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M. PEYRAN, having penned the preceding reply to the bishop of Pignerol's pastoral letter, deemed it expedient, as the next step, to write a pastoral letter, in his official character, to his colleagues, and to the heads of families amongst the Vaudois.

It seems proper, therefore, that it should be inserted immediately after his answer to that prelate. The excellent spirit that it breathes, indicates that the author had accurately studied the very genius of "the gospel of peace;" and that he had well ascertained the character which the Vaudois were called to sustain, as meek but faithful confessors; whilst the allegiance to the reigning prince which he inculcates, proves how much respect he entertained on this subject, in a revolutionary age, for the oracles of God.

A MESSIEURS LES PASTEURS,

ET CHEFS DE FAMILLE,

DES EGLISES EVANGELIQUES DES VALLEES.

CHERS ET BIEN-AIMÉS FRERES EN JÉSUS CHRIST.

La pastorale que l'illustrissime et reverendissime évêque de Pignerol a adressée à Messieurs les curés et à leurs paroissiens, dans laquelle, s'adressant à nous, il nous reproche d'avoir déchiré le sein de notre mère en nous séparant de l'église Romaine, ayant donné lieu aux craintes dont quelques uns d'entre vous êtes agités, et

ayant (sans doute contre l'intention de ce prélat) excité une espèce de fermentation dans l'esprit des catholiques qui se trouvent mélés parmi nous, qui se sont flattés que cette pastorale était la prélude des violences qu'on allait employer, pour nous forcer à rentrer dans le sein d'une église qui dans tous les tems a fait tous les efforts, pour nous obliger à embrasser ses opinions, j'ai cru qu'il était de mon devoir de vous rassurer sur les frayeurs panniques qu'on voulait vous inspirer. Je me fonde pour cela sur l'equité, la justice, la modération, et la sagesse de Sa Majesté, qui me sont trop connues pour me laisser le moindre doute sur ses intentions vraiment paternelles; et je suis persuadé, que dans la supposition qu'il y eut dans le clergé de ses états quelqu'un qui lui suggerât des conseils violens contre nous, Elle ne serait pas disposée à les écouter, et les rejetterait bien loin. Mais supposons pour un moment mes Frères, ce que je regarde comme improbable, que l'on voulut nous contraindre à faire ce que notre conscience et notre persuasion désapprouveraient, vous êtes trop instruits pour ne pas savoir, qu'il faut être fidèles à Dieu et à sa vérité jusqu'à la mort, et persévérer jusqu'à la fin au milieu des plus rudes épreuves, et des persécutions. A l'égard de la société civile, on ne peut pas accuser de troubler sa paix, ceux qui, sans rien

faire contre ses loix, s'attachent fidèlement à ne servir que Dieu seul dans la religion; et le trouble vient de ceux, qui veulent contraindre les autres à les suivre dans le culte qu'ils rendent aux créatures. Quelque obéissance que l'on doive aux souverains selon la parole de Dieu, on ne leur en doit point contre la parole de Dieu; autrement on ne pourrait jamais dire, qu'il faut plutôt obéir à Dieu qu'aux hommes, et il n'y aurait point d'occasion de souffrir pour le nom de Jésus Christ, ni de lui être fidèles jusqu'à la mort.

On ne peut pas être estimé être rebelle à un prince terrien pour ne lui soumettre pas sa conscience, qui ne releve pas de lui, et sur laquelle il ne peut rien entreprendre sans s'élever audessus de Dieu, et s'approprier ce qui n'appartient qu'à Dieu seul; pourvu que, refusant d'obéir contre Dieu, on se soumette à souffrir toute la peine que le prince ordonne ;-Car si quelqu'un, à cause de la conscience qu'il a envers Dieu, endure du mal, et souffre injustement, cela est agréable; si en faisant bien, et toute fois étant affligés, vous l'endurez, c'est à cela que Dieu prend plaisir.* Il faut être sujets aux princes, non seulement par la crainte de leur colère, mais par l'obligation de la conscience, parceque Dieu,

* Pier. ii. 19. 20.

à qui notre conscience doit toujours être soumise, a établi les princes, et a commandé à toute personne de leur obéir, déclarant qu'ils sont ses serviteurs, employés à ce qu'ils font. Mais il ne faut pas leur assujetir la conscience, pour faire, par leur commandement, ce qu'elle juge contraire à la volonté de Dieu. Etre sujet pour la conscience, c'est obéir aux princes parcequ'on sait que Dieu le veut, et qu'il l'a commandé; et puisqu'on le fait pour obéir à Dieu, on ne le doit plus faire quand ils commandent de désobéir à Dieu, pour l'amour de qui on leur obéit.

Chers et bien-aimés frères, si nous étions appellés à souffrir pour notre croyance, je ne saurais m'empêcher de vous dire mes sentimens sur ce que nous devons penser et dire, touchant ce que nous pourrions être appellés à souffrir, et ceux qui pourraient nous faire souffrir. Premièrement, je suis d'avis que ce serait une chose fort inutile de faire des discours de politique sur le traitement qu'on pourrait nous faire. L'on est porté, et dans ce siècle plus que tout autre, à se moquer des misérables qui voudraient faire des leçons aux souverains sur leurs propres intérêts. Nous serions en droit de nous plaindre, et comme nous n'aurions mérité les maux que nous endurerions, par aucune offense faite à ceux qui les causeraient, nous

dans

serions obligés de le dire, et de déclarer notre innocence, afin que ceux qui viendraient après nous ne crussent pas que nous eussions souffert justement de la part des hommes, pour leur avoir fait du mal. Je ne saurais me persuader qu'aucun prince pût trouver mauvais que nous disions, que, quelque puissance et quelque autorité qu'ait un souverain, la justice et l'equité qui doivent guider sa conduite, ne lui permettent pas d'ôter les grâces qu'il a accordées à des sujets, lorsqu'ils n'ont rien fait qui les en rende indignes; ni de les maltraiter pour vouloir persévérer dans une religion que ses prédécesseurs et lui-même leur auraient permis, par des édits solemnels, de professer et d'exercer publiquement.

Je crois que je dois aussi, pour l'intérêt de la vérité, et du salut des ames, vous faire remarquer l'esprit imperieux du clergé de l'église Romaine, qui veut dominer partout, et tenir tous les hommes dans une obéissance aveugle, que Dieu même n'a jamais demandée. Il n'y a sorte de moyens qu'il n'employe pour venir à bout de ses desseins; il se fait une étude particulière de vouloir tout faire plier sous son autorité; et il n'épargne rien pour engager les princes à employer toute leur puissance à soutenir ses intérêts, et à venger ses passions. A peine échappé à un naufrage qui a failli le

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