Sayfadaki görseller
PDF
ePub

applications de l'électricité, notamment sous forme du télégraphe, du téléphone, du transport de l'énergie; industrie du froid; photographie en noir et en couleurs ;...

Que de noms français d'ingénieurs et de savants viennent émailler le récit de la genèse de toutes ces merveilleuses inventions de Marcel Deprez à Henri Giffard, de Dupuy de Lôme aux frères Renard, de Charles Tellier à Georges Claude, de Niepce et de Daguerre à Lumière et à Lippmann!

Et nous nous trouvons ainsi amenés au seuil de la période contemporaine dont la fiévreuse activité est retracée, par l'auteur, en un raccourci saisissant, au chapitre VI. Nous y assistons à l'épanouissement prodigieux d'études dont l'âge précédent n'a même pas soupçonné l'objet, et par lesquelles se trouvent bouleversées les idées qui ont eu antérieurement cours sur la constitution de la matière. Parmi les initiateurs de ces études nouvelles, les noms français de Becquerel et de Curie s'imposent en belle place. Une bonne part revient aussi aux ingénieurs français dans l'essor rapidement pris par ces magnifiques inventions qui se nomment l'aviation et la télégraphie sans fil, celle-ci dérivée de la découverte initiale de Branly.

Dans le domaine de la chimie, la France, n'eût elle qu'un nom à évoquer, pourrait fonder sur lui tout son patrimoine de gloire ; celui de Lavoisier, grand parmi les plus grands! C'est à l'œuvre de ce puissant génie qu'est consacré tout le premier chapitre de l'exposé de M. Colson, qui en fait admirablement saisir, d'une part, la genèse et, de l'autre, les répercussions pour ainsi dire indéfinies. Il convient, en outre, de ne pas oublier que le savant lui-même classé par son œuvre personnelle comme un maître qui contribua le plus efficacement au succès définitif et à la diffusion des vues géniales de Lavoisier, fut un autre Français, Berthollet, alors que d'autres grands chimistes, comme le Suédois Scheele et l'Anglais Cavendish, restèrent attachés jusqu'à leur mort à la doctrine du phlogistique. « Berthollet allait en outre donner une première idée des règles rationnelles qui président aux transformations matérielles, en montrant que la stabilité d'un corps dépend de ses propriétés physiques, et surtout de la volatilité dans les réactions par voie

sèche, et de l'insolubilité dans les réactions par voie humide. >>

Mais le plus grand nom à retenir en France pour le développement donné à la doctrine chimique telle que l'avait instaurée Lavoisier, est sans doute celui de Gay-Lussac dont, en particulier, les recherches sur les combinaisons des gaz ont ouvert la voie au système atomique, en conduisant tout d'abord Avogadro et Ampère au principe qui est resté classique sous leur double nom.

En dehors de leur haute portée doctrinale, les idées de Lavoisier ont encore eu une action des plus effectives sur le développement de l'industrie, en conduisant notamment à des modes de préparation pratiques des métaux alcalins, de l'acide sulfurique, de la soude, des chaux et ciments, de la céramique, des engrais chimiques, etc. L'exposé très sobre mais très précis qu'en donne M. Colson, fait nettement saisir les phases successives de ce développement de la chimie industrielle où, à côté, de nouveau, du grand nom de Gay-Lussac, brillent aussi ceux de Thénard, Clément et Desormes, Le Blanc, Fourcroy, Vauquelin, Boussingault, Vicat, Ebelmen, Frémy, etc.

Dans le chapitre II est abordée l'histoire de la chimie organique, dès les débuts de laquelle se distinguent les noms de Braconnot, Seguin, Derosne, Pelletier, Caventou, Robiquet, Colin, Boutron et, au-dessus d'eux tous, celui de Chevreul dont les travaux, d'une puissante originalité, ont, comme l'a dit Berthelot, « imposé aux savants une discipline inflexible, inconnue jusque-là dans les études de la chimie végétale et animale, et donné aux résultats expérimentaux le caractère qui fait la certitude scientifique ». Aux découvertes fondamentales de ce grand maître, dont l'œuvre « affirmait sa vitalité en rayonnant à la fois sur la pratique et sur la science », venaient par la suite s'ajouter celles de Dubrunfaut, l'un des promoteurs de la fabrication du sucre de betteraves et l'initiateur de l'industrie de l'alcool de grains, de Payen, de Persoz, de Bussy, etc.

Mais, d'après M. Colson, c'est surtout J. B. Dumas qui doit être considéré comme « le Lavoisier de la chimie organique » : son œuvre a été poursuivie, précisée, fécondée, par les remarquables travaux de ses disciples immédiats :

Laurent et Gerhardt, principaux artisans du retour à la théorie atomique dont la prépondérance s'est surtout affirmée en France sous l'influence, en quelque sorte irrésistible, du grandmaître que fut Wurtz, continué par des disciples dignes de lui, ayant nom Friedel, Grimaux, Gautier, Lauth, Schutzenberger, Le Bel. Il convient, au reste, dans le tableau du plein développement de la chimie organique, de ne pas négliger les importantes recherches de Regnault, plus généralement connu en tant que physicien, et celles de Cahours.

La chimie synthétique dont, en France, le principal initiafeur a été Berthelot et la chimie biologique, qui a pris son origine dans les géniales découvertes de Pasteur, font l'objet du chapitre III où est également exposée la genèse des grandes industries dérivées de la chimie organique gaz d'éclairage; matières colorantes; parfums; médicaments; explosifs...

Au chapitre IV est abordée l'histoire de la mécanique chimique, aujourd'hui fondue dans ce qu'on appelle la chimie physique, à l'établissement de laquelle les savants français ont eu une part primordiale. On peut en reconnaître un premier embryon dans la notion féconde d'équilibre chimique, d'abord aperçue par Berthollet, mais l'œuvre véritablement fondamentale, dans cette voie, a été celle d'Henri Sainte-Claire Deville, dont le nom mérite d'être rapproché de ceux de Lavoisier et de Gay-Lussac, œuvre poursuivie par les élèves immédiats de cet illustre maître : Debray, Isambert, Troost, Hautefeuille, et complétée par les contributions de grande importance qu'y ont apportées Georges Lemoine, Le Chatelier, Raoult, etc.

A la mécanique chimique se rattachent les recherches thermochimiques rendues systématiques par l'œuvre de Berthelot, et cette chimie des hautes températures où s'est particulièrement signalé le génie profondément original de Moissan.

Les deux derniers chapitres de l'ouvrage sont consacrés respectivement à la métallurgie qui a pris un caractère plus nettement scientifique depuis l'introduction des méthodes d'investigation de M. Osmond, habilement développées par M. Charpy, et à la chimie des corps radioactifs née des

sensationnelles découvertes d'Henri Becquerel, de Curie et Mme Curie, de MM. Bémont, Debierne, etc.

mais la

Ce résumé, un peu trop développé peut-être richesse de la matière nous servira ici d'excuse ne nous permet pas d'aborder aujourd'hui l'examen du second volume consacré aux sciences biologiques. Sans doute nous sera-t-il permis d'y revenir prochainement.

M. d'OCAGNE,

de l'Académie des Sciences.

II

LE PREMIER CONSEIL DE CHIMIE SOLVAY

Sous les auspices de l'Institut International de Chimie. Solvay, un « Conseil » fut réuni à Bruxelles, du 21 au 27 avril 1922. Sous a présidence de Sir William Pope (Cambridge), des rapports sur cinq questions d'intérêt actuel furent examinés :

I. Isotopic et radioactivité.

MM. F. Soddy (Oxford),

w

F. W. Aston (Cambridge), J. Perrin (Paris) et G. Urbain (Paris). II. Structure moléculaire et rayons X. Sir W. H. Bragg (Londres).

[ocr errors]

III. Structure moléculaire et activité optique.

et T. M. Lowry (Cambridge).

IV. La Valence. -- M. Ch. Mauguin (Paris).

V.

La Mobilité chimique. M. A. Job (Paris).

Sir W. Pope

A propos de chaque rapport, les participants du Conseil formulèrent des remarques et engagèrent des discussions souvent intéressantes, dont les résumés, ainsi que les rapports eux-mêmes, viennent d'être publiés par les soins de la Commission administrative de l'Institut et de MM. les Secrétaires du Conseil Dony-Henault, Wuyts et Piccard. Le succès des publications analogues des Conseils de physique Solvay, nous faisait attendre avec impatience ce volume. Il a enfin paru chez Gauthier-Villars avec la date de l'année en cours, où un deuxième Conseil de chimie a déjà été tenu.

En matière de fait, l'argument d'autorité n'a que peu de poids. Notre curiosité cependant se pique à surprendre l'accord ou le désaccord des « maîtres » sur les idées les plus générales que les expériences aient suggérées sans en fournir de preuves décisives. Malgré leur fragilité évidente, ces idées ont leur prix, s'il faut en juger par la curiosité avec laquelle notre esprit s'enquiert de tout ce qui les touche, moins avide, assure-t-on, de les savoir vraies ou fausses que d'y surprendre le mot d'ordre des recherches de demain.

Ceux qui ne liront pas le livre produit par le premier Conseil de chimie Solvay, en trouveront la substance, sans en deviner la forme si vivante, dans le présent résumé qui ne veut qu'être fidèle.

I. ISOTOPIE ET RADIOACTIVITÉ

A) Le rapport de M. F. Soddy rappelle comment la notion d'isotopie naquit à propos des éléments radioactifs. Le grand nombre de ceux-ci semblait a priori exclure la possibilité d'assigner à chacun d'eux une place distincte dans le système périodique entre le radium et l'uranium. La même difficulté s'était déjà présentée pour les terres rares, dont la multitude rompt l'harmonie de la classification de Mendeléeff. Ici une circonstance très particulière suggère une solution. Parmi les corps reconnus comme différents en raison de leur période de désintégration et de la nature de leur rayonnement, certains ne purent jamais être séparés par les méthodes physiques ou chimiques même les plus efficaces. Tel fut le cas du radium D et du plomb des minerais radifères. En traitant par l'acide nitrique dilué le dépôt actif à évolution lente provenant du radon (émanation), on sépare aisément le radium D du radium E et du polonium. D'autre part, les propriétés chimiques et électrochimiques du radium D sont complètement identiques à celles du plomb et, une fois qu'à une solution renfermant un peu de nitrate de radium D on ajoute du plomb ordinaire, aucune opération chimique, aucune cristallisation fractionnée ne peut plus séparer ces deux corps. Une identité chimique non moins absolue existe entre le radium et le

« ÖncekiDevam »