conditions de la vie humaine, serait incompatible avec la foi. Au fond, l'incompatibilité n'est invoquée que contre les Catholiques. Et cela est logique. Leur foi est la seule complète : elle est d'ordinaire intense et profonde; elle devient piété et pratique de dévotion. C'est donc elle qui créerait l'obstacle le plus insurmontable à l'état d'esprit scientifique. Les faits démontrent que la prétendue opposition est inexistante. Un savant n'est nécessairement, ni un athée, ni un matérialiste; il peut croire en Dieu et en l'immortalité de l'âme. C'est ce qu'établit brillamment l'enquête qui a donné naissance au nouvel ouvrage du P. Eymieu. Cette enquête devait forcément rester incomplète. L'auteur l'avoue sans détour. Telle qu'elle est, elle est une contribution des plus précieuses à l'apologétique contemporaine et vient augmenter très honorablement la série déjà longue des travaux si méritoires de l'auteur. Celuici, nous l'espérons, arrivera à transformer son œuvre, par des mises au point successives, en un répertoire à peu près complet des illustrations de la science du XIXe siècle au point de vue des convictions et des opinions religieuses. Si le P. Eymieu nous donne quelque jour le « Dictionnaire religieux des savants », ce sera, n'en doutons pas, au bénéfice égal de la science et de la foi. FRANÇOIS JANSEN, S. J.

LISTE DES OUVRAGES

DONT LA REVUE PUBLIERA L'ANALYSE DANS UNE PROCHAINE LIVRAISON

Paris, 1920. Paris, 1920.

GÉOMÉTRIE SYNTHÉTIQUE DES UNICURSALES, par E. BALLY.
PRÉCIS DE CALCUL GÉOMÉTRIQUE, par R. LEVEUGLE.
SPACE, TIME AND GRAVITATION, an outline of the general Relativity theory,
par A. S. EDDINGTON.

Cambridge, 1920.

UTILISATION DES VAPEURS D'ÉCHAPPEMENT DANS LES HOUILLERES, par

ADRIEN BARJOU. - Paris, 1920.

Paris, 1914.

LA THÉORIE ÉLECTRIQUE MODERNE, par NORMAN ROBERT. - Paris, 1920.
LES PROGRES DE LA PHYSIQUE MOLÉCULAIRE, par Me S. CURIE.
PROBLEMS OF COSMOGONY, par J. H. JEANS. - Cambridge, 1919.
LA PHILOSOPHIE GEOMETRIQUE DE HENRI POINCARÉ, par LOUIS ROUGIER. ·
Paris, 1920.

LES PARALOGISMES DU RATIONALISME, par LOUIS ROUGIER. - Paris, 1920.
SYCHOLOGIE DU RAISONNEMENT, par EUGENIO RIGNANO. - Paris, 1920.

REVUE

DES RECUEILS PÉRIODIQUES

BULLETIN DE PATHOLOGIE

De l'encéphalite léthargique. Au moment même où paraissent ces lignes, une maladie étrange qui se montra peu après la fin de la grande guerre, et ne fut pas sans provoquer un étonnement mêlé d'inquiétude, semble faire un retour offensif dans notre pays; les pouvoirs publics, avisés par l'Inspecteur d'Hygiène du gouvernement, viennent d'appeler sur cette menace l'attention du corps médical (1). Il ne sera pas sans intérêt de retracer à grands traits l'histoire de cette maladie, ses manifestations, ce qu'on sait de sa nature, des conditions de son développement et des moyens de préservation et de traitement à lui opposer.

La dernière épidémie à laquelle nous ayons assisté, celle qui frappa surtout les esprits en Belgique, a été observée en 1919 et au début de la présente année, mais elle paraît remonter, en réalité, aux premiers mois de 1918, rayonnant sur d'autres régions d'Europe, la France notamment où 41 cas furent décrits en 1919; l'année suivante, une recrudescence s'y produisit ; à l'Académie de médecine, Netter y renseignait 22 cas personnels et déclarait avoir connaissance de 100 autres cas (1). En Autriche (Vienne), elle fut décrite dès 1916-17 par Von Economo.

Ce n'était pas, pourtant, un mal absolument nouveau; des manifestations morbides de même nature, jusqu'à cette somnolence léthargique qui a donné, un peu abusivement ce semble, son nom à cette forme d'encéphalite, avaient été observées en 1912 par J. Camerarius (à Tubingue) et dénommées par lui « Schlafenkrankheit », en 1919. En Belgique, à Bruges, des cas

(1) BULL. DE L'ACAD. DE MÉDECINE, 20 janvier 1920.

étaient signalés par le Dr Van Boeckel, et, moins près de nous, en 1889-90, au moment de la décroissance d'une épidémie de grippe, une maladie à forme léthargique, qui reçut l'appellation de nona, fit son apparition dans le nord de l'Italie, d'où elle se répandit en Autriche, en Danemark, en Angleterre et jusqu'en Amérique. Malgré la diversité de certaines de ses manifestations, et les formes frustes susceptibles de donner le change sur sa nature, l'encéphalite léthargique forme, dans son ensemble, un tableau symptomatique provoquant bien l'impression qu'on se trouve, comme on l'a dit, devant un fait nouveau, revètant un type nosologique distinct; il apparait bien qu'on a affaire à une infection générale ou toxhémie ayant son point de départ dans le névraxe. Le sujet est envahi par un alanguissement, une somnolence, qui peut être coupée de délires animés, et devenir bientôt une torpeur prolongée pouvant se terminer par un coma mortel. Le tableau suivant, emprunté à une description clinique bien conçue (1), retrace cet étát Le malade (il s'agit d'un jeune ouvrier de 16 ans), a l'aspect figé, son corps n'est pas complètement étendu, sa tète ne reposant pas sur l'oreiller, il reste des heures sans bouger, le regard fixé droit devant lui, les traits immobiles. Interrogé, il répond lentement, avec effort, détachant chaque syllabe, mais sans échappement. Ses réponses sont toujours très précises, et bien adaptées aux questions. Puis il retombe dans son immobilité. Si l'on soulève ses membres, on constate qu'ils gardent, plusieurs minutes, des attitudes catatoniques. Mis debout, le malade n'a pas de troubles de l'équilibre, mais il marche raide et très droit, la tète rejetée en arrière, se déplaçant tout d'une pièce comme un automate ». La durée de cette période de torpeur est de plusieurs semaines et jusqu'à deux mois.

Un autre ordre de troubles de rang secondaire - symptômes de foyer s'impose à l'attention manifestations de lésions intéressant les origines des nerfs crâniens, particulièrement de la 6 paire (oculo-moteur commun) et de la 4 (pathétique), moins souvent de la 7° (facial), de la 9° (glosso-pharyngien) et de la 12° (grand hypoglosse). Apparaissant souvent dès la période prodromique alors que la fièvre et la léthargie traduisent surtout la période d'état ces symptômes consistent en une perturbation de la motricité et de l'association des mouvements

(1) Ch. Achard, prof. à la Fac. de méd. de Paris, Les aspects cliniques de l'encéphalite lethargique (PARIS-MÉDICAL, 24 juillet 1920).

oculaires, accessoirement de la mimique de la face (paralysie faciale) et en embarras de la langue et troubles du langage. Un observateur attentif, le Dr Nelis (1), met en relief ce fait qu'à la différence de ce qui se passe pour d'autres affections encéphaliques (ictus, poliomyélite, méningite...) ces troubles se produisent d'une façon progressive; les plus saillants sont les troubles oculaires diplopie (vision double), ophtalmoplégie (paralysie de tout un groupe de muscles oculo-moteurs), strabisme (loucherie), chute de la paupière supérieure ou ptosis, dilatation de la pupille ou mydriase, et paralysie de l'accommodation par paralysie du muscle ciliaire.

La fièvre est habituelle à la période d'état, mais ne s'élève guère au delà de 39° (40° dans les cas graves).

Tel est, dans ses traits essentiels, le tableau de la maladie ; aucun de ces symptômes, si saillants qu'ils soient, ne lui appartient en propre, et bien des expressions fonctionnelles ou accidents peuvent modifier, souvent aggraver, une marche qui doit compter, comme pour tout processus pathologique, avec de multiples facteurs (milieu, terrain, antécédents, etc.); le système nerveux central peut aussi être entamé par extension, dans plusieurs de ses départements fondamentaux: cervelet, bulbe, moelle épinière, d'où une complexité de troubles graves; d'autres organes (poumons, cœur, tube digestif, etc.) peuvent être touchés à leur tour par répercussion ou infection secondaire. De là, des essais de classification en différentes formes cliniques, les unes basées sur la gravité, l'extension ou la bénignité de l'envahissement infectieux, d'autres sur la prédominance de certains symptômes ou l'existence de certaines lésions concomitantes; il serait oiseux de nous y arrêter ici. Il n'en reste pas moins que l'association des déviations fonctionnelles qui viennent d'être citées, leur succession, leur mode d'apparition, leur physionomie générale paraissent bien autoriser leur étiquetage comme entêté morbide. On verra bientôt comment les résultats déjà acquis, quant à la localisation de la lésion initiale et à la nature virulente de l'affection, corroborent ces vues.

Si la mort peut être la terminaison de l'encéphalite léthargique (37 décès sur 168 cas d'après le rapport de Mac Nalthy), la guérison, d'autre part, ne laisse pas d'ètre laborieuse (1 à 3 mois) (2) et la convalescence comporte aussi des aléas, les

(1) Dr Nelis, «L'encéphalite léthargique ». REVUE MÉDICALE DE LOUVAIN, 15 janvier 1920.

(2) Nelis, loc. cit.

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