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Mais à l'origine le noyau anhydre de la Terre était entouré d'une immense atmosphère contenant toute l'eau qui plus tard existera dans les Océans, les fleuves, les glaciers et les roches sédimentaires. Le frottement ou vent de la nébuleuse dans la translation de la Terre à travers la nébuleuse avait donc les effets suivants sur l'atmosphère et le noyau plastique :

1o Déprimer le Nord N, ce qui a produit les grands fonds de l'Océan Arctique ; 2o faire surgir le pôle sud S, terminé en pointe (Antarctide haute de 3.000 mètres) comme étant à l'arrière du projectile terrestre ; 3o faire descendre les parties hautes de l'atmosphère, c'est-à-dire les plus froides, du nord vers le sud; 4o enrayer, par le frottement, la rotation de la Terre plus dans l'hémisphère nord que dans l'hémisphère sud, d'où vient que les soubassements continentaux de cet hémisphère sont tordus ou entraînés vers l'est par rapport aux continents de l'autre hémisphère; 5o produire au-dessus de l'Antarctide un vide V, comme il s'en produit toujours à l'arrière d'un projectile dans un milieu résistant.

Le premier de tous les déluges. -Les effets 2o, 3o et 5o concouraient à faire de l'Antarctide le seul pôle du froid (ou du moins chaud) à l'origine. Ainsi donc ce fut sur l'Antarctide que tombèrent les cataractes formidables du premier de tous les déluges, celui qui constitua les premiers océans. Ce cataclysme inouï s'est produit à la pression de 330 atmosphères (équivalant à 3,300 mètres de hauteur d'eau) et à la température de 365o, dite température critique, au-dessous de laquelle de la vapeur peut se résoudre en liquide à cette pression. Mais, par le même mécanisme, entre 700 et 800°, les sels de la mer, qui sont volatils et étaient d'abord dans l'atmosphère, sont tombés autour de l'Antarctide avant l'arrivée de l'eau donc les premiers océans ont été saturés de sels divers.

Mais, dès que les parallèles s'élargiront, la vitesse

des courants sud-nord diminuant permettra le dépôt des matériaux d'érosion les plus lourds (ainsi en H, fig. 2 à la latitude 50° sud, qui est la latitude moyenne des pointes des continents austraux). Derrière le môle H, comme à l'arrière d'une pile de pont, se déposeront les matériaux érodés, parce que les courants se bifurquent en V ouvert vers l'Équateur. Voilà l'explication de la terminaison en pointe vers le sud de tous les continents austraux et de presque toutes les presqu'iles.

En admettant le régime permanent des courants marins vers le nord, on trouve la première loi de l'architecture de la Terre au niveau actuel -- 2.000 mètres, qui représente le niveau du noyau anhydre sculpté par le déluge.

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Loi de répartition des mers dans l'hémisphère austral. — De la latitude 50° sud à l'équateur, la largeur des mers mesurée sur les parallèles est constante au niveau - 2.000 mètres. Les mesures faites sur une carte donnant les profondeurs des mers vérifient très exactement cette loi. Mais l'eau marine, au contact du noyau brûlant, va se vaporiser, surtout dans l'hémisphère nord; or, ce qui ne peut pas se vaporiser, ce sont les matériaux solides charriés par les courants marins ; il en résulte qu'au nord de l'équateur, ces matériaux auront sur chaque parallèle une quantité constante. On arrive alors à la seconde loi.

Loi de répartition des continents dans l'hémisphère nord. Au niveau 2.000m la largeur des continents est constante et égale à leur largeur de l'équateur. — Mais cette loi est moins exacte que la première, parce que les masses d'érosion arrivent en telle quantité à la latitude du détroit de Behring (69o) qu'elles forment un embâcle tendant à s'écraser en s'élargissant aux dépens des

mers.

Le schéma montre très bien, par le triangle curviligne E E, G, la largeur croissante des socles continentaux dans

l'hémisphère sud, et au nord de l'équateur, la largeur presque constante des socles continentaux. On obtient ainsi un schéma ogival de toute l'architecture terrestre profonde.

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1o en coupe méridienne les mouvements de l'atmosphère primitive du noyau anhydre de la Terre, dus à sa translation S-Nord à travers la nébuleuse ; 2o la chute du premier de tous les déluges autour de l'Antarctide; 3o la formation des continents à partir de pointes H, G vers le Sud par transport vers le Nord des matériaux d'érosion par les torrents océaniques; 4o la surface continentale de largeur croissante EGE, dans l'hémisphère Sud et de largeur EE, presque constante dans l'hémisphère Nord jusqu'à 69° N.

Et la géologie n'a point à redire à ces lois, puisque son domaine de transgressions et régressions marines lui est réserve dans la hauteur de 2.000 mètres au-dessous du niveau de la mer. On sait d'ailleurs que les fluctuations de la mer étudiées par la géologie concernaient les mers peu profondes, à régime souvent lagunaire, ayant déposé des sels, du gypse, de la craie, et qu'on ne trouve jamais

dans les continents, des dépôts comme l'argile rouge de grands fonds.

Mais ce n'est pas tout si l'eau est venue du sud en torrents sculpter la croûte australe et en charrier le matériaux d'érosion, il faut s'attendre à ce que ceux-ci soient transportés par les courants marins dans la région diamétralement opposée. En outre, le poids d'eau qui charge la croûte australe doit, aux antipodes, s'équilibrer autour du centre de gravité de la Terre par un poids égal de continents qui surgissent. Cette double action explique la loi des antipodes.

Loi des antipodes. Sauf une exception de 4,5 % (sud de l'Amérique dont la surrection est tertiaire) toutes les terres ont pour antipodes des mers. Cette loi est bien réelle, car, puisque les continents occupent 30 % de la surface terrestre, il faudrait s'attendre, si elles étaient distribuées au hasard, à 30 % de terres ayant pour antipodes des terres.

A l'inverse des hypothèses à priori que la fantaisie des géologues avait tenté d'appliquer à la Terre (réseau pentagonal, tétraèdres variés, dérive des continents de Wegener, etc...) et qui étaient invérifiables, la Cosmogonie nouvelle a, comme on vient de le voir, appliqué à l'étude de l'architecture terrestre, le principe de la translation des planètes dans la nébuleuse seulement après l'avoir dûment vérifié dans le système solaire par la loi des inclinaisons d'axe, par le tracé des positions des petites planètes de la famille de Mars, de Jupiter et de Saturne. De ce seul principe et du déluge austral primitif qui en résulte nécessairement, ont été déduites toutes les lois de la structure de la Terre et de la répartition des mers. profondes et des continents (1). On voit dès lors quelle erreur colossale a commise Wegener en ne donnant aucun

(1) Origine des Formes de la Terre, Gauthier-Villars, Paris, 1918 et Origine dualiste des Mondes, Payot, Paris, 1924,

IVe SÉRIE. T. VII

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rôle à l'eau dans la sculpture de la croûte et en oubliant que l'eau est de beaucoup le plus important des matériaux géologiques de la surface.

Maintenant il était du plus haut intérêt de confronter ces résultats avec le récit des quatre jours cosmiques de la Genèse. Malgré qu'on puisse ne voir dans le texte sacré qu'un récit poétique où l'ordre des phénomènes n'est pas nécessairement observé et où le langage archaïque n'a pas la précision de la Science actuelle, on nous accordera cependant qu'aucun philosophe n'aurait l'idée de faire débuter l'exposé de sa doctrine morale et religieuse par une Cosmogonie, risquant ainsi de la faire sombrer avec les erreurs cosmogoniques que les savants auraient ultérieurement relevées ce seul argument semble prouver l'inspiration de Moïse. Sans traiter la question avec l'ampleur du concordisme que défend. Mgr Bougaud dans son « Christianisme et les temps présents », nous ne retiendrons que les points les plus importants.

On connaît les sarcasmes de Voltaire et de savants modernes au sujet du Soleil formé quatre jours après la lumière du fiat lux. Mais le Soleil et la Lune ne figurent au quatrième jour que comme luminaires séparant le jour et la nuit. Or la nuit n'existait pas sur la Terre primitive en effet le protosoleil de très grand diamètre irradiait la Terre en toute saison par-dessus ses pôles (comme le Soleil de minuit); mais il y a plus : l'enveloppe nébuleuse de matériaux légers repoussés par la radiation au delà de Mars, illuminée par le protosoleil, éclairait la Terre d'un jour perpétuel. C'est seulement après la condensation des fluides nébuleux ou atmosphériques sur le protosoleil ou sur la Terre (second jour cosmique) que la nuit pourra succéder au jour et que la Lune présidera à la nuit comme le Soleil au jour.

Mais, dira-t-on, quelle pouvait alors être cette lumière subite du fiat lux précédant toute l'évolution du système

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