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les recoins poussiéreux des musées d'antiquités : ils auront régi durant vingt siècles au moins la chronologie des faits de l'Histoire humaine, et les historiens auront à les interroger à tout moment. Les « Calendriers Perpétuels » destinés à résoudre les problèmes de l'espèce que nous avons définie au début de cet article, resteront donc, eux aussi, toujours utiles et même nécessaires. Cependant un jour viendra où sonnera l'heure finale et où l'Ange annoncé par les Écritures, au Livre de l'Apocalypse, viendra du Ciel crier au monde entier la parole solennelle: Tempus non erit amplius, « Le temps est clos à jamais ». A cette heure et par cette parole sera close l'histoire des événements d'ici-bas et seront clos du même coup tous les Calendriers.

B. LEFEBVRE, S. J.

Observations géologiques
sur la Côte belge

L'observation de la Nature est, comme on le sait, un des meilleurs moyens pour élucider les problèmes du passé. Si l'étude des phénomènes actuels n'est pas, contrairement à ce que pensent certains savants, l'unique guide à suivre quand on scrute les secrets du passé, elle n'en est pas moins une source féconde d'heureuses déductions.

Il ne faut donc jamais manquer l'occasion d'observer attentivement les phénomènes, toujours si captivants d'ailleurs, que la Nature prodigue avec une si généreuse libéralité. Dans un domaine à vrai dire très modeste, j'ai profité de séjours répétés au bord de la mer, pour tâcher de saisir le mécanisme intime ou les effets si variés des phénomènes marins que je vais exposer. Nous verrons en même temps qu'il est possible d'en tirer quelque lumière pour la connaissance de faits géologiques.

I. FORMATION DE PELOTES D'ARGILE DANS LES SABLES

Il existe dans beaucoup de formations géologiques, des bancs de grès montrant des enclaves de schiste sous forme de lentilles, de nodules ou de petits amas. On les a appelés grès ou conglomérats à noyaux schisteux. Ces grès sont toujours à grain très marqué, grossier. Les empreintes de bois et de plantes flottées y sont généralement fréquentes et l'on y observe communément des

ranger ces formations parmi les dépôts côtiers. On considérait anciennement ces enclaves schisteuses comme arrachées à des bancs schisteux déjà formés et consolidés; de nos jours, on les considère avec beaucoup de raison comme des pelotes d'argile simplement mêlées aux sédiments sableux puis métamorphosées avec eux.

La côte belge entre Nieuport et la frontière française offre des conditions particulièrement favorables pour observer la formation actuelle de dépôts sableux à pelotes d'argile. L'estran y présente en effet une largeur exceptionnelle, dépassant 500 mètres en certains points. Sur cet estran la mer laisse en se retirant des bras ou mares allongées parallèlement au rivage séparées par des bandes sablonneuses. Dans ces bras, elle abandonne souvent des dépôts d'une argile très plastique, grasse et liante, d'un gris plus ou moins foncé et un peu verdâtre, parfois nettement schistoïde (1). Du bord des mares, pendant la marée descendante, il est très aisé de saisir toutes les phases de la production des pelotes d'argile. Voici les faits que j'ai pu ainsi constater.

1o Pour qu'il y ait une production notable des pelotes, il faut un certain concours de circonstances. Aux périodes de calme marqué il ne s'en forme pas du tout, parce qu'alors sans doute l'absence ou la faiblesse des vagues ne peut leur donner naissance. Lorsque la force des vagues atteint et dépasse une certaine mesure, d'ailleurs peu élevée, il ne s'en forme pas non plus. Dans une période de gros temps continus, on n'en observe pas la moindre

(1) L'abondance particulière d'argile dans les mares de l'estran de Nieuport, est due sans doute au voisinage de l'embouchure de l'Yser et à la présence le long de la côte d'un bas-fond vaseux appelé la petite rade de Nieuport, qui est l'un des rares points où il se dépose de l'argile dans la mer du Nord méridionale. (Cf. Carte lithologique de la mer du Nord par Van Mierlo : BULL. SOC. BELGE DE GÉOL. t. XIII, 1899, pl. 2).

trace. Le maximum de production se remarque dans le cas suivant. Pendant une phase de calme assez prolongée a pu s'accumuler dans les mares un tapis assez épais d'argile. Survient une agitation plus forte de la mer, avec des vagues n'atteignant pas 0,50 m. de hauteur au bord, on observe une grande abondance de ces pelotes.

2o Malgré la grande étendue de l'estran, la zone de formation des pelotes paraît fort localisée, ce qui est d'ailleurs aisé à comprendre. Dans la région que nous considérons il y a généralement trois ou quatre mares à marée basse, la plus côtière presque toujours à sec, ainsi que parfois la suivante. Le dépôt d'argile n'atteint de l'importance que dans la mare côtière et un peu dans la dernière. Aussi n'est-ce guère que sur le bord de la mare la plus proche de terre que l'on rencontre les pelotes d'argile.

De plus, ce n'est que sur le côté de la terre que l'on en trouve; chose facile à s'expliquer.

La localisation est donc assez étroite; comme nous venons de le dire, il n'y a de pelotes, normalement, que dans les limites où les variations d'amplitude de la marée font osciller le bord de la première mare. Une bande d'une cinquantaine de mètres en arrière de la limite des plus fortes marées est le seul domaine où, dans la région considérée, se localise le phénomène.

3o Les pelotes d'argile affectent des formes assez constantes. Le plus grand nombre, de très loin, sont des lentilles ou plutôt des plaquettes arrondies sur les bords. Parfois on en découvre un peu cylindriques. Jamais je n'en ai trouvé aux bords déchiquetés, effilochés ou anguleux comme dans les roches anciennes bréchiformes.

4o Jamais je n'ai rencontré de pelotes qui ne fussent composées exclusivement d'argile extrêmement grasse et pure, que l'on appelle dans la plaine maritime flamande « argile de schorre ». Tout particulièrement je n'en ai jamais vu formées de lits minces alternants de sable et d'argile.

stupéfaction, depuis la guerre, elle a cessé pour ne reprendre que très faiblement à la fin de septembre 1924. Au premier abord on ne saisit pas de liaison possible entre ce phénomène et la guerre. Cependant il en peut exister. Sur nos côtes, les phénomènes naturels sont fortement influencés par l'action de l'homme. Dans son travail précité, M. Van Mierlo en donne plusieurs exemples bien démonstratifs. Le dragage qui se pratiquait activement avant la guerre dans l'Yser et dans la rade, pour entretenir le chenal du port, fut interrompu ; il n'y a pas longtemps qu'il a été repris avec intensité. Or ce dragage a une influence considérable sur la nature des sédiments, sur la profondeur des passes, sur les courants, etc., etc. Il peut avoir une répercussion sur le phénomène qui nous occupe. Pour être fixé, il faudra une série plus longue d'observations.

Peut-être faut-il attribuer l'arrêt du phénomène à ce que les années 1922, 1923 et 1924, sur lesquelles portèrent mes observations, furent des années de mauvais temps en été.

6o Au point de vue géologique, la formation de pelotes n'offre pas seule de l'intérêt ; il est non moins important de savoir si elles se conservent et se mélangent aux sédiments sableux de l'estran. Très souvent il est aisé de voir que leur existence est éphémère. En temps de marées ordinaires toutes les pelotes que la mer jette sur des surfaces bien aplanies par l'action des vagues, bien fermes et bien damées, y restent en saillie; en belle saison elles se dessèchent rapidement et s'exfolient à l'extrême. Aussi, au flux suivant, leur résistance à peu près nulle les livre sans défense au choc des vagues. Aussi, dans certains cas, après avoir vu des portions de l'estran jonchées de ces pelotes, une observation poursuivie pendant plusieurs jours permet d'assister à leur complète. disparition.

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