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la formation des complexes qui jouent un rôle prépondérant dans la théorie de Werner.

Le rapport de M. Mauguin est fort important et constitue une étude synthétique remarquable des théories actuelles. Nous ne pouvions qu'en donner une idée très incomplète et nous le signalons spécialement à l'attention de qui voudrait se documenter sur ce sujet intéressant.

B) La discussion à laquelle prennent part MM. Armstrong, Arrhenius, Berthoud, Debierne, Jaeger, Perrin, Swarts, Urbain, montre toute l'insuffisance des théories si bien exposées par M. Mauguin. Ces théories ne font que paraphraser le système périodique sans y ajouter grand'chose. Elles expriment assez bien certaines analogies qui existent; mais sans doute ces mêmes analogies pourraient s'exprimer aussi aisément en un langage tout différent, mieux en harmonie avec les théories relatives à la structure de l'atome.

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L'étude très originale que M. Job nous présente sous ce titre a pour principal objet de faire ressortir l'importance que présentent en chimie les formes labiles intermédiaires. Leur étude nous dévoile l'énergétique intime de certaines réactions et le mécanisme de certaines catalyses. Des oxydations ont été spécialement étudiées par M. Job. Ses conclusions sont en harmonie avec la théorie des molécules actives d'Arrhenius et avec l'hypothèse des états critiques d'énergie de Perrin. Ces problèmes qui donnent lieu à tant de controverses ne pourraient être exposés en quelques mots. Encore une fois nous sommes forcé de renvoyer au rapport lui-même en signalant son intérêt.

W. MUND,

Professeur à l'Université de Louvain.

III

LE CODE HITTITE

La veuve du fameux Tuthankhamon envoya des messagers au roi des Hittites pour lui demander d'envoyer un de ses fils en Égypte. Elle promettait d'épouser ce prince et de l'élever sur le trône (1). Le roi ne donna pas suite à ce message. Ce petit fait met en lumière ce que les documents historiques et les découvertes archéologiques commencent à nous révéler sur les relations entre les peuples et les puissances de l'Asie antérieure et de l'Égypte. L'empire des Hittites, appelés Kheta par les Égyptiens, et Khatti par les Assyriens, s'étendait de l'Euphrate aux rives de la mer Égée et rivalisait avec l'Égypte et l'Assyrie. On connaît l'origine des Khatti ils descendaient de Chanaan, fils de Cham (2). Tous les peuples chamitiques de la Crète, de l'Égypte, de la Mésopotamie et de l'Asie Mineure exerçaient leur influence les uns sur les autres et sur les Indo-Européens qui eurent leur centre d'expansion sur les bords de la Mer Noire et émigrèrent en Grèce et en Italie. Les Hittites possédaient des hiéroglyphes comme les Égyptiens et utilisaient les cunéiformes assyriens. N'a-t-on pas découvert le Sphinx hittite dans les ruines de Haghia-Triada en Crète, et le Sphinx hittite ne nous rappelle-t-il pas le Sphinx égyptien (3)? Le monde italien n'est-il pas rempli de réminiscences hittites ou asianiques (4)? La langue hittite ne pourra-t-elle contribuer pour sa part à nous donner la clef de l'étrusque ? Le nom théophore du célèbre roi Tarkondemos n'est-il pas

(1) Howard Carter en A. Mace, Het Graf van Tut-anch-Amon. T. I, Amsterdam, 1924. C'est dans l'introduction historique à l'exposé de ses fouilles et de ses découvertes que Carter raconte le fait que nous relatons.

(2) E. König, Die Genesis, Gutersloh, 1919, p. 406.

(3) René Dussaud, Les civilisations préhelléniques dans le bassin de la mer Égée, 2me édition, Paris 1914; p. 74. Ibidem: « Le sphinx est ignoré en Chaldée aux hautes époques et pourrait bien y avoir été introduit par les Hittites. »>

(4) C. Autran, Tarkondemos, fascicule 3, Paris 1923; p. 193 et sv.

IVe SÉRIE. T. VIII.

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apparenté au nom Tarquinius que le latin a emprunté avec beaucoup d'autres noms à l'étrusque ?

Dans les ruines de Boghazkeui en Asie Mineure, la vieille résidence des rois hittites, le professeur H. Winckler a exhumé de précieuses tablettes en argile, portant des caractères cunéiformes.

Ce sera devant la postérité le grand mérite du professeur hongrois Fr. Hrozny d'avoir déchiffré cette écriture cunéiforme, d'avoir interprété la langue des Hittites et d'avoir publié le premier traité de philologie hittite (1). Il sera regardé comme le fondateur de l'hittitologie.

Ses travaux ont prouvé que la langue hittite est constituée d'éléments indo-européens et d'éléments chamitiques qui se rapprochent singulièrement du suméro-accadien.

Dans sa remarquable étude sur la langue des Hittites, le savant professeur de l'Université de Prague expose luimême par un exemple la méthode qui l'a amené à ces résultats merveilleux.

Voici la proposition qu'il cite dans l'introduction :

Nu ninda-an ezzatêni, wadarma ekuttêni. Il la traduit comme suit maintenant vous mangerez du pain; ultérieurement vous boirez de l'eau.

Nu est notre mot indo-européen nunc, nu, maintenant. Ninda-an serait un mot accadien à l'accusatif, signifiant pain.

Dans le mot ezzatêni, nous rencontrons la terminaison têni, qui marque le futur et le radical ezza, dans lequel nous reconnaissons le mot indo-européen edere, vieux hautallemand: ezzan.

Dans le terme wadarma, nous apercevons notre mot indo-européen water, eau et la particule enclitique thessalienne ma, qui répond au grec de.

Ekuttêni est le futur du verbe dans lequel nous discernons le radical eku, qui correspond à notre terme indo-européen aqua. Ce verbe aurait le sens de boire et du latin adaquare, abreuver (2).

(1) Fr. Hrozny, Die Sprache der Hethiter, ihr Bau und ihre Zugehörigkeit zum indogermanischen Sprachstamm. I. Lieferung, Leipzig, 1916. II. Lieferung, Leipzig, 1917. L'édition est épuisée.

(2) On peut consulter aussi A. Carnoy, Les Indo-Européens, Bruxelles, 1921, p. 42.

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Par un grand nombre d'exemples de cette nature, on peut démontrer que cette langue hybride a un cachet indo-européen.nettement déterminé.

F. Hrozny a édité aussi et traduit en français le texte du code hittite écrit en caractères cunéiformes sur les tablettes d'argile trouvées à Boghazkeui (1).

Dans un second volume, le professeur de Prague nous présentera le commentaire de ce texte et le répertoire des mots hittites qu'il contient. Les études hittites pourront se poursuivre sur un nouveau terrain et faire de nouveaux progrès : la philologie hittite, qui, comme s'exprime Hrozny, forme un lien entre la philologie indo-européenne et la philologie orientale, sera définitivement fondée.

En attendant que ce second volume paraisse, le texte que nous avons sous les yeux, peut fournir beaucoup de sujets d'étude et se prêter à des comparaisons intéressantes pour l'histoire de la civilisation.

Le droit coutumier que le roi hittite a codifié vers 1350 av. J.-C., et qui dérive du droit naturel, protège la propriété privée.

Tu ne voleras pas est une de ces lois fondamentales sur lesquelles reposent le droit civil et le droit pénal chez les Indo-Européens et que Leist (2) a pu formuler d'après ses recherches sur le droit chez les Indo-Européens. Cette loi fondamentale traduit la volonté des dieux, écrit Leist. Nous y voyons un écho du droit naturel établi par le législateur suprême et c'est ainsi que les résultats des recherches ethnographiques, d'études objectives et consciencieuses concordent avec l'enseignement de notre catéchisme et illustrent les célèbres paroles de St Paul : « Gentes naturaliter ea quae legis sunt faciunt... Ostendunt opus legis scriptum in cordibus suis » (3).

Nous estimons que l'ethnographie comparée aboutit aux mêmes résultats non seulement chez les Indo-Européens,

(1) Fr. Hrozny, Code hittite, Paris, 1922.

(2) Leist, Altarisches jus gentium et Gräkoitalische Rechtsgeschichte. Ces ouvrages sont cités par H. Hirt, Die Indogermanen, Strasbourg 1907. Tome II, p. 525 ct p. 526.

(3) Ad Rom., II, 14-15.

mais chez les divers groupements ethniques du monde entier.

Tu ne voleras pas c'est sur ce principe fondamental que reposent les prescriptions du code hittite relatives au vol, et le vol se répare par la règle de la compensation.

Voyons l'application de ce principe et de cette règle dans l'exemple typique que nous avons choisi:

« Si un grand bœuf quelqu'un vole, si c'est un bœuf de deux ans, celui-ci est un grand bœuf, autrefois 30 bœufs on donnait ; mais maintenant 15 boeufs il donne: 5 de deux ans, 5 bœufs d'un an, 5 bœufs de demi-année il donne, ses obligations il remplit » (1).

On saisit immédiatement l'importance du code hittite, quand on sait qu'on peut le comparer à un autre monument mémorable, au célèbre code de Hammurabi. Nous relevons une prescription analogue dans le paragraphe 8 de ce code :

« Si quelqu'un vole un bœuf, un mouton, un âne, un porc ou un navire d'un citoyen, il restituera dix fois l'animal ou l'objet volé si le voleur n'a pas de quoi restituer, il sera tué » (2).

On voit que dans ces deux codes la répression est sévère. Toutes ces prescriptions nous intéressent plus vivement encore par la comparaison à celles de Moïse qui a codifié le même droit coutumier, les mêmes lois primitives avec des variantes adaptées à un autre milieu et avec le concours de l'inspiration divine.

Nous lisons au chapitre XXII de l'Exode:

« Si quelqu'un vole un bœuf ou une brebis, et qu'il les tue ou les vende, il restituera cinq bœufs pour un boeuf, et quatre brebis pour une brebis... S'il n'a de quoi rendre pour le larcin, il sera vendu lui-même. Si ce qu'il a volé est trouvé chez lui vivant, soit un boeuf, soit un âne, soit une brebis, il restituera le double » (3).

Les lois codifiées de nos ancêtres (4) sont basées sur le même principe et sur la même règle.

(1) Fr. Hrozny, Code hittite, p. 53.

(2) Pontificium institutum biblicum de Urbe. Codex Hammurabi, Rome 1910, p. 9.

(3) Exod., XXII, 1 et 3.

(4) Chez les Gaulois, les voleurs étaient brûlés vifs et ce supplice

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