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plaine ou repris par les poussées qui ont fait surgir des chaînes plus récentes, ont pu être retrouvés sous toutes les longitudes dans les terres de l'hémisphère boréal. Elle a dû, autrefois, environner d'une ceinture de terrains plissés, tout le continent Nord-Atlantique.

De cette chaîne ancienne, l'Ardenne ne représente qu'un tronçon de faible longueur. De sa largeur réduite, aussi bien d'ailleurs que de sa composition et de sa structure, on peut inférer, par comparaison avec d'autres chaînes mieux conservées, qu'elle appartient tout entière à la bordure septentrionale de l'immense faisceau de plis anciens qui constitue la chaîne hercynienne.

La zone axiale et la bordure méridionale en doivent être cherchées au midi de l'Ardenne, sous les terrains plus récents du Bas in de Paris qui les dissimulent sous un manteau épais de couches sensiblement horizontales. A proprement parler, si l'on s'en tient au sens géographique du mot, l'Ardenne est caractérisée par l'absence de calcaire. C'est ainsi que la définissait Gosselet (1).

Mais il est impossible d'élucider les nombreux problèmes qui se posent concernant son origine et sa tructure si on la sépare des autres parties du pays qui, comme elle, appartiennent à la chaîne hercynienne. Les géologues ont donc insensiblement pris l'habitude de désigner sous le nom d'Ardenne, toutes les régions où les terrains paléozoïques portent indiscutablement la marque des poussées hercyniennes.

Dans cette acception élargie, l'Ardenne, au sens géologique du mot, englobe les grandes unités tectoniques qu'on a coutume de dénommer, assez improprement d'ailleurs, synclinal de Namur, anticlinal du Condroz, synclinal de Dinant, anticlinal de Rocroy, synclinal de l'Eifel ou de l'Oessling et anticlinal de Givonne.

(1) L'Ardenne, p. 7.

Les terrains qui la constituent s'échelonnent entre la base du Cambrien et le sommet du Westphalien.

La stratigraphie et la tectonique des terrains paléozoïques de la Belgique et du Nord de la France ont été beaucoup étudiées. Toutefois, au point de vue tectonique on peut dire que nos connaissances, jusqu'en 1890, étaient demeurées fort imparfaites.

Le branle fut donné en 1863 par F. L. Cornet et Alph. Briart, qui reconnurent le véritable caractère de la Faille du Midi et mirent en évidence le rôle des efforts orogéniques tangentiels. Il est bon de rappeler que leur découverte fut le point de départ des travaux des nombreux tectoniciens qui s'illustrèrent dans la suite en étudiant les déformations produites par ces efforts.

En 1894, Alph. Briart publia son célèbre mémoire (1), sur la géologie des environs de Fontaine-l'Évêque et de Landelies, qui fut suivi par les travaux devenus classiques de Marcel Bertrand, du Chanoine de Dorlodot, de MM. Barrois, Lohest, Fourmarier, Renier et bien d'autres.

Tous ces travaux ont successivement apporté des contributions d'importance capitale à la connaissance de la structure tectonique de la bordure septentrionale du tronçon de l'ancienne chaîne qu'enferment les frontières de l'Ardenne.

De leur ensemble on 'est trouvé dans la nécessité de conclure qu'un processus mécanique nettement distinct du plissement a joué le principal rôle dans l'amoncellement des paquets de terrains qui, empilés et surélevés, ont formé cette partie de la vieille chaîne. Ce phénomène est la formation des nappes.

« Une nappe, dit M. P. Termier, c'est un paquet de terrains qui n'est pas à sa place, qui repose sur un substratum de hasard... >>

(1) A. S. G. B., t. XXI, Mémoires, pp. 35-103, pl. 1-2.

<< On peut concevoir deux modes de formation d'une nappe. La nappe peut être un pli qui a commencé à être a peu près droit, qui s'est ensuite déversé sur l'un de ses flancs, puis s'est couché jusqu'à l'horizontale et même jusqu'au delà de l'horizontale, en s'allongeant de plus en plus et en s'éloignant ainsi, de plus en plus, de la partie droite que l'on appelle sa racine.

La nappe peut encore être un fragment de l'écorce terrestre détaché de son substratum originel, et transporté, sans plissement sensible et par simple translation sous un effort tangentiel, en glissant sur une surface de friction, peu différente d'un plan tangent au sphéroïde »> (1).

Il existe donc des nappes de deux types, qui ont longtemps passé pour ne pouvoir se rencontrer dans une même chaîne. Les nappes du premier genre ont pour générateurs des plis couchés et sont considérées comme étant en quelque sorte l'apanage des chaînes les plus jeunes, Pyrénées, Alpes, Carpathes, Andes, Himalaya. Les nappes du second genre naissent de l'application d'efforts tranchants et ont leur lieu d'élection dans les chaînes anciennes.

Jusqu'à ce jour, il n'a pas été relevé de nappe du premier genre en Ardenne.

Mais les coupes mettant en évidence l'existence de nappes du second genre dans nos terrains paléozoïques sont légion. On en trouvera de très belles dans les mémoires déjà cités de Briart (2), du Chanoine de Dorlodot (3),

(1) P. Termier, Deux Conférences de Géologie alpine, Paris, Béranger, 1910.

(2) Alph. Briart, 1894. Géologie des environs de Fontaine-l'Evêque et de Landelies. A.S.G.B., t. XXI, pp. 65-103, pl. 1-2.

(3) H. de Dorlodot, Recherches sur le prolongement occidental du Silurien de Sambre-et-Meuse et sur la terminaison orientale de la Faille du Midi. A.S.G.B., t. XX, pp. 289-427, pl. IV à VII, 1898. Genèse de la Crête du Condroz et de la Grande Faille, A.S.G.B., t. XXII, pp. M. 153-236, 5 pl.

Les faits que représentent ces coupes sont parlants. nous crient à suffisance l'existence et l'importance des orts tranchants et nous montrent que dans la bande illère de Haine-Sambre-Meuse et dans sa bordure ridionale, le cisaillement des couches a fait naître sieurs nappes qui ont glissé l'une sur l'autre vers le d, de plus en plus loin, à la manière d'une pile de Ees à jouer qu'on étale, sur une table, dans une direcdéterminée, en l'y projetant très obliquement. semble des gisements houillers du Hainaut, de la se-Sambre, d'Andenne et du Pays de Liége cesse de s apparaître comme un bassin d'allure synclinale. s l'envisageons aujourd'hui comme un paquet de Des charriées ou, plus exactement, comme une pile ailles.

autre part, l'extension des exploitations houillères le Sud a montré depuis longtemps (4) que la ligne imite au Sud les affleurements du Westphalien ne que en aucune manière la terminaison des gisements

X. Stainier, 1913. Structure du bord sud des Bassins de Chart du Centre, A.M.B., t. XVIII, pp. 273 seq. et pp. 641 seq., id. ibid., t. XIX, pp. 813 seq., 1922, id., ibid., t. XXII, pp. 1. 1920, La bande Silurienne du Condroz et la Faille du B.G.S.B., t. XXXIII, pp. 67-71.

P. Fourmarier, 1907. La tectonique de l'Ardenne. A.S.G.B., XIV, pp. M. 15, 124. Pl. 1.XII. 1913, Les phénomènes de

ge dans le bassin de Sambre-Meuse et le prolongement du houiller sous la faille du Midi dans le Hainaut. A.S.G.B.; pp. B. 192-234, pl. III-VII. 1922, L'estimation de l'imporu charriage en Belgique et dans les régions voisines. Congr. nternat., XIIIe Session. 1924, La Géologie au Pays de n Liége, capitale de la Wallonie, Liége, Georges Thone. .. Renier, 1913, Les gisements houillers de la Belgique, chap. A.M.B., t. XVIII, pp. 755-779, 4 pl.

22. Stratigraphie du Westphalien. Congr. Géol. internat. Guide pour la XIIIe Session. Belgique, 1922. Excursion Ci. fr. X. Stainier, Les débuts de nos connaissances sur les failles lement du Hainaut. A.S.Sc. BR., t. XL, doc. et comp. rend.,

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houillers, mais que ceux-ci se prolongent par-dessous des terrains plus anciens, qu'un charriage au long cours a arrachés de leur lieu d'origine et superposés à la bordure Sud des régions exploitées.

L'accident tectonique à la faveur duquel s'est effectué ce transport a reçu dans le Hainaut le nom de Faille du Midi, tandis que dans le pays de Liége on le désigne sous le nom de Faille Eifélienne.

Pour J. Gosselet (1) ces deux appellations s'appliquaient à des parties d'une même surface, la Grande Faille, dont il admettait la présence sur toute la longueur de la bordure méridionale du Synclinal de Namur. Mais contrairement aux indications fournies par les travaux miniers (2), en 1860, il lui donnait encore une allure parfaitement verticale (3).

Depuis Gosselet, les dislocations de cette bordure ont fait l'objet de nombreuses recherches et de très beaux travaux dus à F. L. Cornet, X. Stainier, H. de Dorlodot, J. Cornet, Max Lohest, P. Fourmarier, A. Renier et V. Brien, pour ne citer que les principaux.

On revient aujourd'hui à la conception de Gosselet au sujet de la continuité de la Grande Faille et l'on admet qu'à sa faveur, les terrains anciens du Bassin de Dinant, formant un bloc relativement rigide et très résistant, ont été charriés vers le Nord, assez loin pour recouvrir en grande partie et peut-être en totalité (4) la bande houillère de Haine-Sambre-Meuse. Dans cette dernière hypothèse, les affleurements actuels du terrain houiller au toit du paléozoïque représentent les parties libérées de

(1) J. Gosselet, Mémoire sur les terrains primaires de la Belgique, des environs d'Avesnes et du Boulonnais, Paris, 1860.

(2) X. Stainier, Les débuts de nos connaissances sur les failles de refoulement du Hainaut, p. 121.

(3) Op. cit., pl. II, fig. 5.

(4) Cfr. J. Cornet, Géologie, t. III, 1921, p. 480 et X. Stainier, Le lambeau de poussée de Belgrade, B.S.B.G., t. XXXIII, p. 71.

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