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Ainsi, dans sa constitution divine, l'église de Jésus Christ est essentiellement une, par l'unité du ministère pastoral, et par l'unité de la foi, du culte et des sacremens qui est l'effet de la première, et il ne peut jamais être permis, pour quelque motif que ce soit, de rompre le lien sacré de l'unité.

Voyez d'ailleurs par l'évenèment, si cette unité n'a pas toujours été reconnue et observée dans l'église. Les apôtres furent remplacés par un corps de pasteurs, héritiers de leur mission et de leur autorité, et ne faisant qu'un entr'eux. A ceux-ci succédèrent d'autres pasteurs unis par les mêmes liens, et ainsi de suite de siècle en siècle, sans aucune interruption ni division. Si même dès les premiers siècles il s'éléva des sectes schismatiques ou hérétiques, ce fut alors surtout que se montra l'unité de la vraie église; car ces sectes furent jugées, condamnées par le corps des pasteurs, déclarées étrangères à l'église de Jésus Christ, ennemies de l'église de Jésus Christ, et frappées d'anathême.

Comme il n'y a rien de plus contraire à la charité que le schisme, qui s'élève contre le corps des pasteurs et tend à diviser l'église, il n'y a aussi aucun crime contre lequel les saints docteurs de l'église se soient élévés avec plus de force. Ecoutez-les tous répéter, à la suite

les uns des autres, et dès les premiers siècles:

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que ceux qui divisent l'unité de l'église subiront les mêmes peines que Jéroboam ;* que Dieu jugera et condamnera aux flammes éternelles ceux qui font les schismes;† que ceux qui séparent l'église catholique sont livrés à l'esprit du démon ; qu'il est plus criminel de se séparer de l'unité que de pécher contre la loi;§ que les schismatiques en guérissant par le baptême de la plaie de l'idolatrie, infligent la plaie plus cruelle encore du schisme; qu'il n'y a pas de péché plus grand que le sacrilège du schisme; que rien ne peut excuser la séparation d' avec l'église ;** que les œuvres les plus méritoires, que le martyre même souffert pour la vraie foi ne peut faire pardonner le schisme à celui qui y persiste."+t

Quand on croit à la religion chrétienne, il faut nécessairement reconnoître deux vérités fondamentales; l'une qu'il n'y a pas de

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S. Iren. de hæresibus, lib. iv. c. xliii.

+ Ibidem, cap. Ixii. et s. Aug. de fid. cathol.

↑ S. Ambros. de pœniten. lib. ii. c. 4.

§ S. Optat. lib. vii.

I S. Aug. de Bapt. contra donatum. 18. Aug. contra Parmen. J. ii. c. viii. ** Id. ibid. 1. iii. cap. v. et cap. ii.

++ S. Cypr. de Unitate Eccl. et Epistol. Ivii. ad Cornel.

salut hors de l'église; l'autre qu'il n'y a de vraie église que celle qui existe depuis les apôtres.

Maintenant, nos chers frères séparés, voyez, examinez avec toute l'attention et la bonne foi qu'exige l'importance du salut, si votre société ecclésiastique remonte jusqu'aux apôtres; ou si elle n'est point une de ces sectes réprouvées, qui ont fait schisme avec l'église apostolique, se sont soustraites à l'autorité légitime de ses pasteurs, et en ont abandonné le culte, la foi, les

sacremens.

Où étoit donc votre église au commencement du douzième siècle, avant Valdo de Lion, de qui, selon la généralité des historiens, elle tire son nom? Et si, comme vous le prétendez, avant ce fameux Valdo, quelques hommes épars en divers pays avoient pensé comme vous en matière de religion, ces hommes formoientils une église, et quel avantage pouvez-vous en tirer? Y-a-t-il un genre d'erreurs auxquelles des hommes ne se soient abandonnés dans les divers tems et les divers pays du monde ?

En cherchant dans les divers siècles, et dans les divers coins de la terre, quelques hommes, ou quelques sectes qui ayent partagé quelques unes de vos opinions, vos historiens et vos apologistes n'ont donc fait que retarder la difficulté,

et ils ont été forcés de s'arrêter à une époque audelà de laquelle ils n'ont trouvé aucune trace de votre communion, et à laquelle ils se sont vus obligés de fixer votre séparation d'avec l'église catholique Romaine, et le commencement de votre société ecclésiastique: c'est le neuvième siècle.

Votre prétendue église n'existoit donc pas auparavant, et rien ne saurait combler le vide immense qui la sépare de l'église apostolique; qui lui imprime le caractère de nouveauté et d'institution humaine, et par conséquent celui de schisme et de réprobation.

Nous savons que, pour rassurer leurs sectateurs contre les terreurs de la conscience, les premiers auteurs de votre schisme prétendirent conserver l'ancienne et pure doctrine des apôtres, et ne se séparer que de ce qu'il leur plaisoit d'appeler erreurs, superstitions de l'église catholique Romaine, et que pour rendre cette église plus odieuse ils l'accusèrent même d'idolatrie.

... Nous vous demandons d'abord, nos chers frères séparés, de quel droit les auteurs de votre schisme ont prétendu s'éri- ger en juges de la doctrine, et sont venus accuser d'erreurs, de superstitions et d'idolatrie le corps des pasteurs de l'église universelle?

Quelles preuves ont-ils données d'une mission divine et extraordinaire, pour venir interrompre et détruire le ministère ordinaire dont, selon eux mêmes, les pasteurs catholiques étoient en possession depuis les apôtres ; pour bouleverser l'ancien gouvernement de l'église, et établir un nouvel ordre de pasteurs, comme de doctrine, de culte et de sacremens?

Il ne s'agit pas ici d'entrer en des discussions difficiles et au-dessus de la portée de la pluspart des chrétiens: un seul fait suffit pour décider; c'est que vos pères ont fait schisme et se sont élevés contre le corps des pasteurs dont l'ordre et l'autorité remontoient jusqu'aux apôtres. Or le schisme n'est jamais permis, aucun motif ne peut le légitimer, ni aucun prétexte l'excuser; il exclut du sein de la vraie eglise et de la voie du salut.

Telle est, comme nous l'avons déjà montré, la doctrine des pères des premiers siècles, et aux subtilités des schismatiques de leur tems ils répondoient avec confiance et sans avoir besoin d'examiner même leur doctrine; "Qui êtes vous? d'où et quand êtes vous venus?* Sachez qu'en premier lieu nous ne devons pas être curieux de ce qu'enseigne (Novatien), puisqu'il

Tertull. de præscript, § 37.

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