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pourrait tirer des terrains pétrolifères déclarés, par la récente loi des mines, propriété de l'État. Toutes ces richesses sont appelées à jouer un rôle capital dans les budgets du pays. Il leur manque seulement une exploitation appropriée, dirigée par un organisme autre qu'un ministère de l'État.

Le Gouvernement actuel avait pensé combler le vide en édictant la loi de commercialisation des entreprises de l'État. Pourtant, il n'a pas changé la situation existante: le manque de capitaux et de personnel compétent dans le pays empêche la réalisation du principe énoncé. Quant aux capitaux étrangers, la loi leur pose des conditions de subordination telles que, pratiquement, aucun capitaliste ne se déciderait à les investir en Roumanie.

Ainsi, nous arrivons à constater, une fois de plus, la nécessité urgente pour le Gouvernement d'abandonner la politique suivie jusqu'ici et d'en adopter une autre qui tiendrait compte de la situation actuelle du pays.

Résumons. Le mal dont souffre la Roumanie et qui s'appelle « l'ébranlement du crédit », est un mal très grave. Cependant, l'étude de ses causes nous a montré qu'il n'est pas inguérissable. Il importe seulement d'appliquer au pays malade les recettes que la raison pratique et les lois économiques nous enseignent. Il faut doter le pays d'une monnaie stable. Là se trouve le centre de gravité auquel devrait s'ajuster tout le reste de la politique gouvernementale. Rendre la liberté aux agriculteurs, aux industriels en général et aux commerçants; abolir les mesures qui annihilent l'activité économique du pays et qui repoussent la collaboration étrangère, rétablir les transports en concédant l'exploitation des chemins de fer à un organisme autonome et financièrement puissant; activer le mouvement commercial du pays en créant dans les ports du Danube des zones libres — voilà la politique économique à suivre.

Quant à la politique financière, la consolidation de la

dette flottante intérieure devrait faire partie de l'œuvre de l'assainissement général. En outre, la rédaction d'un budget réel, c'est-à-dire d'un budget qui satisferait les besoins vitaux du pays, serait une autre tâche à accomplir. L'amélioration du sort des fonctionnaires et la dotation équitable des services publics indispensables seraient suivies d'une réforme administrative radicale, comportant la compression du nombre des employés de l'État et l'augmentation des heures de travail. Enfin l'accroissement des recettes du Trésor par une exploitation appropriée des domaines de l'État aiderait à résoudre la question de l'équilibre budgétaire.

Telles sont les mesures qui constituent, à notre humble avis, les éléments nécessaires de la politique à pratiquer. A condition de les mettre en exécution, on arriverait à relever la production du pays, à ranimer le commerce, à intensifier l'exportation et à avoir le budget équilibré. Ces premiers résultats atteints, on en obtiendrait d'autres. On aurait le leu stabilisé et, ensuite, remplacé par une nouvelle monnaie-or. Le pays tout entier renaîtrait et, avec lui, son crédit extérieur.

P. TCHAIKO TCHAÏKOVSKY.

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I

LE GÉOMÈTRE JÉROME SACCHERI, S. J.

(1667-1733)

La Bibliothèque du Collège philosophique et théologique de la Compagnie de Jésus à Louvain possède la collection complète des premières éditions des œuvres mathématiques du P. Jérôme Saccheri (1). Ce sont autant de raretés biblio

(1) En voici les titres complets !

Quaesita Geometrica A Comite Rugerio De Viginti milliis Omnibus Proposita Ab Hieronymo Saccherio Genvensi Soc. Iesv Solvta Sub Avspiciis Excellentissimi Domini D. Didaci Phelippez De Guzman Marchionis De Leganes &c. Totivs Mediolanensis Provinciae Status Et Belli Pro Cath &c. Rege Supremi Moderatoris &c. Mediolani, MDCXCIII. In Regio Ducali Palatio, apud Marcum Antonium Pandulphum Malatestam Regium, ac Cameralem Typographum.

Je le citerai par les mots : Quaesita Geometrica.

Neo-Statica Avctore Hieronymo Saccherio E Societate Iesv In Ticinensi Vniversitate Matheseos Professore Excellentissimo Senatui Mediolanensi Dicata. Mediolani, MDCCVIII. Ex Typographia Iosephi Panculfi Malatestae. Superiorum permissu.

Je le citerai par les mots : Neo-Statica.

Euclides Ab Omni Naevo Vindicatus: Sive Conatus Geometricus Quo Stabiliuntur Prima ipsa universae Geometriae Principia. Auctore Hieronymo Saccherio Societatis Jesu In Ticinensi Universitate Matheseos Professore. Opusculum Exmo Senatui Mediolanensi Ab Auctore Dicatum. Mediolani, MDCCXXXIII. Ex Typographia Pauli Antonii Montani. Superiorum permissu.

Je le citerai par le mot : Euclides.

graphiques. Sans doute, elles n'ont pas toutes l'importance du célèbre premier Livre de son Euclides ab omni naevo vindicatus; mais elles ont néanmoins de la valeur et contiennent plusieurs indications relatives aux circonstances dans lesquelles les ouvrages de Saccheri ont été publiés ; petits faits historiques qu'il n'est pas inutile de raconter. Peut-être probablement même tous ne paraîtront pas neufs; mais la plupart des Périodiques italiens et américains dans lesquels les études d'ensemble sur Saccheri ont paru, sont introuvables en Belgique. J'ose donc espérer que ma notice ne sera pas dénuée de tout intérêt.

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I. BIOGRAPHIE

Jean Jérôme Saccheri naquit à San-Remo dans la nuit du 4 au 5 septembre 1667 (1). On a longtemps regardé cette date comme douteuse, mais le fait est consigné dans un acte des archives de l'église de San Siro de la dite ville. Son père semble avoir été notaire. Voilà à peu près tout ce que l'on sait de l'enfance et de la jeunesse du futur géomètre. Plus tard, dans les titres de ses ouvrages, Saccheri se qualifiera lui-même de Génois, ce qui s'explique par le fait que San-Remo dépendait alors de la République de Gênes.

(1) A moins d'indications contraires, j'emprunte les dates et les détails de cette biographie à des extraits de documents d'archives que m'a fournis le P. Kleiser, S. J., et aussi à deux courtes notices.

La première a paru dans Die Theorie der Parallellinien von Euklid bis auf Gauss. Eine Urkundensammlung Zur Vorgeschichte der nichteuklidischen Geometrie. In Gemeinschaft mit Friedrich Engel herausgegeben von Paul Staeckel... Leipzig, Teubner, 1895. Girolamo Saccheri 1667-1733; Einleitung zur Saccheris Euclides ab omni naevo Vindicatus, pp. 33-39.

La seconde se lit dans les Kleine Bemerkungen zur letzten Auflage von Cantors « Vorlesungen ueber Geschichte der Mathematik ». BIBLIOTHECA MATHEMATICA. Herausgegeben von Gustaf Enestroem in Stockholm. 3° sér., t. XIV. Leipzig et Berlin, Teubner, 913-1914; P. 350. Elle est due à M. Alberto Pascal qui y fait allusion à un travail plus étendu publié par lui dans le GIORN. DI MATEM., t. LII, 1914, sous le titre de Girolamo Saccheri nella vita e nelle opere, Pp. 229-251. Je n'ai pas vu ce dernier article.

On n'y regardait d'ailleurs pas de si près autrefois, et, sans sortir de chez nous, notre grand Ferdinand Verbiest, qui était de Pitthem dans la Flandre Occidentale, se disait volontiers Brugeois.

En mai 1685, Jean Jérôme, que désormais nous nommerons simplement Jérôme Saccheri, comme il le faisait luimême, entra au noviciat de la Compagnie de Jésus, à Gênes. A partir de ce moment, ses biographes empruntent la plupart des détails qu'ils nous donnent, à une longue notice du P. Gambarana, S. J., restée inédite, mais qui existe en deux exemplaires manuscrits, dont l'un se conserve à Rome et l'autre à Modène (1). Gambarana fut, à Pise, pendant 35 ans, le confrère et l'ami de Saccheri. Il écrivit sa notice pour le P. François Retz, Général de l'Ordre, et se trouvait en situation d'être bien informé.

Après deux ans passés au noviciat de Gênes, le jeune religieux fut attaché au Collège de la même ville, où il enseigna la grammaire, et il y resta jusque vers 1690. De là, il passa au Collège de la Brera à Milan pour y faire ses études de philosophie et de théologie. A la Brera, Saccheri rencontra un professeur qui devina ses aptitudes. C'était le P. Thomas Ceva, frère de Jean Ceva, l'auteur du théorème que tous les géomètres connaissent.Thomas Ceva est surtout connu comme poète latin, mais il s'entendait en mathématiques et en mécanique, sciences sur lesquelles il a publié des ouvrages qui ne sont pas sans mérite (2). C'est stimulé par les conseils

(1) Staeckel s'est servi du manuscrit de Modène coté, Cod. Estense. I. H. 10. C'est un in-folio de 18 pages, dont le directeur de la bibliothèque, M. Forti, lui fit envoyer une copie.

Dans la BIBLIOTHECA MATHEMATICA, M. Alberto Pascal nous apprend qu'il a trouvé une Vie de Saccheri, par Gambarana, dans une Bibliothèque de Rome, mais sans nous dire quelle est cette Bibliothèque.

Mais le P. Tacchi Venturi, S. J., m'a écrit que le Ms. original de Gambarana est encore en possession de la Compagnie de Jésus et ce renseignement m'a été confirmé par le P. Kleiser, qui y a transcrit les extraits dont j'ai parlé dans la Note précédente. Je les en remercie vivement.

(2) J'emprunte ce renseignement et ceux qui sont relatifs aux rapports de Saccheri et de Viviani, à d'importants documents publiés dans un article intitulé: Due lettere inedite del P. Giro

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