Sayfadaki görseller
PDF
ePub

which she had ingeniously introduced him, surrounded by several of the children of his parish, who were so constantly the objects of his pastoral attention and regard.

À M. FERRARY,

CURE DU

GRAND SACONNEX.

MONSIEUR LE CURÉ,

EN passant l'autre jour par Genève, j'ai lu la lettre que vous avez adressée à Monsieur Cellerier, pasteur de Satigny. J'y ai trouvé de cet esprit, puisé dans la lecture des ouvrages du fameux Bossuet, qui enveloppe une partie des choses les plus dificiles dans des termes vagues ou généraux; et qui semblant dire beaucoup, ne dit cependant rien qui explique, non les sentimens de votre église, mais ce que vous pensez vous-même; ou plutôt ce que vous croyez penser; car vos distinctions sont si subtiles, qu'il n'y a guères d'apparence que vous y croyiez, ou que vous les entendiez. Permettez-moi, Monsieur, de raisonner un moment avec vous et soyez bien persuadé que je suis naturellement ennemi des disputes, et que je voudrais de bon cœur voir tous les chrétiens, de quelque dénomination qu'ils soyent, s'accorder dans l'essentiel; ou tout au moins se supporter

réciproquement dans un esprit de charité. Vous reprenez M. Cellerier d'avoir traité votre culte d'idolâtrie, vous soutenez que vous n'honorez les images que comme de simples représentations, qui vous portent à imiter les originaux, et que vous ne regardez le bois de la croix que comme un signe vénérable qui vous rappelle le souvenir de notre heureuse rédemption. Je veux bien, M. le Curé, vous en croire sur votre parole; cela étant, permettez-moi de vous en faire mon compliment, car alors je serai obligé de vous regarder comme plus raisonnable que votre église. Mais cette église ne prescrit-elle rien de plus et les images, aiusi que le bois de la croix, ne sont-ils pas tant les objets du culte qu'elle ordonne, que des moyens utiles qu'elle conseille pour s'élever aux originaux? Je veux bien encore vous en croire, puisque je suis en train de vous donner des preuves de ma cortesia. Mais dans ce cas, il faut réformer son Bréviaire, dans lequel elle dit à la croix en la distinguant du crucifié: O sainte croix, etc. seule digne de porter la rançon du monde! Doux Bois, qui portes les clous et le doux poids, sauve l'assemblée ici présente. Il faudra encore réformer son pontifical, qui dit que le culte de latrie est dû à la croix, et qu'il faut encenser les images, les baiser, se prosterner devant elles avec toute l'humiliation dont

on est capable. Il faudra aussi réformer ces prières où l'on dit de l'image: 0 Dieu, sanctifie cette image de la vierge, afin qu'elle nous donne un salutaire secours, etc. Il faudra surtout réformer cette prière dont un pape est l'auteur, et dans laquelle on dit à l'image de Jésus Christ imprimée sur un suaire: Qu'il vous plaise de nous purger de toute tache, heureuse image de la face de Jésus Christ; répandez la lumière dans nos cœurs, etc. Conduisez-nous, bienheureuse figure, dans notre patrie. Il faudra encore réformer le 11me. Concile de Nicée, confirmé par celui de Trente, qui ordonne, non seulement de vénérer, mais aussi d'adorer les Images. Vous vous récriez beaucoup, M. le Curé, sur ce que M. Cellerier n'a pas voulu voir que le terme de πpoσкννε, ne doit se prendre pour adoration religieuse que lorsqu'il est question de Dieu. Mon intention n'est pas de m'étendre sur les différentes significations de ce terme grec; je me contenterai de vous demander pourquoi le concile frappe d'anathème quiconque douterait qu'il fallut les adorer, s'il n'a entendu par le premier de ces termes que le respect qu'on doit avoir pour les images? pourquoi ne s'est-il pas contenté du terme de vénérer, et a-t-il ajouté l'autre? Il faudra encore réformer le calendrier de votre église, et rayer du nombre de vos saints qu'elle ordonne d'invoquer, les Saints Thomas et Bo

naventure, qui ont enseigné qu'on doit à l'image le méme honneur qu'à l'original, et ainsi le culte de latrie aux images de Jésus Christ, comme celui de dulie aux images des saints. Il faudra ré former et casser tant d'approbations données à une foule immense de docteurs, de professeurs en théologie, d'évêques, de cardinaux, de prélats, etc. qui ont suivi la doctrine de St. Thomas, ou qui n'y ont fait qu'un très-petit changement, comme Bellarmin et bien d'autres, mais qui retiennent toujours comme la doctrine constante et universelle de l'église, Qu'il faut vénérer les images des saints, non seulement par accident, mais aussi proprement en elles-mêmes, en sorte qu'elles soyent le terme de la vénération, étant considérées en elles-mémes, et non seulement en tant qu'elles représentent. Enfin, il faudra réformer la pratique constante de vos peuples et même de vos pasteurs, qui, de notoriété publique, font bien plus que de regarder les images comme de simples représentations capables de nous élever aux originaux. Car s'il n'en était ainsi, comme vous le prétendez, pourquoi votre église les consacrerait-elle avec tant de cérémonies, pourquoi les porterait-elle en pompe, les orneraitelle, les encenserait-elle, les baiserait-elle, les saluerait-elle, leur offrirait-elle des vœux, en attendrait-elle des miracles et des guérisons? Soyons de bonne foi, M. le Curé; ne saurait-on

s'élever aux originaux, sans se jeter ventre à terre devant leurs images? Quel besoin de tonner si fort, et de fulminer des anathèmes contre des gens qui se tuent de dire qu'ils ne sauraient en conscience se résoudre à violer le 2me. précepte de la loi? Avouez, Monsieur, que c'est faire bien du vacarme pour rien, si l'église ne destine les images qu'à être de simples représentations. Avouez encore qu'il y a en cela bien peu de lumière, puisque tout ce grand nombre de cérémonies religieuses, bien loin de faire de l'image un degré pour monter à l'original, deviennent de vraies entraves qui nous attachent inévitablement à l'objet matériel. A quoi bon en effet, tant d'appareil, si les images ne sont que de simples modèles d'instruction? Ne pourriez-vous pas les faire servir à cet usage, sans les servir elles-mêmes avec tant de soin? Pourquoi tant de pélérinages? pourquoi ce concours général de dévotion à une image plutôt qu'à toute autre? Le peuple peut-il ne pas croire que l'image ou le saint lui saura gré d'un service si pénible, et qui se rend toujours aux dépens de la vraie et de la solide piété? Où serait donc la sagesse de votre église que vous prétendez être infaillible, qui dans tout cela ne se proposerait qu'une vue si bornée, et même inutile pour les savans, pendant que d'un autre côté elle ordonne ou tolère un extérieur

« ÖncekiDevam »