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question fort à l'ordre du jour dans les sciences naturelles : l'acidité vraie ou la concentration des liquides en ions H. Les notions modernes de l'acidité ont conduit en biochimie d'une part à l'expression très répandue aujourd'hui du pH, d'autre part à la connaissance pleine d'intérêt du mécanisme des tampons. C'est ce qu'expose l'auteur dans un premier chapitre en des termes dont personne ne contestera la clarté. Le pH, comme chacun sait, peut se déterminer par deux méthodes, l'une d'apparence fort simple, colorimétrique, imaginée par Sorensen, l'autre d'une technique plus compliquée, électrométrique. Avec beaucoup de raison Maurice Vincent accorde la préférence à celle-ci : la description très détaillée qu'il en donne dans son second chapitre est appelée à rendre de sérieux services à ceux, de jour en jour plus nombreux, que tente la précision de la méthode, mais que rebute généralement sa difficulté technique. Les deux derniers chapitres sont consacrés à l'étude de l'équilibre réactionnel du sang à l'état normal et dans les cas pathologiques. L'auteur a eu dans cette mise au point le souci manifeste d'être clair et complet, deux qualités souvent difficiles à réunir dans les questions comme celle de l'acidose, où la multiplicité des travaux et le nombre toujours fort considérable d'inconnues rendent malaisée toute interprétation d'ensemble. Il faut savoir gré à Maurice Vincent de l'effort louable qu'il a fait dans ce sens.

F. M.

XVII. LES LACS, LEUR MODE DE FORMATION, LEURS EAUX, LEUR DESTIN, par L. W. COLLET. Un vol. de XII-320 pages (24× 16), 63 fig. et 28 planches. Paris, Doin, 1925. 35 fr.

Voici un ouvrage dont il convient de marquer d'une pierre blanche l'apparition. Consacré aux traits essentiels de l'hydrologie et de la géologie des lacs, il sort de la plume d'un écrivain d'une rare compétence, que ses occupations antérieures et ses nombreux travaux personnels avaient préparé d'excellente manière à l'accomplissement de cette tâche.

M. L. W. Collet, qui a dirigé l'important Service de

l'hydrographie nationale de la Suisse, est actuellement doyen de la Faculté des Sciences de l'Université de Genève, où il enseigne la géologie. Rompu à la pratique des études de plein air en pays de montagne, initié à toutes les finesses des recherches de laboratoire, versé dans la mathématique, il n'hésite pas plus à dessiner ou à construire un appareil de recherches, de type entièrement nouveau, qu'à discuter ou à établir une formule d'hydraulique. Aussi peut-on dire - et la lecture de son livre le démontre qu'il possède son sujet dans le dernier détail, qu'il l'a vécu et qu'il l'a travaillé au point d'en forger un bloc sans soudure apparente, dont les qualités sont celles d'une œuvre originale bien plus que celles d'un ouvrage de haute vulgarisation. M. Collet a traité son sujet en trois parties, intitulées respectivement : « Le mode de formation des lacs, leurs eaux, leur destin ».

Dans la première, l'auteur établit d'abord une classification rationnelle des divers types de lacs, qu'il répartit d'après leur origine en lacs d'érosion glaciaire, lacs de barrage, cratères-lacs, lacs d'origine tectonique, lacs karstiques, lacs supportés par la glace des glaciers ou renfermés dans la masse de celle-ci et lacs représentant un affleurement de nappe aquifère. Il passe ensuite à la description de chacun de ces types avec ses principales variétés.

La seconde partie de l'ouvrage traite de l'eau des lacs, qui est étudiée au point de vue de la répartition des températures, de la composition chimique et de la coloration. Le régime des lacs alpins et subalpins y est étudiée de manière assez approfondie, en fonction du régime de leurs affluents. Dans la troisième partie le destin des lacs on lira avec plaisir une excellente étude des phénomènes d'alluvionnement et d'érosion dans les bassins lacustres. M. Collet a examiné avec soin les alluvions transportées par les affluents des lacs, au point de vue qualitatif et quantitatif, leur mode de sédimentation dans les cuvettes lacustres, leur disposition sur le fond, et leur rôle dans l'accomplissement fatal de la destinée des lacs, qui est de disparaître après une existence plus ou moins longue, soit en se vidant, soit en se comblant progressivement. L'ouvrage se termine par des considérations du plus haut intérêt sur l'utilisation

industrielle des lacs en vue de la production d'énergie électrique.

C'est dans cette troisième partie que se décèlent de la manière la plus évidente l'expérience avertie et la grande sûreté de méthode de l'excellent géologue qu'est M. L. W. Collet. Ses observations personnelles sur les lacs, autant que la pénétrante analyse des travaux dont il utilise les résultats, le conduisent à formuler des conclusions d'une portée très générale, dont plus d'une est de nature à éclairer singulièrement certaines questions fondamentales.

Ainsi en est-il, par exemple, de l'étude des glissements sous-lacustres, qui nous obligent à admettre, avec Arnold Heim, que des lacunes stratigraphiques très localisées et des plissements à petite échelle peuvent être dus, même dans des formations marines, à des phénomènes de glissement sur des pentes relativement fortes, telles qu'en offrent les deltas torrentiels immergés dans les lacs, comme aussi les talus du socle continental.

Une série d'observations précises portant sur le poids et le volume des alluvions charriées par divers cours d'eau alpins, le Rhin, le Rhône, l'Arve, la Sarine, la Massa, etc., permet une rectification des chiffres relatifs à la valeur annuelle de l'ablation sur le versant Nord des Alpes, Préalpes exceptées. M. Collet obtient o mm. 56 par an, soit un mètre en 1700 ans.

Les glaciologistes et les préhistoriens se rappelleront que l'essai de détermination de la durée des périodes glaciaires qu'ont tenté Penck et Bruckner en 1894, avait pour point de départ les recherches d'Alb. Heim sur le volume et la rapidité d'accroissement du delta de la Muota dans le lac des Quatre-Cantons. Ce delta est situé à l'amont d'une moraine sous-lacustre, remontant au stade de retrait de Buhl, c'est-à-dire au début de la période post-glaciaire. Les alluvions qui le constituent, pour autant qu'elles soient situées au-dessus de l'ancien fond du lac, représentent donc des dépôts effectués à partir du stade de retrait de Buhl jusqu'à nos jours (1). Alb. Heim concluait de ses recherches qu'environ 16 000 ans nous séparent de ce stade, et en tenant compte de la difficulté du sujet et de l'incertitude de certaines données, il croyait devoir admettre que la période

post-glaciaire a duré au moins 10 000 ans et au plus 50 000

ans.

En utilisant ses observations personnelles et en soumettant ses résultats à une discussion serrée, M. Collet est conduit « à envisager le premier de ces chiffres comme le plus probable » (1).

Penck, ayant tablé sur une durée de 20 000 ans pour cette période, les chiffres qu'il a adoptés doivent être diminués de moitié et deviennent :

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On voit de quel intérêt sont ces résultats.

120 000 ans.

Il y a bien d'autres points, dans le livre de M. Collet, sur lesquels on aimerait à attirer l'attention des géologues. L'analyse des travaux de Nipkow sur la sédimentation dans le lac de Zurich, et notamment sur la craie lacustre et sur la stratification saisonnière, celle des recherches de Bronsted et de Wesenberg-Lund sur les lacs danois y occupent des pages riches de substance.

Les ingénieurs constructeurs de barrages trouveront dans les derniers chapitres d'utiles conseils et de précieux avertissements. Ils y verront, par exemple, que la sédimentation a fait perdre au lac artificiel de Lavagnina, de 1884 à 1904, une capacité de 400 000 mètres cubes, et que le lac créé par le barrage de Pérolles, sur la Sarine, s'est trouvé comblé en quatorze ans.

« Qui parle de bassin de retenue parle d'un lac. Or un lac est un phénomène géologique temporaire » (3). Quand on projette la construction d'ouvrages de ce genre, assurer leur stabilité ne peut suffire. Il faut encore, par une étude soignée de l'érosion et de l'alluvionnement dans leur bassin versant, déterminer leur durée probable.

Un livre comme celui dont on vient de tenter l'analyse ne se résume que très malaisément. Je crains que les lignes

(1) Op. cit., p. 256.

(2) Ibid., p. 257.

(3) L. W. Collet, op. cit., p. 277.

qui précèdent n'aient laissé dans l'ombre plus d'un mérite réel de l'ouvrage, tant celui-ci, dans sa claire concision, est riche de substantifique moelle. Comme le dit très justement l'auteur dans sa préface, «ceux qui peinent sur le chemin des débuts trouveront dans ce livre tout ce qu'il faut connaître ». Quant aux spécialistes, et particulièrement aux géologues, ils sauront gré à M. L. W. Collet de leur avoir offert, sous une forme condensée et dans un ordre irréprochable, outre une lecture attrayante, une foule de données précises et d'exemples topiques qu'ils ne pouvaient trouver, jusqu'ici, que dans des publications originales fort dispersées et parfois malaisément accessibles. F. KAISIN.

XVIII. CATALOGUE DE POCHE DES GENRES ET DES ESPÈCES COMPLEXES AINSI QUE DE LEURS HYBRIDES POUR LA RÉGION PARISIENNE ET LES RÉGIONS DU NORD, DU CENTRE ET DE L'EST... par P. FOURNIER. — Fasc. II à VI de 32 pages chacun. Saint-Dizier (Hte-Marne), chez l'auteur, Ibis, rue des Alliés, 1924-1925. — 3 fr. le fascicule.

Nous sommes heureux de pouvoir annoncer la continuation de cette remarquable publication systématique. Le Fascicule VI nous mène vers le milieu de l'ouvrage. Veuton une idée de son contenu ? Nous signalerons seulement que les fascicules V et VI sont presque entièrement consacrés à classer et décrire le genre « Rubus ». Lorsque le fascicule suivant aura paru, nous posséderons une monographie concise et précise de ce genre difficile.

La vogue des études relatives à l'évolution oblige bien des biologistes, peu spécialisés en systématique, à déterminer avec précision des variétés expérimentales. Ils ne pouvaient le faire à ce jour qu'en compulsant des ouvrages spéciaux où l'inexpérience trop souvent se fourvoie.

Aussi saura-t-on gré à M. Fournier de cet ouvrage, fruit de patientes recherches et de minutieuses observations. Sa Florule de poche des genres et espèces complexes, qui restera manuelle tout en ne sacrifiant rien à la précision ni à la documentation, facilitera en effet grandement cette détermination, pour ces genres précisément que leur variabilité rend plus intéressants.

P. H.

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