Sayfadaki görseller
PDF
ePub

fréquentent les écoles de sciences sociales de France et de Belgique. VAL. FALLON, S. J.

[ocr errors]

XXV. DIE STAATSAUFFASSUNG DER MODERNE, par J. P. STEFFES, professeur à l'Université de Nimègue. Un vol. de xv-169 pages (19X12). — Fribourg en Br., Herder, 1925. 4,20 Mk-or.

Livre clair, bien divisé et bien imprimé, formant les fascicules 8 et 9 de la collection Schriften zur Deutschen Politik. L'auteur expose l'évolution, en Allemagne, de l'idée d'État, en partant de la conception scolastique de société politique et en montrant les transformations successives de ce concept sous l'influence de la Renaissance, du Protestantisme, du Classicisme du Philosophisme, de l'Idéalisme, des disciples de Kant et de Fichte, des Romantiques, de l'école historique, des panthéistes hégéliens, des théoriciens libéraux et socialistes, des écoles sociologiques et biologiques. Il souligne le renouveau et l'influence grandissante des doctrines thomistes dont il attend de grands bienfaits pour l'Allemagne. Il termine en décrivant les changements provoqués dans les positions des diverses écoles politiques allemandes par la guerre et l'après-guerre.

Écrit dans le but de faire connaître et apprécier favorablement les thèses catholiques relatives à la nature et au rôle de l'État, l'exposé de M. Steffes reste pourtant toujours objectif et modéré.

J. A.

XXVI. ESSAI CRITIQUE SUR L'HYLÉMORPHISME, par PEDRO DESCOos, S. J. Un vol. in-8° de 415 pages de la Bibliothèque des archives de Philosophie. Paris, Beau

chesne, 1924. 26 fr.

[ocr errors]

La théorie métaphysique de « l'acte et de la puissance » clef de voûte du péripatétisme scolastique, ainsi raisonne, et fort bien, le P. D., repose sur la composition hylémorphique du corps naturel; celle-ci, à son tour, repose sur le fait, qu'on croyait pouvoir affirmer, des mutations substantielles. Or, ces mutations, poussées jusqu'à la materia prima, sont

très problématiques et, à la lumière de faits scientifiques récents, le deviennent de plus en plus. Le « mixte », ce fils apriorique d'une mère apriorique, l'unicité de la forme, se défend péniblement contre la « permanence formelle », de plus en plus probable, des éléments. La science croit atteindre l'atome agrégat, unité purement dynamique ; la vieille « unité radicale de la matière » s'impose sérieusement à l'attention et les « mutations substantielles » courent risque de rentrer dans la classe des pseudo-problèmes. Dans l'état actuel des sciences, conclut le P. D., « ni la réalité du mixte au sens des anciens, ni l'unité stricte de forme substantielle dans le vivant, n'excluent toute information, par une forme supérieure, d'éléments déjà déterminés qui lui serviraient de matière » (p. 119).

Non moins dépourvus de portée apodictique paraissent au P. D. certains arguments métaphysiques, très en particulier ceux qui s'appuient sur les principes systématiques du Thomisme : l'acte n'est limité que par la puissance réellement distincte, la forme n'est numériquement multipliable que par la matière quantifiée. Évidemment une théorie de l'importance de l'hylémorphisme ne saurait reposer avec sécurité sur des bases incertaines. Aussi, après avoir détruit, le P. D. construit...

Selon lui, le fondement métaphysique certain de l'hylémorphisme se trouve réellement dans le continu physique (ordre statique) ainsi que dans l'inertie et l'activité réelles des corps (ordre dynamique). Sur la valeur de cette preuve positive, nous avons le grand plaisir de nous trouver d'accord avec l'auteur de « l'Essai critique » et nous apprécions, pratiquement, sa preuve au point de l'avoir proposée à nos élèves.

Cet « essai » est rudement «< critique », vigoureusement pensé et révèle chez son auteur une intrépidité intellectuelle qui ne se rend qu'à la vérité. Sa partie critique surtout passionnera le monde des philosophes scolastiques et provoquera sans doute d'âpres contradictions du côté thomiste. Pour nous, sans crier avec Nietzsche « volonté de système, volonté de mensonge», nous confessons volontiers que «< vérité » et « système » ne sont pas synonymes. En discutant sans merci ses principes systématiques, c'est au thomisme lui

même que le P. D. rend service. On ne peut nier que la séduction qu'exerce actuellement, sur une pensée désemparée par un siècle et demi de « criticisme», la philosophie thomiste, ne tienne, avant tout, à l'unité imposante de sa structure. Toutefois, les thomistes de grande allure, d'ordinaire les plus libéraux et toujours les plus tolérants, n'ignorent pas que toutes les pierres de leur temple métaphysique n'ont ni la fermeté, ni le degré de résistance du principe de contradiction; quant aux autres, les « mitläufer », oies qui parfois se faufilent dans la troupe royale des cygnes et que leurs cris mêmes finissent par trahir, on ne trouvera pas mauvais que le P. D. leur ait arraché quelques plumes...

Peut-être cependant que moins disputeuses, plus calmes, par endroits, et plus uniformément sereines, les pages de l'Essai eussent gagné encore en force persuasive: non quis dixerit sed quid dictum fuerit, videndum. Auprès de la vérité, les personnes et les écoles elles-mêmes n'ont, à nos yeux, qu'un intérêt très secondaire.

Parmi les appendices de ce livre, si riche en substance doctrinale, signalons au lecteur une belle étude sur le rapport des sciences et de la philosophie.

FRANÇOIS JANSEN, S. J.

XXVII. LA METAPHYSIQUE SCIENTIFIQUE, par le Dr MAURICE DIDE et P. JUPPONT. - Un vol. de 184 pages (18 X 12). Paris, Alcan, 1924.

[ocr errors]
[ocr errors]

Le but et la méthode de ce petit livre sont clairement indiqués dans l'introduction. Les auteurs veulent construire une métaphysique au sens rigoureux du mot. « Nous montrerons, écrivent-ils, qu'il est possible de s'approcher de l'absolu en soumettant les résultats de nos acquisitions complexes à une critique rigoureuse et objective. » Quant à la méthode, « nous entendons vérifier les inspirations de l'intuition par l'expérience, avec l'aide des mathématiques ».

Il était évident à priori que cet essai de synthèse ne pouvait aboutir. La lecture de l'ouvrage n'a fait que confirmer cette évidence. Sans doute, l'on peut, par cette voie et sur ces fondements, réduire les diverses connaissances phénoménales à une unité imposante; mais le noumène méta

physique ne se laisse pas approcher ainsi. Il y faut une critique, non seulement « rigoureuse et objective » mais transcendantale, et de cette critique-là, les auteurs ne semblent pas soupçonner l'existence.

Lorsqu'on confond, comme c'est ici le cas, le concept métaphysique, le concept physique et le concept mathématique, et qu'on se refuse à reconnaître, non pas, comme le voulait erronément Pasteur, « un irréductible antagonisme entre la science et la métaphysique », mais une distinction d'objet formel, on en arrive à considérer la métaphysique comme l'ensemble unifié des phénomènes physiques, mathématiquement exprimés : ce qui est une pure contradiction. Car ce n'est plus l'être comme tel qu'on atteint, mais l'être tel qu'il paraît.

N'eût été la prétention des auteurs de dévoiler l'absolu, l'essai aurait pu être intéressant à plus d'un titre. Mais cette prétention en a radicalement faussé la perspective.

H. THIELEMANS, S. J.

XXVIII. BATAILLES D'IDÉES SUR LES PROBLÈMES DE DIEU, DU BIEN, DU VRAI, par A. BOUYSSONIE.- Un volume de 368 pages (1)× 12). Paris, Beauchesne, 1923. 10 fr.

[ocr errors]

Tous les lecteurs de la REVUE connaissent les deux abbés Bouyssonie, auxquels la science préhistorique est redevable de tant de mémoires originaux sur les fouilles de la Corrèze et surtout de la découverte du Néanderthalien de la Chapelle-aux-Saints. En général les deux frères travaillaient en collaboration. Aujourd'hui l'abbé A. Bouyssonie aborde seul le domaine de la philosophie, dans lequel il a d'ailleurs fait déjà, par des articles de revue, de très heureuses incursions.

Batailles d'idées est un excellent livre, bien supérieur aux innombrables apologétiques dont on nous a saturés depuis un siècle. Malgré sa forme dialoguée, qui permet à l'auteur de conduire et de conclure la discussion comme bon lui semble, et qui pourrait sentir le procédé factice, l'ouvrage est remarquable par son honnête franchise. Franchise un peu brutale parfois (p. ex., p. 68 : Tout homme a dans son

cœur un cochon qui sommeille) mais toujours réconfortante et contagieuse. L'abbé A. Bouyssonie est un savant et un philosophe, c'est-à-dire qu'il n'a aucun respect pour la forme positiviste de la science, pas plus que pour la forme oratoire de la philosophie. Ses pages sont bourrées de choses et d'idées. Ces dernières ont toujours un cachet d'originalité bien distinctif. La solution esquissée (p. 78) du raccord de la chute originelle avec la situation de l'homme primitif : matérialisation de la race humaine comme conséquence du péché, me paraît être dans la bonne orientation. L'évolutionnisme professé intrépidement par l'auteur n'a rien de commun avec les théories banales des matérialistes et ne peut effrayer personne. La philosophie de l'ouvrage est d'excellent aloi. Bref, très bon livre, qu'il faut lire.

P. CHARLES, S. J.

« ÖncekiDevam »