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au Sud jusque Walton-on-the-Naze (1). D'après Rudler un morceau d'ambre de 37 onces (2) a été dragué au large de Yarmouth et un autre morceau de 28 onces 1/4 a été trouvé à Cromer. D'après Hertwig (3) l'ambre se trouverait même dans les graviers de la Tamise et on en aurait trouvé dans Hyde-park à Londres. Or de ces gisements anglais une matière aussi peu dense que nos deux cailloux pourrait très bien être entraînée jusque chez nous à la suite de tempêtes prolongées du N.-O. D'après Hertwig l'ambre se trouverait aussi sur les côtes de Suède, de Norvège près de Christiania. Le fait est confirmé par Boyd Dawkins (4) L'ambre se rencontre en quantité considérable sur les côtes Ouest du Danemark, spécialement entre le golfe de Nissum et l'île de Fàno. C'est probablement à ce gisement que Diodore de Sicile fait allusion (v. V. 23). On rencontre l'ambre au Sud jusqu'au Zuiderzee. »

On le voit, notre découverte complète la série de celles qui s'étendent sur tout le pourtour de la mer du Nord.

Si nous nous sommes étendu longuement sur ces trouvailles, c'est en partie pour montrer aux archéologues que, lorsqu'on fait, dans le N.-O. de l'Europe, des rencontres dans les fouilles de morceaux ou d'objets en résine fossile, on ne doit pas invoquer immédiatement une origine aussi lointaine que les côtes de la Baltique orientale. La question de provenance est beaucoup plus complexe.

4. COQUILLES EXOTIQUES

On rencontre de temps en temps sur nos plages des coquilles évidemment d'origine très lointaine. La plus

(1) Encyclopedia britannica. 11e éd. v. I,

p. 793.

(2) Rudler, op. cit., p. 203. Sur l'ambre de cette région voir aussi C. Reid, The geol. of the country around Cromer. MÉM. GEOL. SURVEY, 1882, p. 133 et Cl. Reid, On Norfolk amber. TRANS. NorFOLK NAT. HIST. SOC. t. III, p. 602, t. IV, p. 247. (3) Hertwig G., The subterranean world. 2o éd. v. I, p. 450. (4) Boyd-Dawkins, Early man in Britain. 1880, p. 418.

fréquente est le Cauri, la monnaie africaine. Sa présence n'a rien de mystérieux : ce coquillage est devenu commun chez nous ; les marchands de curiosités de la plage le vendent au poids; abandonné par les enfants dans le sable, sa forme massive et sa résistance lui permettent de subsister très longtemps et de prendre un faux air d'indigène. Le Chenopus Pes-Pelicani se retrouve aussi pour la même raison, mais plus rare et à aspect usé, surtout sur ses digitations caractéristiques. Mais j'ai fait un jour une trouvaille suggestive. En explorant, à marée basse, l'extrémité du brise-lames qui protège vers le N.-E. l'estacade N.-E. du chenal de l'Yser, j'ai découvert à mon grand étonnement un exemplaire absolument intact, très frais de couleur, de Murex brandatis. Ce gastropode est des plus fragiles avec sa columelle mince mesurant plusieurs centimètres, avec les longues protubérances épineuses de ses spires et les replis sans fin et fragiles de sa bouche. Et cependant, rien ne manquait. A cette époque de l'année - c'était en avril 1914 la région de l'embouchure de l'Yser est déserte, surtout à cet endroit, où il n'existe aucune habitation sur la côte, et où le chenal de l'Yser isole des moyens de communication. Je ne voyais personne et la mer venait de quitter la place où je faisais ma trouvaille, à près de 500 m. de la laisse de haute mer.

Vu les circonstances, on ne peut supposer que la coquille avait été perdue ou jetée là par un être humain. Elle ne s'y trouvait pas depuis longtemps, vu sa fragilité et la saison. Or ce Murex est inconnu sur toutes les côtes anglaises et sur les côtes françaises de l'Atlantique. C'est un coquillage méditerranéen. En supposant, ce que j'ignore, qu'il proviendrait des côtes d'Espagne ou du Portugal, cela ferait encore un joli trajet et surtout ce serait un cas de coquille méridionale au milieu d'une faune tempérée plutôt froide. Si notre coquille si fragile peut faire, sans encombre, un pareil voyage, c'est évidem

ment que dans le gros paquet d'algues où je l'ai trouvée elle a dû rester attachée grâce à ses longues protubérances épineuses. Sur place je n'ai malheureusement pas songé à ce fait; j'aurais dû recueillir ces algues pour en tirer une confirmation de ma supposition. Au point de vue géologique il faut conclure que la présence, dans la faune d'un climat, d'espèces appartenant à un climat différent n'implique pas nécessairement que les espèces aient vécu côte à côte. Le mélange peut s'expliquer par le transport.

5. PLANTES EXOTIQUES

Les grands courants marins transportent au loin les végétaux que leur amènent les cours d'eau. La côte belge est en dehors de leur influence. C'est vers la Norvège que le Gulf-stream entraîne les plantes tropicales qu'il charrie. Cela n'empêche cependant pas qu'en de rares circonstances nous n'en ayons notre part. Par deux fois, en 1913 et 1922 la plage de Coxyde à Nieuport au moins a été littéralement jonchée de végétaux flottés. La première fois ce furent de longues tiges de bambous et de grandes feuilles de palmiers. La seconde fois ce furent des myriades d'enveloppes de noix de coco, ouvertes mais encore garnies de leur bourre. Il en reste encore à l'heure actuelle.

6. TRANSPORT DE CAILLOUX PAR DES ALGUES

On a souvent signalé le pouvoir de flottaison et de transport des algues. Plusieurs fois j'ai trouvé sur la plage de Nieuport, après de violentes tempêtes du S.-O. des galets de craie durcie portant encore fixées sur la pierre, par leurs ventouses basales, les touffes de Fucus vesiculosus qui les avaient véhiculés. Un galet pesait près de 50 grammes. D'après la dimension que peuvent atteindre les touffes de ces algues, je ne doute pas que de cette

manière peuvent voyager des cailloux vingt fois plus volumineux.

Ces quelques lignes, de portée modeste, montrent qu'il y a encore à glaner sur nos côtes si parcourues. Nul doute que les observations gagneraient en importance et en précision si elles étaient multipliées et étendues. Leur coordination fournirait des déductions bien plus certaines notamment sur l'origine et le sens des transports signalés.

X. STAINIER,

Professeur à l'Université de Gand.

Une plante croît, un animal se meut. Est-ce par le jeu seulement de l'énergie physico-chimique de leurs cellules constitutives? Ou faut-il supposer en eux l'existence de quelque principe immanent de vie en dehors et au-dessus de la matière ? Le Déterminisme suffit-il à expliquer le comportement de l'une et de l'autre, ou n'y suffit-il point? Telle est la question que se posent les Naturalistes depuis qu'il y a des Naturalistes et qui pensent.

L'opinion communément admise, plus exactement le dogme professé actuellement par l'ensemble des savants s'occupant de sciences physiques, chimiques ou naturelles, est nettement déterministe. L'un de ceux-ci s'est exprimé tout récemment sur la question, M. Ét. Rabaud, professeur en Sorbonne (1):

« Du moment que l'on entend faire œuvre scientifique, on ne peut hésiter sur la méthode à suivre. Les constatations positives forment la base unique de nos interprétations; en dehors d'elles, rien ne doit entrer en ligne de compte qui ne soit accessible aux recherches et ne s'impose comme donnée de l'expérience ou de l'observation. Il faut donc écarter dès l'abord toute conception qui, en introduisant dans l'enchaînement des faits une notion métaphysique ou mystique, dirigerait l'interprétation et la fausserait. Archée, entéléchie, principe, élan, force interne, le Vitalisme sous ses diverses formes, radicales ou modérées, avouées ou dissimulécs, ne doit, à aucun titie, servir de point de départ : il ne pourrait être qu'un point d'arrivée. S'il correspond à quelque réalité, il se dégagera naturellement et nécessairement des faits ;

(1) Éléments de Biologie générale, par Étienne Rabaud. Paris, Alcan, 1920.

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